Une grande tour blanche s’élève vers le ciel.
Sur cette tour sont inscrites en caractères anciens les paroles des dieux que de nombreux rois ont tenté en vain d’interpréter.
Difunde la Alegría.
« Marmundo » le monde où demeurent les enfants de la mer.
Les Dieux Poissons reposent sur un champ d’étoiles.
Et l’acier mythique nous narre les guerres des Dieux.
Mais les combats ne sont plus depuis bien longtemps et le Grand Poisson Immortel rêve de festivités remplies d’enfants qui finiront par vieillir... et mourir.
Ceci est l’histoire de ceux qui sont animés par le désir de l’épée, de l’or, des mystères et de ceux qui recherchent l’humanité ou les étoiles.
La tempête cessera, les festivités reprendront...
Et donneront naissance à un nouveau millénaire.
IntroductionDe l’auteur de la série culte de science-fiction Gunnm, Yukito Kishiro, Aqua Knight est en fait le fruit de son travail entre Gunnm et Last Order, une sorte de chaînon manquant qui nous est aujourd’hui accessible après dix ans. C’est l’occasion de mieux ressentir le changement graphique et narratif entre ses deux séries phares, puisque AK se rapproche plus de son successeur Last Order que de son aîné pour le dessin et le traitement de l’univers et inversement pour le traitement de l’histoire.
Même si je n’attendais pas cette série avec impatience, son annonce aura été pour moi un véritable enchantement, étant à la base fan du travail du mangaka, et sa sortie restera –en matière de manga- l’une de mes nouveautés les plus grosses de l’année et mon coup de cœur du moment, rien que ça.
Synopsis
Dans le monde mystérieux et totalement immergé de Marmundo, féodalité, divinités et sciences régissent harmoniquement la surface du globe. La jeune et téméraire Luyla, à peine âgée de 18 ans, entreprend de commencer son voyage initiatique à travers les grandes étendues d’eau pour devenir un chevalier des mers, Aqua Knight, symbole universel de respect et d’honneur. Elle est malheureusement prise très vite dans une tempête et ne doit son salut qu’à la présence d’une île et de son phare. Recueillie, elle et son orque, par les deux habitants de cette terre isolée, elle y découvre un mystérieux feu sans chaleur qui semble être une pièce maîtresse dans l’équilibre du monde. Elle se lie rapidement d’amitié avec l’étonnant et courageux Ashika, qui rêve de devenir lui aussi Aqua Knight, et en fait son écuyer.
L’aventure formidable qui va les entrainer se profile à l’horizon...
Personnages
Luyla de Perula
Héroïne de l’aventure, Luyla est une jeune femme ayant à peine 18 ans passés, et partie en quête du titre d’Aqua Knight. Elle vient du royaume d’Enorme où elle a déjà acquis le titre de Dame chevalier. Elle se révèle aussi douée dans le combat terrestre qu’aquatique et fait usage de toute son intelligence pour terrasser des adversaires souvent plus imposants qu’elle. Elle a horreur de la foudre, des mauvaises manières et de la défaite.
Ashika de l’Île-Phare
Jeune garçon de dix ans, Ashika est aussi joyeux par nature qu’insouciant. Il n’a jamais quitté son île mais rêve de devenir Aqua Knight, chemin qu’il entame en se mettant au service de Lulya en tant qu’écuyer, et un rien est capable de l’émerveiller. Il a du mal à considérer le danger et peut faire les choses plus folles sans sourciller.
Arrabir de l’Île-Phare
Sous ses allures de vieillard se cachent une jeunesse et une force incroyable. Maître du phare de l’île où il demeure avec son fils, il protègera de toute sa vie la lumière qui le compose, Nicelle, qu’il considère comme sa femme. On a du mal à cerner si le personnage est réellement fou ou aussi barré que son fils.
Alcantara
C’est un mystérieux inventeur venu d’Antipoda. Ses intentions et son but ne sont pas claires, mais elles restent louches puisqu’il veut s’emparer du feu du phare, Nicelle.
Premières impressions
Pour un premier tome, il est évident que le fait que je monte un topic est que j’ai littéralement flashé sur Aqua Knight. Pourtant, il est loin le ton sombre et apocalyptique de Gunnm. Et c’est ce qui tranche incontestablement : pour lire ce manga, il faut avoir conscience que c’est diamétralement opposé à son aîné.
Ce qui ressort de ce premier tome, c’est la fraicheur, l’incroyable sentiment d’ouverture là où Gunnm se passe dans des lieux exigus et noirs.
Tout d’abord, l’ambiance basée sur un monde océanique (bien loin du désert Gunnmien) avec une pointe de technologie et de féodalité est singulière, plaisante et totalement prenante (au niveau de mon inconscient, je dirais que le manga se situe dans un univers proche de Nadia et le secret de l’eau, mais ange bleu ou Bullzor le confirmeraient –ou infirmeraient- mieux que moi). Le niveau de détail (les armures des Aqua Knight) et la capacité de Kishiro à créer un monde cohérent, réfléchi et riche, est vraiment impressionnant, et cela en un seul tome.
Aussi, le ton est vraiment moins dur que son prédécesseur, grâce à un humour et une légèreté qu’on n’y trouvait pas, et qui arrive même à ponctuer les moments les plus dramatiques sans que cela fasse comme un cheveu dans la soupe. Les gags s’enchainent, les caractères des personnages sont d’autant plus drôles qu’ils sont maîtrisés et typés, tout cela pour notre plus grand plaisir.
De plus, on remarque une nouvelle fois cette légèreté dans la construction des chapitres, sous-divisés de manière totalement anarchiques qui permettent à l’auteur de compartimenter son manga comme il l’entend. Cela s’en ressent dans la taille disparate et libre des chapitres, qui s’arrêtent au moment où ils l’entendent, lorsque l’histoire possède un climax assez important pour que ce soit légitime.
Le dessin, qui n’en demeure pas moins magnifique, se relâche beaucoup, use et abuse du style SD kawaï et rigolo. Il est extrêmement proche de ce que sera Last Order, et c’est assez intéressant de voir l’auteur à la recherche d’un nouveau style.
Enfin, l’histoire, quoiqu’assez simple, promet beaucoup. Elle prend son temps pour démarrer, le premier tome n’étant au final qu’un prologue pour que l’aventure prenne forme dans les conditions optimales.
C’est d’ailleurs tout cet ensemble réussit et enchantant qui me fait un peu craindre la suite : on a l’impression qu’en trois tomes, avec la narration prenant plus le temps de développer ses personnages et ses situations que Gunnm, le manga n’aura pas eu le temps de décoller. On peut avoir peur d’une fin précipitée, et finalement d’un monde au potentiel sous-exploité. Gageons que Kishiro me donnera tord.
En tout cas, en un tome je suis conquis.
(...)