Chapitre 6 : - Alors Lisa, tu te souviens par où c'était ? Demanda Lazare.
La troisième partie du groupe était toujours à la poursuite du son du cloche qu'ils avaient entendu.
- Oui, on y est presque, enfin je crois...
Le même son se fit alors ré-entendre, mais dans le dos du duo. Ils se jugèrent du regard et partirent alors dans sa direction, pensant que les disparus s'étaient déplacés malgré le blizzard et qu'ils les en informaient. Mais il se fit réentendre, et encore plus loin.
- Non, là pour le coup c'est impossible, dit Lazare en arrêtant son cheval. Ils ne peuvent pas se déplacer si vite !
- Mais on n'a que ce son pour nous guider, ils n'y a qu'eux pour faire ça, répondit la jeune femme. Peut être que leur groupe a été séparé et qu'ils se cherchent malgré tout.
Peu convaincu, il continua quand même à suivre Lisa. Perplexe, sa tête commençait à réfléchir.
- Lisa, est-ce que tu crois qu'il pourrait être possible que d'autres personnes vivent sur l'île ? Questionna-t-il.
- Non, ce serait vraiment drôle alors. Nous avons tout exploré, à part cette chaine de montagne. Et au vue des conditions, je ne pense pas que des personnes pourraient s'y installer. Personne n'a l'air d'être arrivé ici avant nous, et d'ailleurs personne non plus après. Nous sommes les seuls ici, presque coupés du monde vu que personne n'est au courant de notre présence sur cette île.
Le silence se fit alors, et le duo continua à suivre le chemin qu'indiquait le tintement de cloche.
***
Sophie arriva à destination quand le groupe arrivait au pied de la montagne. La jeune femme se trouvait désormais devant un mur de roche, la falaise entre le deuxième et troisième palier du sommet. La paroi était abrupte, plutôt lisse, impossible à escalader en soi. Cela tombait bien, car ce n'était pas dans les projets de Sophie.
Elle longea rapidement la falaise, scrutant autant que possible la roche, peu aidé par la tempête de neige, même si elle était toujours un peu moins forte. En tâtonnant quelque peu, elle trouva ce qu'elle voulait : un enfoncement dans le mur. A un endroit précis de la falaise, la roche s'enfonçait légèrement sur quatre voir cinq centimètres, comme une grotte qui s'arrêtait directement.
En posant sa main sur la pierre, Sophie murmura :
- Un iris, près de ma cabane, m'a enivré.
Un bruit du ferrailles se fit alors entendre, et la roche enfoncée bascula sur le côté, sans doute entrainé par un mécanisme ingénieux de rouages actionné par ces quelques mots. Sophie vit alors l'existence d'une grotte cachée auparavant.
- Bien sûr tu as gardé le même mot de passe. Après, on ne change pas ses goûts littéraires comme ça.
Elle rentra ensuite, sans peur d'un quelconque danger, en respirant à pleins poumons une douce odeur qui flottait dans l'air. Cette grotte devenait de plus en plus mystérieuse plus on s'y enfonçait. Elle était spacieuse et meublée, des meubles principalement en bois et plutôt anciens. Une douce lumière était diffusé par des lampes disposées ça et là dans la pièce, des lampes en verre de forme sphérique. Sophie fit quelques pas à l'intérieur avant d'en prendre une et de regarder à l'intérieur les petites lucioles qui y habitaient.
- Tu ne changeras vraiment jamais dis donc. Toujours les mêmes objets, aux mêmes endroits, toujours tes petits insectes...
L'odeur que la jeune femme respirait depuis le début était le doux parfum des iris cultivés en grand nombre dans le fond de la grotte.
- Et bien sûr toujours les mêmes fleurs. On ne se refait vraiment pas !
