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 Sujet du message: Holy Motors
MessagePosté: Mer 29 Aoû 2012 18:53 
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Monsieur Oscar sillonne Paris dans une interminable limousine blanche, d'où il ne cesse de rentrer et de sortir sous des visages différents. Monsieur Oscar agit pour la beauté du geste. Monsieur Oscar est décidemment quelqu'un de bien étrange.

Il se peut que je spoil brièvement certains passages, donc ne lisez rien si vous n'avez pas encore vu le film.

Au fil des différents rôles de monsieur Oscar -incarné par un Denis Lavant sublime et virtuose-, Leos Carax nous transporte de saynètes en saynètes en surfant sur tous les genres avec des scènes tour à tour triste, drôle, érotique ou même tarentinesque ; avec des dialogues qui fleurent bon le français subtil. Chaque saynète est presque un court-métrage à part entière qui régale nos pupilles par l'esthétisme sublime qui les caractérise et égayent nos oreilles par les dialogues qui les ponctuent, même si les dialogues sont tout de même relativement rare.
Mais quel écriture ! Franchement, j'ai rarement vu des dialogues aussi percutants -p'tet dans the witcher 2- et bien écrits. C'est simple, à chaque réplique on se prend une claque dans la face tellement c'est fort. Hmmm... j'exagère peut être un petit peu

On oscille donc entre des scènes aux dialogues sublimes et d'autre plus contemplatives, mais qui ne sont pas pour autant en deçà du reste. Ce sont d'ailleurs celles que je préfère, notamment celle où l'on suit les peregrinations d'un huluberlu -m. Merde pour les intimes- qui est tout simplement le point culminant du film. Il est bon de noter que c'est aussi la saynète la plus longue du film. Franchement, il est difficile de ne pas adhérer à ce personnage atypique et farfelu, tout droit sorti de l'imagination délurée de Carax. Délurée, mais en même temps légèrement enfantine, puisque finalement m. Merde n'est qu'un grand enfant qui a besoin d'une épaule féminine pour s'endormir.

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Je ne suis pas sûr que huluberlu soit le terme le plus apropprié...


D'ailleurs on dirait que Holy Motors est sortit tout droit de l'imagination d'un enfant, tant certaines scènes sont farfelues. Rien que la première scène -qui m'a étrangement fait penser à ce que l'on pourrait touver dans les Citées Obscures de Peeters et Schuitens- nous met dans l'ambiance du film, avec une scène totalement surréaliste où il n'y a rien a comprendre et tout à interpréter ; bien qu'elle soit complètement hors-sujet par rapport au reste du film.
Par contre, malgré le fait que l'on se laisse facilement transporter par le film, je pense qu'il faut bien reconnaitre que les saynètes qui le compose sont tous de même relativement inégales. On passe du magistral retour de m. Merde qui nous offre des scènes d'anthologies, au derniers râles d'un viellard légèrement plus ennuyeux ; je pense que cela dépend des goûts de chacun, mais il est clair toutes les scènes ne se valent pas.

Toutefois cela n'enlève rien à la qualité du film, que j'ai tout simplement adoré et trouvé somptueux, même si je pense que cela reste un film assez marginal et que peu de personne vont véritablement l'aimer au final.

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 Sujet du message: Re: Holy Motors
MessagePosté: Mer 5 Déc 2012 20:32 
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Selon moi le film de cette année (:

C'est marrant tu parles de Mr.Merde, et finalement avec du recul c'est la saynète qui m'a le moins plut. Je l'ai trouvée un peu pompeuse et trop décalée par rapport au film (d'ailleurs elle est je crois antérieure au film, elle était sortie dans Tokyo)

Alors qu'au contraire j'ai trouvé celle de la mort du vieillard vraiment bouleversante à cause de sa chute qui amène vraiment une myriade de question sur ce qu'est un acteur.
Vraiment un film bouleversant. D'un point de vue esthétique d'abord et d'un point de vue scénaristique.
Au début le cinéma est mort, les gens sont endormis dans une salle, désintéressés du film projeté. Mais Carax sort sa Machine et là le cinéma revit.

Monsieur Oscar (on note la dimension autobiographique LeOSCARax, après tout ce film c'est la contraction de toutes les idées qu'il n'a pas pu mettre à l'écran à cause de la frivolité des producteurs et de Pola X resté incompris par tout le monde, moi y compris) passe d'un rôle à un autre, mais finalement où est sa vie ? Qui est il ? Pendant tout le film on le cherchera sans jamais réellement le trouver.

Carax nous rappelle que le cinéma est un art jeune, et qu'il faut donc encore l'inventer. C'est un peu Fernando Pessoa et ses hétéronymes adapté au cinéma (oui là je me la pète).
Un hommage au cinéma comme j'en n'ai rarement vu (chaque saynète est un hommage à un genre cinématographique. On passe du thriller, au film à la française, à la comédie musicale, etc...)

Bref si cette année il n'y avait qu'un film à retenir ...

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"Bien que cela me coûte de le reconnaître, ce chapitre marque une véritable avancée pour Momonosuke comme prochain mugi." Enitu, le 6 mars 2016


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