► Règle numéro un : ne pas faire pleurer une femmeBarnabas Collins est issu d'une famille de riches et nobles colons anglais qui se sont installés dans le Maine au XVIIIème siècle. Là, il y grandit et devient une figure appréciée des habitants du port fondé par la famille, Collinsport. Jeune homme, Barnabas a le malheur de repousser l'amour que lui porte une servante depuis qu'ils ont effectué ensemble enfants le voyage vers le Nouveau Monde car il en aime une autre (qui est du même rang social que lui) : de rage, cette jeune femme a recours à la magie noire pour martyriser la famille Collins, qui empêcherait une roturière comme elle de vivre avec cet homme. Horrifié par ce qui arrive à sa famille sans en connaître l'origine, