Il s’en est dit des choses depuis mon dernier post… c’est dur de s’y retrouver ^^
@Turbobuse : j'adhère totalement à ton analyse des personnages féminins, même si pour le coup je cherchais avant tout à me focaliser uniquement sur Big Mom. Je pourrais rebondir sur tes propos, mais il faudrait un topic entier pour cela ^^. Mais c'est vrai, pour poursuivre vite-fait ce que tu dis, que quand je compare la Nami agissant à Orange ou à Arlong Park à celle de Whole Cake, j'ai envie de dire "Rendez-moi ma Nami d'avant mais avec la maturité des deux ans d’ellipse !". Et ce n’est pas la seule qui me fait grincer des dents. C’est pas un délire de féministe, c'est juste une question de logique. Bref…
@Ange bleu : j’ai bien conscience que cela est un trait assez caractéristique de la société japonaise (quoiqu’en occident on est bien servi aussi ^^) susceptible d’émerger dans certaines créations et que cela ne changera pas… ou très difficilement si on est optimiste. Mais j’ai beaucoup de mal à y voir là un argument solide, car il y a des mangas où les personnages féminins sont traités de manière intelligente, sans cliché, tout en restant cohérents. Je me dis donc que c’est possible, même chez Oda car je trouve qu’il l’a déjà fait, comme indiqué par Turbobuse, avec des personnages comme Kureha ou Belmer. Alors pourquoi régresser comme il le fait ? @Seleniel : il est vrai que j’utilisais le qualificatif « hystérique » pour Big Mom dans le sens freudien, comme l’a souligné Nyctalopus. Je conçois que cela ne te convainc pas ^^. Pour en revenir aux enjeux : depuis le début de l'arc il y a un véritable souci concernant ces derniers. On a subi le coup des menottes, Zeff, la Germa, etc. A chaque fois, ces fameux enjeux fondaient comme neige au soleil soit par oubli, soit par facilité. Ce qui au final, ne nous donna jamais l'occasion d'avoir vraiment peur pour les personnages (puisqu'ils n'étaient jamais en danger), voire même, lassa certains lecteurs devant cette avalanche de problématiques qui n'en étaient pas.
Mais le point sur lequel je voulais insister, c'est l'enjeu crée autour de Big Mom puisqu'il est cette fois, non pas inexistant, mais dérisoire : il faut faire un gâteau au chocolat pour la calmer, là où auparavant, il fallait désamorcer une bombe, survivre à une battle royale, ou récupérer des ombres, avant de s'en prendre au boss!
Alors d'une part, je suis extrêmement déçue de voir que Big Mom est davantage excédée par la perte du gâteau de mariage que par l'altération de la photo de sa mère adoptive (ce qui ajoute à mon incompréhension du personnage et de sa construction, comme je l'ai déjà évoqué par le passé), car on est d'accord que c'est ça qui la rend folle, or on nous a bassiné sur le fait que cette photo représentait tout pour elle. Et d'autre part je n'ai pas envie que Oda perde son temps à me relater des scènes de cuisine MAINTENANT (puisse-t-il faire appel au dieu Ellipse Narrative). Ce qui m'ennuie le plus c'est l'aspect cliché du truc : pour une fois qu'on a un empereur femme, il faut que celle-ci ait un trouble alimentaire, qu'elle soit très gourmande et que le seul moyen de la calmer quand elle pète un câble c'est de la faire manger. Même si j'ai bien compris qu'ici c'était justifié par le fait que Big Mom, dès sa première apparition et de par son passif, était intrinsèquement lié à la nourriture, je ne peux m'empêcher de trouver cela caricaturale. Mais j’admets que pour éviter cela il aurait fallu commencer sur d’autres bases dès le début : par exemple ne pas associé Big Mom à la bouffe dès l’arc des Hommes Poissons pour s’intéresser plutôt à l’utopie qu’elle veut construire et insister sur son caractère extrémiste (une autre forme de folie mais moins cliché pour une femme que la figure de la gourmande obsessionnelle). La question du vivre ensemble fondé sur la peur et non l’amour méritait d’être développé, surtout s’il avait été relié au thème des contes (il y a d’énormes possibilités) ! Avec des « si », hein…
Donc, j'espère que pour vaincre Catarina Devon, il ne faudra pas lui offrir une peluche en forme de lapin pour lui faire perdre ses moyens... ou un truc du genre. Parce que jusqu'à présent, les enjeux concernant les ennemis masculins avaient un peu plus de gueule. On n'a pas donné des paniers de pommes à Ener pour qu'il guérisse de sa mégalomanie ^^.
L'aspect physique d'un personnage m'importe assez peu en vérité, et celui de Big Mom me convient. Il a le mérite d’être original. Ce n'est pas ça mon problème. Pour le côté badass, j'ai l'impression que chacun à sa vision de la chose. Et je ne suis pas sûre que ma définition de cette notion corresponde à celle de la majorité d'entre vous. Toujours est-il que je ne me satisfais pas de ce qui m'a été servi jusqu'à présent. Depuis que je lis des mangas, il y a des personnages (féminins comme masculins) ne payant pas de mine qui m'ont bien plus impressionnée ou effrayée qu'une Big Mom. Sur ce point j'ai fait le deuil. C’est pas le fait de la voir surgir comme une furie en broyant tout sur son passage qui la rend badass à mes yeux. Si à cela je dois rajouter les clichés, les incohérences ou la mauvaise gestion du personnage, là ça ne va plus. Or ça s'accumule de mon point de vue.
Je n’attends pas de voir une Mary Sue. Juste un personnage féminin intéressant, ne sombrant pas dans les clichés et constituant un obstacle convaincant, au même titre que les ennemis masculins.
|