"There was an idea to bring together a group of remarkable people, so when we needed them, they could fight the battles that we never could.""Super."
"Explosif."
"Excellent."
"Génial."
"Onanisme vibrant."
Le cinéma est une passion.
Marvel est une passion.
The Avengers est la fusion parfaite de ces deux passions.
Du rêve, le projet menant à
The Avengers en a vendu ces dernières années, et c'est bien pour cela que le film était attendu au tournant. Certes, c'est tout d'abord les amateurs inconditionnels de la Maison des Idées qui pouvaient se réjouir de voir porter sur grand écran l'un des plus importants porte-étendards de leur passion, mais il n'y avait pas qu'eux qui pouvaient se réjouir de cette aventure : les amateurs de cinéma à grand spectacle aussi. En effet, en ayant désormais les moyens de leurs ambitions pour investir le monde du cinéma, Marvel a eu le nez creux en musclant énormément les capacités de son entité Marvel Studios afin de permette au groupe de contrôler ses licences dès que ces dernières sont promises au grand écran. Adieu donc les partenariats à l'intérêt aléatoire avec Sony Columbia Tristar (Spider-Man), Universal (Hulk) ou bien la Twentieth Century Fox (X-Men, Fantastic Four) ; bonjour les productions Marvel Studios qui seraient sur le papier bien plus respectueuses du matériau originel ! Même si les années précédentes, l'échec n'était pas un horizon indépassable pour ces adaptations du catalogue Marvel (en témoignent les films de Sam Raimi, Bryan Singer ou bien Matthew Vaughn), on ne pouvait tout de même pas affirmer que dans l'ensemble, ça respirait la réussite. Au contraire, la première série de films de Marvel Studios était sur de bons rails : même si tout n'était pas excellent, ça restait d'un bon niveau dans l'ensemble et surtout, on sentait que l'idée qui se cachait derrière tout ça allait valoir son paquet de cacahuètes...
Le projet menant à
The Avengers, c'est tout de même un open bar niveau rêve, une confiserie pour fan qui ne ferait que très peu payer les wagons de bonbons que se taperaient les gourmands. Projet singulier et novateur pour le genre héroïque au cinéma, on a quand même avec ce film la réunion de plusieurs héros qui peuvent chacun de leur côté faire le show. Quelque soi le support, le cross-over, ça fait rêver et ça fait vendre ! Et, je le répète, c'est une sorte de première d'avoir ainsi réuni tant de héros venant d'horizon plus ou moins divers, un comble quand on sait que les équipes sont apparues très tôt dans l'histoire des Comics pour vendre du papier grâce à la réunion de grandes têtes d'affiche. Marvel réussit le hold-up là où DC aurait pu le faire avec plus de facilité vu la figure que gère la Warner pour faire tourner la planche à billets depuis la fin des années 1980, à savoir Batman : là où on va pouvoir s'extasier devant la réunion des Vengeurs en 2012, combien de temps va t-il falloir attendre pour les amateurs afin d'avoir une Ligue des Justiciers sur grand écran ou bien un vendeur Superman contre Batman (en dehors d'un caméo sujet à bien des fantasmes dans
I Am Legend avec Will Smith) ? Marvel frappe fort avec
The Avengers, et frappe de manière précise.
La stratégie de Marvel Studios pour embrigader un large public avant de l'achever avec
The Avengers s'est révélée bonne : certes, il fallait des univers respectés à l'écran pour que des hordes de fans acquis à leur cause aient la force d'aller dispenser la bonne parole auprès de leur entourage pour faire une large publicité, mais ils ont aussi compris avant de faire ces différents films qu'il ne faudrait certainement pas s'adresser qu'aux fans. Quoi de mieux dans ce cas là que des castings clinquants pour attirer les masses dans les salles obscures ? C'est là que réside la bonne idée de Marvel : associer tant que faire se peut des jeunes pousses assez confirmée dans le milieu pour être de futurs bankables (histoire de ne pas trop les payer qui sait) à des noms éprouvés qui feront tilter le cinéphile, quitte à ne plus avoir de place sur les affiches pour ces gros noms qui s'accumulent. Rares sont les films de Marvel Studios où le casting ne comporte pas de nombreuses stars, ce qui ajoute à l'attrait de ces films (même si l'équation « star » = « performance d'acteur formidable » n'est pas automatique d'entrée de jeu). Pour mesurer cet effet dans les productions Marvel, deux exemples aux trajectoires diamétralement opposées. Le premier exemple est celui de Samuel L. Jackson dans le rôle de Nick Fury : très grande star, très grande aura pour le type de public visé, a servi carrément de modèle pour le personnage dans l'univers Ultimate de Marvel. Un coup de maître à fait pâlir n'importe quel fan dès 2008 et Iron Man. Justement, en parlant de Iron Man, notre second exemple tient le rôle principal : Robert Downey Jr. Un gars reconnu dans la profession, mais qui n'a pas eu l'occasion de tourner dans des films à gros budgets ces dernières décennies malgré des rôles de composition de ci de là : Iron Man et son succès ont littéralement boosté sa carrière au cinéma, et Robert Downey Jr. est plus bankable que jamais désormais (en témoigne une géniale promo de
Tropic Thunder ?). Un film Marvel, ça a côté Hollywood Boulevard très appréciable et cet effet, il est explosif avec
The Avengers car tous les noms rutilants sont appelés pour assurer la grosse fiesta de fin de parcours.
