Encore merci Zazi, et voici le chapitre 4:
Sept ans plus tard, Edward Newgate étudiait toujours au couvent et il avait atteint l'âge de douze ans.
Au niveau scolaire, il a passé ses trois premières années avec facilité en excellant en mathématiques, en français et surtout en éducation physique, mais il avait un peu de misère en cathéchisme. Hélas, il eut plus de misère à apprendre des matières un peu plus complexes dans les trois dernières années et son comportement changea.
Il était devenu rebelle, hyperactif et parfois impoli ce qui attirait les foudres du père Paulo et leurs relations devinrent, à chaque connerie du fils de Joseph, de plus en plus tendues. Toutefois, il a appris des choses fascinantes.
En arts, il peinturait, sculptait, dessinait, bricolait et jouait plusieurs instruments de musique comme la flûte, le violon, le piano, etc.... En géographie, Paulo lui expliquait sur la mer de North Blue et sur ses îles. En mathématiques avancées, il pratiquait l'algèbre, la géométrie, la probabilité, la statistique, la trigonométrie, etc... Au niveau des sciences, il étudiait sur la géologie, la biologie, la zoologie, l'océanographie, la chimie, la physique, etc... Puis en histoire, il a écouté des cours sur l'histoire de la religion, de la Marine, des pirates, des explorations, des civilisations, etc... Aussi, dans la même matière, chaque étudiant a essayé de poser des hypothèses sur le siècle oublié.
Malheureusement, ses relations avec les élèves et les clercs semblaient assez particulières. Son meilleur ami était toujours Santos et son pire ennemi, Rubén qui tapait aussi sur les nerfs de l'enseignant. Il s'était lié d'amitié avec Dino, car Paulo punissait souvent Newgate en l'envoyant nettoyer les planchers avec le concierge.
À sa septième année, qui s'était très mal déroulée, il échoua plusieurs examens et lors de la dernière journée des cours, il fut convoqué au bureau du père Alberto.
C'était un après-midi pluvieux, frais et qui annonçait le début du passage d'une tempête tropicale , Edward eut un message de la part du père Paulo et le lit assez facilement:
Edward, tu es convoqué au bureau du père Alberto dans une heure. J'y serai et la présence au bureau est très importante!
Surpris, Edward sembla un peu hésister, mais se résolut qu'il n'avait pas le choix et éxécuta l'ordre. Donc, il se retrouva devant le père Paulo et Alberto, visiblement furieux. L'étudiant agé de douze ans voulut parler, mais le vieillard, frappant son bureau, l'interrompit sèchement.
-Combien de conneries as-tu fait durant ces sept années? Avant de donner la réponse, je pourrais émunérer plusieurs de tes excès de ton caractère, qui s'oppose aux principes du cathéchisme, de ta première année jusqu'à maintenant.... de t'être battu avec Rubén, d'avoir touché la poitrine de mademoiselle l'inspectrice, d'avoir frappé l'organe sexuel de Jacob après une défaite à la course, d'avoir fait déborder les toilettes à deux reprises, de t'être endormi en cours, d'avoir vomi sur la robe du père Hervé après avoir trop mangé, de t'être promené tout nu dehors pour faire le comique, d'avoir joué dans l'atelier du père Oscar en mélangeant des médicaments ET J'EN PASSE!
Le professeur montra à son élève un compte-personne.
-Savais-tu qu'à partir de votre première année, on évalue votre caractère et on compte le nombre de vos bêtises jugées graves? Mon cher, tu talonnes le classement avec pas moins deux cent cinquante-cinq conneries. Qu'est-ce qu'on va faire de toi?
Le directeur hocha sa tête de haut en bas et prit une décision.
-En plus d'avoir coulé la majorité de tes examens sauf en sports, tu as affiché un comportement inacceptable et je peux dire qu'en quatre-vingt ans de carrière, tu es le seul élève qui m'a donné du fil à retordre. Ta sanction sera de recommencer la septième année au complet avec des travaux supplémentaires. Du côté de tes camarades, ils ont réussi généralement leurs cours et continueront leur éducation aux côtés des officiers de la Marine. Va et tu recommences cette fameuse année après-demain!
