J'ai le nez fin pour tomber sur des petites merveilles qui donne tout son intérêt au cinéma. J'ignorais l'existence de ce film avant de découvrir des images par le biais d'une découverte des D-Visions. Totalement par hasard donc que je découvre des passages de cette pseudo comédie musicale qui étrangement m'hypnotise complétement. Je décide donc d'en savoir un peu plus.

All That Jazz, ou "Que le spectacle commence" en bon français, est un film sorti en 1979 réalisé par Bob Fosse, qui est tout simplement un des plus grand chorégraphe et metteur en scène de comédie musicale. Il a su révolutionner le genre en évoluant les comédies musicales vers un style contemporain. N'ayant pas vu d'autre film du bonhomme, je ne peux pas trop juger son travail sur la quantité mais il a su élever son art au plus haut niveau avec ce film.

Le film ne se défini pas vraiment comme une véritable comédie musicale. Il se construit en deux parties différentes qui se complète totalement. Ont peut dire que All That Jazz est un film sur une comédie musicale qui se transforme en comédie musicale.



Chorégraphe, metteur en scène drogué aux amphétamines et fumeur invétéré, Joe Gideon mène une existence entièrement absorbée par le spectacle. Sa vie privée elle-même est un spectacle.

Alors qu'il monte une nouvelle revue à Broadway, Joe est victime d'un infarctus. Pendant l'opération qui s'ensuit, il dialogue avec la Mort et voit sa vie tumultueuse défiler ...

Le principal intérêt du film ne repose pas sur son scénario, qui pour le coup, malgré sa simplicité, propose des séquences foutrement original entre Joe Gideon et la Mort. Non, ce qui ressort le plus d'All That Jazz c'est son personnage principal, Joe Gideon.
Joe Gideon est charismatique, il aime la vie et ses nombreux vices. Il a un talent fou qui lui permet tout et n'importe quoi. Tout comme avec les gens qui l'entoure, et qu'il finit souvent par faire du mal. Mais son aura est d'une telle puissance que personne ne lui en veut vraiment, et il le sait. Sa créativité, il la trouve dans la destruction de sa vie (comme un certains docteur d'ailleurs). Il faut largement saluer tout le talent de Roy Scheider pour camper ce personnage haut en couleur. Plus que jouer, il crève totalement l'écran par sa présence et son naturel. Je me demande bien pourquoi sa prestation n'a pas été récompensé à sa juste valeur vu que le film a gagné quatre Oscars (décors, costumes, montage et adaptation musicale) et même la Palme d'Or à Canne en 1980, exæquo avec Kagemusha de Kurusawa. Je pourrais parler du reste du casting, tous très bon, comme pour les plus connus, Jessica Lange ou le génial John Lithgow, mais il faut bien avouer que l'intérêt de leurs rôles est moindre comparé à Joe Gideon.



Revenons sur le scénario si vous voulez. Comme je vous l'expliquez plus haut, le film se décompose en deux parties. La première raconte la tumultueuse vie de Joe Gideon, entre le spectacle qu'il doit mettre en scène pour faire plaisir à son ex femme, sa relation entaché d'infidélité avec sa petite amie, son dernier film qu'il ne cesse de repousser la sortie pour perfectionner son montage et ses moments privilégiés avec sa fille. Une vie bien remplie qu'il gère comme un spectacle, ce qu'il annonce tout les matins d'ailleurs devant son miroir. Une vie dont il refuse de la faire souffler un moment. Jusqu'au moment où son corps refusera d'en faire plus. Il est intéressant de noter tout ces courts passages où il monologue avec la mort sur son comportement dans cette partie de ce film, vraiment génial.
Ce qui amène à la seconde partie du film. Joe Gideon refuse encore une fois de voir le spectacle de sa vie stoppé par un docteur ou encore moins par son propre son corps. Ne pouvant plus respecté ses propres engagements, il transforme son long combat avec la mort en spectacle dont il trouvera la consécration dans une scène finale de toute beauté qui se termine brutalement.



Malgré un thème assez tragique, destructeur et sombre, All That Jazz ce pose complétement comme une comédie. C'est très drôle, avec de nombreuse scène comique (le docteur) et surtout que l'univers qui est dépeint n'hésite pas à taper là où ça fait mal (les producteurs). Bob Fosse se moque clairement des coulisses de la fabrication d'une comédie musicales et tout le pouvoir que peuvent s'octroyer ceux qui ont l'argent.
Mais il y a aussi une grande part d'auto-biographie dans ce film qui ressemble beaucoup à la façon de vivre de Bob Fosse. Pire encore, bien que réalisé huit ans avant sa mort, Bob Fosse connaitra un destin tragique similaire à son héros, mourant d'épuisement au travail.



All That Jazz est un véritable coup de foudre, un film magnifique à l'esthétique très travaillé, d'une beauté saisissante, et aux chorégraphie somptueuses et sensuelles. Mi comédie, mi musicale, Bob Fosse met tout ses talents d'artiste réunis pour nous offrir un grand moment de cinéma inoubliable servit par un très très très grand Roy Scheider. Un film a découvrir à tout prix.

Bonus:

Je ne peux pas vous laisser partir sans vous offrir quelque moment de pur bonheur. Tout d'abord avec la vidéo qui m'a fait connaitre All That Jazz, nul autre que le meilleur titre d'Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, 40 Day Dream.



La scène finale dont je vous épargne le dénouement et qui aurait pu figurer dans les D-Vision spécial duo.



Un dernier mot pour la route ?