Eh ben! dur dur de patienter une semaine quand le chapitre est près. Voilà donc le premier chapitre.
Bleeding139, j'ai fait de mon mieux pour gommer la vulgarité, à quelques exceptions près, et de même pour le discours indirect même si c'est pas encore ça
, il y en aura de plus en plus dans les prochains chapitres.
Chapitre 1 : Un détail gênant.
1 semaine plus tard.- « Et ouais les bleusailles, admirez le grand marin qui a capturé le seigneur des pirates au péril de sa vie, j’ai nommé MOI !!! »
Les nouvelles recrues qui venaient d’arriver sur l’archipel regardèrent le sergent Gil avec curiosité teinté d’admiration. La capture de Rogers avait été annoncée la veille, et les rumeurs sur les conditions de l’arrestation allaient bon train.
Un sous-officier intervint pour faire cesser la petite comédie.
Gil pesta. Le zèle forcené de certains collègues était agaçant. De plus, quelque chose dans l’annonce faite par les den den haut-parleurs le dérangeait. Mais c’était sans doute un oubli. La confirmation officielle devait être faites deux jours plus tard, le QG aurait donc l’occasion de corriger ce détail. Il n’empêche, le sergent avait un mauvais pressentiment.
- « Bah ! Du moment que cette horrible femme chat m’a réassigné aux patrouille, je n’ai pas de raison de m’en faire ! »Prononça-t’ il tout haut, comme pour exorciser un mauvais sort.
- « DE QUOI !!! » cria Shiro, qui se trouvait derrière lui, en le frappant du poing. « Ne m’appelle pas comme ça, stupide poivron! »
Quand la jeune femme se laissait à tutoyer son subordonné, Gil était sur de se faire corriger. Mais le lieutenant revint à une attitude civilisée et lui dit :
- « Suivez-moi, sergent. L’amiral veut nous voir. »
Gil se risqua à une remarque :
- « Vous avez dit nous, M’dame ? ….AIIIE !!! »Shiro s’était emportée de nouveau
- « N’Y PENSE MEME PAS !!! » Il était vrai que la perspective d’être seul avec elle faisait fantasmer le jeune marine… et lui donnait des sueurs froides.
Sans compter l’officier qui mesurait dans les deux mètre-vingt et devait peser aux alentours de cents kilogrammes, le bureau de Cariaju était relativement petit. Entre le vaste bureau, de surcroit recouvert de paperasse et de bibelots, l’énorme placard dans lequel avait tenu la veste du vice-amiral Sauro, et une unique fenêtre donnant sur la cours de la caserne, on pouvait difficilement y tenir à plusieurs sans souffrir de la promiscuité. Et au plus grand déplaisir de Shiro, son supérieur y fumait cigares sur cigares, de sorte que l’endroit était envahi d’une épaisse fumée nauséabonde. Contre l’armoire étaient adossés les deux sabres du vétéran, Flamberge et Claymore. Ces deux armes, mesurant chacune plus de deux mètres, lui conféraient l’allonge nécessaire pour utiliser son style de combat particulier, baptisé Cloud Kendo. Au cours de la trentaine d’années de son engagement dans la Marine, ce style lui avait valu son grade et sa place d’épéiste numéro 1 dans l’équipe du vice-amiral Garp.
- « Lieutenant Shiro, sergent Gil… », Commença-t’ il, « Mais avant tout, vous n’avez pas vu de géant ? » Fit-t’ il en jetant un regard inquiet par la fenêtre.
Cariaju était quelque peu obsédé par les géants, il semblait craindre d’en voire un surgir à tout moment. Pourtant, songea le sergent, il avait dû en côtoyer plus d’un au QG.
- « C’EST PAS LE MOMENT !!! » Hurla Shiro, sans le moindre scrupule vis-à-vis de la hiérarchie.
- « Oulala, elle a l’air à cran ! » pensa Gil alors qu’un coup de pied à faire voler un galion heurtait la tête du contre-amiral.
Néanmoins, il ne parvenait pas à croire que ces deux-là entretenaient des rapports aussi décomplexés. Ils étaient des subordonnés du grand héros, le vice-amiral Garp. Les héros n’étaient-ils pas supposés être des gens aussi respectueux des règles qu’ennuyeux ? De plus, Shiro semblait savoir ce que cachait l’obsession de l’amiral. Le jeune homme songea un instant lui poser la question, avant de se raviser. Le lieutenant pouvait être impitoyable lorsque elle était irritée, aussi cela ne serai sans doute pas judicieux.
- «Comme je le disais, » repris Cariaju, « je viens de recevoir des ordres du QG concernant la capture de Roger. Nous allons participer à son transfert dans une prison d’East Blue, et sommes désignés pour le garder jusqu’à son exécution, probablement dans un mois. »
- « Nous ? » Fit le lieutenant.
Gil, pouffa, la jeune femme lui jeta un regard plein de sens et il se sentit soudain très mal.
- « Vous, le sergent et moi » Précisa Carriage.
Le jeune homme ne savait comment apprécier l’information. La perspective de voyager seul en compagnie de ces deux-là était semblable à une mutation dans le nouveau monde. Pourtant, il y avait en cela des avantages non-négligeables : les héros vivaient des aventures extraordinaires. Il pourrait enfin quitter l’archipel. Et le lieutenant Shiro était trop jolie ! Il demanda finalement :
- « Monsieur, sauf votre respect… pourquoi moi ? »
Cariaju eut un sourire.
