Voilà toujours en retard mais toujours là, j’ai enfin pu terminer ce FF13 et je dois dire que j’ai passé un très agréable moment et principalement pour 3 raisons : la merveilleuse musique de Hamauzu, l’histoire, qui constitue une bonne base et qui garde son intérêt du début jusqu’à la fin, voire au-delà, et enfin le système de combat qui a été vraiment bien pensé et dans les moindres détails. Ce sont incontestablement les points forts de ce jeu. Il y a bien sûr les graphismes mais bon vu la nouvelle génération de consoles, et la nouvelle génération de joueurs, la réussite de cet aspect est devenue une quasi-obligation dans la majorité des RPG.
SPOIL à l'horizon !THE point faibleMais commençons par LE point faible de ce jeu, l’aspect dirigiste, celui d’être enchainé à une histoire et à un avancement prédestiné de l’intrigue, et la frustration de contempler un monde aussi riche que Cocoon mais de ne pas avoir le droit de le visiter ville par ville, donjon par donjon, de discuter avec ses habitants, de voir venir les catastrophes, d’aller chercher des informations par-ci par-là, de découvrir des endroits secrets, de prendre son temps dans une zone… bref d’évoluer comme dans un monde réelle, bien que le jeu soit virtuelle...
FF 13 nous propose un monde vraiment excellent, j’ai vraiment adoré cette mythologie des Fal’Cie, des L’Cie, de Cocoon, et de Pulse, c’est vraiment bon, rien à dire, mais on ne peut s’empêcher d’avoir cette mauvaise impression d’avancer dans une belle coquille qui semble (est) pleine en théorie mais qui est vide en pratique, avec la torture de voir tout un monde à explorer mais de ne pas avoir le droit d’interagir avec. Pour faire court, s'il devait en avoir une, la devise de ce RPG serait « en avant marche ! » mais au cours de cette marche on prend quand même un grand plaisir à découvrir cette histoire, et si Square-Enix avait développé ce RPG comme à l’ancienne, cela lui aurait pris beaucoup beaucoup plus d’années, c’est sûr.
Cet aspect dirigiste on l’avait bien dans Final Fantasy X (d’ailleurs les deux FF partagent pas mal de similitudes), mais à des moments de l’histoire et avant l’affrontement du Boss final on pouvait revenir par exemple vers Besaid sans problème et mieux encore, connaitre de manière plus approfondie le monde de Spira, c’est quelque chose qui aurait pu aider ce FF13 à mieux se faire voir par la communauté de RPGamers, bien plus que l’exploration unique de Pulse, car cette dernière n’est en finalité qu’un grand terrain de combats, et la seule chose qui lui sauve la face ce sont ces fameux Extraits qui nous renseignent sur les origines de Final Fantasy 13 (ce qui m’a obligé à passer bon nombre d’heures à chasser du Cie’th).
Personnages et ScénarioPour ce qui est des personnages, je trouve que l’équipe de développement nous a vraiment fait un bon travail, donnant à chaque personnage sa part de développement et d’impact sur l’histoire, on suit avec beaucoup de plaisir chacun d’eux, et on ne peut avoir un préféré tant on s’accroche à tous, il y a peut être Sazh qui bénéficie d’une réalisation qui m’a un peu plus attiré, avec un côté très mature et un très bon script. Un personnage qui reflète bien la peine et le désarroi tout en essayant de les cacher, il m’a bluffé à pas mal de moments, surtout lors de son duo avec Vanille.
Cette dernière s’en sort correctement je trouve, et son côté superficiel (qu’elle veut faire paraitre ?) contraste très bien avec la gravité de sa destiné et de ses introspections qui nous font comprendre que la fille n’est pas aussi tête en l’air qu’elle en a l’air, j’ai beaucoup aimé la scène où elle cache ses larmes en se mettant sous la pluie afin de ne pas distinguer les gouttes des larmes.
Les autres ne sont pas en reste, avec Snow qui peut paraitre très vide mais qui sait se faire apprécier, ou Hope, qui malgré sa spontanéité enfantine se révèlera être très bon stratège à des moments clés et montrera une lucidité qui lui rendra honneur, l’évolution de ce personnage est claire et nette et elle fait plaisir à voir, ses face à face avec Snow sont vraiment extrêmes, dommage qu’on ait censuré les écoulements de sangs qui aurait pu ajouter encore plus à la
gravité de la situation et voilà un mot qui à mon avis aura grandement motivé les réalisateurs de ce RPG, la gravité. Il fallait que ce FF spoit grave et extrême, et je trouve que le règlement de compte entre Snow et Hope, et la notion de faire face à ses actes, répond bien cette envie et ce sont là de vrais bons moments que nous offre ce FF.