Et puis, comment ne pas succomber au charme de
The Avengers avec des gars qui savent comment faire une promotion ? La parole est donnée à Tom Hiddleston, l'acteur qui incarne le mauvais garçon asgardien Loki dans
Thor et
The Avengers (entretien donné à The Guardian).
Et quelle incarnation au passage! Une fois encore, il nous offre du très grand Loki.
« Un peu plus tôt dans l'année, sous une cantine de fortune frappée par le vent à Gloucester, je travaillais sur un autre film avec l'acteur Malcolm Sinclair. Devant nos œufs brouillés à une heure improbable, il me dit quelque chose que j'ignorais jusque là : lorsque Christopher Reeve était jeune, fraichement sorti de Juilliard, il était régulièrement moqué par ses pairs de Broadway pour avoir accepté le rôle de Superman. C'était considéré comme indigne pour un acteur classique.
J'ai grandi en regardant Superman. Enfant, quand j'ai appris à plonger dans une piscine, je ne plongeais pas, je volais, comme Superman. Je rêvais que je venais au secours d'une fille pour qui j'avais le béguin (ma Loïs Lane) d'une brute sur le terrain de jeu (le Général Zod). Reeve, pour moi, était le premier vrai super-héros.
Depuis, nombre de grands acteurs ont transformé le genre super-héroïque en quelque chose de grand et sérieux : Michael Keaton et Jack Nicholson dans Batman, Ian McKellen et Patrick Stewart, les premiers Chevaliers des X-Men, qui ont passé le relais à Michael Fassbender et James McAvoy. En dépit de ses 20 ans de bons et loyaux services sur des films comme Chaplin ou Kiss Kiss Bang Bang, c'est son interprétation d'un Tony Stark rock star, charismatique et humble à la fois, qui ont a amené Robert Downey Jr sur le devant de la scène. Et la performance de Heath Ledger dans The Dark Knight a carrément changé la donne. Il a élevé la barre non seulement pour les acteurs du genre super-héroïque, mais pour tous les jeunes acteurs dans leur ensemble, et pour moi. Son interprétation était sombre, anarchique, vertigineuse, libre, et totalement, étonnamment dangereuse.
Les acteurs de tout genre, et de toute école, sont inspirés par le désir d'explorer tous les aspects de la vie, sombres ou non, et de le répercuter dans leur travail. Les artistes veulent naturellement refléter l'humanité, la leur et celle des autres, dans toute sa vertu, sa vitalité et toutes ses failles.
Rien ne m'a jamais plus inspiré que le discours de Harold Pinter en direct devant les caméras lors des Nobel de 2005. « La Vérité dans la fiction est irrémédiablement insaisissable. Vous ne pouvez pas mettre la main dessus, mais sa recherche est compulsive. Sa recherche est clairement ce qui nous guide. Sa recherche est votre but. Plus souvent que le contraire, vous tombez dessus dans un coin sombre, vous en capturez une image ou une forme qui semble y correspondre, la plupart du temps sans même vous en rendre compte. Mais la Vérité vraie est qu'il n'existe pas d'absolue Vérité dans la fiction. Il y en a beaucoup. Ces vérités se contredisent, se repoussent, se reflètent, s'ignorent. Parfois vous pensez l'avoir capturée, mais elle vous échappe et se perd. »
De bien grands mots dans la bouche d'un acteur de films de super-héros, je vous entends dire. Mais les films de super-héros offrent une mythologie commune, sans foi et moderne à travers laquelle explorer ces vérités. Dans notre société de plus en plus laïque, comprenant de si différents dieux et croyances, le genre super-héroïque apporte un support unique sur lequel projeter nos espoirs, nos rêves et nos cauchemars apocalyptiques. Les anciennes sociétés vénéraient des dieux anthropomorphiques, un large panthéon engendrant de nombreuses sagas, des pères et des fils, des héros martyrs, des amants éternels, etc, des histoires qui nous ont appris les dangers de l'orgueil et la primeur de l'humilité. C'est notre lot quotidien à tous, et on l'adore. Ça peut sembler cliché, mais les super-héros aussi peuvent se sentir seuls, être vains, arrogants, fiers, et souvent ils dépassent ça pour le bien de tous. La rédemption est à la portée de tous et nous devons la mériter.
