Non mais faut pas croire. Si je pars parfois avec un a priori sur un film, j'ai toujours cette lueur d'espoir qui me fait dire que c'est parce que je suis mauvaise langue que j'ai des préjugés à son encontre. En l'occurrence, mes préjugés sur
Prometheus se sont avérés… faux.
Je pensais voir une prequel qui me donnerait sur un plateau toute l'explication sur Alien en retirant la substance horrifique du film, et agréablement
Prometheus est discret à ce niveau là. Ca ne se passe pas sur la même planète et tous les éléments de LV-426 ne sont pas mis en lumière. Sauf les spacejockeys - et le biomécanique - qui prennent chers leur race (#caytayuncaskeuh, Giger, que t'ont-ils fait ?) et qui peuvent être renommés les disc-jockeys vu qu'ils utilisent des pipeaux (moins sexy que les platines) pour faire marcher leurs vaisseaux.
En revanche, je me suis pris un coup de poing dans la gueule avec un phénomène désagréable dans les blockbusters à plusieurs millions de patates et communément appelé une histoire "bas les routons" de premier choix.
Le premier quart d'heure est un calvaire interminable qui ne sert à RIEN. On y voit un Bibendum émo qui est apparemment à l'origine de la vie sur Terre parce qu'il s'est suicidé (WTF ?) (le scénariste de
LOST étant derrière cela, on apprendra dans le dernier épisode de la tri/tétra/penta/toumaipaçalogie que c'est parce que son papa lui a dit qu'il devait se jeter dans l'eau et c'est comme ça que l'humanité a vu le jour) ; les deux spéléologues faire une trouvaille dans une grotte sans qu'aucun autre élément ne soit apporté, ce qui fait 5 minutes inutiles puisqu'ils te réexpliqueront ça 7 minutes plus tard dans un discours d'une platitude aberrante ; et David regarde les rêves neuneu de Shawn avant d'aller faire du basket (réf. à
Alien 4, ceci dit) et manger des céréales.
PASSIONNANT (2mg de mauvaise foi consciente dans ce paragraphe, ce qui ne change rien au fait qu'à ce niveau de l'histoire je m'emmerdais déjà profondément).
Mais c'est après que le festival commence.
Sans déconner, ce n'est pas une équipe de scientifiques et de passionnés qui partent pour la découverte des origines de l'Homme (une quête mineure et inintéressante au possible, donc), c'est une bande de lycéens débiles qui vont faire TOUT ce qu'il ne faut pas pour mener à bien cette mission. Le scénario enfile un nombre incroyable de conneries au kilomètre carré, et si j'ai la capacité d'en encaisser quelques unes dans une bonne histoire, quand c'est à chaque séquence la pilule me devient carrément impossible à ingurgiter.
Petit aperçu (toujours avoir à l'esprit que c'est censé être "the" film de sf de l'année et qu'il a été fait avec 100 millions de patates pour voir le foutage de gueule) :
- lorsque les deux spéléos annoncent à l'équipage le but de la mission, trouver une vie extraterrestre qui expliquerait les origines de l'humanité, le seul qui réagit est le cancre du fond de la classe en ricanant genre "c'est tout ce que vous avez à nous proposer ?" (on est sur une affaire à 1 000 milliards de dollars et le DRH de la boîte n'est même pas capable de sélectionner quelqu'un qui pourrait être, genre, motivé par un but bandant pour tout scientifique du monde : tutafait) ;
- le spéléo est déçu, il a découvert la trace d'entités extraterrestres avec des édifices qui feraient juter tous les spécialistes du monde entier (sur Terre, les gars se touchent sur des cailloux. DES CAILLOUX.) mais il n'a pu pas tailler bavette avec des ET donc c'est pas à la hauteur de ses espérances et il fait un peu la gueule ;
