J'ai hésité à en faire un sujet et au final, au vu du faible intérêt que ce message risque de susciter, je profite de la découverte de ce topic pour parler de mon dernier RPG de cette décennie, le tout premier Persona !
Once I dreamt I was a butterfly. I forget myself and knew only my happiness as a butterfly. Soon, I awoke, and I was myself again.
Did I dream that I was a butterfly ? Or do I now dream that I am a man ?
Yet there is a distinction between me and the butterfly. This is the transformation of the physical.
Zhuangzhi.
Shin Megami Tensei : Persona
A l'origine sorti sur Playstation en 1996 et très certainement grâce au succès qu'ont connu les deux précédents opus que sont Persona 3 et 4 sur PS2, c'est avec une agréable surprise qu'on accueil avec plaisir ce tout premier spin-off de la famille des Persona à la mythique saga de RPG que son les Shin Megami Tensei. Ce tout premier opus sera aussi l’occasion pour la saga de commencer à s’exporter sur le marché occidental pour que dix ans plus tard, la marque des Persona devienne un signe de qualité et l’un des piliers du petit monde des RPG.
Malheureusement, la localisation US du jeu à l’époque fut victime d’un travail d’adaptation et de traduction lamentable, considéré comme la pire adaptation de RPG qui soit, allant même jusqu’à tronquer certains passages des plus importants du jeu. Aujourd’hui, le revoici tout frais débarquant sur la console portable de Sony, bénéficiant de l’intégralité du jeu tel qu’il fut créé à l’origine, des scènes animées rajoutées et doublées pour aider à l’immersion du joueur, quelques petits ajouts sympathiques dans le système de jeu, et une OST totalement revue par le compositeur attitré de la série, Shoji Meguro.
OpeningIntriguePour ceux ayant joué aux deux derniers opus, celui-ci n’est pas vraiment dépaysant puisqu’il reprend d’emblée les grands thèmes de la saga, légende urbaine ou la technologie se mêle au fantastique, questionnement sur l’identité de l’être humain,... L’histoire commence dans une salle de classe vide dans laquelle plusieurs jeunes lycéens se livrent à un jeu de spiritisme très à la mode ces temps-ci, le Persona. Exécutant une sorte de rituel incantatoire, chacun d’eux avec son propre avis sur la question allant de l’angoisse au ridicule, un incident se produira et une mystérieuse petite fille fantomatique apparaîtra devant eux en leur demandant de l’aide, avant qu’ils ne perdent connaissance.
Après cet événement étrange, nos héros se dirigeront vers l’hôpital de la petite ville où ils demeurent afin de vérifier qu’aucune séquelle de leur accident ne soit présente. Ils en profiteront aussi pour rendre visite à l’une de leur amie à la santé fragile et hospitalisée depuis près d’un an. C’est à ce moment là qu’un terrible accident affectera leur réalité et où des créatures démoniaques infecteront leur ville. Partant à la recherche de leur amie malade disparue sous leurs yeux, nos héros s’éveilleront alors à un étrange pouvoir nommé Persona.
Un scénario pas trop dégueulasse, assez sympa à suivre, certains événements s'avérant extrêmement prévisibles alors que d'autres moments nous réserve de grosses surprises. Le plus gros défaut du jeu pour moi reste ses personnages, une dizaine de jeunes lycéens sont ici jouables, seulement trois d'entre eux peuvent véritablement intégrer notre équipe en plus du héros et de l'héroïne. De ce fait, on constate alors que les personnages sont vraiment en retrait dans cette histoire et ne sont pas vraiment intéressants, seul deux ou trois pouvant se démarquer du lot.
GameplayDans des donjons en vue subjective, les ennemis viendront nous prendre par surprise nous entraînant dans des joutes où cinq personnages peuvent participer en même temps à un combat. Au préalable, un travail de préparation reste très important à faire : la disposition de nos soldats sur une sorte de damier, leur place dépendant de l’arme, et du type de persona utilisé. Quatre lignes sont disponibles, avec des propriétés classiques, ceux sur la ligne de front devant posséder une bonne puissance et défense physique, ceux à l’arrière étant principalement destinés aux archers et aux utilisateurs de sorts. Chaque ligne pouvant accueillir un total de trois personnages maximum, il est essentiel de bien positionner ses alliés au risque de quoi ceux-ci se retrouveront dans l’incapacité d’assaillir l’adversaire durant les affrontements. Et autant dire que ça arrivera très souvent au cours du jeu.
