Tout d’abord, je vous dois au moins un millier d’excuses pour mon retard de publication de plus d’une semaine, mais j’ai une raison valable : ma carte-mère a rendu l’âme mercredi dernier. Enfin ma carte mère... Je parle de celle de mon ordi hein, je ne suis pas un cyborg. Dziit... Fatal Error... Reboot... Euh, pardon. Sinon, les chapitres suivants seront les derniers avant au moins trois semaines, car je pars en vacances prochainement. Je vous dois donc mille excuses supplémentaires pour le manque de présence approchant. Je commence donc maintenant : Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon... Ho et puis merde : Pardon x 2.e+3 (Blague de matheux). Et sinon, voilà les chapitres, les 7 et 8 :
Chapitre 7 :
Le voyage, dont la durée a été rallongée par le mauvais temps et le vent contraire, a finalement été plus agréable aux yeux des deux héros que ce que à quoi ils s’attendaient. Pendant les périodes de tempêtes, une des seules pièces sûres se trouvait être la cuisine, qui offrait sec et nourriture. Les conversations n’étaient pas très enjouées, mais étaient quand même présentes. Ils ne parlaient plus de leurs propres affaires, mais plutôt de la situation globale, et de la lutte entre les pirates et la Marine.
La salle se retrouvait plongée dans une luminosité cuivrée, due à la seule lampe de plafond qui éclairait difficilement, l’obscurité marine recouvrant de noirceur les recoins de la pièce. Les ombres se faisaient étalées, et chacun voyait le visage de l’autre assombrit et camouflé. Les traits étaient tirés et les sorties pour réparer une avarie ou vérifier la voilure étaient fréquentes et éreintantes. L’humeur joviale d’Aucklay animait quelque peu ces durs moments, même si Skyler n’était pas très sensible à son humour.
Enfin, après près de quatre journées de navigation rugueuse, l’île d’Illusia était visible, fin amas blanchâtre perçant hardiment l’horizon gris. Jan se tenait sur le pont, une longue-vue collée à son visage, scrutant la mer et ses occupants, en fait une poignée de barques de pêcheurs, et un ou deux navires de marchandises. Le ciel était couvert, reliquat de dures journées de tumultes importants dus aux vagues. Le soleil était au bord de se coucher, dans l’indifférence d’une journée trop rapide, où l’atmosphère était lourde et embrumée. Le chasseur de primes se tenait droit comme un I, malgré le tangage. Ses habits étaient sombres, longs et protecteurs. Les cheveux aux vents, et un bouc de barbe naissant, il savait qu’il pouvait faire peur avec son air menaçant. Il entendit des pas derrière lui et ne se retourna même pas pour voir son compagnon.
- Nous arriverons dans une petite heure, déclara le premier. Mais je ne sais où nous iront après avoir accosté.
- Oh, rien de très impressionnant, répondit celui aux cheveux blancs et ébouriffés. Nous allons juste acheter les articles dont... mes associés ont besoin.
- Hmmm.... Et dans quel magasin précisément ? Je ne suis peut-être jamais venu mais j’aimerai quand même pouvoir me repérer.
- Ah oui, j’avais oublié de vous en parler... Comme je vous l’ai raconté auparavant, je ne traite pas qu’avec les marchands les plus avenants. Pour tout vous dire, nous allons chez Vincent De Fort.
Skyler se retourna instantanément, les sourcils froncés.
- Avez-vous bien dit Vincent De Fort ? Nous allons... chez lui ?
- En effet, oui, dit Aucklay, serein.
Jan paraissait bouleversé.
- Quel genre de personne êtes-vous donc, William Aucklay, pour être aussi détendu après avoir prononcé le nom de cet homme ?
- Oh, rien qu’un simple voyageur qui essaie tant bien que mal à survivre dans ce monde aux mille dangers, quitte à traiter avec des êtres aux noms évocateurs de sentiments forts pour des gens tels que vous, ni plus ni moins. De plus, cette personne n’est pas celle qu’on décrit dans les rumeurs de bas-étage. Il est tout autre. En attendant, je vais préparer le navire à l’accostage.
Et il repartit ainsi, d’un pas léger, laissant Jan Skyler seul face à l’île d’Illusia qui se rapprochait.
Sale, plein de relents de poissons infâmes et de crasse, sombre, le port d’Illusia tranchait nettement avec le firmament qui s’était teinté d’orange et de rose, les nuages s’étant écartés. Après avoir amarré l’Orient, les deux comparses traversèrent les larges quais, recouverts par toutes sortes de vendeurs à la sauvette, d’étals de pêcheurs et d’autres marchands, mais aussi d’escrocs et de pickpockets. Ils traversèrent la foule, encore dense malgré l’heure, et atteignirent une ruelle peu éclairée.
