Et hop, il est enfin sorti!
Grosse attente pour moi donc et j'ai pas été déçu du tout.
Dès les premières secondes, on est plongé dans le coeur du film: filmé à la manière d'un documentaire, avec les interviews etc, on nous expose la situation: depuis des années, un énorme vaisseau stationne au-dessus de Johannesburg et ses habitants sont parqués dans des ghettos, le District 9 donc.
On nous montre comment les civils, militaires etc cotoient chaque jours les "Crevettes", mais aussi les conditions de vie de ces dernières etc.
Très vite la situation des "étrangers" rappelle celle qu'était celle des noirs dans ce même pays, à l'époque de l'Apartheid: cette fois ce sont les Aliens qui sont victimes de ségrégation et les Noirs (enfin certains) qui en profitent. On retrouve donc toutes sortes de panneaux d'interdiction envers les Aliens, d'émeutes anti-Aliens, d'atrocités envers eux...bref, l'ambiance est posée, pour une grande majorité de la population, les Aliens ne sont pas du tout les bienvenus.
Et c'est donc dans cette situation que l'on va retrouver notre "héros", un agent de la MNU, organisation s'occupant de la pseudo-installation des Aliens. Un personnage très bien campé par son interprète et qui va en voir des choses et en prendre plein la gueule croyez-moi, mais bon, c'est chaud de parler de ce film sans trop spoiler; disons juste que j'ai mis précedemment le terme "héros" entre guillemets, parce-que c'est plus un type banal qui se retrouve dans la merde et qui veux juste en sortir. Bref, il en voit de toutes les couleurs le pauvre et ne manquera pas d'attirer à la fois la compassion, mais aussi le dégoût du spectateur.
Comme autre personnage notable, je retiendrai surtout le méchant militaire, juste effrayant à mon goût.
Mais ce qui fait la grande force du film, outre le fait que pour une fois, les Aliens ne soient pas de vilaines créatures voulant nous envahir mais plutôt de pauvres "naufragés", c'est sa réalisation.
C'est simple, il n'y a quasiment aucun plans fixes, mis à part lors des interviews évidemment et les plans larges sont uniquement descriptifs. Du coup, que la caméra soit portée à l'épaule, fixée à une arme, que ce soit de la steady-cam...on est toujours au coeur, au centre-même de l'action, des évènements: ça bouge tout le temps certes, mais c'est toujours au service du film, du coup à aucun moment on a du mal à suivre ce qu'il se passe, ou pire, à décrocher!
Et bien sûr, il faut ajouter à cela le montage de fou furieux qui contribue beaucoup à tout ça!
Bref, Neill Blomkamp offre son talent de clippeur et surtout metteur en scène au cinéma et ça fait mal: son style, mélange de style à la documentaire et de "cinéma vérité", renforcé par des images superbers, à la limite, non même plus à la limite du photo-réalisme, fait très, très mal!
N'empêche qu'il a eu énormément de chance: à même pas 30 ans, être produit par Peter Jackson en personne et faire un film de cette envergure, respect.
Bref, j'ai vraiment adoré!
Un film qui en fout plein la gueule et un jeune réalisateur très talentueux à suivre de très, très près (aller, le film, Halo!!).