Irrité, le fils du pirate serra ses poings, puis quitta la pièce, mais il fut rattrapé par son enseignant qui lui saisit l'épaule. Le visage de Paulo semblait afficher un calme sinistre et chuchota à l'oreille de Edward avant de le lâcher.
-J'aimerais te parler en privé après le dîner dehors près de la porte d'entrée du couvent.
La tête remplie d'idées sombres, Ed laissa son professeur seul et descendit les escaliers en vitesse.
Quand l'horloge du couvent sonna pour annoncer l'heure du dîner, le fils de Joseph et de Clara se dirigea en direction de la salle de manger même s'il n'avait pas très faim. Il s'assit et observa son assiette qui contenait de la nourriture appétissante comme toujours. Son repas constituait deux tranches de pain et un délicieux ragoût au boeuf braisé avec plein de légumes. Il mangea son dîner avec difficulté en essayant de mieux parraître le plus possible et examina l'évolution de quelques de ses amis depuis sept ans. Du côté de Santos, il avait beaucoup grandi, son caractère restait le même ainsi que la couleur de sa peau, mais il était devenu, déjà à douze ans, un si beau garçon qu'il pourrait même draguer les vieilles femmes. Son rival Jacob n'avait pas vraiment changé physiquement, avait beaucoup mûri à la grande joie de Paulo et personne ne pouvait le surpasser en sports. Il s'examina lui-même; ses cheveux blonds semblaient trop courts à son goût, son corps était désormais bien bâti pour son âge, l'effet de la drogue(voir chapitre précédent) rendait ses souvenirs, qui remontent avant sa première année scolaire, flous et il avait gardé son sale caractère.
Après avoir salué les clercs et ses collègues, il essaya de retrouver Paulo à l'extérieur pour le fameux rendez-vous. En effet, il aperçut son enseignant à l'extérieur ou des gouttes de pluie tombaient d'une façon violente et le vent soufflait très fort. La tempête tropicale venait de commencer et des puissants éclairs déchiraient le ciel nuageux. Le jeune garçon, médusé, se demandait pourquoi Paulo l'a invité à entreprendre une conversation dehors en ce temps mouilleux et lui posa une question.
-Mon père, je ne voudrais pas être impoli, mais pourquoi vous voulez vous entretenir avec moi sous la pluie qui est insupportable?
Sans répondre, le religieux, à une vitesse impressionante, prit un bâton en acier et assomma le pauvre Ed sur la tête.
Une demie-heure plus tard, Newgate se réveilla dans une pièce qu'il ne connaissait pas. Sa migraine lui permettait à peine d'examiner le lieu d'une façon vague: les murs étaient en roche et n'offraient pas de trou ou regarder ce qui se passait dehors ce qui rendait l'air très humide et insupportable à respirer. Quelques secondes après, il se rendit compte que le lieu était éclairé par une lampe à l'huile et qu'il était menotté des chevilles et des poignets auxquelles les chaînes étaient reliées au mur ou il était appuyé. Le bruit du torrent pluvieux s'abattant sur le sol à l'extérieur ainsi que celui du tonnerre lui donnaient mal aux oreilles, il regarda enfin au centre de son champ de vision. Or, le père Paulo, trempé jusqu'aux os, se tenait à deux mètres de lui et jouait avec un fouet. Dès le fils de Joseph reprit ses esprits, le clerc s'approcha de lui et grinca.
-Edward, je vais te....
La tête haute malgré son mal de tête épouvantable, l'écolier s'interrogea sur le comportement bizarre de ce dernier.
-Bon sang, qu'est ce qu'il fait?
Sur le champ, le jeune adolescent reçut un coup de fouet brutal sur la joue et gémit de douleur pendant que Paulo commenca à lui réléver certaines choses.