- C’est par là ? demanda Skyler, scrutant le passage peu accueillant.
- En effet. De Fort aime bien se cacher. Mais je connais la route, ne vous inquiétez pas.
William émit un léger rire, comme pour se défaire de l’atmosphère morose qui se dégageait de la venelle. Son compagnon était moins détendu, mais il restait aux aguets. Le sol jonché d’ordures, les murs gris, la lumière déclinante et les plaintes des faubourgs pesaient sur le moral comme un bélier martèle les portes d’une ville assiégée. Ils arpentèrent ainsi les sombres recoins d’Illusia, guidés par un Aucklay sûr de lui et concentré. Après quelques minutes, ce dernier s’arrêta devant une large porte d’un entrepôt anonyme.
- C’est donc ici, n’est-ce pas ? questionna le bretteur.
Le marchand acquiesça et s’avança vers le portail, imité par Skyler. Il toqua trois fois, et attendit. Un judas dissimulé s’ouvrit devant lui. Des yeux bleus d’homme apparurent à travers.
- Z’êtes qui ? s’écria-t-il d’une voix rocailleuse.
- William Aucklay, répondit l’intéressé. Je voudrais parler à M. De Fort.
- Et lui ? dit le garde en indiquant le garde du corps d’un mouvement de tête.
- Oh... Un ami. Un bon ami. Nous pouvons entrer ?
Le portier grommela quelque chose d’incompréhensible, puis ferma le judas. La porte s’ouvrit un instant plus tard, laissant un flot de lumière artificielle envahir la ruelle silencieuse. Leur interlocuteur, un homme plutôt malingre aux traits tirés et à la mâchoire balafrée et mal rasée, les détailla des pieds à la tête, et les invita à avancer d’un geste. Les deux amis entrèrent dans un vestibule ridiculement petit, puis suivirent leur hôte à travers un couloir. Les murs de pierres blanches et éclairées semblaient ne pas pouvoir se trouver dans un quartier aussi miteux. Ils débouchèrent bientôt sur la salle principale, vaste pièce encombrée d’un nombre incalculable de caisse et de sac de tous genres, emplissant les yeux d’un panel de marrons et de gris. Seule une demi-douzaine de lampes accrochées aux poutres du plafond conférait une lumière suffisante. Au moins une cinquantaine de personnes semblables au portier occupait cet endroit, transportant des marchandises vers une autre porte donnant sur un quai. Tous étaient armés. Skyler avait repéré un regroupement dans le fond, autour d’une personne de haute taille. En tant que chasseur de primes, il le reconnut instantanément. Vincent De Fort, dit « l’Étendard », un des chefs de la pègre de l’île, à la tête d’un réseau de marché noir et d’assassins des plus ramifiés de par les mers. Sa tête était mise à prix à 24 millions de Berrys, et il les valait. Il mesurait plus de deux mètres, deux mètres de muscles et de violence. Son pantalon de toile et ses bottes noires, ainsi que son gilet rouge sang étaient connus à travers maintes terres. Son visage était long, glabre et son nez cassé. Aucklay marcha droit vers lui, Skyler à ses côtés.
Chapitre 8 :
William se planta devant le criminel. C’est ce dernier qui parla en premier, ses hommes s’écartant.
- Ah ! M. Aucklay ! Cela fait bien longtemps cher collaborateur. Qu’est-ce que vous m’apportez de beau ?
- Bonsoir, M. De Fort. Je ne vous apporte rien, hélas. C’est vous qui allez me donner quelque chose.
Le visage de Vincent De Fort se fronça immédiatement.
- Ah bon ? répliqua-t-il. Pourtant je crois que souvenir que vous deviez me rapporter quelque chose, non ? Un objet bien précis, précieux, et que je cherche depuis quelques temps, n’est-ce pas ? OÙ EST-IL ?
Ces derniers mots furent criés d’une telle force qu’ils résonnèrent plusieurs fois dans l’entrepôt, accentuant le caractère colérique du bandit. Skyler remarqua une goutte de sueur perlait sur la tempe de son comparse, chose qu’il n’avait jamais vu auparavant.
- Eh bien cher ami, je me dois de vous dire que je préfère garder cet objet caché, pour l’instant, et je ne vous le donnerais que lorsque j’aurais obtenu ce que vous m’avez promis en échange. Ce n’est pas que je doute de votre honnêteté, mais je suis le genre de personne qui préfère la prudence au hasard.
Le hors-la-loi resta un instant coi, puis éclata d’un rire tonitruant et grave. Les hommes autour de lui restèrent immobiles, et concentrés sur Aucklay. De Fort reprit la parole, presque en riant.