Cette tanière si on peut dire était assez grande même si elle ne comportait qu'une seule pièce. A gauche de l'entrée se trouvait un point d'eau avec à côté une cheminée creusé dans la roche avec un fin conduit débouchant on ne savait où. De l'autre côté, à droite, Sophie trouva une bibliothèque bien garnit d'anciens livres écrit en plusieurs langues ainsi que d'autres, des carnets plus petits aux couvertures pastels, regroupaient les propres créations de l'occupant de la grotte. Adjacent à cette bibliothèque était placé un lit en bois de sapin recouvert d'une couverture de laine de mouton arc-en-ciel. Et avec les fleurs dans le fond et une table et des chaises au centre, le mobilier se limitait à cela.
Sophie attendit une dizaine de minute, s'asseyant sur le lit moelleux, titillant les quelques braises du feu, arrosant les plantes ou encore feuilletant certains livres de la bibliothèque. A un certain moment, le bruit de mécaniques qu'elle avait entendu en entrant se fit ré-entendre. La pierre servant de porte bascula puis laissa entrer un homme chaudement vêtu. Il ne regarda même pas Sophie, trop occupé à dérouler de son cou l'immense écharpe qui le couvrait. Pourtant il ne fut pas surpris quand elle se mit à parler :
- Ah te voilà enfin toi ! Tu pourrais m'expliquer la raison de toute cette pagaille ?!
- Bonjour ma jolie, comment ça-va depuis le temps ? Et la vieille, toujours parmi nous ? Je paris qu'elle ne t'as pas passé le bonjour ? Répondit-il le plus naturellement.
Il jeta son écharpe sur le lit, puis enleva son manteau de poils blancs, révélant un pantalon en toile beige et une chemisette décontracté blanche peu adapté à la vie en montagne. Cette homme était le fameux Shijin que Sophie recherchait, la source des problèmes d'après Eve.
- Tiens oui depuis le temps, c'est une bonne question ! Depuis quand t'es tu réveillé ?
Shijin vivait sur l'île depuis bien avant l'arrivée des deux femmes, et alternait depuis toujours des phases d'hibernation, comme un ours, et des phases d'évolution où il vivait sa vie à sa guise dans les montagnes. Ces montagnes étaient son territoire qu'il occupait complètement.
Il farfouilla en écoutant dans son manteau pour en sortir une barrette noire, avec laquelle il attacha les mèches lui cachant la vue.
- Ah, ces cheveux, ils sont bien pratique dehors pour protéger de la neige, mais à l'intérieur on y voit pas beaucoup...
Son visage était alors totalement dégagé, et paraissait plutôt jeune. Mais pourtant il ne l'était pas, loin de là. Il était presque aussi âgé que la vieille Eve. Et cette jeunesse éternelle lui était aussi dû à un fruit du démon, mais un bien différent.
Ses grands yeux verts pétillaient et il souriait naturellement.
- Tiens Sophie, en te sentant arrivé un beau poème m'est venu en tête, veux-tu l'entendre ?
Amoureux de la liberté, Shijin était un grand amateur de poésie et un fin écrivain de poèmes traditionnels nommés Haïku. Il en remplissait ses pages de carnet et passait parfois des journées à en chercher un.
- Mais arrête donc de changer de sujet et ton pouvoir par la même occasion ! Je sais que c'est toi qui est à l'origine de ce blizzard !
Ce pouvoir était le même qui lui conférait l'immortalité. Un pouvoir immense, celui même qui empêchait les visions de Eve sur la région montagneuse. Celui aussi qui le rendait introuvable, imperceptible.
- Bien sûr que c'est moi, ces montagnes sont tranquilles comme tout. Le plus dangereux sont ces gonderillons, et encore ils ne sont bon qu'à me servir de manteau !
Eve le surnommait le second maître de l'île, le premier étant elle. D'un commun accord lors de leur rencontre, ils s'étaient partagés l'île en deux parties peu équitable. Les montagnes lui suffisaient largement et ne voulait pas avoir à sa charge un trop grand territoire. Et vu qu'il n'était pas habité, cela n'avait pas trop d'importance.
- Est-ce que tu sais combien de personnes tu mets en danger en ce moment ? Je ne suis pas toute seule dans ces montagnes !
