Emissamdeus a écrit:
Concernant le scénarium :
J’ai cité Fairy tail précisément car il est la plus célèbre des caricatures en ce qui concerne l’omniprésence totale du scénarium.
En fait, dire qu’il y a du scénarium, mais qui est raisonnable, cohérent et justifié pose un problème extrêmement difficile. Et un débat qui nécessiterait un topic à part :
A partir de combien de quelle dose le scénarium n’est plus cohérent ?
La question en elle-même repose sur un contresens, car elle associe 2 choses contraires : cohérence et scénarium. La cohérence, c’est quand une situation X s’explique uniquement par la logique interne à l’univers, les règles des rapports de force, et un usage de la « chance » réalise statistiquement parlant (pas plus de « comme par hasard » que dans la réalité sans explication solide le justifiant). Le scénarium, c’est quand il est impossible de justifier un passage sans invoquer des arguments style « parce que c’est héros », « parce qu’il fallait qu’il réussisse », « parce qu’il avait une telle volonté comme boom victoire », en d’autre terme, parce que le scénario. ça ressemble à la notion comparable des jdr, mais c'est pas tout à fait la même chose non plus.
Il y a une différence fondamentale, lorsque le scénario arrive à aller là où il veut aller en respectant la cohérence de l’univers qu’il a créé et un usage statistiquement vraisemblable du « comme par hasard », et quand il est incapable de le faire, mais y va quand même. La logique interne est distincte de la volonté scénaristique globale.
La scénarium cohérent ça n’existe pas. Cette formule veut en fait dire : il y a du scénarium à petite dose, mais par ailleurs la plupart des scènes sont cohérentes sans usage de scénarium. Et c’est très différent. Ça veut dire que l’auteur est globalement capable de gérer son histoire correctement et qu’il limite les moments où il n’a aucune idée de comment gérer une situation et « hop ! voilà », c’est réglé.
One piece est dans ce cas : globalement, l’usage de scénarium est faible (sauf quelques arc spécifiques).
Donc pour revenir à la question de vase : A partir de combien de quelle dose le scénarium n’est plus cohérent ? il est nécessaire de définir un ratio. Sur la somme de toutes les scènes du manga, quel est le % de résolution logique et de résolution scénarium. Et quel est le seuil de cohérence à partir duquel on considère qu’un arc est globalement peu cohérent ?
Fairy tail est à 95% de scénarium. C’est pour ça que je l’ai cité en caricature. Mais c’est une question très difficile. Dans FT, le scénarium est si omniprésent qu’il devient la logique même. Mais ça n’est pas de la cohérence au sens décrit ci-dessus. La volonté anarchique et jamais justifiée dans l’œuvre d’un auteur ne saurait d’ailleurs se nommer ainsi sous quelque forme que se soit (je parle bien du cas de FT). C’est pour ça que dans les échanges plus hauts, j’ai dit que considérer que l’usage de scénarium était là logique, c’était dire que OP est FT.
Le scénarium ne sera jamais cohérent. Il est toléré s’il est rare selon le degré d’exigence du lecteur. Pour moi, la distinction est radicale. La logique interne est distincte de la volonté scénaristique globale.. La vraie cohérence est pure logique. Elle est à 0% de scénairum. Parce que dire que tel perso à réussis « parce que c’est la loi shonen » ne pourra absolument jamais être placé sur le même plan que il a réussis « parce cette stratégie qu’il a développée est accessible et objectivement efficace à ce niveau ».
Pour ma part, c'est l'usage même du terme "scénarium" que je récuse dans l'analyse d'une œuvre littéraire. Pourquoi ? C'est un néologisme : il n'a pas de sens définis, qui est le même pour tous. Or je n'ai a priori la même compréhension que toi Emissamdeum de ce terme.
Pour moi, il s'agit d'un terme péjoratif, qui désigne quelque chose à moment x qui ne semble pas justifé ou cohérent.
Ma compréhension du terme est lié donc à mes rencontres avec lui : systématiquement lors d'une critique négative qui a court lors de l'activité.Quand je suis en jeu de rôle, en court de partie et dans un contexte plus littéraire, lors de la lecture d’œuvre en parution. Le point commun entre les deux : on est pas au bout de l'activité, on n'a pas tout les éléments en main, face à une incompréhension ou une issue qui nous déplait, il est aisé de hurler que cet issue est incohérente, en scénarium.
Et on arrive à mon deuxième point, en jdr le "scénarium" a ses raison d'exister, il s'agit de désigner une manifestation de la volonté pure du mj dans tout sa diversité au-delà des règles et au delà de l'univers, au-delà de la volonté des autres joueurs.
