Bravely Default : Flying Fairy est un J-RPG apparu en 2012 sur 3DS au Japon, il s'agit d'un jeu édité par Square-Enix et développé par Silicon Studio. Fort de son succès au Japon, le jeu ressort en fin 2013 dans une version améliorée : elle est sous-titrée For the Sequel, ce qui ne laisse alors plus de doutes chez les fans à propos de l'existence d'une suite pour le titre. C'est cette dernière version qui est traduite dans différentes langues européennes pour une première sortie hors du Japon : le jeu est alors sous-titré Where the Fairy Flies et édité à la fin de l'année 2013 dans la foulée de la sortie japonaise.

Ce sujet va surtout tenter de donner des pistes pour répondre à cette problématique : pourquoi est-ce qu'il ne faut pas louper le départ du train au moment où Square-Enix veut faire de cette nouvelle licence une référence quasi-annuelle de son catalogue ?

Comme tout bon RPG qui se respecte, Bravely Default possède un scénario qui sait tenir en haleine quelques dizaines d'heures le joueur. Bon, j'entends déjà d'ici les cris d’orfraie de certains qui rétorqueront que le scénario n'a rien de révolutionnaire, et pire, qu'il offre le bâton pour se faire battre lors de la seconde moitié du jeu. Je veux bien entendre ce discours (il est objectif de constater que le scénario est classique dans sa facture) mais je crois que si la magie opère, l'élément fondamental du jeu prêtant à controverse peut ne pas être rédhibitoire.

Le fameux scénario, le voici dans les grandes lignes. Dans le monde de Luxendarc, Tiz Arrior, un jeune berger de 18 ans, voit un gouffre monumental s'ouvrir dessous son village (Norende). Tous les habitants de Norende périssent engloutis, sauf Tiz, récupéré en aval d'une rivière par des habitants du royaume voisin. Seul au monde et écrasé par le chagrin d'avoir perdu sa famille, il va très vite croiser la route d'une vestale de 19 ans, d'une héritière d'un royaume lointain de 17 ans, d'un jeune séducteur amnésique de leur âge et d'une cristalline, une fée qui lui révèle les tenants et les aboutissants du gouffre qui s'est ouvert dans leur monde. Tiz a donc les cartes en main pour se lancer dans une aventure digne de n'importe quel J-RPG pour sauver le monde et donner sens à sa vie.



1 ► Tiz Arrior : Personnage principal du titre, Tiz est un jeune homme de 18 ans qui a tout perdu lors de l'apparition du gouffre à Norende. Comprenant rapidement que le sort du monde est en jeu, il prête main forte à la vestale du vent, Agnès Oblige, pour qu'elle puisse sauver le monde comme l'enseigne sa religion, l'orthodoxie cristalline.

2 ► Agnès Oblige : Vestale du cristal du vent (l'une des quatre pierres dont la religion affirme qu'elles permettent l'existence du monde), Agnès est une jeune femme de 19 ans qui a eu très peu de contact avec le monde séculaire depuis qu'elle a succédé à la mère-vestale qui l'a élevé. Agnès est dans une situation compliquée : le cristal du vent a subitement été englouti par des ténèbres maléfiques et ses consœurs du temple ont été balayées par ces ténèbres afin de la protéger. Seule au monde, Agnès a rencontré près du gouffre de Norende la cristalline Airy, un être qui vient en aide aux vestales selon les textes de la religion afin de les guider dans leur mission.

3 ► Ringabel : Jeune amnésique à l'âge indéterminé, il ne comprend pas ce qu'il se passe autour de lui ni pourquoi il se retrouve dans le royaume de Tiz en particulier. La seule chose qui donne un sens à sa vie est un journal avec un D sur sa couverture, un journal bien mystérieux car il lui apprend ce qu'il va lui arriver à court ou long terme... C'est à la lecture de ce journal qu'il a compris quels étaient les problèmes d'Agnès et de Tiz, puis de les suivre afin de les aider.