- Bien sûr que je le sais, s'exclama-t-il. Ceux sont ces humains qui m'ont réveillé, avec toutes leurs bêtises dans les carrières. Du coup je m'amuse avec eux.
Depuis leur première rencontre, Eve et Shijin n'avaient pas pu se supporter, certainement à cause du fait qu'il était fier de son inconscience certaine, ce que ne supportait pas la vieille femme. Mais par contre il s'était tout de suite bien entendu avec Sophie, entre ''jeunes''. La jeune femme était ainsi le lien entre les deux maîtres de l'île.
- Shijin, arrête de faire n'importe quoi deux minutes ! Pour le coup je suis d'accord avec Eve, tu es complètement inconscient. Arrête ce blizzard tout de suite !
Alors qu'il était assis tranquillement sur la table, il disparu comme un courant d'air et apparu dans le dos de Sophie. Celle-ci se retourna directement, le regard noir.
- Je t'ai dis de l'arrêter, pas de t'en servir ! Insupportable !
Il se mit alors à rire d'un rire peu discret. En allant mettre une buche dans sa cheminée pour raviver son feu, le jeune homme se lança dans un monologue enflammé.
- Voyons, mon pouvoir est sublime, autant s'en servir ! Le logia de l'air, un des plus puissant qui soit. L'air est un élément libre, les vents vont où ils veulent sans demander leur chemin. C'est un élément éternel par rapport à tout les autres. L'eau s'évapore, la glace fond, le bois meurt, l'électricité disparaît, le feu et la lumière s'éteigne. Alors que l'air, l'air est éternel, puissant mais élégant. Il donne la vie en un souffle et peu la reprendre de toutes les façons qu'il veut. Si je me transforme, m'infiltre dans tes poumons et revient à la normal, ce ne serait pas beau à voir ! L'air est aussi universel, on le trouve partout et il n'est pas près de disparaître.
Non Shijin n'était pas fou, pas totalement en tout cas. Il aimait seulement parler, faire de grands discours, parler de lui aussi beaucoup. Sa vantardise était un autre point que ne pouvait supporter Eve. De toute façon, il se fichait si on l'aimait ou pas, du moment qu'on le laissait s'amuser.
- Mais bon, je vais te faire une faveur ma petite Sophie en exauçant ton vœux. Mais tu me laisserais faire une petite avalanche, dit-il cependant avec un petit sourire en coin.
La jeune femme soupira, blasée, avant de lui mettre une claque bien senti sur sa joue droite.
- Allez une petite, ce sera drôle de les voir se débattre.
Elle lui en remit une.
- Tu ne sais pas ce que tu loupes. Viens t'asseoir au moins que tu me racontes tout. Je ne sais même pas ni quand ni comment ils ont débarqué.
Shijin restait quand même un homme assez galant. Il entraina Sophie à une chaise de la table où il l'assit sans qu'elle dise un mot, et il s'assit en face.
- Alors raconte moi tout ! Pourquoi tu me regardes avec ce regard lourd ? Ai-je fait quelque chose de mal.
- Tu n'as toujours pas fait ce que je t'ai demandé...
La jeune femme paraissait pour le coup blasé par cet original qui se mit à rire, accompagné par un petit sourire en coin légèrement ironique.
- Bien sûr, que suis-je bête, on parle on parle et on oublie l'essentiel !
D'un mouvement de bras il ouvrit à distance la porte, et commença à inspirer profondément. Tout les vents des montagnes convergèrent alors en lui arrêtant peu à peu la tempête à l'extérieur.
- Qu'est-ce que je n'aime pas faire ça, l'air est refroidi par la neige et ça me gèle de l'intérieur.
La nuit tomba définitivement. Et Sophie s'apaisa enfin, retrouvant le sourire, de soulagement, pour se mettre à parler tranquillement avec Shijin.
