Enfin fini !
Je dis "enfin" parce que l'événement a été long, je languissais de voir apparaître les résultats sur la fin ^^' J'ai cru comprendre que Foul' avait eu des soucis d'internet ou pas de connexion du tout. D'ailleurs en parlant de cela, tant que c'est encore chaud, une idée comme ça qui me vient à l'esprit : s'il devait y avoir un problème de ce genre sur une prochaine fois,
*ce serait bien qu'il puisse y avoir quelqu'un pour prendre la relève le temps que l'organisateur soit de nouveau opérationnel. Un suppléant, décidé selon les résultats du tirage au sort (le deuxième en liste derrière celui retenu pour être l'organisateur) par exemple.
Et puisque je suis sur la forme de cette édition (désolée foul'bazarre de commencer par là ^^"), il me semble que ça a manqué de visibilité à certains moments, vu qu'il n'y avait pas de up du sujet et pas d'activité sur ce dernier pendant un moment. Mais il y a eu très certainement d'autres facteurs. D'un côté, il y a eu cet étirement en longueur du concours, le plongeant dans les abîmes de l'été, avec le peu d'activité qu'on connaît au forum à cette période de l'année. D'un autre côté cela dit, mais ce n'est pas exclusif au contraire, il y a — je suis sûr que vous l'aurez relevé — la moindre participation par rapport à l'année passée. Je reviendrai sur ce point plus loin, mais ça pourrait être aussi un élément. M'est avis aussi (et c'est toujours personnel comme ressenti et analyse) que le concours a pu parfois manquer de clarté sur son déroulement. A quelle phase était-on ? Que restait-il comme délai avant la prochaine phase ? Le manque de rappel aussi sans doute, et notamment lors des up pour le mini-concours. Je pense que cela a pu jouer sur l'attractivité du concours, du fait donc de l'influence sur l'exposition de ce dernier.
Après, je remarque aussi que la participation a baissé sur l'écriture des textes eux-mêmes. Je serai curieux de lire les retours, des participants comme des non-participants à cette phase, pour voir quelles pourraient en être les raisons.
A part, je me demande si le thème n'en aurait pas rebuté quelques uns ?
Et pour la participation sur les mini-concours et le vote, je pense que ce que j'ai décri plus haut, à savoir l'étalement du concours et le peu d'exposition, avec ce qu'il m'a semblé être un manque de clarté, doit grosso modo expliquer la chose.
*Une idée qui me traverse l'esprit : modifier le titre du topic apparaissant dans les derniers messages du forum sur le site, en faisant apparaître de façon brève des informations importantes. Je ne sais pas si on peut donner des droits de modérations pour un topic... à la limite je peux faire les modifs, mais si je ne suis pas là, aïe.
Puisque j'en parle, pour ce qui est de mon ressenti par rapport au sujet, je l'ai trouvé à la fois intéressant et complexe. Voilà quelque chose qui différait beaucoup des années passées, et cette édition a eu son cachet. Dans l'idée que chaque édition se suivent et diffèrent, je suis personnellement très content. Et je trouve d'ailleurs le sujet d'autant plus intéressant qu'il n'était ni commun ni simple, mais qu'au contraire il demandait de la réflexion. Et c'est paradoxalement là que j'ai eu quelques difficultés pour ma part. C'était certes original, complexe, mais justement... pas facile à aborder. En ce qui me concerne, je voulais éviter l'écueil en relatant les caractéristiques qui font une femme (notamment réduire "la femme" à des aspects schématiques), mais aussi en évitant à tout prix l'opposition/comparaison homme-femme. Sans parler que j'avais en tête les questions de genre. Fin bref, je m'étais mis des contraintes en plus. Et si j'avais écrit un début de nouvelle un peu au hasard, pour la beauté de l'assonance et du tableau de départ dans un moment d'inspiration, j'ai vite laissé tombé devant la tournure que ça prenait. J'ai donc eu un peu de mal à déconstruire le sujet de départ.
Et c'est finalement en me remémorant un podcast sur le concept d'indignité nationale, que m'est venue l'idée (rappel pour ceux qui ne savent plus quel était mon texte :
Madame Schmetterling). Dans une archive radio une vieille femme témoignait sur son vécu après la libération — les femmes tondues étant liées à la thématique d'indignité nationale. J'y ai longuement réfléchi, et ce n'est qu'au dernier jour officiel, que je me suis mis à l'oeuvre.
