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 Sujet du message: Jeux vidéo et cinéma: relations et divergences
MessagePosté: Sam 13 Nov 2010 20:29 
Ô-Totoro
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On risque de rentrer dans de longues et lentes digressions par rapport à la Salle de jeu pirates, mais le sujet me parait intéressant à aborder et d’actualité. Ça va être du débat de fond, donc très poussif mais on va essayer de rendre ça intéressant.

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Comme notre génération l’a intégré aisément, le jeu vidéo est un art à part entière dans le patrimoine culturel mondial, bien loin du « simple » divertissement décérébré et dangereux pour la santé que certains media ou résistants de la pensée décrivent. Même, en allant plus loin, le jeu vidéo, en étant principalement basé sur le divertissement pur de son public, est une forme d’art extrême et destiné à être le futur de la culture, car c’est le seul medium qui propose une interaction non seulement émotionnelle mais aussi physique entre jeu et joueur.

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Après la littérature qui ouvrait l’imagination au lecteur, la bande-dessinée qui rendait possible l’illustration graphique des environnements plus précis et fouillés en utilisant l’œil comme principal moteur, le cinéma qui racontaient des histoires grâce à l’image et au son, il est naturel que le jeu vidéo, au travers de la vue, l’ouïe et le toucher, soit une avancée extraordinaire en la matière. La parallèle entre cinéma et jeux vidéo, dans leurs intentions, leur développement et leur consécration, est évidente ; la littérature remonte à bien trop loin pour pouvoir être analysé de la sorte et la bande-dessinée en est au même stade que le jeu vidéo dans l’idée des « penseurs » et « philosophes ».
Beaucoup d’études ont été faites à ce sujet et tissent ces liens :
- point de départ peu conscient des ambitions créées : les films des frères Lumières et Pong sont très primitifs, réduits à la plus simple expression du medium (un seul plan / douze pixels et c’est parti) ;
- tâtonnement de la grammaire artistique sur plusieurs décennies : échelle des plans, champ/contrechamp, photographie d’un côté ; gameplay, absence de bugs de l’autre ;
- œuvres essentielles du medium qui en créent les codes les plus récurrents : Georges Méliès pour les effets spéciaux, DW Griffith pour le format « long-métrage », Charles Chaplin pour l’utilisation du langage cinématographique à des fins précises (comiques en l’occurrence) ; pour les jeux vidéo, Shigeru Miyamoto avec Super Mario qui doit être le premier jeu vidéo à permettre de parcourir un monde sur un seul écran mouvant, ainsi que d’autres innovations aussi essentielles dont je ne suis pas forcément le plus grand expert pour en parler donc help ;
- émergence de superstars ou icônes du medium (Chaplin, Buster Keaton, Mario, Link etc.) ;
- dans un premier temps avalanche d’adaptations, littéraires pour le cinéma et cinématographiques pour le jeu vidéo, qui sont vendues comme de pures adaptations sans particulièrement d’ambition mais qui ont pour intérêt de se « fondre » dans l’esprit collectif et ainsi permettre la reconnaissance du medium en tant qu’art à part entière…

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C’est ce dernier point qui va d’ailleurs nous intéresser ici. Car depuis quelques années déjà, des réalisateurs connus et reconnus qui ont baigné dans les jeux vidéo depuis leur enfance et qui n’ont donc aucun mal à leur reconnaître leur statut d’art font des déclarations qui tendent à mélanger ou distinguer jeu vidéo et cinéma, ce qui est le cœur du topic (ndLeto, les déclarations ont été classées de ce qui me parait être la plus farfelue à la plus pertinente) :
- Matthieu Kassovitz croit à une intégration du cinéma dans le jeu vidéo (voir la très bonne lettre d’Eric Viennot sur la question, accompagnée dans les commentaires d’une réaction de Kassovitz très intéressante) ;
- Guillermo Del Toro pense que le cinéma est destiné à devenir l’une des nombreuses facettes du jeu vidéo ;
- James Cameron s’intéresse au jeu vidéo pour raconter d’une manière différente des histoires ;
- et Steven Spielberg produit de petits projets vidéoludiques indépendants de toute relation cinématographique.


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Décortiquons maintenant tout cela pour justifier en quoi Matthieu Kassovitz semble moins éclairé que Steven Spielberg sur la question.
Déjà, Matthieu Kassovitz attaque une catégorie de jeux vidéo populaires et relativement faciles d’accès d’un point de vue du gameplay ou du marketing, en niant le principal but du medium, à savoir divertir. Si l’on peut douter de la valeur ajoutée qui a été créée entre Call Of Duty N et Call Of Duty N+1 et de l’originalité des produits proposés, on ne peut pas nier que ce sont de purs jeux vidéo, fun, jouissif, maniabilité impeccable et graphismes pas dégueu (et je dis ça alors que le jeu ne m’a jamais intéressé, en tout objectivité donc). De même, il rejette l’idée que l’un des mécanismes premiers du jeu vidéo est l’affrontement entre le jeu et/ou les joueur(s) qui permet de créer un challenge à relever et dont l’accomplissement le plus facilement traduisible est l’acte de tuer son adversaire.
Mais aussi, il met l’avenir du jeu vidéo entre les mains de jeux comme Fahrenheit ou Heavy Rain de David Cage, des produits vidéoludiques expérimentaux basés sur un épurement du gameplay au profit d’une interaction poussée du joueur sur le scénario. Sauf que ces expériences, très louables dans leur tentative d’améliorer le vecteur émotionnel entre jeu et joueur, ont démontré leur limites en tant que jeux vidéo : le gameplay est volontairement très simpliste et ôte par la même occasion toute occasion de se sentir réellement « concerné » par ce qui se passe à l’écran ; le joueur ne décide pas de ce que le personnage va faire mais choisit l’une des alternatives proposées contextuellement par le développeur ; et l’altération de l’histoire par les choix proposés n’est finalement que mineure, car les embranchements proposés ne débouchent que sur des variations de la même histoire et non pas des aventures totalement différentes, ce qui se justifie par les moyens techniques mis à disposition du développeur (on retrouve le même problème dans d’autres jeux vidéo qui se veulent « ouverts » comme Fable de Peter Molyneux).
A l’opposée, Steven Spielberg qui s’est distingué comme l’un des artistes connus, reconnus et quoiqu’on en pense ayant marqué l’histoire du cinéma en tant que conteur talentueux, propose une expérience vidéoludique qui tranche avec son medium de prédilection, car sous la forme du puzzle game sans background, personnages développés ou cinématiques, orienté purement vers le gameplay. Cette initiative est révélatrice de ce que pense Steven Spielberg à propos du jeu vidéo et de la voix qui lui est tracée si l’on en croit la parallèle entre cinéma et jeux vidéo : après une période où l’art s’est désespérément accroché à ses ancêtres, les codes et langages arrivent à maturité et permettront à cette forme artistique de s’affirmer en tant que tel.


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De ce constat, on peut alors se poser quelques questions sur le futur du jeu vidéo.
Le medium est-il destiné, à terme, à s’éloigner du cinéma qui l’a alimenté pendant des décennies, mais si oui, par quels biais ? La disparition progressive des « cinématiques » (le mot est révélateur de la proximité entre les deux media), des adaptations plus initiées par les studio de production mais par les développeurs eux-mêmes qui offriront de vrais jeux et non plus des produits dérivés, un ralentissement de la « course aux graphismes » pour ne plus proposer ce qui se fait de plus beau mais ce qui est le plus en rapport avec le sujet du jeu, un recentrage sur l’essence même du jeu, c’est-à-dire le gameplay etc.

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Toutefois, une simple parallèle ne permet pas de prédire avec assurance l’avenir du jeu vidéo, dans la mesure où, d’une part les deux media n’ont pas connu un développement temporel égal (le jeu vidéo est né dans les années 60 et n’est pas encore arrivé – à mon avis – à maturité alors que dans les années 40, principalement avec CITIZEN KANE, le cinéma s’était déjà affirmé en tant que tel, soit 40 ans après son émergence), d’autre part le contexte mondial et le relais de l’information a largement été modifié en cent ans.
L’exemple le plus frappant est de voir que les initiatives les plus unanimement saluées par la presse et les joueurs depuis quelques années viennent souvent de studio indépendants ou de développeurs dans leur cave, comme Braid, Super Meat Boy, VVVVVV, I Wanna Be The Guy et compagnie, dont la particularité est d’employer une narration non-cinématographique, des graphismes peu gourmands et pourtant sublimes (dans leur rapport au jeu, leur finition et leur cachet) et un gameplay dosé à la perfection.
Tiendrons-nous là l’avenir d’une partie du jeu vidéo, ce qui fera les chefs-d’œuvre dont tout le monde se souviendra dans plusieurs décennies ? Des jeux dont le concept est simple mais trituré à l’extrême, sur une plate-forme quasi-universelle qui est l’ordinateur (ainsi que les Stores en ligne de la Xbox 360, la Wii et la PS3) sont-ils ce qui renversera une partie de la production actuelle assez stérile et parfois très peu inventive ? Il existe bien évidement de très bons jeux dont la force marketing ou populaire est énorme, de même que des jeux indés faits avec les pieds, évitons les amalgames à ce niveau.