***
Le gonderillon ne perdit pas de temps et attaque de son bras lourd et poilu le trio. Pour le coup, la tempête se révéla être une chance car la neige et le vent glacé ralentissait fortement les déplacements, sans exception faîte pour l'animal. Yvan et Céleste d'un côté et Clovis de l'autre eurent le temps nécessaire pour rouler dans la neige et éviter le coup.
- Les garçons, il nous faut rapidement des armes pour contre-attaquer, on ne va pas s'en sortir seulement en esquivant.
Ils dégainèrent alors sans attendre une petite scie chacun cachée dans une poche arrière de leur pantalon puis commencèrent à s'écarter de l'affrontement.
- Céleste on a un plan, essaye juste d'attirer l'attention de ce monstre.
- Mais, mais, vous m'avez écoutés ou pas ?! Je fais comment moi sans rien ?!
Les deux frères sortirent simultanément autre chose d'une poche qu'ils lancèrent à la jeune femme.
- Des tournevis, qu'est-ce que vous voulez que je fasse avec deux tournevis ?! Les garçons, ne partez pas trop loin !!
Ils venaient tout deux de disparaître derrière un arbre, laissant définitivement Céleste seule face au gonderillon. Celui-ci levait justement la jambe pour l'écraser de son gros pied. Prise de panique sur le coup, elle essayait de courir en arrière mais tomba dans la neige, et parvient à se sauver in extremis en déviant le pied en y plantant les deux tournevis. L'animal laissa alors sortir un cri de douleur intense, mais un cri toujours aussi aigu.
- Oh non tu vas pas te mettre à me casser les oreilles. Je veux bien que tu tentes de m'écraser mais essaye de préserver mes tympans. Ou je t'enfonce un tournevis où je pense, et là tu auras une raison de crier !
Furieux, la bête enchaina d'un coup de poing sur le sol pour écraser Céleste, mais elle esquiva encore et n'hésita pas à planter une nouvelle fois ses tournevis.
- Pratique en fin de compte ces outils, mais ça ne change pas au fait que je sois toute seule ! Les garçons vous allez me le payer !
Céleste resta bien cinq minutes face au gonderillon à esquiver les coups et planter ses tournevis, sans que les jumeaux ne réapparaissent. Tout à coup, la voix de Clovis se fit entendre dans un cri vaillant.
- TIMBER !
Les jumeaux venaient de scier partiellement et de la manière la plus rapide possible un arbre à la base avant d'y grimper et de le faire tomber sur l'animal. Et leur plan avait parfaitement bien fonctionné, aidé par la tempête en prime. L'arbre s'écrasa en plein sur son crâne, lui faisant pousser un cri.
- Ah non tu vas te taire, et définitivement, répondit Céleste en criant elle aussi.
Fièrement elle lança un de ses tournevis en plein dans la bouche ouverte du gonderillon le faisant taire. Son grand corps velu et blanc s'écroula alors certainement assommé ou sans doute même mort.
Au même instant s’apaisa la tempête et disparu la soleil, tandis que Yvan, revenant sur le champ de bataille disait :
- C'était un si beau tournevis, pourquoi doit-il finir dans la tête de ce monstre ?
***
Bien évidemment, Elwann s'était perdu dans les montagnes. Il n'avait pas arrêté de marcher, avec en prime Jules sur son dos, depuis l'incident, et se trouvait maintenant en plein milieu d'un champ de neige, incapable de retrouver son chemin.
Mais il souffla enfin quand il senti la tempête se calmer, puis ne bougea plus d'un pas, préférant qu'on les retrouve avant de se perdre encore plus.
- Désolé Aiwe, ou qui que tu sois. Même si la vie continue, je ne crois pas qu'on se reverra un jour. Tant pis !
Un quart d'heure plus tard, Céleste, Clovis et Yvan les retrouvèrent. Jules dormait à poings fermés, Elwann regardait le ciel qui s'obscurcissait et les premières étoiles qui apparaissaient. Dès qu'elle les aperçut, la jeune femme se mit à râler.
- Alors là vous deux je vous retiens, qu'est-ce qu'il vous a pr...