4 ► Édéa Lee : À l'âge de 17 ans, la fille du maréchal dirigeant le duché martial d'Eternia se voit confier une mission pour son entrée dans l'armée nationale : suivre la première division du chevalier Heinkel afin d'appréhender la vestale du vent, criminelle qui repend les mensonges de l'orthodoxie cristalline. Sans crier gare, Édéa va très vite comprendre que Agnès n'est pas une criminelle, l'aider et ainsi devenir ainsi une traîtresse aux yeux de son pays et une enfant rebelle aux yeux de son père... Selon le journal de Ringabel, Édéa est un ange descendu du ciel à qui il doit consacrer sa vie.

En soi, le cœur du jeu est relativement traditionnel pour un J-RPG : on enchaîne les allers et venus sur la carte du monde pour aller de ville en ville et de donjon en donjon, les combats se déclenchent de manière aléatoire et se déroulent au tour par tour, les héros héritent d'un système de jobs digne d'anciens Final Fantasy qui change selon le choix les attaques spéciales, le costume et les statistiques. Toutefois, le jeu parvient à apporter une nouveauté très agréable : le système de Brave (une action) et de Default (se protéger). Au début d'un tour, vous pouvez prendre à crédit des points Brave ou utiliser ces points que vous avez économisé précédemment : au lieu d'une action, vous pouvez ainsi en faire jusqu'à quatre en un seul tour (imaginez ainsi les possibilités qui s'offrent face aux mobs de base avec votre équipe où chaque membre fait quatre action le premier tour !). A contrario, Default réduit les dégâts que vous encaissez et contrairement aux autres RPG où cela équivaut à passer son tour... Ici, ça vous permet carrément d'économiser une action en vue du prochain tour, ce qui rend l'action même de se protéger très avantageuse ! Bien évidemment, tout ce rythme nouveau prend une allure nouvelle quand on rencontre des boss ou des monstres qui jouent eux aussi de ce système, ce qui rend les affrontements palpitants et dynamiques. À noter aussi une introduction sympathique du jeu en ligne dans votre progression : les joueurs de la planète ou ceux que vous rencontrez en StreetPass vous aide d'une manière originale et efficace, sans être contraignante.

En ce qui concerne l'ambiance du titre, elle est juste terrible : les graphismes sont de haute volée pour la 3DS (bah, mis à part Resident Evil : Revelations, je ne vois pas ce qui empêcherait le titre d'être dans le haut du panier de ce qu'offre actuellement la console), l'esthétique du titre est très appréciable (que ce soit la modélisation enfantine des personnages ou bien les artworks qui permettent de présenter des villes au design à couper le souffle), les cinématiques en réalité augmentée sont très bien pensées et la bande-son du titre est juste renversante. Là encore, Bravely Default accumule les bons points sans broncher.

Après, en tant que bon vendu à la cause de ce jeu, j'ai peint jusque là un tableau des plus idylliques de ce dernier : il faut quand même savoir que si vous n'aimez pas les jeux répétitifs, il se peut que Bravely Default présente à un moment donné une baisse certaine d'intérêt à vos yeux. Si le jeu trouve grâce à vos yeux, ce potentiel problème ne portera pas sur votre plaisir de jouer ; mais si jamais le titre ne se révèle pas être votre tasse de thé... Sachez en tout cas que ce problème de répétitivité peut se poser avec ce titre, même si tout est paramétrable afin de rendre l'expérience plus rapide (difficulté, fréquence des combats).

À ma conviction, Bravely Default n'est pas un titre à louper de ces derniers mois : d'un, le titre en lui-même parvient à associer classicisme et nouveauté dans le domaine du J-RPG pour le plaisir des amateurs, de deux, vu la probable richesse de l'univers du titre, il serait dommage de prendre du retard à ce sujet quand on sait que Square-Enix veut beaucoup en profiter ces prochaines années ! Bravely Default est un titre qui mérite assurément quelques dizaines d'heures de votre vie de joueur.

Pour conclure l'introduction de ce sujet, quelques réflexions sur l'intrigue de ce titre et de sa suite.

À l'occasion d'un Nintendo Direct, Bravely Second a refait parler de lui à travers un nouveau trailer et une sortie annoncée pour l'hiver (2014 ? 2015 ?).