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Toute participation au débat est bien entendu encouragée, des compléments à ces bouts de réflexions de même que les réactions pour me mettre une grosse branlée parce que j’ai dit des conneries (le jeu vidéo n’est pas mon domaine de prédilection, c’est fortement possible) sont aussi conseillés.
Je n'ai pas vraiment de parti pris au niveau des développeurs, donc si mes choix vous semblent biaisés, c'est uniquement parce que j'ai la culture que j'ai !


Dernière édition par Leto II le Ven 13 Juil 2012 18:56, édité 2 fois.

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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 01:10 
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Cameron, Spielberg and co ne sont pas les premiers à faire ce genre de déclaration. Aussi bon qu'ils soient dans leur domaine (et ils sont très bons les bougres) leurs déclarations ne pèsent pas lourd et sont souvent là pour accompagner la sortie d'un jeu. On voit mal Spielberg cracher sur l'univers du jeu vidéo quand son nom, associé a dreamwork, grosse machine vidéoludique, sort des dizaines de jeux par an. Les joueurs ne sont pas dupes et n'attendent rien derriere, ce genre d'annonce est déstiné a la presse généraliste pour promouvoir le jeu du moment et aider mamie a choisir le jeu qui va bien pour le p'tit fils qui attend ses cadeaux au pied du sapin.
Le jeu video est l'industrie du divertissement la plus rentable, pas etonnant que beaucoup de monde s'y interesse.


Kassovitz enfonce des portes ouvertes quand il parle de lara croft et du prix toujours plus élevé des jeux mais on ressent le gamer qui parle. Pour le reste, son ambition de revolutionner le jeu et/ou le ciné interese le nouvel obs, grande reference console... ou pas. C'est evident que durant l'entretient, Kassovitz a glissé une phrase ou deux sur la manière dont il voyait les choses et ses fantasmes sur une fusion entre les deux médias puis le journaliste a décidé d'orienter son article là dessus.



Le cinéma, avenir du jeu vidéo ou inversement? Ca fait au moins 20 ans qu'on en parle pour ce que j'en sais. Les deux sont liés depuis des années, la course aux graphismes permetant au ciné de proposer des effets spéciaux toujours plus impressionants. Les grosses productions amenant son lot d'adaptations en jeux vidéos (souvent sans interet).
Mais à mon sens un jeu dont on n'est que spectateur est un mauvais jeu. Et un film où on doit choisir toute les 5 minutes ce que le héros doit faire est tout sauf immersif.

Les graphismes sont de plus en plus beaux mais heureusement ce n'est pas l'essence du jeu. Des petits studios font des jeux vraiment sympa sans etre visuellement splendide. Par contre, les séries télé, au budget plus réduit que le ciné, profitent pleinement d'effets spéciaux efficaces et bons marchés (stargate, battlestar galactica, fringe,ect).


L'industrie du jeu vidéo est dans une spirale très commerciale depuis très longtemps ce qui n'encourage pas la créativité. Pourquoi risquer des millions pour un jeu original quand un CoD à moitié terminé sera rentabilisé en deux semaines? Pourquoi se casser la tete quand un "wii : ski de fond" fera le bonheur de toute la famille?

(petite anecdote sur le dernier sonic sorti par sega à 1:00

La question que je me pose serait plutot celle-ci : Si le cinéma et le jeu vidéo ne devaient faire qu'une entité, se contenterait-elle de fabriquer du casual pour amasser le plus d'argent possible? Est-ce que des producteurs se risqueraient a creer un film que seul les hardcore gamer pourraient "finir"?


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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 13:45 
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Sujet intéressant, même si je n'ai pas bien saisi ce qu'il englobait .disons que je ne mesure pas totalement sur quoi on doit débattre, tant les idées dans le post de L2 sont nombreuses.

Tout d'abord, le jeux vidéo en tant qu'art, ma foi c'est vrai, c'est un objet qui fait ressentir a celui qui a une interaction avec lui des émotions totalement subjectives. Bref le jeux vidéo peut facilement servir de source pour disserter sur une question philosophique, comme un livre, une pièce de théâtre ou un film, le problème est que les classiques dans ce domaine ne sont que ludique et ne sont pas assez portés sur la multiple interprétation qu'on peut avoir sur les actions qu'on mène dans ceux là :Mario saute, mais on ne se demande pas s'il y a un message caché sur les plombiers qui travaillent illégalement en évitant tout les pièges de la société pour atteindre le score maximum: l'argent. ( bon c'est un exemple voyons, je ne pense pas que Mario est une fresque aussi profonde). Cependant je pense que le jeux vidéo est surtout sorti des livres plutôt que du cinéma, car c'est avant tout un jeu et non une vidéo (d’ailleurs je suis pour renommer les jeux comme Fahrenheit et Heavy Rain des Vidéos Jeu), je pense surtout aux livres "dont vous êtes le héros", un jeux vidéo bien écrit avec des choix c'est comme un livre dans ce genre, sauf que les pages se tourne automatiquement.

Le jeux vidéo a évolué en essayant de se rapprocher du cinéma car finalement c'est l'art qui reste le plus difficile a retranscrire dans un jeux vidéo. Cependant je pense que l'erreur de nombreuse société qui on voulu adapter un film en jeux vidéo c'est qu'il on considérer cela comme un dérivé du cinéma sans penser a réinterpréter le film comme un film réinterprète un livre. Car finalement quand on achète une adaptation videludique de film ce n'est pas pour y retrouver l'histoire (si on veut l'histoire on regarde le film) mais pour y trouver une émotion différente du film tout en y gardant l'esprit.


Aujourd'hui est bien diffèrent de ce qu'on nous servait il y a quelques années, les jeux vidéo sont devenue plus réaliste, et sans conteste plus mature dans leur narration. Avant de continuer je voudrais juste dire que de mon point de vue, les jeux video actuel sont beaucoup plus proche d'un documentaire (belle images, narration simple pour expliquer qui fait quoi etc...) que d'un film qui mise beaucoup plus sur la narration sans tenir compte du spectateur, ou plutot en voulant le perdre. Exemple, MGS est un chef d’œuvre parce qu'il y a beaucoup de passage ou le joueur n'est pas considérer comme le centre du monde, on ne lui explique rien et c'est fait exprès (je parle pas des bouses des années nonante qui étaient mal fait ).

Enfin bon les réalisateurs de film qui parlent de jeux vidéo ça me fait gentiment rire, je ne parierai pas sur la qualité de leurs projets, je ne pense pas qu'un bon réalisateur de film fera un bon producteur, un film est suffisamment diffèrent d'un jeu pour ne pas avoir confiance aux palmarès des réalisateurs pour crier au chef-d’œuvres. Par contre ce qui est intéressant c'est l'intention de Nolan de faire un jeux vidéo Inception, car le film est vraiment appuyé par un système qui pourrait surement trouver sa place dans le jeux video, donc si il se focalise sur le système plutôt que l'histoire, il y a moyen de faire enfin un bon jeu inspiré par le film.

Un point que je voudrais souligner c'est la linéarité du film par rapport aux jeux, un jeu comme Mario qui prend 15h a finir, et bien il faut les faire ces 15h, ne pas mourir, alors qu'un film il suffit juste d’être passif devant son écran et ne dure qu'1h30.

Ce qui m'attriste cependant c'est que la casualisation des jeux video ne fait pas que ces nouveaux consommateurs vont aller acheter un jeu plus profond videoludiquement parlant. A part ça les jeux Wii on le mérite d'exister, je n'aime juste pas la simplicité des concepts c'est tout.

Le changement ce sera quand une mère achètera un jeu a son enfant en disant que c'est un classique et qu'il faut absolument le faire pour améliorer sa culture général (exemple).