Bon, au final, je suis content de moi. J'ai à la fois relevé le défi que constituait cette thématique, et respecté mes contraintes. Sans parler que le texte me plaît, même si je regrette de m'y être mis si tard. Il y a des choses que je changerai bien, et même, j’étofferai bien un peu, tout en restant dans quelque chose de court et direct. Je n'ai pas saisi l'opportunité du délai supplémentaire, considérant que mon texte était acté selon ce qu'aurait dû être la timeline officielle. Je suis donc satisfait de ma 4ème place, au vu du sujet et de mon retard (on peut dire que je l'ai écrit à la dernière minute, même si je savais alors exactement quoi écrire). Bien joué à toi Solino au passage pour avoir accédé au podium. Egalité, et hop ! tu bénéficies des coups de cœur (au passage Foul', j'ai un coup de cœur de la part de Triplem !). Ce n'est pas démérité !
Et comme j'en suis à parler de mon texte, quelques explications. Son rapport à la thématique ne semble pas toujours avoir été compris (on m'a même dit que j'étais HS T__T). La nouvelle traitait de la thématique selon plusieurs aspects. Le premier était le plus évident, en ce que la peine, ici infamante des femmes tondues, tient précisément à leur sexe. Tondue parce qu'étant femme, tout simplement. Le deuxième aspect était plus recherché. J'ai construit la scène comme un miroir, où le "spectacle" autant que le public se donne à voir des deux côtés. Si bien qu'on ne sait plus lequel des deux est véritablement le regardant et le regardé. Et en définitif, ici, qui est le monstre ? S'agit-il du village ou de madame Schmertterling ? Les deux sont pris d'une fureur noire et se font miroir, jusqu'à être le reflet l'un de l'autre. D'abord total ("Je vis, le regard fixe et noir, cet homme à la quarantaine monter sur l’estrade de la place." — à qui est le regard ainsi dépeint ? ; On pourrait tout aussi bien considérer le "je" comme étant celui de l'homme en question, en aménageant à peine la phrase : "Je vis, le regard fixe et noir, cette femme à la quarantaine sur l’estrade de la place". Il n'y a qu'un pas entre les deux), puis, dans un second temps, en devenant un reflet discordant. Bien que du point de vue de madame Schermetterling, cette dernière constate la monstruosité de son assaillant, puis constate à travers son regard, et ainsi en reflet, sa propre monstruosité ("ses yeux vitreux où l’on pouvait voir une autre époque reflétaient ma silhouette. Je m’y voyais, captive et soumise, le visage sans visage, la tête brûlée par le soleil, et le regard si obscur à la manière de deux trous, que cela me donnait l’impression d’un monstre."). S'en suit alors la troisième étape, et c'est ici que le thème va se révéler. La personne venue du public est repoussée tandis que madame Schermetterling se mure dans le silence. En vérité elle fait front, l'affronte, le combat, et si l'assaillant se retire du fait des gendarmes, c'est symboliquement à l'accusée que revient la victoire. Poussée tout au long par une rage intérieure reflétant sa propre indignité (en écho au crime d'indignité nationale dont elle est accusée), vue comme un monstre, on se serait attendu à ce qu'elle passe à l'acte, qu'elle fasse ce qui était attendu d'elle. Par les spectateurs, par le lecteur lui-même peut-être. Et au final il n'en est rien, "j'usqu’à la fin…" où soudain, à présent libre de son étau, humiliée une nouvelle fois avec ses cheveux — attributs féminins par excellence s'il en est — jetés à sa figure, elle se saisit de son infamie, et la rejette à ses détracteurs. C'est le moment de la libération, au sens double, car plus qu'une libération physique, elle s'émancipe soudainement du regard porté sur elle, du jugement de ses pairs. De monstre, elle s'affirme comme femme, ici à entendre comme à la fois le nom commun "femme" et comme humaine. Et la libération est d'autant plus forte qu'elle renvoie la honte, l'indignation, la monstruosité, sa féminité prêtée et bafouée, incarnées par ses cheveux et qui à présent lui font défaut, à l'assistance.
« Gardez-les ! … En souvenir ! »Et c'est d'autant plus marquant dans mon esprit que cette dernière scène s'est vraiment passée. Je me suis inspiré d'une histoire réelle, comme certains l'ont senti, où la condamnée, accusée pour avoir eu une liaison avec un officier allemand, essayant de s'échapper en train, a finalement été rattrapé par les autorités, qui l'ont alors ramenées à son village pour y être tondue. Et à la fin, alors qu'on lui a balancé le sachet contenant ses cheveux, elle l'a renvoyé en disant exactement ses paroles. Vlan !
Et je finis cette nouvelle qui s'inscrit — mais à mon sens peut-être pas suffisamment — comme un souvenir, par la victoire totale, du fait qu'elle n'a jamais repris son sachet de cheveux, et à travers cela, les attributs et le statut qu'on lui avait prêté, en plus des sentiments nourris à son égard. Au final donc, le miroir aura été brisé ^^
Fin de l'explication.