-Sais-tu que depuis tu es entré au couvent, j'ai une dent envers toi, plus précisement ton père. Je vais te rafraîchir ta mémoire que tu as perdue..... en effet, ton père était Joseph Newgate et tu as été choisi comme élève ici pour devenir un officier de la Marine, non un pirate.
Depuis que le père Paulo avait prononcé le pronom Joseph, Edward ne l'écoutait plus et se rémémorait de lointains souvenirs et tentait de refouler des chaudes larmes. Des images défilaient dans sa tête: de sa mère Clara, de ses grands-parents, de son frère et de sa soeur qui jouaient avec lui, de son père tout souriant en compagnie de ses vieux compagnons d'équipage, de sa maison natale, de ses jouets, des habitants de Rosarlio, de ses amis, etc.... Puis, d'autres souvenirs repassèrent, mais cette fois tristes: du massacre de Rosarlio, du vice-amiral Cathbad avec sa scie électrique, des cadavres des frères d'armes de son père, le vieux Benjiiro racontant ses histoires de sacrifices, du BusterCall de Rosarlio, de son père mourant sur un paysage lunaire et du visage hideux de Garalt. Son corps entier fut pris de violents spasmes et le père Paulo reprit la parole en empruntant un ton cruel.
-Fils de Lucifer! TU NE PEUX PAS SAVOIR À QUEL POINT JE VOULAIS LE TUER!
Edward brava sa douleur et s'emporta.
-N'INSULTE PAS MON PÈRE!
Le coeur de l'enseignant ne fit qu'un seul battement et il fouetta le jeune garçon, qui tenta de refouler ses larmes, cinquante fois. Après ce supplice, le chandail de Ed était en lambeaux, sa peau était recouverte d'ecchymoses et maculée de sang et son ennemi avait aussi reçu le sang sur sa robe et ce dernier ressemblait à l'incarnation du diable. En sueur, l'agresseur incanta une formule dans une langue inconnue et dégaigna un long poignard en fer. Celui-ci le placa sous le menton de son élève et lui fit d'autres rélévations douloureuses.
-Il y a vingt-sept ans, ton père avec ses frères d'armes, afin de s'emparer de nos anciens trésors, a assasiné presque tous les clercs travaillant à San Miguel sauf moi et certains de mes amis. Certes que ton père est mort, je ne trouve qu'une façon de venger mes compagnons: que tu le rejoignes à l'enfer!
Le fou s'apprêta à transpercer la gorge de l'enfant, mais un gaillard intervint dans la pièce. En effet, il avait pris la voie de la porte d'entrée pour accéder dans cette fameuse pièce, puis sauta sur Paulo et lui donna un coup de poing violent sur les côtes de ce dernier qui fut projecté sur un des murs. Pendant que le professeur était couché par terre, l'individu libéra Edward de ses chaînes, puis le pré-adolescent bégaya.
-Ah....Di...Dino! C'....c'est... to...to..toi!
Le concierge passa sa main dans ses cheveux et lui rassura.
-Tu n'as plus rien à craindre. Je vais donner une leçon à ton professeur.
Encore sonné, le neveu du directeur gémissa et aperçut Dino qui fonça pour lui envoyer cinq uppercuts en direction du ventre, puis un gigantesque coup sur la boîte cranîenne. Son collègue cracha des flaques de sang et ses cheveux étaient mouillés de son liquide rouge. Furieux, Soto essaya d'asséner un coup de fouet sur l'oeil de Zerrate qui riposta en cassant cette arme flexible. Le père Paulo, un peu affaibli, décida de passer aux choses sérieuses, insulta son adversaire et alla même à le menacer de sa dague.
-Crétin, pourquoi as-tu intervenu?
Ne comprenant pas toujours son infériorité au niveau physique contre Dino, le clerc fou tenta de transpercer le coeur du religieux costaud, mais le plus fort donna un coup de paume de sorte que son ennemi échappa son poignard. Déterminé, l'allié du jeune l'avertit.