Le garçon la regarda alors, sourit légèrement et tomba enfin de fatigue. L'ainé des jumeaux le rattrapa, tandis que le second s'occupait déjà de Jules.
Même si Céleste n'avait pas trop compris, elle se mit à les suivre, dans le silence.
Ils retrouvèrent Lisa et Lazare, et leurs chevaux complètement épuisés après les multiples courses, là où ils les avaient laissés. Alors que Lisa, étonnée de les voir ainsi de retour, allait les questionner, tout trois firent silence en même temps, indiquant les deux garçons en train de dormir.
Ils furent tout deux installer délicatement sur le sol, tandis que le médecin, Lazare, s'inquiétait légèrement sur leur état physique. A peine frôla-t-il le genou du petit qu'il se réveilla en serrant les dents de douleur. Pourtant il sourit quelques secondes après en reconnaissant ces visages familiers autour de lui.
- Oh Lazare, tu aurais du venir avec Elwann et moi, on a été de vrais aventuriers ! Dit-il fier avec toute son innocence d'enfant.
Le groupe n'eut pas le courage de commencer réellement les recherches, et installa alors leur campement, réussissant à faire un feu un peu plus loin hors de la neige. Cependant, alors qu'ils discutaient tranquillement, du bruit se fit entendre dans la forêt proche.
Céleste, Yvan et Clovis sautèrent alors sur leur pied, déjà leurs outils en main.
- Si c'est comme toute à l'heure, vous ne me laissez pas seule cette fois !
Mais ses craintes se révélèrent infondées, vu que se fut une tête humaine qui apparu des branchages
- Tiens qu'est-ce que vous faîtes ici vous ? Sacré tempête hein ?! Heureusement que ces montagnes sont pleines de grottes !
Au final, ce ne fut pas la peine qu'ils aillent à la recherche du groupe, c'était le groupe qui était revenu à eux.
Ils partirent dès le lendemain matin, les sept personnes du groupe de recherches, et les dix du groupe recherché. Le trajet fut assez animé, entre les récits d'exploits des jumeaux et de Céleste, les mésaventures extra-ordinaires de Jules ou encore les mystères des montagnes selon Lazare et Lisa.
Tous purent rentrer sain et sauf après cette journée forte en événement.
Et du haut de sa montagne Shijin les regarda partir, tandis que du haut d'Yggdrasil Eve les regardait revenir.
***
Cela faisait quelques jours que l'expédition était rentrée, et en cette belle après-midi, Eve dormait comme bien souvent. Mais quelqu'un la réveilla avec de petites tapes sur les joues.
- Sophie ! Arrête ça tout de suite ! Râla-t-elle en repoussant la personne.
Cependant ce n'était pas Sophie, qui venait seulement d'apparaître sur la terrase.
- Oh Shijin c'est toi ! Je savais bien que j'avais entendu tes cloches !
- Alors la vieille, toujours aussi râleuse ?! Dit-il en riant.
Toujours vêtu de son long manteau de poils blancs et de son écharpe à cloches, Shijin venait de faire irruption dans la petite maison en haut de l'arbre.
- Qu'est-ce que tu fais là toi ? Dit Eve, émergeant enfin. Je ne me rappelle pas t'avoir inviter ici. Sophie, tu ne m'aurais pas fait ça j'espère ?!
Mais la jeune fille n'écoutait pas, sautant au cou du jeune homme.
- Allez, Sophie, on s'est vu il n'y a pas longtemps !
- Oui mais la dernière fois, c'était différent. J'espère que tu as retrouvé tes esprits, grand fou.
Eve quant à elle était en train de se lever, et sans un mot rejoignit la cuisine.
Les deux jeunes la suivit, bras dessus bras dessous, assez complices.
- Allez, Eve, ne fait pas la tête. Je suis venu pour m'excuser à propos de la dernière fois.
- Assied toi plutôt, toi aussi Sophie. C'est l'heure du thé, répondit-elle d'une voix neutre, tel une banalité.