- Aucklay... Tu m’étonneras toujours, petit salopard. Je te savais malin, mais là tu dépasses mes espérances... Le problème, c’est que moi aussi je veux une garantie de ta bonne foi. Mais puisque tu n’as pas ce que je veux ici, je vais tout de même t’apporter ce que tu dois recevoir.
Il claqua des doigts, et deux hommes partirent en courant chercher une caisse dans le fond de la salle. Ils revinrent la déposer à équidistance des deux protagonistes. Aucklay fit quelques pas, et souleva suffisamment le couvercle de la caisse pour qu’il puisse voir le contenu. Il la referma rapidement. Jan le regardait fixement, comme si il essayait de lire dans son esprit.
- Cette boîte... est vide, déclara lentement le marchand. A priori je ne suis pas le seul à avoir oublié ma part du contrat.
- Oups, excuse-moi, déclara De Fort, faussement étonné. Mais de quel contrat parles-tu, petit avorton ? Tu penses vraiment que je passerais des contrats avec des minables comme toi ? Mais, sache que je peux demander à n’importe lequel de mes hommes d’aller chercher ce que je souhaite, n’importe où sur les mers ! Mais comme tu l’as caché, eh bien je vais te faire parler.
Un de ses hommes, un mince escogriffe portant un chapeau melon et un smoking usé, dégaina un pistolet de sa ceinture et tira. La détonation résonna dans la salle, sèchement et durement. Skyler vit la balle pénétrer dans la cuisse gauche d’Aucklay, et y ressortir, perçant la toile de son pantalon. Jan se tendit vers son camarade, agenouillé de douleur, prêt à l’aider. La voix grave du chef des criminels le stoppa.
- Hé, t’es qui toi au fait ?
Les tempes du bretteur étaient gonflées de colère, de haine envers ces lâches, son corps vibrait de haine envers tous ceux qui étaient face à lui, comme si tous avaient tirés sur William.
- Mon visage ne vous est pas familier, mais vous connaissez mon nom, s’écria-t-il. Je suis Jan Skyler, chasseur de primes de West Blue, on m’appelle ‘‘le fantôme de la Mer de l’Ouest’’, ‘‘l’Acier du Juste’’, et ‘‘la Plume de la Mort’’. J’ai déjà battu des pirates plus puissants que vous tous réunis. J’ai tué de mes propres mains le capitaine Hankus Korrew, Van Merwan dit ‘‘le Corbeau’’, ou même Azilan aux Doigts de Glace. Je suis Jan Skyler et je vais vous tuer.
Un frisson de terreur parcourut toute l’assemblée de malfaiteurs qui s’était rassemblée tout autour de la dispute. Certains s’enfuirent par la porte du fond, leurs pas claquant sur la pierre, brisant le silence. D’autres sortirent fusils, revolver ou armes blanches de leurs holsters et de leurs fourreaux. Le chasseur de primes avait déjà tiré son épée. Il était légèrement galbé, fin prêt à combattre. Sa main était serrée autour de la garde de ‘‘Silver Feather’’, son regard virevoltant autour de lui.
- J’me disais bien que ta face me disait quelque chose, déclara De Fort. Mais hélas, tous les idiots que t’as butés n’étaient pas aussi nombreux que nous. J’crois bien tu peux faire ta prière, sale con.
- C’est ce qu’on va voir, rétorqua Skyler d’une voix posée, malgré le sang qui tambourinait dans ses oreilles et martelait son cœur.
D’un seul coup, tous ceux qui avaient une arme à feu tirèrent à l’unisson, visant le cœur du combattant solitaire. Celui-ci avait anticipé, et il avait déjà plongé vers sa droite, ou peu d’hommes s’étaient regroupés. Il se retrouva encerclé par deux sabreurs et par un gangster muni d’une hache. Il savait ce qu’il avait à faire. La hache fondit verticalement, Jan l’esquiva en se relevant, puis abattu son manieur par un coup de taille dans les côtes. Son sabre volait, parant les coups peu précis d’adversaires mal entrainés et trop confiants. Tranchant sans remords dans des membres découverts, il en laissa un autre gisant à terre. L’atmosphère sonore s’emplit de fracas métalliques, de froissement de tissus et de cris de blessés. Se servant aussi de ses pieds et de sa main gauche, bien qu’encore endolorie, il assomma le dernier. Le court répit que lui offrit la fin de ce premier affrontement, avant que d’autres gredins n’arrivent à sa portée, lui permit de se retourner et de regarder tout autour de lui. Pourtant, Jan ne le vit nulle part. Aucklay avait disparu.
_________________ Les Meilleurs ne sont pas ceux qui ne tombent jamais, mais ceux qui se relèvent à chaque fois !
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