Pour ce qui est de Fang et Lightening, elles m’ont paru un peu plus détachées avec une influence plus marquée sur l’évolution de l’histoire que sur l’évolution des relations entre les personnages, cependant Fang m’aura bien bluffé surtout à la fin où je ne lui soupçonnais tant d’importance.
Ces personnages sont desservis par une très bonne histoire et par un univers qui bénéficie d’une mythologie très intéressante et qui invite à se pencher d’autant plus à la saga Fabula Nova Crystallis. Le rapport maitre-esclave entre humains et Fal’Cie est bien développé et c’est avec un intérêt qui ne flétrie à aucun moment de l’aventure et bien au contraire, une curiosité toujours grandissante, que l’on apprend volontiers davantage sur ces rapports, sur les 2 mondes, sur leurs origines, le créateur, Lindzei, Pulse… les Extraits de Pulse sont d’ailleurs trop courts et ne suffisent pas à abreuver notre soif de savoir. Habile manœuvre nous poussant à s’investir dans cette saga…
Le script également est plus que correct, aussi bien anglais (oral) que français (sous-titres), je note la différence car la traduction se permet à pas mal de moments des d’écarts par rapport à ce qui se dit, mais rien de grave. Les dialogues, les introspections et les interactions entre les personnages en général sont bien retranscrits, avec un souci du détail voulant les rendre aussi humains que possibles, d’ailleurs l’ambigüité que l’ont peut trouver dans les expressions de personnages comme Vanille et surtout Sazh les rendent vraiment bluffants, leur personnalité ne se dégage pas uniquement par des positions face à telle ou telle situation, ou par des alliances ou des idéaux. Leur personnalité est aussi confuse que peut l’être celle d’un être humain face à d’innombrables données, et je pense qu’un très grand travail a été réalisé sur ce plan, celui de donner une personnalité à ces protagonistes tout en restant le plus subtil, vague voire compliqué que possible, quoi de plus humain ? Hommage à l’équipe qui est derrière, cette notion à la Persona mérite d’être de plus en plus exploitée et elle permet aux RPG d’aller toujours plus loin dans la représentation de l’humain.
Système de combatPassons aux combats, pas la peine de rentrer dans les détails, mais le mélange Tactics, Jauge ATB est toujours aussi efficace, avec des Jobs très pratiques et tous indispensables bien que peu nombreux.
FF13 est un des rares RPG où les sorts d’affaiblissements fonctionnent sur des Boss, ceci explique le fait que l’on se retrouve à utiliser un Saboteur assez fréquemment, chose qui au début ne m’avait pas du tout traversé l’esprit me contentant des bons vieux Magiciens (Ravageurs) et Attaquants, voire Défenseurs à l'occasion.
A la fin du jeu, je me suis plus retrouvé à utiliser des Tacticiens et des Saboteurs que des rôles offensifs. En général, je commence le combat en mode Sans Pitié, à savoir, 1 Tacticien, 1 Attaquant, et 1 Saboteur. Puis j’enchaine avec Assaut Furieux, à savoir, 2 Ravageurs et 1 Attaquant et le résultat est garanti, on en fini plus vite et ça devient un régal de voir ses personnages évoluer.
Mon équipe était constituée de Vanille (Saboteur-Ravageur), Fang (Attaquant-Défenseur) et Hope (Tacticien-Ravageur).
Les combats sont fluides, plaisants et avec la musique on obtient un résultat qui nous fait passer des centaines de combats sans les sentir passer.
Et non, oh que non les combats ne sont pas du tout faciles, certains sont d’une difficulté décourageante et je prends pour exemple le combat contre Bahamut… rageant ! Facile ? J’aurais aimé que ce soit le cas (satané Bahamut !). En plus le côté tactique est bien présent, où l’on se retrouve à passer d’une tactique à une autre afin d’affaiblir les ennemis ou pour faire face à des attaques critiques ou bien recharger les barres de vie. Certains combats exigent même une stratégie à la seconde près et c’est là que l’on comprend que le système de combat a été peaufiné dans les moindres détails et s’adapte à tout type de combats.