Dans une oeuvre artistique, je ne vois pas l'intérêt du terme, l’œuvre est tout entière volonté pure de l'auteur, celui est le démiurge en quelque sorte, rien n'est hors de son contrôle. Tu nous parle du "scénarium" comme contraire de la cohérence diégétique ( ce qui est relatif à l'espace-temps du récit), mais on n'a déjà le terme d'incohérence qui s'oppose très bien à la cohérence et qui lui est clair nette. Tu peux même préciser à quel niveau se situe l'incohérence n'est-ce pas parfait?
Scénarium quant à lui semble pour toi recouvrir une diversité de réalité différente , je te cite : « parce que c’est héros » , « parce qu’il fallait qu’il réussisse », « parce qu’il avait une telle volonté comme boom victoire ».
"Parce que c'est héros" est une justification extradiégétique (extérieur à l'espace-temp du récit), Luffy est le héros pour nous.
"Parce qu'il fallait qu'il réussisse" est similaire. Par contre, « parce qu’il avait une telle volonté comme boom victoire » est diégétique, c'est la volonté du héros qui lui permet de vaincre un obstacle de son monde, on reste au sein de l'univers. La justification ne te plait pas pour diverse raison mais elle reste dans l'espace temps du récit. Les deux autres sont d'ordre extradiégétique, elles sont extérieur à l'univers.
Le terme fait donc déjà le grand écart entre deux aspect distinct de l’œuvre. Le point commun, c'est encore la frustration que suscite la justification au delà, c'est le flou.
Scénarium est un terme impropre pour faire une analyse ou une critique, il est trop imprécis. Il n'est même pas neutre ou inutile, il est néfaste : il temps à flouter des aspect et domaine différent d'une œuvres, ça reviendrais à couvrir d'un terme unique muscle, tendon et os, une aberration.
Par ailleurs, "Il y a une différence fondamentale, lorsque le scénario arrive à aller là où il veut aller en respectant la cohérence de l’univers qu’il a créé et un usage statistiquement vraisemblable du « comme par hasard », et quand il est incapable de le faire, mais y va quand même. La logique interne est distincte de la volonté scénaristique globale.", je trouve ce passage incroyable confus et illogique. Si selon toi le scénario crée l'univers, alors celui-ci découle du scénario, et la logique interne de l'univers découle de l'univers (si celui-ci a une cohérence) et donc in fine du scénario. L'univers sert donc purement le scénario, sa logique interne découle donc de la volonté scénaristique globale car il s'agit de l'origine du scénario (puisque je comprend volonté scénaristique globale comme ce qui pousse à la construction du scénario). Or tu distingue de manière strict logique interne et volonté scénaristique globale. Cela me semble incohérent avec ton hypothèse de base.
Je ne suis pas fan de cette vision d'un scénario créateur de l'univers : elle est réductrice. Premièrement, un scénario peut être écris pour un univers qui lui est antérieur comme certain romans basées sur les univers de D&D. Deuxième, les deux naissent ensemble et s'enrichissent ensemble l'un et l'autre, cela n'empêche pas au court des procédés que des incohérence se glissent. Certains aspects semblent indépendant et gratuit sans justification, ça n'en fait pas de mauvais aspects : Qui connait l'origine exact des hobbits dans l'univers de Tolkien : on n'a aucune raison pour leur existence à ma connaissance dans la diégèse de l’œuvre de leur origine alors qu'on connait celle des Ent, Elfes, Humain....? Qui est-ce que cela dérange?
Enfin, je vais préciser un point, être incohérent dans son univers, mal justifié un point du scénario, voire briser la cohérence de son univers pour justifier un point du scénario peut-être problématique quant c'est fait sciemment et que c'est par fainéantise. Parfois quant l'histoire est en court, c'est juste temporaire pour ménager l'étonnement, révéler un élément plus tard où l'impact sera plus important par le lecteur. Oui, car l'un des but de l'auteur, c'est de divertir le lecteur et de la garder intéressé donc de le surprendre et un même univers.
Dans une histoire, il y a aussi la narration à prendre en compte : elle fait le taffe et la différence un scénar et un univers n'attire pas sans elle. Et une victoire improbable, arraché à la force de la volonté, face à meilleurs que soi sans réelle stratégie
peut être aussi belle que la victoire stratégique et efficace, bien narrée.
Pour le reste, je vous laisse juge mais pour le "scénarium" au bucher, ce terme est inutile.