- la spéléo fronce des sourcils quand elle voit un mec sortir une arme, et lui demande prestement de la ranger parce que "c'est une mission SCIENTIFIQUE" (t'es sur une planète inconnue apparemment capable d'abriter la vie, et même si les Ingénieurs auront pas forcément l'idée ou l'envie de te péter la gueule, tu peux rencontrer une faune, un peu hostile, mais tu l'engueules parce que t'es croyante mais conne) ;
- le robot facétieux met une drogue dans le verre du spéléo juste pour voir l'effet (si quelqu'un a compris son geste, débile au possible, qu'il me fasse signe) ;
- ledit facétieux confondra sans doute "notre but" avec "ta bite" quand il demandera à l'Ingénieur "Montre nous notre but", vu la baffe monumentale qu'il se prend tout de suite après ;
- deux glands, dont l'un est géologue et est capable de cartographier tout le dôme avec ses pioupious rouges, se perdent (ça devient du lourd là) ;
- ils peuvent être géolocalisés sur une map en trouadé très jolie, et ils ont un radio contact permanent, mais ni eux ni le central ne pensera jamais à leur donner un chemin avant que la tornade soit sur eux ;
- les deux vont s'installer dans l'endroit où ils ne voulaient surtout pas aller au départ, ils s'étaient même barrés parce que ça leur faisait peur ;
- et ils vont être stone (être dans des lieux extraterrestres uniques et se faire un ganja : l'attitude appropriée des scientifiques qui en veulent) quand ils vont faire une rencontre étrange qui va mal tourner (dix minutes avant ils flippaient parce qu'ils voyaient une créature morte, là il s'approche d'une en vie) ;
- le capitaine va tirer un coup pendant que les deux glands susnommés ont des problèmes ;
- il va même ouvrir la porte à quelqu'un qui est MORT et qu'il peut voir sur les caméras du vaisseau (je n'invente pas), parce que rien ;
- bien évidemment la responsable de la mission qui est cash montrée comme une battante (elle est levée avant tout le monde et fait des pompes, awesome) va passer quasiment tout le film le cul vissé dans un fauteuil ou le secouant à travers le vaisseau (très joli petit cul, ceci dit) en buvant des vodka sans glaçons, avant de se tirer fissa du vaisseau dans les dix dernières minutes (elle brûle quelqu'un, donc elle est hyperactive) ;
- la zessgon vient d'éjecter de son corps un truc pas très ragoutant et va le laisser là sans que personne n'en ait ranafout ;
- le robot facétieux avait l'air de s'intéressait au foetus jusque-là (il a foutu le dawa en introduisant dans l'organisme de son pote un élément étranger, hein), mais il préfère aller lacer les souliers du vieux ;
- la zessgon s'est d'ailleurs éjecté le truc pas très ragoutant dans une machine qui n'est pas programmée pour les femmes, alors qu'on a appris trois quart d'heures plus tôt que c'était un modèle quasi-unique appartenant à la bonasse blonde battante, ce qui en dit long sur la sexualité de cette dernière et explique que le capitaine marche en canard pendant la moitié du film ;
- et j'en ai déjà oublié...
J'admets que le film enfile les images jolies (encore que le design des créatures, Bibendum et tentacule, est à se tirer une balle), que le casting se démerde (Fassbender FTW) et qu'il y a quelques séquences qui m'ont tiré un peu de l'ennui.
Le film a l'air d'avoir été écrit autour de ces séquences clefs (les tentacules qui butent les deux gars, la césarienne manque de gore mais est vraiment fun), mais elles sont amenés avec des éléments narratifs tellement cons (du niveau d'un slasher adolescent, sérieux) que je n'arrive pas à me sentir concerné. S'ils se font buter, c'est un peu grave leur faute (les éléments dangereux ne sont pas subis par les personnages ou apportés dans des circonstances compréhensibles, les gars les amènent DELIBEREMENT dans le vaisseau pour foutre le dawa) donc je ne vais pas être effrayé de leur sort. Ca a même tendance à me faire marrer.
C'est du nawak total, quoi.