Pour ce qui est des invocations, elles ne sont pas là que pour faire jolies et leur utilité se ressent jusqu’à la fin du jeu.
Un bon système en somme.
Musique Et venons-en à la musique de ce Final Fantasy 13. Si beaucoup de joueurs considèrent que Masashi Hamauzu a eu de la chance d’être tombé sur une série aussi illustre, à mon avis c’est bien le contraire. Ce compositeur est une chance pour cette série, parce qu’il se donne à fond et punaise que c’est bon !
Que ce soit les thèmes de combat :
Saber’s Edge avec sa magnifique montée, envolée en puissance, l’une des marques de fabrique de Hamauzu, alors ? Qui a de la chance ? Ce thème vous met KO !
On a aussi le très exposé
Blinded By Light avec ce qui représente au mieux Hamauzu, sa marque de fabrique, ces mélodieux violons et violoncelles qui vous transportent.
Hamauzu nous offre aussi des thèmes qui ont insufflé une véritable aura à certains personnages, je pense particulièrement à Snow avec son
Sow's Theme très orienté bad guy, guitare électrique, bruits des clés, rythme lent… the hero’s comin’ en clair! La guitare électrique est vraiment très bonne sur ce coup, Shoji Meguro aurait-il de la concurrence ? ^^
Un autre thème qui ne lui est pas directement destiné mais qui joue également en faveur de Snow, du moins nous fait rappeler un de ses grands moments,
No Way to Live, une musique qui accompagne un des passages qui m’ont le plus impressionné dans ce FF, un véritable moment d’action, très bien mis en scène et cette musique y est pour grand chose.
Toujours dans le feu de l’action on retrouve,
Forever Fugitives, un florilège d’instruments où le compositeur s’impose comme un véritable chef d’orchestre, dommage que le thème soit trop court… mais ces thèmes sont toujours trop courts !
D'autres invitant au calme sont également de la partie, comme
Separate Paths,
Mysteries Abound ou
The Promise (le thème de FF13), je n’aurais d’ailleurs pas soupçonné le fait que ce thème me reste en tête.
Ces derniers accompagnent des mélodies bien plus enjouées et endiablées comme
March of the Dreadnoughts ou
Can’t Catch a Break avec un style très piano bar pour ce dernier, et des thèmes électro comme auxquels nous a habitués Hamauzu dans d’anciennes OST, par exemple la très prenante
Will to Fight qui nous offre un large éventail de styles avec des passages zen contrastant avec d’autres très speed, très concept mais pas du tout désagréable, loin de là. Notons aussi
The Vile Peaks, toujours électro mais plus calme et avec un penchant vers un style oriental, Hamauzu nous étonnant encore et toujours.
Enfin on trouve aussi des thèmes qui se veulent épiques de circonstance, comme
Determination, un morceau de grande qualité qui se veut à la hauteur d’un dénouement grandiose. Et le meilleur pour la fin, un thème qui est revenu plus d’une foi sur ce sujet,
Dust to Dust, qui représente pour moi le
Someday The Dream Will End de Final Fantasy X, l’un de mes thèmes préférés toutes OST confondues ! C’est dire à quel point j’ai aimé ce Dust to Dust.
Et je reviens sur un truc :
Isuzu a écrit:
Et du thème d'Oerba, Dust to Dust? Personnellement, je trouve que ce dernier est absolument sublime, surtout le fait qu'elle ne s'interrompt pas même pour les combats^^
Le parallèle entre ces deux thèmes est d’autant plus flagrant qu’ils interviennent tous les deux vers la fin de l’histoire, dans une cité où tout semble avoir commencé, et d’où vient le(s) protagoniste(s) et où on y rencontre des combats où la musique ne s’interrompe pas… et quand on sait que Hamauzu a contribué avec Uematsu à Someday The Dream Will End, le raisonnement coule de source.
Voilà une vidéo pour faire le lien :
Zanarkand. (Dire que ça fait plus de 8 ans... cette mélodie punaise...)
Conclusion Les critiques ont été pour la plupart vraiment sévères avec ce jeu. FF 13 est loin d’être nul, c’est un bon voire très bon RPG qui ne fait pas du tout déshonneur à la série, certes il est différent, mais il n'est pas mauvais. Il faut rendre hommage à l’audace d’avoir voulu faire autre chose, et cet autre chose m'a plu.
Enfin, je ne regrette pas du tout les 70heures passées dessus, il les vaut largement !