Randolph a écrit:
(la marine ne lui met ensuite qu'une prime de 70 millions)
Cela me semble déjà être un montant amplement satisfaisant pour quelqu'un qui c'est seulement enfuit. Nous en sommes arrivée à des primes démentiels avec le Nouveau Monde, mais il ne faut pas oublier que Nico Robin, survivante d'un Buster Call et capable de lire les ponéglyphes (alors que le Buster Call visait à la dite élimination de personnes en mesure des ponéglyphes), a hérité d'une prime de 80 millions. Dans ces cas là c'est plus une question de danger potentiel, de la menace latente, que d'une évaluation de primes pour des faits. Dans ces conditions, une première prime à 70 millions me semble tout à fait considérable pour la menace que représente un "simple soldat" déserteur.
Randolph a écrit:
Ca m'a aussi étonné que l'équipage des rocks qui comptait des personnes extrêmement puissantes dise que l'arrivée de Kaido les rend invincibles.
Personnellement je l'avais plus interpréter comme le fait qu'ils avaient désormais tellement de "monstres" dans leurs rangs en ajoutant Kaido que justement plus personne ne pourrait leurs résister.
Edit : Je rejoins Xéhanort d'ailleurs sur la non platitude de Kaido. Forcément si on résume au strict minimum, oui c'est juste un gros bourrin réfléchissant selon la loi du plus fort, mais si on résume tout au strict minimum alors on va au cinéma pour voir de la lumière projeté sur un mur et quand on regard un sport de ballon on regarde des gens courir après une balle comme des chiens. Il est important de se détacher de l'archétype pour s'intéresser aux détails, à savoir ici le processus de transition de l'homme subissant une injustice et qui en va à établir la loi du plus fort comme véritable philosophie de vie, le prisme par lequel les gens s'emparent de leur destin. Seul ceux ayant réussis à prendre en main leur vie, à ne pas se laisser uniquement guider par les "élites" et dans le carcan d'une soumission totale à un être qu'on lui définit comme supérieur, sont en mesure de diriger leur propre vie, voire celles d'autres qui n'ont pas le courage de le faire. Il ne faut pas observer le FB comme la seule clé de compréhension de Kaido mais tout replacé dans les pièces du puzzle ayant déjà pu être établit et à cet égard toute les considérations de respects qu'il a pu montrer à ses adversaires qui osaient le défier, bien qu'il assumait qu'il allait les réduire en charpie, se place dans cette thématique. Bien qu'il domine tout par le fait d'être au sommet de cette chaîne alimentaire de loi du plus fort, loi de la jungle
[ce qui continue de le placer dans la métaphore de roi des bêtes qu'il incarne en tant que chef de l'équipage des Cent bêtes et dragon (l'animal mythique par excellence qui représente dans l'imaginaire collectif le summum des animaux) et que Luffy doit dépasser pour que le Monkey devienne lui même un roi des bêtes (des gens se battant avec un style sauvage, "brutale", corps à corps quoi) avant d'entamer sa marche pour devenir le seigneur de tout les pirates (dépassant alors tout les types de combattants)], Kaido considère ceux qui emploie cette loi dans le cadre d'une égalité des chances comme le soulève Enitu dans le premier paragraphe de son message que je me permets de reprendre ici car je l'aime beaucoup.
Enitu a écrit:
Ce chapitre paroxysmique, somme toute classique, où les volontés s'affrontent pour déterminer quelle vision politique l'emporte, offre une synthèse bienvenue de l'équipage des cent bêtes. Permettant d'expliciter ce que nous avions analysé par le passé, partiellement ou pas : Kaido défend la guerre comme un idéal d'égalité, entendu que le champ de bataille donnerait l'occasion à chacun de s'illustrer sous la lunette de la valeur guerrière. Par ailleurs, la guerre représenterait une sorte de fin en soi, et le monde devrait ainsi être modelée par son expression. C'est la brutalité, la violence donc qui permet la résolution des conflits. En somme, c'est la loi du plus fort qui règne, s'opposant à l'ordre de la noblesse mondiale des dragons célestes, maintenant leur statut quo (où le conseil des rois tient lieu de cadre de résolution des différents, somme toute pacifiés). Si Kaido cherche d'ailleurs à s'émanciper de leur domination, c'est bien d'anomie dont Oda fait pourtant mention et non d'anarchie en parlant de la guerre. L'autorité n'est pas remise en question en soi, les règles sont celles du plus fort, sans autre élément comme par exemple l'honneur des samouraïs. Et Kaido se plie lui-même à l'exercice, en envisageant de se faire vaincre par une personne qui serait alors Joy boy ou encore face à BM, avec qui le statut quo en combat mènera à une alliance (renvoyant leur confrontation à plus tard). Intéressant de voir à quel point le dialogue mélien revient encore et encore, en autre porté par les codes du shonen. Je suis curieux de voir le fonctionnement des Rocks, où peut-être bien qu'il y a là quelque chose qui s'apparente plus à un anarchisme individualiste (qui est à mon sens aussi la manière dont Luffy peut se définir), sur la base de quatre personnes rebelles et avec de forts égos, dotés d'une force monstrueuses et ne pouvant se vaincre les uns les autres. Un truc dans ce genre-là (après je suis pas calé du tout en matière de philosophie politique).
Je n'ai certes pas foncièrement apprécié la défaite de Kaido, mais il est à mon sens le personnage le mieux exploité et le mieux développé de l'arc. C'est intéressant justement d'observer quels subtilités sont nécessaires à déployer pour faire d'un gros méchant pas beau un personnage avec de la profondeur tout en gardant une dimension monolithique de monstre, sans trop l'humanisé donc. Après de l'exemple de Big Mom la calamité naturelle qui détruit tout dans ses crises sans s'en rendre compte, une enfant égoïste rendu innommable par sa nature d'ogresse indestructible, on a avec Kaido le prédateur au sommet de la chaîne alimentaire qui ne comprend pas pourquoi personne d'autres que lui n'essaye de prendre son destin en main et essaye d'imposer cette vision du monde par la force en éradiquant les proies qui ne sont pas en mesure de se révéler prédateurs et les autres prédateurs refusant de laisser ce paradigme triomphé pour protéger ces "faibles", ces proies, qui ne méritent pas de considération du point de vue de l'être au sommet de la chaîne alimentaire qu'est ce prédateur alpha suprême.
Mais le problème est peut-être là, ce sont des subtilités qui peuvent se perdent dans une lecture de surface qui se laisse porter par les grands messages et les éléments directs, ne laissant pas de place d'interprétation et s'imposant massivement à l'esprit dans la lecture, qui prennent le pas sur beaucoup de détails, les éclipsant de fait. Le climat d'insatisfaction causé par le Gear 5 est d'autant moins propice à faire autre chose qu'à se laisser bercer et donc peut nuire à la recherche d'éléments discrets et de sens de compréhensions moins explicites.