Bon sinon pour revenir au sujet (sur lequel je m’égare beaucoup trop) le public va se diviser en 2 public, ceux qui chercheront les chef-d'oeuvres et ceux qui prendront ce qui sort, comme le cinéma finalement. la différence est que la première catégorie n'est pas considérer comme possédant de culture par la seconde, alors que dans le monde du film, le cinéphile est considérer comme une élite pensante. Alors ou est le probleme? Le problème c'est qu'il n'y a pas d’intermédiaire entre les gamers intelligents et les gamers consommateurs de ce qui sort, donc il faut éduquer ces derniers comme les films nous ont été enseigné par des instances que nous jugeons suffisamment cultivé pour le faire. Normalement c'est le rôle des journalistes de jeux video de pondre des test et d'expliqué pourquoi ce jeu sera un 16 et un autre un 18. Le probleme c'est que la cible visée n'est pas celle des consommateurs, et finalement tout ce petit monde se renferme sur lui même.

Le changement ce sera quand Michel Ancel sera invité a l’émission de Taddei (exemple).

Tiens ce qui me fait penser que aucun jeux n'a eu de message caché totalement claire, alors qu'un monde comme Hyrule peut recéler tellement de passage qui pourrait faire apparaitre des messages subliminaux et tout. Car aujourd'hui finalement, tout ces jeux indépendants: Braid, et compagnies sont sur la bonne voie dans le traitement des images et références utiliser pour guider le joueur cultivé, mais il y a encore du chemin a faire pour faire aussi bien qu'un film comme Fight Club ou Las vegas Parano qui doivent se revoir plusieurs fois pour comprendre tout les trucs. J'imagine bien un jour un eu qui proposerait d'aider le joueur par des images subliminal (du genre pendant 1 seconde il a l'image du mot de passe de la prochaine porte).

Bon sinon pour finir (quoique j'ai l'impression de ne rien avoir dit finalement) il y a des jeux vidéo qui par leurs gameplay permettent de rejouer des centaines de fois sans jamais se sentir lasser, car ces jeux n'ont pas l'optique de faire réfléchir en profondeur mais de faire réfléchir en surface sur les variante du gameplay proposé: les jeux de combat, de stratégie, de sport bref le skills, et ça finalement c'est la base du jeu lui-même mais n'atteindront jamais un statut de chef d’œuvre videoludique car pour ceux là, seul la technique compte.

Le changement c'est quand on quotera des repliques de jeux video dans les dissertations (exemple)


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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 15:13 
The old man
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Localisation: Joker
Bah Eclypse sur la question de l'Art, je suis en total désaccord avec toi^^
Je ne vois pas en quoi un Message "Caché" apporte une plus-value déterminante. Ca peut te valoriser intellectuellement, mais je ne pense pas que le but de l'Art est nécessairement lié à l'intellect. Même chose avec les objets "complexes" que tu évoques. Ce n'est pas parce qu'une oeuvre est d'aspect complexe et qu'on ne la "comprend" pas (comprendre quoi ?) du premier coup, qu'elle est forcément "supérieure" ou plus "profonde" qu'une oeuvre simple d'accès.

Par exemple Totoro est un incroyable Chef d'oeuvre d'une force et d'une profondeur extraordinaire mais il n'y a ni message caché ou complexité de construction, ce qui ne l'empêche pas de se hisser au dessus du lot.

Tu fais un amalgame entre l'accessibilité de l'objet et la profondeur de l'objet.

Ce qui est compliqué n'est pas forcément "mieux" que ce qui est simple.

"Réflechir" n'est pas tout, "Réfléchir" n'est pas exclusivement ce qui peut te faire grandir et appréhender le monde dans sa globalité, c'est même le contraire. Ce que je veux dire, c'est que si tu te restreins à un seul aspect (ici la Réflexion dont tu as l'air de faire grand cas), alors tu exclus tous les autres aspects existants de l'art et qui constituent la nature complexe de ce concept.

En tant qu'être humains nous avons à notre disposition de nombreuses facultés, la Raison (car au fond, plus que l'intellect, c'est cela dont tu parles), n'en est qu'une parmi tant d'autres.
Le "Véritable" n'a que faire de la Complexité ou de la Raison, ce que tu ressens peut être aussi important ou véritable que ce que tu raisonnes.


La saga Zelda c'est un putain de chef d'oeuvre du Jeu Vidéo parce que ça te fait vivre une aventure extraordinaire, riche en émotions et en imaginaires, que ce soit des émotions/imaginaires vidéoludiques, narratives ou scéniques.


Pour revenir au sujet, il faudrait établir la nature exacte du jeu vidéo car les médiums modernes ont une forte capacité à s'hybrider, ce qui peut fausser la perception de leur nature :
Dans de nombreuses BD nous pouvons par exemple trouver du contenu littéraire (Watchmen en est un bon exemple), de même que dans des jeux Vidéo (Lost Odyssey).
Et nous pouvons trouver de la musique dans des films mais aussi dans des jeux vidéos.
Certaines BD peuvent contenir des illustrations relevant de la peinture.
Et le jeu vidéo avec ses cinématiques qui relèvent du cinéma.
Etc.

Ce que je veux dire, c'est que les medium-art qui ont été développé ce dernier siècle, comme la BD, le cinéma ou le jeu vidéo ont une forte capacité d'hybridation et peuvent contenir des instances d'autres formes d'arts en leur sein.
Sans oublier le développement du numérique avec lequel nous pouvons désormais faire de la musique, de l'illustration, du cinéma, de la BD et évidemment du jeu vidéo.

Le cinéma est déjà en lui-même un art combinant un certain nombre d'arts pré-existant via l'intermédiaire d'un medium.
Le jeu vidéo ne devrait être guère différent je pense.

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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 17:37 
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désolé je vais légèrement rectifier mon tir sur l'Art videoludique ^^
Cela dit tenir fermement ma précédente position pourrait faire continuer le débat encore quelques posts supplémentaire (et quand on peut débattre avec Ange Bleu c'est toujours la classe^^).

Quand je parlais de la Réflexion dans les jeux, ce n'est pas pour en faire une valeur déterminante sur ce qui est de l'art ou pas. Il y a évidement des œuvres d'art qui le sont parce qu'elle le sont, jolies, poétiques, gracieuses, inspirantes ou que sais-je encore. Ce n'est pas tant dans un jeu que je regrette l'absence de raison et de message caché (et autre images subliminal) c'est surtout dans le paysage videoludique en générale que je déplore l'absence de cet aspect sur certains titres qui aurait mérité un approfondissement supplémentaire.
C'est vrai quoi, on dit que le jeu vidéo devient plus réaliste, plus mature, alors je me pose la question: Ou sont les jeux vidéo qui véhiculent des messages aussi profond que leurs ambitions?

A part MGS, bioshock et quelques autres titres je sèche.

Parce que bon, je suis d'accord avec toi, Zelda, Okami et bien d'autres je suis d'accord que ce sont des séries qui peuvent largement être qualifiés d’œuvres d'art, convenant aux jeunes comme aux moins jeunes, tout le monde peut y jouer, tout le monde peut comprendre, tout le monde peut trouver des emotions. Ok, mais ou sont les jeux plus subtiles, plus "adulte", nan parce que GTA et compagnies, c'est pas parce que tu mets des armes, du sang, de la violence et de la fesse que ça fait un jeu adulte. Apres je dis pas que si on jeu sur tout les textes et pensées de Kant m’intéresserais, mais je trouve dommage que les jeux videos ne soient jamais allé sur des sujets plus prenants.

Sinon pour les apparitions, les hybridations comme tu les appelles, je n'ai pas encore vu (mais je n'ai pas beaucoup d'oeuvres a mon actif) d'apparition pertinente d'un jeux video dans un autre médium, autant les jeux vidéos savent très bien s'autoréférencer entre eux, autant l'apparition d'un rapport entre l'utilisation de tel ou tel jeu dans un autre media, et bien je pioche...


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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 18:31 
Ô-Totoro
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leolio_1 a écrit:
On voit mal Spielberg cracher sur l'univers du jeu vidéo quand son nom, associé a dreamwork, grosse machine vidéoludique, sort des dizaines de jeux par an. Les joueurs ne sont pas dupes et n'attendent rien derriere, ce genre d'annonce est déstiné a la presse généraliste pour promouvoir le jeu du moment et aider mamie a choisir le jeu qui va bien pour le p'tit fils qui attend ses cadeaux au pied du sapin.