-Paulo, tu n'as aucune chance. Je dois te punir pour le crime que tu as fait envers Edward.
Le professeur grinca ses dents et sortit un pistolet à canon long qui était caché sous sa toge.
-N'empêche pas la vengence de mes compagnons! MEURS!
Un coup de feu se fit entendre et la balle se logea dans le coeur de Dino, qui s'évanouissa. Pour Edward, il lui semblait que le temps était au ralenti et que son ami tombait sur le sol avec lenteur. Le fils de Joseph, estomaqué, regardait l'assasin d'un oeil noir. En riant, Paulo pointa son arme à feu en direction de son apprenti.
-HAHAHAHAHA! Personne ne s'oppose à moi, à ton tour de rejoindre Satan!
Toutefois, le fils du capitaine des Bloody pirates, lorsque le neveu d'Alberto ricanait, avait saisi le couteau et s'était rué sur lui, puis sauta assez haut. Le clerc n'eut pas le temps de tirer et l'enfant poignarda le front de ce dernier. Alors, Paulo Soto mourut sur le coup et s'écroula. Épuisé, Ed ne regretta pas d'avoir tué son maître après toutes ces cruautés et s'approcha du concierge qui était mourant. La peau blanche comme celle d'un spectre et le sang jaillissant de sa poitrine, Dino essayait de survivre de son mieux et quand il vit son protégé à ses côtés, il lui prit la main, puis lui parla d'un ton essouflé.
-Edward, je me suis battu contre Paulo puisqu'il t'avait agressé et me voilà à quelques pas de la faux de la mort. Avant de la subir, je veux te parler sur certaines choses.... Dès ta première année au couvent, Alberto a appris ton histoire à Paulo et pendant ce moment-là, j'étais en train de nettoyer le plancher à quelques mètres de la porte du bureau du vieux Alberto et j'ai tout entendu en cachette. J'ai réfléchi longtemps et j'ai conclu que j'étais de ton côté et celui de ton père. En effet, je suis le seul ici au couvent à tolérer soit les idéologies du gouvernement ou des pirates, car j'ai côtoyé les deux camps. Avant ton agression dans cette pièce, j'étais dehors en train de réparer quelque chose alors que j'ai entendu tes cris et je suis venu à ta ressource. Dans les moments suivants, tu dois déguerpir de cette île avant que les autres découvrent tout ça et un radeau flotte sur les quais de la plage. L'île la plus proche d'ici est celle de Cabrera, située à l'est, où des pirates font la fête...................... Suis ton chemin......
Le père Dino Zerrate ferma ses yeux et poussa son dernier souffle. Edward le pleura pendant des dizaines de minutes. Après avoir versé des chutes de larmes, le fils de Joseph prit le poignard, souillé de sang de couleur rouge-noir, qui était enfoncé dans le crâne de son agresseur et sortit de la pièce pour arriver à l'extérieur. Dehors, il pleuvait toujours d'une violence inouie, mais le vent soufflait plus fort que tout à l'heure et plusieurs secteurs semblaient partiellement inondés. Des arbres étaient sur le point d'être entièrement déracinés et le ciel offrait un spectacle visuel montrant des orages épouvantables. Malgré ses blessures, le fils du pirate ne se découragea pas et avança péniblement en direction du quai situé sur la plage où il trouva un radeau de technologie de pointe, ressemblant plus à un bateau avec une toile, sous un abri très résistant qui appartenait au père Alberto. Sans rencontrer un pépin, Edward prépara le moyen de transport comme le père Dino lui avait appris. Tout cela effectué, il s'empara d'une boussole qu'il avait trouvée sur le radeau ainsi que les rames et partit prendre la mer en direction de l'est.
