Hier, je m'étais dit que j'allais supprimer ce message. Ce matin il était trop tard et ce soir c’est la mobilisation générale. Comme en plus ce message de réponse est devenu un pavé, la situation est hors de contrôle. Mayday maydayyyyy
Grand Schtroumph a écrit:
Et rassures-toi tu n’es pas obligé à adhérer à tout ce qui se fait et à toutes les facettes de tous les récits existants. Certaines choses te seront irrémédiablement inaccessibles et considère ça moins comme une faiblesse (venant de l’œuvre ou de toi) que comme la manifestation de ta propre identité et de ta différence avec une ou plusieurs autres personnes.
Mais arrêtes de l'enfoncer comme ça! C'est vrai, quoi, elle ne t'a rien fait, cette porte ouverte ! Vous répondez davantage à l'opinion que vous me suspectez d'avoir qu'à celle que j'ai vraiment. C'est fou, ça.
Je n'ai aucune envie de condamner les gens qui apprécient ces films Comme dirait ma grand-mère,
à chacun son sale goût. Certes, beaucoup de gens font l'amalgame entre les personnes et les choses qu'ils aiment, il suffit de voir comme le
Twilight Bashing se manifeste et quels beaux jours il a devant lui. Mais vraiment pas moi. D'abords parce qu'on a tous; moi la première; ses blockbusters coupables, ses plaisirs honteux, ses joie non intellectuelles. Ensuite parce que je ne pense pas que mon opinion soit plus objective, plus universelle, meilleure que celle de quiconque: au contraire
je me balade la subjectivité en bandoulière et c'est bien pour ça que vous avez l'impression que je vous agresse.
Honnêtement, je vais finir par être obligée d'aller voir T3 pour me faire une idée. (Qui est assez courageux pour m'accompagner? C’est la fête du cinéma) Simplement,
le topic virait hagiographie. Michael Bay devenait le technicien de génie faisant office de victime expiatoire à ces pisse-froid de chez
Télérama.Tel Jésus il prenait sur lui nos pêchés pour les transcender en un chez-d’œuvre de mise en scène.
Grand Schtroumph est même à deux doigts de dire qu'il est subversif. NON.
Il produit avec sincérité des blockbusters aux budgets pharaoniques, qui flattent un goût ultra-majoritaire. C'est spectaculaire, ça détend, c’est un chouïa vulgaire et on a tout à fait le droit de prendre sans honte son pieds devant. Mais ce n’est pas exempt de défauts et de limite, comme produit. J'ai tout autant le droit de les considérer avec recul et de rappeler que tous les choix que fait ce bon vieux Micke ne sont pas également pertinents. J'ai même le droit de dire qu'il ne m'inspire pas de sympathie,
ça ne veut pas dire que je lui en veut personnelement, à lui, son chien, son personnel de maison
et ses spectateurs. Scorsese ne m'est pas sympathique non plus, pourtant il a l'affection de la critique autant que celle du publique.
Citation:
Un récit peut exister pour lui-même et ne parler que de lui-même.
Bah, rarement. ._. Il s’inscrit dans une époque, un support, une zone culturelle. Il parle de son créateur, de la culture qui l'a produit, même en termes iconographiques, et il joue plus ou moins habilement avec les représentations admises, les modes et les attendus. Et tout ce qu'il apporte est susceptible de se démoder et de ne plus être d'actualité quelques années après.
Citation:
Enfin concernant la remplaçante de Megan Fox, eh bien j’espère qu’elle sera aussi sexy et mise en valeur que cette dernière, et je m’excuse d’avance mais durant 2h30 je me concentrerai en premier lieu je pense sur son sex-appeal,
Ah c'est ça qui te faisait peur. tu croyais que je vous attaquais sur le prévisible déluge de fanservice. Un jour je ferais un point définitif sur le
Male Gaze dans la pop-culture, mais en attendant je vais résumer.
Ca ne me dérange pas de voir des actrices à la plastique fantastique. J'ai même de la sympathie pour Megan Fox, ses faux seins, ses fausses lèvres, et son nez refait et je me suis infligée
Jennifer's Body simplement pour voir comment elle s'en tirerait. Au contraire, que ça ai une justification scénaristique ou non,
ça peut même me faire plaisir de voir des biatch au cinéma. Ca me rappel que moi aussi, je peux jouer sur ces leviers là, m'offrir le plaisir narcissique de mettre une minijupe et des talons. Si en plus le personnage est un minimum intéressant je m'identifie sans problème.
C'est un plaisir plutôt sain pour tout le monde de jouir de la beauté et de la jeunesse, que ce soit la sienne ou celle des autres et tu n'as pas à t'excuser. Mais on est dans une société ou cette jouissance qui est aussi une contrainte (les talons incarnent très bien ce paradoxe: on est sur un piédestal et on ne peut plus marcher) ne s'exerce quasiment que dans un sens et
on peut rappeler sans être une virago que les actrices et les acteurs en sont pas soumis aux mêmes choix de casting et à la même mise en scène. Et moi j'attends toujours qu'on remplace Shia Leboeuf, qui est désespérément dépourvu de charisme autant que de menton, par un mannequin Armani introduit par un plan sur son cul et qui sauverait le monde les pectoraux à l'air.
(A ce sujet Mike,
Shia se barre: tu sais ce qu'il te reste à faire, ne me déçoit pas.)
EDIT Leto>> ce n'est parce qu'il n'y a pas de geste délibéré qu'il n'y a pas de geste... Je ne dit pas que MB demande qu'on analyse ses films. Ce n'est pas pour autant que qu'on a pas le droit de le faire.
Ange Bleu>> Je retire honteux, si tu veux. Mais je pense que la culpabilité fait quand même beaucoup parti des trucs inévitables dans le principe de plaisir. Quand je mate
Gossip Girl ou que je prends mon pieds lors d'une redif' du
Cinquième Elément, (ses costumes hideux, son humour potache, son scénario sur ticket de métro, ses aliens en caoutchouc) je sais très bien que c'est du temps prix sur du boulot, des livres sérieux, de l’intendance domestique qui en va pas se faire toute seule... et je le fais quand même. Et en parlant de ça ce soir il y a
Un Indien dans la ville