Ce n'est pas tant le fait que Spielberg soit un associé de DREAMWORK qui fait qu'il se doit de ne pas dénigrer l'art vidéoludique mais c'est surtout parce qu'il est un artiste, et en tant que tel, cracher sur une autre forme d'art c'est s'auto-flageller quelque part. D'autant plus que Spielberg n'a pas fait d'annonce comme quoi "il kiffait trop les jeux vidéo tavu, achète-en pleins qui sont produits par ma boîte", mais parce qu'il produit un jeu vidéo personnellement. Mais là où ça devient intéressant (parce que Spielberg produisant un jeu vidéo, ça ne veut pas forcément dire grand chose), c'est de voir que le jeu présenté n'a strictement aucun rapport avec le cinéma.

Aussi je ne suis pas vraiment d'accord avec ton discours : même s'il est certain que le but des boîtes de développement ou de certaines personnes hors du système vidéoludique est de se faire de l'argent, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose qui va détruire la partie artistique du jeu vidéo. Après tout, je ne considère pas que CoD est un jeu à moitié terminé dans la mesure où il a un but de divertissement facilement atteint, des graphismes et un gameplay tout à fait correct. Il est vrai que la licence apparait chaque année avec des innovations a minima, et une durée de vie en solo très courte ; encore que 6H de jeu à 60 €, ça vaut le DVD de 2H à 20 € (même si les marges sont énormes sur le jeu vidéo, plus de 30 € je crois) et le multi peut rapidement compenser la faiblesse du mode histoire.
Et puis ce genre de jeux rentables et très fort d'un point de vue marketing n'est pas néfaste dans la mesure où il permet aussi de financer des projets plus risqués, plus novateurs et plus intéressants sans que la boîte ne risque de couler (comme le cinéma en fait, les gros blockbusters parfois à chier permettre d'entretenir une production moins rentable mais artistiquement aboutis).

ange bleu a écrit:
Pour revenir au sujet, il faudrait établir la nature exacte du jeu vidéo car les médiums modernes ont une forte capacité à s'hybrider, ce qui peut fausser la perception de leur nature :
Dans de nombreuses BD nous pouvons par exemple trouver du contenu littéraire (Watchmen en est un bon exemple), de même que dans des jeux Vidéo (Lost Odyssey).
Et nous pouvons trouver de la musique dans des films mais aussi dans des jeux vidéos.
Certaines BD peuvent contenir des illustrations relevant de la peinture.
Et le jeu vidéo avec ses cinématiques qui relèvent du cinéma.
Etc.

Chaque medium nourrit les autres, c'est une évidence qui mérite toujours d'être rappelée, mais là où ça devient peut-être problématique dans le jeu vidéo, c'est que depuis quelques années, on arrive à un pullulement du QTE, un gameplay qui privilégie le côté cinématographique du jeu au détriment d'une jouabilité plus élaborée (d'ailleurs, les "vidéo jeux" comme HEAVY RAIN ne sont constitués QUE de ça). Il existe des exceptions confirmant la règle, comme GOD OF WAR qui réussit à insérer le procédé de manière ingénieuse et pas systématique de manière à dynamiter (ou dynamiser) les affrontements ; mais la formule a été maintes fois reprise sans succès.
Le tout est d'arriver à créer un mélange entre les media qui ne phagocyte par l'art medium "principal". WATCHMEN utilise la littérature, mais pour densifier son récit, pas pour raconter l'histoire. MGS fait des cinématiques de cinquante minutes au minimum, avec des références cinématographiques toutes les trois images, mais si le jeu vidéo est devenu un classique, c'est aussi pour sa profondeur de gameplay (un peu poussiéreux par moment mais le nombre de possibilités pour passer les obstacles est incroyable). Alors que quand on en arrive à des jeux vidéo à l'interactivité minimale, on perd forcément tout l'intérêt de l'art.

Mais bon, tu me fais du pied avec TONARI NO TOTORO donc : +1000000...

Eclypse a écrit:
Parce que bon, je suis d'accord avec toi, Zelda, Okami et bien d'autres je suis d'accord que ce sont des séries qui peuvent largement être qualifiés d’œuvres d'art, convenant aux jeunes comme aux moins jeunes, tout le monde peut y jouer, tout le monde peut comprendre, tout le monde peut trouver des emotions. Ok, mais ou sont les jeux plus subtiles, plus "adulte", nan parce que GTA et compagnies, c'est pas parce que tu mets des armes, du sang, de la violence et de la fesse que ça fait un jeu adulte. Apres je dis pas que si on jeu sur tout les textes et pensées de Kant m’intéresserais, mais je trouve dommage que les jeux videos ne soient jamais allé sur des sujets plus prenants.

GTA est une œuvre mature et adulte. On parle plus souvent de ce jeu vidéo comme une incitation à la violence, à l'agressivité etc., les faux-débats houleux qu'aiment bien les journalistes, mais quasiment personne ne s'est intéressé à la saga GTA en tant qu'œuvre à part entière et analysable. Et pourtant, on y voit une critique de l'américanisme, du consumérisme, du racisme, de la violence (oui oui) et j'en passe. Autant de messages cachés par l'ironie mordante des développeurs et qui pourtant existent au-delà du côté volontairement racoleur du jeu.
Et la même démarche peut sans doute s'appliquer à beaucoup de jeux vidéo, mais personne ne l'ayant jamais fait (les "intellectuels" ne considérant pas le jeu vidéo digne d'être analysé), on ne peut pas franchement dire qu'il n'existe pas des œuvres vidéoludiques qui parlent de la philosophie de Kant sans faire dans l'ostentatoire.


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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 21:11 
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leolio_1 a écrit:
L'industrie du jeu vidéo est dans une spirale très commerciale depuis très longtemps ce qui n'encourage pas la créativité.

De ce point de vue, beaucoup de choses sont dans une spirale très commerciale. Pour le cinéma, et rien qu'en France, ce ne sont pas moins de 1200 films qui sont sortis en 2009 - et encore, en ne comptant que ceux sortis en salles (source CNC). Même, allez soyons fous, du côté des livres, en 2009, ce sont plus de 70000 notices bibliographiques qui ont été déposées à la BNF, en comptant les rééditions il est vrai.

Eclypse a écrit:
la différence est que la première catégorie n'est pas considérer comme possédant de culture par la seconde, alors que dans le monde du film, le cinéphile est considérer comme une élite pensante.

Ah bon ? Parce que le cinéma a été pendant longtemps, et est aujourd'hui encore quelque peu, considéré comme une sorte de sous-culture, ou disons au moins de culture super accessible, précisément très grand public. Je ne crois pas que l'opinion publique fasse un rapprochement immédiat entre cinéphile (terme plus que généraliste, à la définition versatile) et élite pensante. Y a un pont de trois kilomètres quand même !

Sinon, sujet très intéressant ! J'y participerai si j'ai des trucs à dire.


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MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 21:16 
The old man
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Des jeux matures ?
Il faut se mettre d'accord sur le sens de "mature" parce que bon après on peut lui faire dire tout ce qu'on veut.
Je suis plutôt amateur de RPGs et des RPGs "matures" et/ou aux intrigues complexes/ésotériques, j'en connais tout de même pas mal : que ce soit les Xenos, les Baitens, Chrono Cross ou encore Final Fantasy Tactics (qui dans le genre fin tragique/mélancolique : Delita!!!) et j'en passe des tonnes (Valkyrie Profile) - RED et Cielo pourront compléter cela sans problème je pense.
Ou encore Vagrant Story et la saga des Metal Gear qui dans le genre propose pas mal de réflexibilité sur le motif de l'Image assez intéressante et profonde.

Après le truc est peut être tout simplement une question de nature, le jeu vidéo n'est pas le cinéma et ce que tu soulèves relève de cette différence de nature. Nous ne pouvons de toute façon pas retrouver exactement les mêmes expériences même si les deux Arts semblent se rapprocher par moment.

Et puis la technique évolue : les FrameWorks de développement sont de moins en moins couteux, de plus en plus sophistiqués et accessibles aux personnes qui ne parlent pas langage machine couramment!
L’émergence d'alternatives comme l'a souligné Leto dans son premier post est une des conséquences de l'évolution des FrameWorks de développement : aujourd'hui on ne développe plus du tout un jeu vidéo comme il y a 20 ans.
Le Cinéma a évolué dans les genres et les expériences proposés grâce au développement du cinéma Bis qui a et est encore un terrain d'expérimentation et de défoulement qui a ensuite été réinjecté dans le cinéma Grand Publique : Star Wars et la révolution qu'il représente en est un exemple.
Là le Jeu Vidéo semble suivre le même chemin, l'évolution de la technique permet de commencer à trouver des titres alternatives qui selon leur succès influenceront la production des grosses boîtes.