Très tôt le matin, le père Hervé, ayant très mal dormi cette nuit-là, décida d'aller prendre de l'air à l'extérieur où il y avait un calme plat. Le cuisiner remarqua que le ciel était bleu avec un soleil qui se levait tranquillement et observa les dommages que la tempête tropicale avait fait: la petite chapelle n'était plus qu'un amas de bardeaux de bois; au moins une dizaine arbres, déracinés, gisaient par terre; quelques fenêtres du couvent étaient brisées; plusieurs zones plus basses étaient inondées, et pour couronner le tout, les murs du couvent semblaient sérieusement endommagées. Pendant qu'il se promenait près de la scène du crime qui s'était déroulée hier soir, Selva aperçut, à proximité, du sang et décida d'aller voir dans cette fameuse pièce où il croyait que le sang partait de là. Il vit alors les cadavres de Dino et de Paulo. Sidéré, le gros bonhomme resta dans cette pièce en train de regarder les morts, puis partit réveiller le directeur afin de lui apprendre cette macabre découverte. Ensuite, la nouvelle se répandit dans tout l'édifice religieux au bout d'une heure.
À sept heures du matin pendant que Alberto voulait savoir davantage sur la scène du crime, deux bateaux de la Marine accostèrent sur la plage. Nerveux, le directeur accueilla les officiers qui étaient dirigés par Garalt en personne. L'ancien acolyte de Benjiro avait été promu au grade d'amiral peu de temps après la mort du fanatique et il semblait terrible. Son visage ressemblait à celui de Dracula, il portait une tenue de mariage avec une cape rouge en velours ainsi que des épaulettes composées de pics et il se combattait avec des poings américains. Or, il représentait la terreur et même ses hommes le craignaient. Soudain, le haut-gradé interpella le vieillard qui tremblait.
-Je suis venu chercher les élèves qui ont terminé leur formation. Ils partiront dans le plus petit bateau pour partir au sud et je suis aussi venu voir Edward Newgate.
Sceptique, le oncle de Paulo ordonna aux finissants d'obéir à Garalt et ce fut un moment très émouvant, car les compagnons d'Ed avaient remercié avec tout leur coeur aux clercs. Puis, ils partirent prendre la mer sur le petit vaisseau de croisière de la Marine avec un groupe de dix officiers. Quand le bruit des moteurs du navire furent disparus, le cruel officier serra ses poings et grinca ses dents.
-Où est le jeune Edward Newgate?
Mal à l'aise, le vieux regarda ses collègues Oscar et Hervé, puia répondit d'un air pessimiste.
-Mon amiral, il s'est passé un drame la nuit passée, et ce matin, notre cuisiner a constaté que le rideau n'était plus là et Edward manquait à l'appel.
Le supérieur aboya un ordre à un commando de cinq vices-amiraux.
-Vous cinq, inspectez le terrain de San Miguel AU COMPLET!
Ces officiers s'éxécutèrent sur le champ et les recherches se durèrent une demie-heure. Enfin, un des sous-fifres de Garalt avec ses camarades exposa les cadavres du père Dino et Paulo devant les trois religieux. Furieux, l'ancien sous-fifre de Benjiiro prit Alberto par le cou et le condamma.
-Vous avez échoué à votre mission! Je ne tolère point cela et vous allez subir mes foudres!
L'amiral donna un violent uppercut sur le ventre du vieux Soto qui tomba à genoux, puis répéta la même opération sur les deux autres clercs qui ne surent pas se défendre et attacha ces trois hommes solidement. Dans un accès de fureur, Garalt versa plusieurs litres d'huile sur les vêtements des prisonniers et leur expliqua leur sort.
-VOUS! Vous allez périr brûlés vifs par un Buster Call!
Les condamnés restèrent la grande bouche ouverte pendant que les officiers quittaient l'île afin de se rendre sur l'immense navire de la Marine, ressemblant à un Atakebune (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Atakebune). Ce bateau avait aussi en réserve suffisamment de munitions pour une vingtaine de Buster Call. Une fois à la proue et que le moyen de transport se soit éloigné, le haut-gradé pointa l'île, puis vociféra.