- « Parce que, sergent, vous êtes un jeune homme prometteur malgré votre tempérament un peu trop bouillant. Je connais votre conception de la justice et l’approuve. Et de l’avis de Shiro, j’ai besoin d’un sacré bon tireur dans mon équipe »
Gil ne savait que répondre. En réalité, la proposition de l’amiral l’avait littéralement bouleversé. Il lui offrait ni plus ni moins une place dans son équipe. Ses rêves d’aventures à travers les océans, qui l’avaient poussé à s’engager dans la marine, pourraient enfin se réaliser. Au lieu de risquer sa santé dans l’humidité d’une mangrove tropicale, il avait la chance de devenir un fier marin !
Il était si heureux qu’il ne releva même pas la mention de l’avis de Shiro.
- « Il y a une deuxième raison à cela, mon garçon » repris le contre-amiral, « Vous êtes le seul, Shiro et moi-même exceptés, à avoir assisté à la capture de Roger. »
A l’instant où l’amiral prononça ces mots, le sentiment d’excitation qui gagnait le sergent s’en vint aussi vite qu’il était arrivé. Son malaise, en revanche, revint plus intense que jamais. Le lieutenant Shiro fronça ses adorables sourcils. Tous deux s’en doutaient, ils n’aimeraient pas ce qui allait suivre.
- « L’amiral en chef Kong a insisté sur ce point, la
capture de Roger doit permettre au gouvernement mondial de lancer un avertissement aux pirates du monde entier. »
Cariaju avait insisté sur le mot « capture ». Gil serra les dents. Ce qu’il craignait était en train de se produire.
Le contre-amiral vit à l’expression choquée de ses subordonnés que l’information était passée. Sans leur laisser le temps de répondre, il les congédia. Gil voulut résister, mais le lieutenant le traîna sans ménagement hors du bureau exigu. Avant de fermer la porte, elle regarda son supérieur.
- « Je suppose… qu’on n’a pas vraiment le choix. »
Cariaju lui rendit son regard et répondis :
- « On a toujours le choix, jeune fille. L’important, c’est de ne pas avoir de regret. »
Shiro poussa le sergent jusque dans ses quartiers. Le jeune homme était sur le point d’éclater, le plus urgent était donc de l’empêcher de faire une bêtise.
Gil contempla la chambre impeccable du lieutenant. Le contraste avec le bureau de Carriage était saisissant. Le confort, comparé aux dortoirs spartiates et bruyants des simples soldats, l’était tout autant. En plus du mobilier minimal auquel pouvait prétendre un officier, le lieutenant disposait d’un fauteuil, d’une douche et d’une terrasse individuelle. Gil réprima un frisson : tout ici était peint en nuances de blanc, du sol jusqu’à la pelote de laine pendue au plafond. Cette ambiance lui rappelait l’île hivernale sur laquelle sa famille, relativement aisée, passait ses vacances. Il voulut sortir sur la terrasse, hésita et se tourna vers la jeune femme. Celle-ci lui fit signe d’avancer, et il alla se mettre au garde-à-vous prêt de la rambarde. En contrebas, une fontaine coulait paisiblement au milieu d’un petit jardin qui s’étendait jusqu’à la rive. Située à l’arrière de la caserne, cette chambre devait être particulièrement calme, ce qui convenait à un officier particulièrement irritable.
- « Détendez-vous, sergent » fît-elle.
Sans se faire prier, Gil s’accouda sur la balustrade. Lui demander de se détendre dans cette situation revenait à demander à un pirate de boire un verre avec l’amiral Kong. Et Shiro ne semblait pas tranquille non-plus. Elle serrait la rambarde comme si elle souhaitait la broyer. Le sergent constata que celle-ci était recouverte de rayure. La femme chat devait s’en servir pour passer ses nerfs… et se faire les griffes.
Plusieurs minutes passèrent. Gil se sentait de mieux en mieux, et se risqua à rompre le silence.
- « Ça peut sembler être un détail, mais je n’aime pas ce qu’ils vont faire à Roger. C’est peut-être le seigneur des pirates, mais on ne devrait pas bafouer son honneur. Vous voyez ce que je veux dire ? »
Absorbée dans des pensées contradictoires, Shiro ne répondit pas.
Le sergent repris :
- « Vraiment, je n’aime pas l’idée que le QG prétende l’avoir capturé. C’est comme si nous l’avions vaincu. Et puis d’abord, pourquoi s’est-il rendu ? »
Shiro le regarda enfin, et son expression choqua Gil de nouveau : elle avait l’air profondément perdu.
Et de nouveau, Gil était sur des charbons-ardents. Il tenta une approche malhabile :
- « Est-ce que vous allez bien… Shiro-san ? »
Il comprit trop tard son erreur. L’expression du lieutenant changea en un instant et elle se rua avec sauvagerie sur le pauvre garçon.
Lorsque Gil fût recouvert de bosses, la jeune femme se laissa aller à une autre expression qu’il ne lui connaissait pas : un magnifique sourire.
- « Pour une fois, sergent, je suis d’accord avec vous. Et si vous me le rappelez, je vous jette en pâture aux rois des mers. »
Elle avait prononcé les derniers mots d’un air assez féroce pour que le sergent ne risque pas de lui désobéir. En réalité, elle commençait à apprécier ce garçon, sa naïveté et sa franchise. C’est elle-même qui avait suggérer à Cariaju de le prendre sur son bateau. Elle n’avait simplement pas imaginé que son mentor agirait si vite. Cependant, il ne pouvait encore y avoir trop de familiarité entre eux. Pour l’instant, c’était tout ce qu’elle pouvait se permettre.
C'est tout pour cette semaine, un cas de conscience et un rêve qui se réalise. N'hésiter pas à poser des questions (on ouvre les SBS quand vous voulez
).
La semaine prochaine, nos trois marines seront tiraillés entre l'honneur et le devoir.