Quant au Casual, c'est peut être l'équivalent (entre autres) de la comédie (romantique) de masse dont Hollywood nous submerge depuis la fin de la seconde guerre mondiale^^
Il y a un cinéma de Mass Product facile à produire et « pauvre » (au sens que vous voulez) qui a ses amateurs par millions. Et pourtant cela n'a pas empêché le Cinéma de continuer à produire et donner naissance à toutes sortes de films, même si la Mass Product aura presque toujours l'avantage du plus large publique – parce que étudié pour.

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MessagePosté: Lun 15 Nov 2010 02:14 
Viewtiful Shinigami
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Je m'invite dans le débat car j'ai lu des trucs qui me font tiquer et bien!

Parler du fait que de grosses productions permettent a d'autres plus engagées de vivre, j'ai du mal a y croire, car je cherche les jeux proposant de l'originalité, et je parle bien de vrais grands jeux aboutis, pas de jeux indie apéritifs (vendus a prix usurier). Ayant 20 ans de vie de joueur derriére moi, je trouve la production vidéoludique actuelle moins aboutie qu'a une certaine époque ou les grandes limitations techniques forçait a autre chose que des graphismes hyper détaillés et tout.

Oui le jeu vidéo se rapproche du cinéma, a son grand dam presque, tant il s'en appauvrit, beaucoup trop de jeux se composent de couloirs - cinématiques - couloirs - cinématiques. On veut en mettre plein la vue, soit, mais n'est-ce pas là une couche de vernis pour cacher la misère sur le fond qui est proposé?

J'ai un plaisir simple dans les jeux un minimum ouverts, qui est de fouiller sur la carte de jeu pour découvrir un max de choses, de possibilités, une ancienne habitude de vieux RPGiste qui ne veut passer a coté de aucun secret ou passage intéressant mais pas forcément obligatoire.

Qualifier la saga de Zelda de chef d'oeuvre me parait... surévalué, l'histoire, comme l'avatar (Link) sont toujours réduit au strict minimum, les interactions au niveau de l'histoire comme des autres personnages presque inexistantes. On enchaine des donjons pour récuperer X armes qui serviront a tuer X boss. Si jusqu'a la super nintendo cela allait, le concept commence a lasser, de toujours courir après ganon et des bouts de triforces. On rajoute une innovation ici et là en plus de montrer un joli moteur de jeu pour démontrer de quoi est capable la machine. Le dernier Zelda en date est d'ailleurs un vrai gag en soi tellement son concept tient sur un timbre post (Chez nintendo on s'est dit "Les japonais adorent les trains + Zelda c'est populaire = carton sans se fatiguer). La saga Zelda est une bonne saga, mais n'a pas su se renouveler ou évoluer comme elle aurait du, c'est vraiment dommage.
La critique est volontairement appuyée, tout simplement parce que j'ai touché a DarkSiders récemment. Un jeu qu'on pourrait qualifier de plagiat presque pur et dur de la saga Zelda. Sauf que... il se permet de densifier son univers, son intrigue, ses personnages et surtout de son héros, autre chose que Link, muet de service, ne sachant pas quoi faire de sa peau décide de partir sauver le monde.

Je suis aussi en profond désaccord avec le procès fait a Heavy rain, il est certain que le jeu pompe beaucoup sur le coté cinématographique, mais les choix, eux, sont vraiment entre les mains du joueurs, et cela change vraiment beaucoup de choses. Contrairement a beaucoup d'autres titres, on ne subit plus autant, on peut décider de nombreuses choses, faire vivre ou mourir tel ou tel personnage, de prendre parti pour le tueur ou ses victimes. Le jeu n'est pas exempt de défauts mais j'ai vraiment eu l'impression d'avoir de vrai choix, pas faciles pour certains même, qui m'ont amenés a me questionner sur ce que je ferai dans ces cas là si j'y était confronté. Qui plus est l'ambiance film noir/thriller est vraiment agréable.

Alors que GOD of war 3 ne serait pas chiant avec ses QTE lui? Qui propose systématiquement de tuer les gros ennemis de la MÊME FAÇON... qui a une gestion des sauts assez approximative, qui propose un scénario tenant dans un dé a coudre (C'est moi kratos, je vais tous vous BUUUUTER, parce que j'ai la RAGE) sur un fond de mythologie arrangé un peu dans tous les sens (Le même mec qui a fait le dernier Zelda chez Nintendo bossait chez Sony avant : "la mythologie c'est la classe + les histoires de vengeance ça plait"). Visuellement ça en mets plein les mirettes, ça montre que la console en a dans le ventre, mais une fois terminé, on se demande si ça vaut réellement 70€

Au fond ce qui me déplais dans la production actuellement c'est le minimalisme qui la caractérise, mais en même temps peut on le reprocher aux boites qui en vivent?
Car oui les titres proposant de l'originalité, ou du moins essayant si ils ramassent l'éloge de la presse, ne trouve pas forcément son public. D'ailleurs la presse a aussi un rôle là dedans, car elle a connu un net recul de son influence par rapport aux années. L'internet relaie les informations plus vite, les journalistes ne sont pas forcément objectifs vu combien ils se font parfois graisser la patte (...) et aussi est forcément une force de peu d'ampleur par rapport a un marketing de plus en plus massif, car c'est ça qui fait aujourd'hui vendre en masse un film ou un jeu.
L'exemple le plus probant en est Call of duty, moderne warfare 2 a bénéficié de pas loin de 200 millions de budget dont 20 pour le développement. En définitive, 90% du budget ont principalement été dédié a promouvoir le jeu. Au niveau du marketing, le monde du jeu vidéo n'a rien a envier a celui du cinéma.


J'ai du mal a voir d'ou viendrait une révolution a l'heure actuelle, car le marché se ferme de plus en plus (la dématérialisation vous connaissez?), le temps des Jordan Mechner, Eric Chahi et consorts me semble loin.
Pour moi comparer le cinéma et le jeu vidéo me semble bancal, jamais ou presque le jeu vidéo n'a eu statut d'œuvre d'art, il a toujours été rangé a la catégorie loisir, divertissement, passe temps.
Je sais bien de quoi je parle, j'essaie d'expliquer depuis 2 ans et demi a des tas d'interlocuteurs sérieux que c'est quelque chose de culturel, qui a un passé, une histoire, qui est un formidable média immersif qui peut être un formidable vecteur d'émotions. Si je voulais bosser dans le cinéma j'aurai surement beaucoup plus de crédibilité...

Tout ça pour conclure que malgré le formidable média qu'il est, le jeu vidéo me déçoit actuellement, car il veut donner beaucoup trop de sensations, alors que je cherche de l'émotion.

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MessagePosté: Lun 15 Nov 2010 12:49 
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Ichigo a écrit:
Qualifier la saga de Zelda de chef d'oeuvre me parait...


...tout à fait justifié ! Enfin, on ne va rentrer dans le débat de Zelda, chef d'oeuvre ou pas, ce n'est pas le sujet du topic... A peu près tout le monde en sait ce que je pense, j'ai pas fais un dossier pour rien -_-

Ichigo a écrit:
Tout ça pour conclure que malgré le formidable média qu'il est, le jeu vidéo me déçoit actuellement, car il veut donner beaucoup trop de sensations, alors que je cherche de l'émotion.


Tout est resumé là, pour les vieux joueurs (enfin vieux... Première génération de joueur disons :)) comme toi, ya eu des sacrés jeu à la Chrono Trigger, Chrono Chross, Mystic Quest, Final Fantasy premiers du noms, etc, etc... Tous des RPG de fou avec une mélancholie et de l'émotion en général très forte, bcp ont donc été habitué à ce type de jeu, et le temps passant, on a pas forcément retrouvé ca (enfin je dis "on", les joueurs quoi, même si perso je n'ai pas connu Chrono Trigger & co à cette époque là :)) Même si on peut heureusement encore taper dans les chef d'oeuvre plus récent avec Shadow of the colossus ou encore ICO et j'en oublie et des meilleurs (Et Wind Waker !!)