Je le redis, très content de ma nouvelle, même si j'aimerai revenir sur certaines formulations et passages. 4ème c'est pas mal du tout !
vista a écrit:
Clair, net précis, concis. Pas de chicis, pas de thèse, pas de grandiloquence, la scène se suffit à elle même. La sobriété grandit l'impression, on est dans de la pure retranscription qui permet une identification et une appréciation de la scène sans rentrer dans le larmoyant grossier. Bref, je m'en fiche que le texte n'apporte pas d'éléments de réflexion sur tel ou tel point concernant la femme, pour la simple et bonne raison que cette scène (ayant vraiment éxistés) se suffit largement à elle même. J'imagine bien Dark Knight écrire cela.
Me comparer à Dark Knight, oh oh
musicman a écrit:
traiter du cas des femmes françaises ayant copiné avec des allemands est une idée intéressante. J'attendais du texte qu'il mette bien en évidence les divers sentiments de la femme dans cet état, tels que la honte vis à vis de sa famille, l'amour isolé car personne ou presque ne soutient ce couple, la peur, l'incompréhension face aux actes de violence. Je suis déçu sur ce point. Cependant l'auteur propose les pensées de cette jeune femme durant son humiliation publique et ce n'est pas mal du tout. Enfin, le texte est très court alors qu'il aurait pu être complété de bien des façons.
Je n'y ai pas pensé à vrai dire, et ce n'était pas en premier lieu mon sujet ^^' J'étais parti du principe d'indignité, d'une demande de justice inassouvie. La rage affronte de manière cadrée la rage, quand la loi ne suffit plus pour légiférer sur les actes commis durant la guerre (ce n'était pas illégale justement). Mais tu as raison sur les divers sentiments qui auraient pu être mis, ne serait-ce qu'en à côté pour le contexte historique.
- Niveau pronos, je m'attendais à ce que ce soit Celeglin qui ait écrit
Dæmon. L'utilisation du private joke Comte Nitu l'aura trahis (alter-ego fictif de ma personne, toujours prêt à comploter et fomenter quelques sombres machination — à ce titre, ma nouvelle écrite pour le mini-concours "conte, comte, compte" faisait mention de ce personnage ^^). Autrement, je remarque que depuis qu'il a gagné une édition, il ne se sent plus, il va falloir sérieusement revoir tes critères de qualité :p
- Je ne pensais pas trouver vista sous le texte
L'absurdité d'(Ê)tre femme ?. Il m'étonnera toujours.
- Porito non plus je ne l'attendais pas sur un texte comme
le Bonheur. J'aurai imaginé quelque chose avec plus d'action ^^'
- Toujours aussi bon Takekura. 2ème place, la prochaine sera peut-être enfin la bonne ? ^^
- Solino, mon rival de cette édition... passer si près de la troisième place, à un coup de cœur près ! Mais comme je te le disais, tu ne le démérites pas. Malgré la place dans mon top en raison du traitement de la thématique, ton texte est vraiment bon.
- Ce genre de texte ne m'étonne pas venant de toi Chaosx. Mythologie, toussa ;)
- Honnêtement, j'aurai jamais deviné que c'était Portgas derrière Elise. Très surpris donc.
- Sans doute un texte que j'ai mal jugé, que le tiens Triplem. Mais n'ayant pas compris la chute... bah c'était hors-top du coup :s J'attends tes explications du coup.
- Alors là mon pépère, tu démérites pas ! Tu t'es bien rattrapé de l'édition précédente. Te voilà au firmament des auteurs du CCE : Celeglin, Porito et maintenant toi. Félicitation Dark Knight !
Sans transition, les mini-concours étaient chouettes. J'ai pris plaisir à les lire. L'idée est à reconduire !
On a une une moins bonne participation que l'année passée, mais qu'on ne se désespère pas, on fera mieux la prochaine fois, et puis... même avec cette participation, c'est déjà pas mal ! 10 textes, 13 participants à voter + toutes les nouvelles du mini-concours. Assez tôt, je m'attendais à ce qu'il y ait des éditions "avec" et des éditions "sans". Sans être justement dans la deuxième catégorie, on a été dans un entre-deux — et l'année passée dans la première ! Ça variera, il y aura des éditions plus appréciées que d'autres, certaines qui marcheront bien et d'autres pas très bien, avec différents facteurs... mais c'est l'essence du CCE : se renouveler constamment. Donc je le répète s'il y a des déçus, nous ferons mieux la prochaine fois, il ne tient qu'à nous d'être au rendez-vous :)
Et pour terminer ce post, un bip up à foul'bazarre qui a su mener à bout cette édition, même avec les soucis rencontrés et le peu de temps. La thématique m'a donné du fil à retordre, plus que par les années passées, mais j'ai su composer avec et j'en suis content. Merci pour cette édition :)
De même, bravo à tous les auteurs, et merci pour la participation, textes ou votes.
Edit : je mettrai à jour le premier post du topic incessamment sous peu (thème, lien vers classement, vers les nouvelles)