Oui je sais que cette image est issue de la couverture du premier tome de Millenium, mais je n'avais pas envie qu'en tombant sur le topic on se dise "Tiens, Leto regarde des films pour émo". Et puis je l'aime bien cette image, Mercredi Adams est de la partie. Oh, et puis zut, pourquoi je devrais me justifier ?!
Donc. Où en étais-je ? Ah oui. Bien. Reprenons. Millenium.
Mang... Ah merde, ce n'est pas la bonne section, je reprends. Livre culte de feu Stieg Larsson, trilogie suédoise vendue à une dizaine de millions d'exemplaires dans le monde (ceci dit, les chiffes n'arrivent plus à m'impressionner de nos jours, surtout lorsqu'on parle d'une trilogie : il faut diviser les chiffres par trois. Il faudrait que je travaille dans l'édition des bouquins pour me rendre compte de ce que cela représente, mais si c'est faire une carrière professionnelle pour être impressionné, bonjour l'épanouissement. Quoi ? Comment ? Que je ferme ma gueule ?), le premier volet est aujourd'hui adapté en film. D'où le présent topic. Bon, d'accord, j'arrête cette prose imbuvable et je continue proprement.
Vous êtes contents ? Vous l'avez eu votre punk émo ? Vous avez ruiné ma réputation à cause de cela, ça vous suffira ?
Au début, Mikael Blomkvist, donc, a perdu un procès contre un requin de la finance nommé Hans-Erik Wennerström. Il l’a en effet accusé de crimes tels que des fraudes fiscales sans preuves solides. Alors que sa réputation de « super journaliste » est en train de s’effriter, il cherche un endroit où s’isoler pendant quelque temps. C’est alors qu’il est contacté par un riche propriétaire industriel, lequel veut qu’il résolve une énigme insoluble depuis cinquante ans. Sa nièce a disparu il y a longtemps et personne ne sait ce qu’elle est devenue depuis. Morte ? Personne ne le sait. Et ce magnat de la finance compte bien sur Mikael pour mettre un point final à cette affaire, ce qui, je vous l’assure, ne se fera pas sans mal…
(Et pour une fois, ce n'est pas une repompe d'Allociné, il provient d'un mystérieux site, mais celui qui a écrit ça est un type bien, foi de canard. L'histoire est relativement la même que le livre, par ailleurs).
Je ne sais pas si j'ai donné l'impression d'avoir une grosse rage avec tout ce que j'ai dit précédemment, mais si cela est parvenu à vos oreilles, ce n'était qu'un délire. Parce que j'ai bien aimé ce film. Vraiment.
Bon, bien sûr, j'ai moyennement apprécié ce qu'ils ont fait du meilleur personnage (look jonglant entre le punk et l'émo, personnalité moins carrée -sérieusement, elle n'aurait jamais contacter aussi grossièrement Mikael-, passé moins trouble quoique bien frappé), Lisbeth, mais elle réussit à avoir une certaine présence et même à être le meilleur élement du film. Je m'explique.
Millenium, du moins le premier (n'ayant lu que celui là, pour le moment), fait parti de ces livres qui semblent surfer sur une vague, mais en fait non. Arrivé à un moment dans le livre, on a l'impression que l'auteur va partir dans un trip biblique pseudo-fascinant comme pleins de thrillers dont ceux de Dan Brown. Quelle surprise en voyant que ceci n'est qu'un prétexte (voire un détail qui ne sert qu'à brouiller les pistes) à une intrigue plus simple, mais avec une bonne personnalité et une cohérence démente (j'exagère, mais c'est quand même bien ficelé et pas tellement tordu). Et Lisbeth correspond à tout cet aspect du livre et du film qui donne de la personnalité à l'ensemble. D'où la déception (mais quoique j'en dise, elle reste le meilleur point du film) en voyant son traitement.
C'est bien cela que je
reproche (le mot est très fort) au film, c'est qu'en retirant certains éléments (ce qui se comprend, question de durée), l'histoire d'origine se dénature un peu et en deviendra presque banale, presque du niveau des
Rivières Pourpres.
Heureusement, ça ne part jamais dans le n'importe nawak et ça suit assez fidèlement la story-line du bouquin, même si ça ôte de la partie scandale financier et la psychologie plus fine -le début est grossier- (moins retranscriptibles, il est vrai).
On peut noter néanmoins que l'enquête prend moins le temps d'égarer le spectateur et va à l'essentiel. Un petit suspect à un moment, mais rien de bien claustrophobique ou paranoïaque. Ce point tient plus de la constatation que de la véritable critique.
Par contre, je ne sais pas si je fais une fixette ou quoi, mais après Watchmen voici un autre film qui part sur un trip érotique dans une scène. A moindre mesure (il était difficile de faire pire, ceci dit :P), mais tout de même c'est intriguant lorsqu'on voit que dans le bouquin, Mikael est un tombeur de femmes (aah, la relation ambiguë avec Erika) mais l'auteur se font de leur ébats.
Et il faut dire que l'ambiance est particulière, pas spécialement originale, mais on ne se sent pas devant un énième film biblico-thriller (le seul dans le genre qui est vraiment réussi reste
Se7en, qu'on se le dise), et la Suède à son petit cachet particulier. Rien que le voir en VO vaut le coup de sentir un autre langage (qui pourrait presque être compréhensible, tellement certaines structures sont similaires à l'anglais), une autre culture.
Et il y a une froideur continue, largement travaillée, dans toutes les scènes, tous les plans, toute la palette de couleur. L'hiver suédois est là même dans les espaces clos (chez Spague, notamment), ou en Australie (les couleurs sont pâles, non-rayonnantes et les personnages ne suent pas). Le tout contribue à créer une atmosphère bien prenante pendant les deux heures.
L'essentiel reste que le tout est efficace, bien rythmé, loin des délires américains du genre et nettement plus simple, et que malgré tout, Lisbeth a un taux de
awesomeness asocial jouissif, le punk-émo n'y change rien.
Une bien bonne adaptation, qui ne prend pas trop de risques, mais comme on aimerait en voir plus souvent !