Ce que je veux dire, c'est que la nouvelle génération de joueur va peut-être plus vouloir de la sensation forte justement, COD, GoW, l'arrivée des detections de mouvement qui ont donné une floppée de bouse, et le dernier Zelda Wii en première ligne... Donc, après c'est réellement une différence d'âge et de génération, ce qui ont grandit sur la NES et ce qui ont eu la wii comme première console, ya un cap quand même !

Mais après je suis tout à fait d'accord pour dire que le jeu-vidéo a evidemment moins de crédibilité que le cinéma encore aujourd'hui -_- Suffit de voir l'inculture des politiques dans le domaine et le "jeu-vidéo c'est mal et c'est violent" qu'on nous ressert à chaque fois... L'exemple qui m'avait frappé et qui me fais toujours rire, c'est Nadine Morano qui vers 2006-2007 voulait créer un classement des jeux-vidéos par âge +12, +16, etc..., Sauf que ce classement là (PEGI) existe depuis les années 90 quoi... Comment veux-tu avancer avec ca... Donc les jeux-vidéos gagneront en crédibilité quand on arrêtera de rabacher que c'est le mal et que les jeunes vont devenir des tueurs en séries en jouant à GTA...

Pour revenir sur les "vidéos jeux" comme Heavy Rain, là si je n'ai pas aimé c'est tout simplement que je ne suis pas rentré dedans, j'ai assisté à tous ca comme un vrai spectateur sans jamais réussir à m'investir pleinement, pour ce qui est des choix, je suis bien d'accord qu'il y en a, mais faut voir la gueule des choix après... On passe du choix inhumain à celui des bisounours entremélé de pas mal d'action complètement inutile...
Enfin bon après, j'ai écris ce que j'en pensais dans le sujet approprié par la même de débattre plus de ca. Mais après, je comprends tout à fait qu'Heavy Rain ait plus à certains, je ne suis juste pas rentré dedans.

Donc concernant ce type de jeu, je ne suis absolument pas contre et j'ai même hâte d'en voir d'autre du même genre. Faut juste faire attention de bien rester dans le côté jeu et de ne pas passer dans le côté film...

Bref, c'est effectivement dur de comparer les deux médias car dans la société la place des deux est quand même TRÈS différente.


Dernière édition par Portgas le Lun 15 Nov 2010 14:56, édité 1 fois.

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MessagePosté: Lun 15 Nov 2010 14:25 
Ô-Totoro
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Ichigo a écrit:
Parler du fait que de grosses productions permettent a d'autres plus engagées de vivre, j'ai du mal a y croire, car je cherche les jeux proposant de l'originalité, et je parle bien de vrais grands jeux aboutis, pas de jeux indie apéritifs (vendus a prix usurier). Ayant 20 ans de vie de joueur derriére moi, je trouve la production vidéoludique actuelle moins aboutie qu'a une certaine époque ou les grandes limitations techniques forçait a autre chose que des graphismes hyper détaillés et tout.

Il est vrai que le nombre d'exemples de jeux intéressants et innovants de grandes boîtes ces dernières années est trop maigre pour faire le constat comme je l'ai fait. Néanmoins, il faut aussi voir que le développement d'un jeu est de plus en plus long et que des concepts bien menés (pas nécessairement révolutionnaire, car ce qui est révolutionnaire n'est pas forcément bien, cf les Sims) nécessite sans doute une durée conséquente pour arriver à quelque chose de potable. Les FABLE avec quelques années de développement en plus, ça poutrerait, mais question marketing, on a des produits partiels qui sortent, ce qui fait qu'à la longue les aspects intéressants des jeux se fondent de manière à ce qu'ils deviennent "acquis" et le minimum syndical pour le joueur. Demeure que les essais existent, mais sont sans doute trop dilués pour être instantanément perceptibles.

Ichigo a écrit:
Qualifier la saga de Zelda de chef d'œuvre me parait... surévalué, l'histoire, comme l'avatar (Link) sont toujours réduit au strict minimum, les interactions au niveau de l'histoire comme des autres personnages presque inexistantes. On enchaine des donjons pour récupérer X armes qui serviront a tuer X boss. Si jusqu'à la super nintendo cela allait, le concept commence a lasser, de toujours courir après ganon et des bouts de triforces. On rajoute une innovation ici et là en plus de montrer un joli moteur de jeu pour démontrer de quoi est capable la machine.

On va faire un peu plus diplomate que Portgas sur la question, mais je rejoins assez bien son avis sur la question.
Déjà, pour les innovations des derniers jeux, comme je viens de le dire, il est évident qu'elles sont parcellisées de manière à ce qu'il n'y a pas de refonte du gameplay ou de l'univers qui permettent de sentir une évolution intéressante de la saga.
Ensuite, invoquer le fait que Link est réduit au strict minimum et une absence d'interaction sur l'histoire ou les autres personnages comme des défauts, je ne trouve pas cela pertinent. Link est réduit à sa fonction la plus pure, à savoir incarner le joueur, il sert donc à s'immerger dans l'univers en étant totalement transparent, car le joueur devient Link (tout ce que fait Link est conduit par le joueur, ce dernier ne pouvant pas le faire parler, Link ne parle pas, CQFD). Si ce n'est pas en soi révolutionnaire, c'est une utilisation narrative éminemment vidéoludique. Par opposition, jamais un medium comme le cinéma ne pourra proposer un héros totalement muet si les autres personnages du film peuvent parler (ou alors c'est tellement expérimental que ça a échoué dans l'inconscient collectif). L'absence d'interaction sur l'histoire et les autres personnages est en revanche compenser par une interaction avec son univers : Link déplace des blocs, active des pièges, déverrouille des portes etc. Si l'intrigue ne sera jamais modifié par les actes du personnage (ce qui est un rêve de tout joueur, mais qui est techniquement très dur à faire sur certains jeux), le joueur peut en revanche interagir avec des mécanismes mis à sa disposition.
Et concernant l'histoire de la saga, le fait qu'elle se répète n'est pas un problème en soit dans la mesure où, si l'on met de côté toute la théorie sur la chronologie de la série un peu évasive, la saga propose à chaque fois une variation de la même aventure, des mêmes personnages (ZMM's), et un renouvellement des donjons et de certains mécanismes à employer.
Les donjons sont d'ailleurs très intéressants puisqu'ils sont l'intégration des "zones" à un ensemble géographique cohérent : dans un jeu de plate-forme, on va passer d'un niveau en flamme à un niveau sous-marin sans transition, chaque niveau proposant des mécanismes différents, Zelda fait la même chose mais dans un univers cohérent (avec des transitions et tout).
Si l'on intellectualise la série, tout en oubliant pas qu'elle propose un plaisir immédiat et renouvelé, alors on peut dire qu'elle a produit des chef-d'œuvres du jeu vidéo. Mais il y a des opus fainéants dans la saga, c'est certain.

Ichigo a écrit:
Je suis aussi en profond désaccord avec le procès fait a Heavy rain, il est certain que le jeu pompe beaucoup sur le coté cinématographique, mais les choix, eux, sont vraiment entre les mains du joueurs, et cela change vraiment beaucoup de choses. Contrairement a beaucoup d'autres titres, on ne subit plus autant, on peut décider de nombreuses choses, faire vivre ou mourir tel ou tel personnage, de prendre parti pour le tueur ou ses victimes. Le jeu n'est pas exempt de défauts mais j'ai vraiment eu l'impression d'avoir de vrai choix, pas faciles pour certains même, qui m'ont amenés a me questionner sur ce que je ferai dans ces cas là si j'y était confronté. Qui plus est l'ambiance film noir/thriller est vraiment agréable.

Je n'ai jamais dit que HEAVY RAIN ne proposait pas une manière intéressante d'agir sur une histoire, ni même que la narration n'était pas subtilement faite de manière à ce qu'on s'y plonge avec plaisir. En revanche, au niveau du gameplay, c'est de la QTE 24/24H ; et ce qui vaut pour GOW vaut aussi pour HEAVY RAIN sur la jouabilité (encore que GOW ne repose pas sur une série de QTE).
Le jeu fait parti des concepts qui tentent de faire le lien entre cinéma et jeu vidéo, une intention louable mais qui redéfinit le jeu vidéo de manière trop radicale : l'interaction entre joueur et jeu se fait au niveau de l'histoire et non plus au niveau de l'environnement immédiat (un bouton peut avoir plusieurs fonctions, très contextuelles et programmées par le développeur, là où des jeux traditionnelles te donnent toutes les possibilités et à toi de les enclencher de manière logique).

