Arf! Je vais faire un peu redite avec ange bleu. Mais comme il y a des trucs qui me semblent pas vraiment pertinents, je me lance.
deadvoice a écrit:
Ce n'est pas parce que c'est le jumeau de Katakuri et Daifuku qu'Oven est aussi réfléchit que le premier! Il a son propre caractère et ici on voit que c'est un bourrin pas trop futé! La supposée puissance de quelqu'un n'implique pas son intelligence.
Donc en fait on est (partiellement) d'accord: Oven se comporte comme un abruti. Et,
en plus, en termes de puissance, il se fait balader depuis qu'il est entré en scène (concrètement, il n'y a que Pound qu'il domine, c'est quand même sacrément misérable). Conclusion pour moi, celui qui est présenté comme un Ace de la famille Charlotte ne tient pas vraiment son rang, ce qui donne l'impression qu'on a là affaire à une bande de bras cassés davantage qu'à l'équipage d'un Empereur. En termes de narration, je pense, comme ange bleu, que tout cela est fait pour évacuer les situations de véritables affrontements. Mais le résultat s'avère sacrément bizarre, et clairement au détriment des antagonistes.
Pour le reste, tous tes développements, deadvoice, sur les différences entre personnages comme dans la vie réelle, ne me semblent pas très pertinents. D'une part parce que ces personnages justement ne sont pas très développés: leur caractérisation demeure hyper rudimentaire. D'autre part, et conséquence, parce que celle-ci s'avère avant tout strictement fonctionnelle: ils servent à faire avancer le récit, par vraiment à peindre un milieu ou une famille. Oda, dans tout cet arc, raisonne avant tout en termes narratifs, et son objet n'est pas exactement le réalisme ou la psychologie. Et quand il s'aventure de ce côté, c'est quand même assez pauvre et schématique (traitement pour moi assez grossier de Pound). Après, je sais bien, puisque ça revient sans cesse, que sur le forum on a un vrai souci d'une part des membres à appréhender ce qu'implique une analyse du récit, de la narration. Mais bon, ça ne fait pas de mal non plus de le rappeler.
deadvoice a écrit:
Honnêtement avec beaucoup de recul, le sacrifice de Bon Clay à Alabasta est osef, contrairement à Pound. Le mec a passé quoi? Quelques heures avec les muggys, puis a défoncé Ussop et s'est battu derrière contre Sanji, en somme sa raison de se sacrifier pour eux est pourri. Mais on a trouvé sa beau à l'époque. Uniquement, parce que oui on a eu de la sympathie pour le personnage.
Ce que tu dis là n'a ni recul, ni objectivité. C'est ton point de vue (donc subjectif, et pas de souci du tout avec ça, bien au contraire), fortement marqué par le fait qu'un événement (le sacrifice de Pound) est récent, et l'autre (celui de Bon Clay) très ancien. C'est précisément l'inverse de ce que tu prétends. On peut cependant comparer les deux cas en détail.
Le premier sacrifice de Bon Clay est déterminant et marquant (et je pense qu'on s'en souviendra davantage que celui de Pound) tout simplement parce que c'est le premier vraiment développé de la série des membres du camp adverse se sacrifiant pour les héros (les alliés baroque works de Vivi auront un peu servi d'ébauche). Parce que faisant l'objet d'un vrai développement sur un personnage qu'on aura vu en action sur un temps long, ayant véritablement fait figure d'antagoniste justement. C'est loin quand même de l'attention dont a bénéficié Pound en termes de construction et de développement. Avec Pound, le sacrifice est traité avec beaucoup d'emphase et de pathos, à mon avis pour compenser le manque de naturel et l'insuffisance de la situation elle-même. Et comme tu le dis, pour Mr2, on avait une véritable sympathie, et c'est d'abord ça que cherche à créer l'auteur chez le lecteur. C'est essentiel.
D'autant qu'il y a quelque chose qui pour moi ne fonctionne pas du tout dans la situation créée. Je trouve totalement absurde que tous les enfants de Big Mom qui le croisent reconnaissent Pound quand ils le voient sauf sa fille. Et le flashback explicatif n'y change rien: ça n'a presque aucun sens. On a juste une info donnée pour justifier une situation très artificiellement créée dans l'unique but de renforcer la tension dramatique. Mais qu'est-ce que ça manque de naturel et de subtilité! On peut trouver ça touchant, c'est fait pour, mais c'est quand même très bizarrement construit. Au fond, j'ai vraiment l'impression que Pound c'est Gaimon en mode papa...
Par contre, le truc qui m'intéresse dans tous ces parallèles dressés, c'est plutôt l'évolution des figures qui se sacrifient. Il y a 15 ans (en gros), Oda imaginait avec Bon Clay un homme qui se sacrifiait au nom de l'amitié. Aujourd'hui, il imagine un père qui se sacrifie pour ses filles. Difficile de ne pas voir un écho de l'évolution des préoccupations de l'auteur lui-même, d'autant que c'est bien la deuxième fois, après Kyros, qu'il nous construit un père absent qui cherche par le sacrifice à compenser son insuffisance auprès de ses deux filles (tiens tiens, c'est pas deux filles qu'il a Oda? Petit doute mais il me semble...)
Après, sur l'histoire des sacrifices pour s'en sortir et la pseudo débâcle des mugi, ça me semble un peu un truc de demi-habile, mais bon. J'ai l'impression que c'est justement tout ce que Oda veut nous faire sentir, mais franchement pas très bien et plutôt lourdement, pour masquer ce déroulement très linéaire et habituel dans lequel les mugi ne rencontrent au fond pas de réelle difficulté, hormis Katakuri, qui constitue le morceau de bravoure du héros. J'attends de voir d'ailleurs la réalité de tous ces sacrifices auxquels je ne crois pas vraiment d'ailleurs et je ne vois pas ça du tout comme un réel enjeu dramatique de cet arc, mais plutôt comme des (grosses) ficelles pour faire avancer l'action (je rejoins parfaitement ange bleu sur la question). Et puis, le sacrifice de son espérance de vie par le héros, c'est un truc classique de nekketsu, auquel Luffy recourt déjà depuis un moment avec ses gears. Si ça devait intervenir avec Big Mom (mais franchement ça me semble complètement à rebours des développements actuels qui visent à dégongler la baudruche Big Mom quand même, pas à lui redonner du poids), ça ne serait pas franchement neuf non plus.