Hulk en est la parfaite métaphore pour nos peurs et notre colère, et leurs conséquences dévastatrices. Il n'existe personne sur Terre qui n'ait jamais voulu écraser de colère quelque chose au moins une fois dans sa vie. Et quand la colère retombe, tout ce qui nous reste est la honte et le regret. Bruce Banner, l'humble alter ego de Hulk, est autant attiré par sa colère que nous le sommes. Cette autre super-héros, Bruce Wayne, est le Hamlet des super-héros : une âme maussade, incomprise, solitaire, condamnée à jamais à venger le meurtre de ses parents. Captain America est le symbole de l'héroïsme militaire : le leader né, le héros de guerre. Spider-Man est l'éternel adolescent. L'alter ego araignée de Peter Parker est l'incarnation de son plus grand secret, sa pensée indépendante et son pouvoir.
Les films super-héroïques représentent aussi l'apogée du cinéma en tant que spectacle. J'aime penser que les frères Lumière jubileraient devant le jeu du chat et de la souris à travers les rues de Gotham dans The Dark Knight, avec des hélicoptères parcourant effrenément le ciel, et un camion conduit par le Joker terminant sa course dans un 180° digne d'un acrobate russe. J'espère qu'ils seraient ravis devant cette folle course à travers le ciel de Manhattan à la fin d'Avengers. Ces scènes sont le résultat d'une ingénieuse idée lancée par les frères Lumière lors du tournage de L'arrivée d'un Train en Gare de la Ciotat en 1895. Les trains bougent juste beaucoup plus vite aujourd'hui. Et pas seulement les trains : camions, motos, Batmobiles et hommes en costumes volants métalliques. Le spectacle fait partie intégrante du plaisir, de l'art et de la joie partagée.
J'espère que nous avons avancé depuis ce jugement de Christopher Reeve par ses pairs. Peut-être que jouer les super-héros n'est pas si indigne de notre travail après tout. « Je crois toujours aux héros, » dit Samuel L. Jackson dans Avengers. Moi aussi Monsieur. Moi aussi. »Grâce à cet entretien fleuve, j'espère que vous aurez des cartouches pour votre prochain dîner mondain afin de vendre le fait que vous avez succombé et que vous êtes allés voir Avengers.
Joss Whedon a réalisé le film parfait que tous les fans attendaient depuis l'apparition de Nick Fury à la fin d'
Iron Man en 2008.
Il a réalisé le chef-d’œuvre du film de super-héros.
Tout y est, les personnages géniaux, l'action, l'humour, les répliques déjà cultes, tout, tout, tout y est. Il s’est fait tellement, mais tellement plaisir avec les dialogues et certaines scènes et plans.
Une des grandes craintes du film était comment faire exister chaque personnage sans que certains soient écrasés par Downey Jr. entre autres et bien Whedon a parfaitement réussi le coup en équilibrant le tout, chaque personnage ayant droit à plusieurs grands, non, immenses moments. Sans compter les clashs intra-équipes qui sont légions, rappelant la belle époque de The Ultimates. Même Hawkeye, celui dont je craignais le plus l’isolation s’en sort extrêmement bien, même si on regrettera l’apparition de ses lunettes de soleil uniquement à la fin haha.
Mark Ruffalo, « smash » les critiques et pessimistes. Il est de loin le meilleur Banner/Hulk qui soit. J'ai cru en lui depuis le début et j'ai bien fait tellement il est taillé pour le rôle et que son Hulk est littéralement incroyable.
Coulson toujours égal à lui-même, génial! Glory to the Son of Coul. LE héros des films Marvel Studios.
Dans les nouvelles têtes, Cobie Smulders interprète une Maria Hill géniale: c'est simple, elle est Maria Hill, point barre.
La musique, après Thor, enfin c'est le deuxième film qui a enfin une magnifique musique qui reste et pas anecdotique.
Y'a pas un temps mort, on s'ennuie pas une seconde, les scènes d’actions sont tout simplement extraordinaires (y’a un petit plan séquence un moment, Jesus Christ, une merveille), c'est 2h30 de pure extase.
Et puis merde, j’aime pas parler des films pour les décortiquer, je suis un gros fanboy, je suis un passionné, j’ai pris mon pied comme c’est pas permis, j’avais un sourire scotché au visage pendant toute la séance, c’est un putain de putain de film, allez le voir.
Good God, c’était tellement bon.
J’ai envie de pleurer des paillettes de joie. T__T
La première vague de des films Marvel Studios se termine donc avec ce film. Et au vu de la scène post-générique (joie! pas besoin d’attendre la toute fin du générique pour y avoir droit cette fois) et des dires de Kevin Feige, directeur de Marvel Studios, on est bien parti pour une magnifique seconde vague. Surtout au vu du personnage apparaissant à la fin et son immense sourire qui en dit long sur la chose.
Un avenir radieux pour les super-héros Marvel sur grand écran.
Merci les frères Lumière.
Merci Stan Lee.
Merci Marvel Studios.
Merci Joss Whedon.
C'était génial.
C'était tellement génial.
AVENGERS ASSEMBLE.