Je comprends tout à fait ton avis ceci dit, mais ma vision du jeu vidéo est totalement différente ; et j'appliquerais plutôt ta vision du jeu vidéo à la vision que j'ai du cinéma.


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MessagePosté: Lun 15 Nov 2010 16:46 
Chasseur de Rêves
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Les deux, cinéma et JV peuvent se mélanger mais je pense que cela se fera toujours dans une sorte d’équilibre permettant de balancer les biens faits de certaines innovations d’un côté à l’autre, avec la créativité comme catalyseur. L’un prenant à l’autre ses bonnes idées et lui permettant ainsi de perdurer.

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Mais jusque là ce sont surtout les jeux vidéo qui m’ont bluffé, en plus je ne joue qu’à des RPG, alors je me demande ce que les autres cétagories peuvent donner ^^

Pour en revenir à l’impact du cinéma sur le JV et vice versa, je pense que l’influence reste et restera pas mal limitée à certaines catégories de jeux. Pour moi le JV est nettement plus vaste et offre nettement plus de facettes à expérimenter que le cinéma, cependant il impose un investissement plus important de la part de celui qui s’y lance, et à mon avis, c’est cet investissement qui explique l’étroitesse d’esprit de bon nombre de critiques qui n’ont jamais eu le temps de se pencher sérieusement sur la question, et ce que l’on connait pas on le met souvent de côté (vlan dans les dents des détracteurs ^^).

Autre chose qui pénalise le JV, c’est le fait que l’on ne voit pas les artistes qui sont derrières ces productions quand on est en interaction avec, contrairement à beaucoup d’autres arts populaires, comme dans le cinéma où on a des acteurs qui font vivre l’œuvre, et des êtres humains font passer à mon avis nettement plus facilement le message qu’un personnage irréel surtout si les pixels ne sont pas légions, d’ailleurs c’est avec l’avancée technologique et la création de personnages virtuels ressemblant de plus en plus à des humains que le JV a commencé à attirer les regards de plus en plus de gens.

Dans le JV, certes on se retrouve dans des mondes virtuels, mais ce sont des idées sorties de la têtes de personnes qui y ont mis beaucoup d’ingéniosité pour lui donner vie, et ce gap entre artiste et joueur dans le domaine du JV est à mon avis assez préjudiciable à l’œuvre.


Mais enfin :

Un jeu comme ICO, souvenez-vous, n’est-ce pas là de l’art ?
Final Fantasy 9 et les 2 premières heures de jeu avec Bibi qui visite Alexandria sous cette musique de fond, et la pièce de théâtre, n’est-ce pas là de l’art ?
Cette musique, n’est-ce pas là de l’art ?
Le scénario de Xenogears, n’est-ce pas là de l’art ?
La créativité d’un Knights in the Nightmare, n’est-ce pas là de l’art ?
La richesse d’un Persona, n’est-ce pas là de l’art ?

Si le cinéma a plus d'un siècle derrière lui, et si le JV n’a pas encore atteint la maturité, alors..., jeux vidéo, avenir du cinéma ? ^^


ange bleu a écrit:
Final Fantasy Tactics (qui dans le genre fin tragique/mélancolique : Delita!!!)

Ramza... What did you get ? I... (SPOIL FFT).

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MessagePosté: Lun 15 Nov 2010 21:27 
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Ma pseudo "culture vidéoludique" a pris fin avec la mort de la Saturn et de la PlayStation pour ne se concentrer plus que sur un seul genre, le RPG, donc ma connaissance du jeu vidéo actuel reste extrêmement limité.

Mais cette relation jeu vidéo - cinéma pour moi puise surtout sa source de la naissance des cinématiques profitant de la puissance de la PlayStation, et de la volonté d'Hironobu Sakaguchi, maître à penser de chez Squaresoft et père des Final Fantasy, à rapprocher ces deux supports (jusqu'à arriver au sommet de son idéal avec "Les Créatures de l'Esprit" et malheureusement, les conséquences qu'on lui connaît). On sait le succès qu'ont eu FFVII et FFVIII qui ont conduit à une escalade de prouesses techniques et visuelles, avec des titres de plus en plus cinématographiques et jouant énormément sur la mise en scène. MGS Rex, Soul Reaver, Medal of Honor,... On peut encore voir encore un peu plus loin avec la naissance du survival horror au début des années 90, avec Alone in the Dark, directement inspiré des films de Romero, et tous les titres qui suivirent, mélange de jeux vidéos et de films d'horreur/suspense, comme le premier Silent Hill. L'âge de la PlayStation a offert une toute nouvelle façon de jouer par rapport à ce qu'on avait l'habitude, passant d'un univers que je qualifierai de "jeu" au sens le plus pur qui soit (période Master System, Megadrive, Nintendo,...) demandant une véritable implication du joueur (concentration, persévérence, travail de mémoire,...), à une forme de "jeu/spectacle" faisant plus appel aux sens du joueur/télespectateur et donc à certaines émotions.

Pour répondre à la question de ce sujet, "Le cinéma, avenir du jeu vidéo ?" je dis oui. Mais cette question aurait été plus d'actualité il y a dix ans car pour moi, c'est bel et bien à la fin des années 90, début des années 2000 que cette fusion cinéma - jeu vidéo eut lieu, ce qui a permis d'amener un public de plus en plus demandeur et diversifié, jusqu'à aujourd'hui concurrencer n'importe quel marché du divertissement. Pour moi la représentation du jeu vidéo il y a quelques années est la parfaite symbiose entre le cinéma et le jeu vidéo traditionnel du temps de nos vieilles machines.

Et même si je ne regarde plus ce qu’il se fait à côté en dehors du RPG, je pense qu'aujourd'hui le jeu vidéo a complétement surpassé sa volonté de se rapprocher d'une production du septième art, pour se diriger vers une toute nouvelle façon de jouer et de consommer, qui ne me plait absolument pas, et se dirigeant vers une forme diamétralement opposé au cinéma.

Je crois que l'intérêt actuel que suscite cette question, chez le joueur, les spécialistes du jeu vidéo, ou certains cinéastes, vient surtout du grand tapage médiatique provoqué par Heavy Rain (dont je n'ai entendu parlé qu'il y a deux semaines et que je suis sur le point de conclure) ? Je comprends que ce genre de film interactif puisse attirer certaines personnes du cinéma vers le jeu vidéo, mais, bien que j'ai énormément aimé l'expérience offerte, ce type de jeu ne peut être qu'occasionnel. Ce type de film interactif qu'est Heavy Rain est à l'opposé complet de ce qu'attend ce public massivement formé par les lois du marché.

Du moins, c'est mon avis, je ne sais pas si j'ai réussi à me faire comprendre ^^

Et, pour revenir sur un point
Citation:
ange bleu a écrit :
Il faut se mettre d'accord sur le sens de "mature" parce que bon après on peut lui faire dire tout ce qu'on veut.
Je suis plutôt amateur de RPGs et des RPGs "matures" et/ou aux intrigues complexes/ésotériques, j'en connais tout de même pas mal : que ce soit les Xenos, les Baitens, Chrono Cross

C'est clair que si par "mature", tu entends complexité scénaristique et sens caché, là, avec cette liste de RPG y a de quoi faire ! Des jeux qui te poussent à apprendre, à lire et à t'interroger afin de saisir et réfléchir sur la portée d'un scénario. Cependant, tous ces jeux commencent à dater et il est vrai que plus grand chose en terme de RPG ne propose de véritables réflexions sur tel ou tel domaine. Je noterai tout de même des jeux comme Baten Kaitos et Lost Odyssey et leur style narratif originaux et très intéressants ou Nocturne et Digital Devil Saga et leur vision extrêmement pessimiste de la société moderne et de la capacité de l'être humain à surpasser sa nature profonde.
Mais c'est vrai que des jeux comme on en faisait il y a quelques années, qui continuaient de vivre après même l'écran de "Fin" grâce aux interminables débats et libre interprétation de fans (Vagrant Story, Xenogears,...), on en voit malheureusement plus.

Citation:
ange bleu a écrit :
ou encore Final Fantasy Tactics (qui dans le genre fin tragique/mélancolique : Delita!!!)

Pour FFTactics j'ai surtout envie de dire Ovelia!!! ou le couple Shakespearien par excellence. FFtactics ou l'incarnation même de la pièce de théâtre vidéoludique !