-Que les bombes soient larguées en direction de cette île!!!!
En premier, l'atakebune pivota lui-même à 180 degrés avant que les soldats puissent commencer à mettre une partie des munitions dans les canons. Ensuite, San Miguel fut bombardée à plus de cinquante reprises et les charges étaient si puissantes qu'à la fin des opérations, le lieu n'était qu'une plaine noire où nul être vivait. Enfin, le navire parta en direction de l'est comme le radeau de Edward, mais à une vitesse impressionante.
Quelques heures plus tard, en plein milieu de l'océan, le fils de Joseph naviguait toujours vers l'île de Cabrera, mais il entendit un drôle de bruit et arrêta de ramer. Intrigué, le jeune garçon regarda autour de lui: derrière se trouvait le bateau de la Marine où Garalt commandait. Impressionné par la taille de l'atakebune, Ed continuait à le regarder à s'avancer. Lorsque les deux moyens de transport se retrouvèrent côté à côté avec une distance de cinq mètres, l'imposante nef s'immobilisa et l'amiral aperçut le pré-adolescent.
-Toi! Soldats, feu à volonté!
Obéissant aveuglément à leur supérieur, les officiers sortirent leurs armes à feu, puis tirèrent en direction de la petite construction flottante afin de casser le toit. À peine trente secondes de fusillade passées, l'abri était en miettes, l'ancien acolyte de Benjiro ordonna à ses hommes, qui obéirent, de cesser de tirer et fixa les yeux enragés de Newgate qui tonna.
-TU NE M'AURAS PAS! JE VAIS VENGER MON PÈRE!
Surpris que sa cible avait retrouvé sa mémoire avant qu'il s'est fait droguer, le haut-gradé répliqua d'une façon violente.
-Morveux! Tu es vraiment mal éduqué par ces zêlés de religieux de ce couvent! SOLDATS, QU'ON ACTIONNE LE CANON 8 ET Y METTRE UNE BOMBE À RETARDEMENT À COURT TERME!
En effet, le canon huit était celui qui se retrouvait juste devant le radeau. L'ordre se promèna du rez de chaussé jusqu'à la pièce en dessous où toutes les munitions nécessaires aux BusterCall se reposaient: deux matelots ouvrèrent la trappe du canon huit avant de le reculer afin de mettre la charge explosive à retardement qui venait de s'actionner, puis d'allumer la mèche. Pendant que le bout de corde se consumait, Edward réfléchissait comment il pourrait esquiver ou contre-attaquer et deux idées surgirent dans sa tête. La première ressemblait plutôt à un souvenir d'enfance quand il avait quatre ans où il était avec son père et Phil Gun. Or, le tireur d'élite voulait montrer à son capitaine son tout nouveau pistolet ainsi qu'en pratiquant une démonstration. Hélas, durant qu'il se préparait à tirer, le vent, qui soufflait fort cette journée-ci, envoya quelques cailloux légers dans le tube métallique de l'arme et l'actionnement du fusil se bloqua au grand désespoir de Phil. Ensuite, le deuxième était le souvenir tout l'apprentisage d'un volet en activité physique dans lequel il avait appris à lancer des roches touchant une petite cible à une certaine distance. Cette fusion de pensées-là ammèna au fils de Joseph et de Clara de lançer son poignard en direction du trou de la huitième bouche à feu ce qu'il réussit. Dès que la mèche disparut, l'obusier connut des ratés, puis à peine une seconde plus tard, il explosa. Cette déflagration tua sur le coup les deux marines situés à côté avant de donner naissance à un feu qui incendia les munitions. Elles explosèrent à leur tour, rasant ainsi l'atakebune d'un seul coup et montrant un jeu de flammes spectaculaire, mais la force de ce phénomène créea un tsunami qui toucha le radeau. Quand l'eau engloutissa le petit moyen de transport, Edward perdit connaissance.