Le positionnement reste aussi primordial dans un autre domaine, le gain d’expérience à l’issue des combats. En effet, un point problématique du jeu consiste à attribuer plus ou moins d’expérience à nos personnages suivant le fait qu’ils aient été efficace ou non durant un combat. Cela entraîne un écart fou de niveau entre les héros.
Autre point problématique, le principe d’affinités élémentaires qui offre un gros ajout stratégique dans cette saga. Ici, les faiblesses et les points forts ennemis sont très confus et limite incompréhensible. En tout cas moi j’y ai rien pigé et le jeu ne donne pas forcément envie de s’y attarder plus que ça.
Pour ce qui est des Personae, chacun des héros a la possibilité de s’équiper de n’importe laquelle d’entre elle, avec des affinités plus ou moins importantes, pour un total de trois maximum qui peuvent être à tout moment switcher lors des combats. Ca nous offre donc une équipe hautement personnalisable et suivant la capacité du joueur à bien gérer ce point, on en devient vite quasi invulnérable.
Les Personae s’acquièrent en obtenant des cartes spéciales à leur effigie en négociant avec les démons rencontrés, cartes ensuite à fusionner au sein de la Velvet Room grâce à l’inoubliable Igor. Les négociations avec les démons se passent d’une manière un peu particulière. Chaque personnage peut commencer une discussion avec un démon suivant des traits de caractère qui lui sont propre. Par exemple, le héros du jeu peut tenter de convaincre un ennemi en orientant la discussion sur quatre pistes différentes, "Persuade", "Taunt", "Invite" et "Sing". Pas mal d’autres options pour communiquer sont disponibles, la situation s’avérant encore un peu plus délicate puisqu’il faudra réussir à trouver la bonne combinaison avec les démons qui ont eux aussi tout un tas de traits de caractère bien distincts, "Timid", "Joyful", "Gloomy", ...
Un système de combat présentant en somme quelques défauts mais suffisamment riche pour offrir une bonne expérience de jeu. Le jeu par contre, malgré trois niveaux de difficultés proposés reste très facile et se termine à la vitesse de l’éclair pour quelqu’un habitué au genre. Une fois habitué au système de combat, j’en étais presque à un point où je passais tous mes combats en mode auto.
Le gros morceau du jeu : la légendaire quête de la Snow Queen Quest ! La Snow Queen Quest est un donjon ultime qui fut, lors de la sortie US du jeu sur Playstation, complètement amputé de la version originale. C’est donc avec un grand plaisir que l’on retrouve ce donjon d’une difficulté de dingue dans cette réadaptation sur PSP.
Le principe de la Snow Queen Quest consiste à explorer quatre tours labyrinthiques optionnelles envahies de puissants démons. Je viens tout juste de terminer la seconde tour et la difficulté vient du fait qu’en plus de la longueur du donjon, chacune de ces tours doit être achevée dans un laps de temps imparti entre 3 pour la plus simple, jusqu’à 9 heures pour la dernière ! Et Atlus pousse le vice encore plus loin en supprimant la possibilité de sauvegarder son avancée lors de l’exploration des tours ! Et je ne parle même pas de ce qui arrive lorsqu’un de nos personnages se fait mettre KO ne serait-ce qu’une fois... Vraiment U-L-T-I-M-E !!!
Je me suis perso mis en pause dans cette quête histoire de souffler un peu sur un jeu un peu plus simple que je commenterai bientôt (Agarest Senki), et j’avoue que j’ai encore des sueurs froides en pensant au moment où je devrai m’y replonger.
ConclusionPersona est vraiment un jeu à découvrir pour les ultimes fans de RPG en manque, cherchant à découvrir ou redécouvrir les origines d’une des saga phares de notre époque dans ce milieu. Je ne conseille vraiment ce jeu qu’à ceux souhaitant se lancer dans un classique et avec une bonne expérience de jeu dans ce domaine. Pour les autres, qui n’auraient découvert les MegaTen qu’au travers des excellents épisodes sortis sur PS2 et rendu curieux par l’annonce d’une refonte du premier opus, vaut mieux passer son chemin au risque d’une grande déception (surtout que le jeu est un peu cher pour ce qu’il est...). En tout cas, en attendant la sortie de Persona 5, Atlus fait preuve d’une bonne initiative en se calant sur la popularité des épisodes 3 et 4 pour ressortir les trois premiers épisodes. En attendant la sortie US d’Innocent Sin et une éventuelle annonce pour Eternal Punishment.