Ok je comprends mieux. La narration repose beaucoup sur des scènes qui se veulent très fortes. Pour le coup, pour moi ça marche extrêmement bien. Je vois les ficelles, mais je suis suffisamment dans l'histoire pour les oublier et en apprécier l'effet. Mais je peux comprendre que si ce n'est pas le cas, ces scènes soient vécues comme longues, cheesy, bref pénibles à regarder. Et si on ne les apprécie pas, le reste de l'histoire n'a pas d'intérêt non plus.
Après, ces mécanismes me semblent indissociables du sujet (possibilité de reset). Le reset ne doit surtout pas devenir anodin, sinon ça devient juste un jeu de stratégie. Et les émotions très fortes que ça implique ont besoin d'exploser à des moments clés. C'est le cas dans Steins;gate, mais aussi dans Madoka, dans Utsuro no Hako to Zero no Maria... Ce qui varie c'est qu'ici le reset est présenté de manière très frontale, sans suspense.
Keisuka_Watsushi a écrit:
Parce qu'honnêtement, c'est de la violence complètement inutile et gratuite, on est d'accord ?
Subaru est catapulté dans un autre monde, alors cette violence je l'accepte simplement comme un paramètre de cet autre monde. Donc même si c'était le cas, ça ne me gênerait pas tant que ça.
Et puis en fait je la trouve justifiée, parce qu'elle est complètement liée à la situation de Subaru, et vraisemblablement aux causes de son apparition dans ce monde et de son pouvoir mystérieux.
Sur le côté lisse de Subaru, pour le coup je trouve justement que c'est l'inverse. Dans Arifureta, on nous présente Hajime comme un anti-héros, quelqu'un qui n'agit que pour son intérêt propre dans l'idée de se venger. mais ce n'est qu'une posture, dans ses actes il est justement hyper consensuel, il agit toujours de manière noble. Je pense que c'est une conséquence du fait qu'il n'a jamais de difficulté.
Pour le coup, Subaru est beaucoup moins monolithique. Lui voudrait être un héros, mais il agit comme un "vrai" humain, qui ne contrôle jamais vraiment la situation, qui fait des erreurs, parfois lâche, parfois mesquin... Mais qui s'en rend compte et évolue petit à petit.
Keisuka_Watsushi a écrit:
Et puis d’accord il n’est pas doté d’une puissance gigantesque, mais concrètement il possède un pouvoir qui est bien plus puissant que tous les isekai que nous avons pu voir.
Même si le pouvoir de Subaru est supérieur sur le papier, il laisse la possibilité de se retrouver en situation d'échec total dans une boucle infinie, de louper un checkpoint et perdre tout ce qu'il défend, ou simplement finir par abandonner...
Dans beaucoup d'isekai, les protagonistes n'ont pas un pouvoir si bien défini, ils sont "juste" surpuissants. Mais surtout, leur pouvoir le plus incroyable, c'est que l'histoire fait qu'ils ont toujours le contrôle de la situation. Je pense à Slime, Overlord, Maou Gakuin, Arifureta, Maou-sama Retry, Death March, Isekai Maou, Shinchou Yuusha... Pas tous au même degré, et heureusement certains réussisent à apporter un intérêt par ailleurs.
Sa décision de tout arrêter pour se poser avec Rem, je ne la réduirais pas à un fantasme, parce qu'au fond c'est un peu la seule option sensée. Sa fascination pour Emilia n'est basée sur rien, il la connaît à peine, et surtout il se fout complètement du fait qu'elle ne le connaisse pas du tout. Alors aller affronter des ennemis imbattables en endurant des morts à répétition, ou se la couler douce, le choix devrait être vite fait, même si c'est pas hyper dramatique. Et plus il se rend compte que sa tâche est impossible, plus cette possibilité devient évidente pour le spectateur. Donc le fait que l'histoire la désamorce en amenant Subaru à y faire face, je trouve que c'est cool.
Après, le personnage de Rem... Ca a beau être justifié par l'histoire (beaucoup d'anime ne se donnent même pas cette peine), j'avoue que je trouve son adoration et son soutien sans faille excessifs.
Par contre je trouve le personnage d'Emilia sous-estimé. Parce que comme dans bien trop d'anime, elle est construite comme la voit Subaru, c'est-à-dire comme l'objet de sa quête, complètement idéalisée. Mais elle s'oppose à ça quand elle en prend conscience, et demande à être vue comme une vraie personne.
Keisuka_Watsushi a écrit:
Dans Re:Zero, le héros est en quête de bonheur avec sa petite copine avec qui il est tombée amoureux quasi au premier regard. Scénario quelconque de toute romance, isekai ou non.
Je dirais juste "quête de bonheur dans un monde fantastique". Le côté petite copine me semble pas si central que ça (ce qui a le mérite de laisser de la la place pour d'autres personnages), parce qu'elle est plus vue comme un moyen que comme un fin, du moins au début de l'histoire. Quand il la rencontre, on sent qu'il pourrait donner ce rôle à n'importe qui qui passerait par là, c'est plus l'idée qu'il projette sur elle qui l'intéresse. Pour le coup, le fait qu'il évolue par rapport à ça me semble important, je pense que c'est largement pour ça que j'identifiais le propos de l'anime comme "un type qui grandit".