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MessagePosté: Lun 15 Nov 2010 23:08 
Chasseur de Rêves
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cielo a écrit:
Pour répondre à la question de ce sujet, "Le cinéma, avenir du jeu vidéo ?" je dis oui. Mais cette question aurait été plus d'actualité il y a dix ans

Mais je pense qu’avec le boom de la 3D dans les salles de cinéma la question est revenue dans l’actualité. Car mine de rien cette 3D fait très JV avec cet aspect interactif et immersif voire ludique, de plus j’ai l’impression qu’elle reçoit le même accueil qu’a connu le JV à ses débuts non ?

D’un autre côté on a Nintendo qui surf sur la mode en sortant la 3DS, comme quoi l’équilibre est toujours maintenu.

cielo a écrit:
Pour FFTactics j'ai surtout envie de dire Ovelia!!! ou le couple Shakespearien par excellence. FFtactics ou l'incarnation même de la pièce de théâtre vidéoludique !

Bon là je ne peux rien reprendre sinon y'aurait trop de spoils... on se fait un sujet ? ^^

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MessagePosté: Mar 16 Nov 2010 02:26 
Viewtiful Shinigami
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RED a écrit:
D’un autre côté on a Nintendo qui surf sur la mode en sortant la 3DS, comme quoi l’équilibre est toujours maintenu.


Déjà le premier a s'être lancé dans la brèche et a avoir rendu sa console compatible 3D ce n'est pas Nintendo mais bien Sony, qui a rendu sa Playstation 3 compatible 3D.
Parler d'engouement pour cette technologie me parait vraiment exagéré, car elle est vraiment utilisée a tort et a travers aujourd'hui et pas forcément a bon escient. Les rares oeuvres purement dédiée a la 3D sont vraiment minoritaires.

Et bon, phénomène nouveau? Sega sortait déjà des jeux en 3D pour sa master system a l'époque. Beaucoup des soit disant innovation des jeux vidéos sont surtout des projets ressortis des cartons. Et d'ailleurs Nintendo a déjà sorti une console portable 3D il y a 15 ans, elle s'appelait le virtual boy.

cielo a écrit:
Et même si je ne regarde plus ce qu’il se fait à côté en dehors du RPG, je pense qu'aujourd'hui le jeu vidéo a complétement surpassé sa volonté de se rapprocher d'une production du septième art, pour se diriger vers une toute nouvelle façon de jouer et de consommer, qui ne me plait absolument pas, et se dirigeant vers une forme diamétralement opposé au cinéma.


C'est aussi ce que je pense, tout en répondant a Portgas : non je ne suis pas un "vieux" joueur, je suis même la tranche des 25-30 ans auquel je marché actuel fait du pied, ceux qui se faisaient acheter leurs jeux par Papa/maman et qui aujourd'hui bénéficie d'un vrai fort pouvoir d'achat. Tout comme l'a bien résumé Cielo, aujourd'hui les jeux mettant plus en avant le fond que la forme se font rare, c'est cela que je regrette, c'est bien beau d'avoir de magnifique graphisme, mais si l'on nous sert de la soupe, il y a quand même de la déception. Il existe encore de bons jeux surprenants, mais bien souvent il faut aller les dénicher soi même, qui ici va jouer a Nier, qui est pourtant du Square-Enix, et du bon, comme je pensais qu'ils n'en faisait plus, comment le découvrir alors qu'il est boudé par le public, la presse et que le matraquage marketing nous vends du FFXIII par palettes entières..?

Il est facile de blâmer les développeurs mais si la production actuelle se standardise c'est aussi parce que tout ce qui est un peu a part ou original est boudé par le public, Ico, Shadow of the colossus, les jeux du studios clover et j'en passe, si ils possèdent d"indéniable qualités, ont été des echecs commerciaux, la faute aussi a un manque de mise en avant (j'ai d'ailleurs beau aimer Capcom, le manque évident de conviction dans la promotions de certains de leurs meilleurs jeux, de viewtiful joe a la série Ace attorney m'ont vraiment déçu)
Une boite de jeux vidéo reste une entreprise avant tout et cherche la rentabilité avant l'art, sinon Ubisoft continuerai a faire d'excellent rayman au lieu de proposer des production décérébrée et minimalistes telles que les lapins crétins.


Leto : Le gameplay de heavy rain n'est pas composé que de QTE, loin de là même, seulement pendant les moments d'actions, le reste des choses a effectuer se faire différemment de "appuyer sur X", le jeu veut même apporter une notion de dosage dans les actions qu'on peut réaliser plus ou moins brutalement. Ce n'est pas toujours réussi, mais ça a le mérite d'être proposé, et c'est toujours plus intéressant que de voir une action scriptée se dérouler parce qu'on appuie sur la bonne touche.

On peut toujours relancer la comparaison a GOD of War 3, qui lui au fond demande surtout de bourriner la touche pour taper, les gros ennemis de tuent systématiquement de la même façon. C'est un jeu d'une répétitivité crasse. On peut faire un biais facile comme quoi ce serait le cas de tous les Beat'em all. Pour en avoir un entre les mains actuellement, Ninja Gaiden Sigma 2, on se rend compte combien GOW est minimaliste niveau gameplay ou le joueur a un choix absolu sur comment mener ses affrontements.
La réaction sur les Zelda ne m'étonne guère, mais je vais me répéter, je ne vois pas l'intérêt de s'identifier a un héros qui ne fait que suivre une histoire convenue (et bien souvent répétitive) sans aucun réel choix, on subit plus qu'on agit, on ne possède même pas le choix de comment tuer les boss. On est bien obligé de faire comme le jeu a convenu pour avancer sinon on reste bloqué. Peut être que le monde est très cohérent, je ne le nie pas, que le plaisir de jouer immédiat est bel et bien présent. Mais depuis le Zelda NES, qui lui a vraiment été une révolution, qu'est-ce que les autres opus ont révolutionnés? Ils sont pour moi avant tout une démo technique de la console sur laquelle il tournent. Il y a 20 ans je voulais bien pousser des blocs explorer de grandes cartes et tout; l'aventure se suffisait a elle même car nouvelle, mais au bout de temps d'épisodes, je suis lassé d'user les mêmes schémas...


Et notez bien que je n'applique cela qu'a cette saga, car en comparaison la saga mario (je parle du tronc principal, pas de mario joue au golf, au tennis, fait du kart, de la médecine et j'en passe) m'a vraiment paru se renouveler bien plus tout en poussant bien les capacités des consoles sur lesquelles ils étaient adaptés (chez Nintendo c'est une vertu of quality).


Pour recentrer le débat, qui est un faut débat d'ailleurs puisque le cinéma, comme la littérature, le mystique et beaucoup d'autres choses trouvent leur écho dans le monde du jeu vidéo. Ange bleu le résume parfaitement avec l'hybridation des œuvres, chose qui parait au fond impossible a éviter.

Le jeu vidéo n'a pas forcément emprunté que les codes du cinéma, il en a aussi pris la forme pure et dure, bien avant l'avènement des cinématiques. Des œuvres très cinématographiques, il n'a pas fallu attendre aujourd'hui pour en avoir, le genre a majoritairement existé sur PC, sous la forme de point and click, avec des films (décors et acteurs) digitalisés, ou le joueur pouvait interagir avec des personnages et l'environnement. Le genre a connu une période faste (j'en ai des cartons plein) avec des productions telles que Gabriel Knight 2, Les Phantasmagoria, X files, Under a Killing Moon, Une poupée pleine aux as, Urban runner, sans oublier le fabuleux et nanardesque Night Trap sur Mega CD (que Dark Sol rêve de posséder plus que tout, si si j'en suis sûr ^^). Aujourd'hui ça parait moche comme tout mais a l'époque c'était une vraie révolution

La fameuse série Mortal Kombat, qui devait être l'adaptation du film Bloodsport ("Tous les coups sont permis" chez nous, et oui un Van Damme) a aussi créé sa petite révolution sur console en amenant des acteurs digitalisés dans un jeu de combat, normal vu que ce devait être l'adaptation d'un film, sauf que midway n'a jamais eu les droits et du coup a refondu une partie du projet.

Je trouve d'ailleurs l'abandon de ces procédés étonnant, surement par les coûts qu'ils engendraient, mais je me demande ce que ça donnerait de refaire de vrais films interactifs a l'heure actuelle car a l'époque je me souviens qu'on trouvait ça génial, on pouvait donner de l'orientation au film

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