C’est un exercice assez difficile de résumer 1 an de sa vie, d’un côté c’est long, de l’autre c’est intense et court, c’est tellement hors des standards habituels qu’on croirait n’être jamais parti de France.
Donc je suis parti vivre, et surtout étudier pendant 2 semestres en Australie, plus précisément dans la capitale du North Queensland : Townsville (comme la fameuse ville des super nanas). Pour définir un peu la région c’est un peu comme le Texas, l’Alabama et le Mississipi réunis, donc bien « roots », avec un accent à couper au couteau. Pourquoi cette destination ?
1: parce qu’il fait chaud et beau, j’avais mal digéré mon précédent hiver parisien.
2 : contrairement aux autres destinations que mon école m’a proposé, c’était la seule destination ou j’étais sûr de ne pas croiser d’autres français de ma promotion, et d’éviter aussi les communautés indiennes et asiatiques réputées en Australie pour rester entre eux (Cairns, Brisbane, Sydney). Donc j’avais toute les chances de parler anglais avec des gens (car le but premier c’est quand même de parler anglais).
J’ai effectivement eu ce que je voulais, beaucoup de gens sympas, du soleil et quelques histoires.

Concernant les études, il faut savoir que le programme que j’ai suivi était celui de 3e année du diplôme d’économie de l’université James Cook, ce qui correspond à peu près à ma deuxième année en Ecole de commerce, donc rien de bien nouveau dans le fond mais c’est plutôt la forme qui change. Je passe de 25h par semaine obligatoires à 9h sur 3 jours et les heures sont plus que dispensables. En effet les cours se composent de 2h de lecture et une heure de tutorial (sorte d’exercice pratique), seulement les deux heures de lecture sont en fait une lecture de powerpoint, les profs n’ont pas l’air très motivés à se passer du PPT pour enseigner. PPT qui sont justement donnés aux élèves au début de l’année, donc encore moins de raison de venir vu qu’on a tout sur ordi bien avant la rentrée. Cela dit, il ne faut pas croire qu’on se dore la pilule parce que les travaux à rendre et les devoirs sur table sont pas si simples que ça, en particulier pour les non-anglophones. Même si c’est très faisable, il y a pas mal de travaux de groupe à gérer, et ça inclut certains problèmes (en général par groupe de 4-5) donc plutôt pas mal quand il y a des glandeurs dans le groupe.
Voilà pour la partie études, c’était plutôt relax, je n’ai pas appris grand-chose, mais j’ai pu bien bosser mon anglais et c’est l’essentiel. A l’heure actuelle je ne sais pas encore si j’ai validé mon année vu que les résultats tombe fin juillet début Aout, je croise les doigts parce que j’ai quand même pas mal souffert durant les DST.

Niveau environnement, dans l’ensemble c’était beaucoup mieux, j’ai pu rencontrer beaucoup d’étrangers, plein de nationalités différentes, bu beaucoup, danser, rire etc… Les étudiants australiens restent quand même en général entre eux, même s’ils ont une certaine facilité à parler, ils préfèrent rester sur le campus plutôt qu’aller en ville pour rencontrer des étrangers. Du coup j’ai rencontré beaucoup d’européens en général ou des australiens qui avait n’étaient plus étudiants.
J’ai habité dans une superbe baraque avec 8 chambres, avec d’autres étrangers donc ça faisait vraiment auberge espagnole, ça c’était vachement cool, en plus on avait une piscine de 18 mètres, bref on se mettait bien. Par contre le proprio était un vrai chieur, et maintenant je déconseille a tout le monde de signer un contrat avec lui, c’est un vrai psychopathe (et je ne déconne même pas, menaces et tout le tralala).
J’ai aussi survécu à des cyclones, inondations, et autres petit tracas météorologiques, pas de grandes peurs à avoir, les gens savent quoi faire. La faune dans cette région est très tropicale, il y avait des petites araignées un peu partout, des cafards et des fourmis quand on ne rangeait pas les aliments la veille, des opossums le soir, des chiens errants et des millions de chauve-souris (vraiment beaucoup, pas dangereuses mais un peu flippantes quand on n’est pas habitué).

On a fait un morceau de route aussi, alors évidement on roule de l’autre côté, sur des autoroutes à une voie par sens, qui se transforme de temps en temps en Double voies pour pouvoir doubler les énormes camions de marchandises. Et c’est limité à 100 Km/h, sachant qu’entre Brisbane et là ou j’étais c’était Lille-Barcelone, et il n’y rien entre les deux, le voyage a duré 3 jours.

Concernant les australiens eux-mêmes, et bien ce qui m’a le plus choqué ou l’élément le plus notable c’est une certaine absence de culture : trouver des livres, avoir des émissions sur la culture locale, des reportages sur d’autres pays, parler de géopolitique ce n’est pas simple. L’accès à la culture s’est fait durant 1 an par le net parce que trouver des livres autres que des thrillers, biographie de chanteur et livres de recettes c’est mission impossible ou alors à un prix exorbitant. Mes oreilles ont un peu souffert aussi, dans les clubs surtout (que du top 50 ricain, et des classiques du rock comme ACDC ou Metallica entre deux Lady Gaga). La culture du corps semble dominer ici, pareil niveau vestimentaire, ça vole pas super haut. Mais bon je suppose que c’est là où j’étais qui explique ça.
Le cout de la vie est assez élevé, mais en même temps les salaires suivent, de plus les membres du gouvernement on eut la bonne idée de foutre des taxes sur l’alcool et sur tout ce qui s’importe (cigarettes, fromages etc…), du coup pour payer sa bouteille c’était bonbon (imaginez 40 dollars la bouteille de Jack Daniels). La bière australienne est immonde, moins de 5% et diluée dans l’eau. La police fout des prunes assez facilement, et souvent salées. Un jeu neuf vaut 109 dollars, les équipements électroniques aussi sont taxés, j’ai vu par exemple le dernier casque de Skullcandy à 250 AUD sachant qu’il vaut 150 dollars américains (une arnaque de plus de 100 AUD quand même). Internet, c'est de la merde, c'est cher, on paye au Giga et ça va pas vite (Un ping de 300 en moyenne sur TF2).
Donc pour résumer cette année, c’est plutôt bien passée dans l’ensemble, elle a été plutôt bénéfique en terme de vie privée et d’apprentissage personnel, par contre niveau boulot ce ne fut pas vraiment le cas. Si je peux donner des conseils à ceux qui veulent étudier en Australie, c’est d’avoir une voiture dès le début, ou alors des moyens, parce que le pays est tellement immense que sans voiture on ne peut pas beaucoup visiter, surtout en tenant compte des services de transport à chier. Pareil si vous voulez faire des road-trip, en étant étudiant on n’a pas forcément du temps pour faire de si longues distances (Townsville Brisbane équivaut à Lille-Barcelone, mais sans les grandes villes entre deux donc le voyage est un peu long^^).
L’ambiance australienne est on va dire sans tabou, tant que c’est légale on peut en parler librement, aucune barrière moral, exemple : le racisme. Même après avoir dit un truc raciste, un australien ne va pas s’excuser parce que ce n’est pas illégale, il va trouver ça normal, pareil pour les strip-club, on y va limite en famille. L’expérience a été extrêmement enrichissante, loin de tout, obligé de se débrouiller tout seul, une vrai épreuve pour grandir, sans aucun doute. Par contre je ne pense pas que je re-signerais tout de suite, je savoure mon saucisson, ma baguette et l’instant présent en France.
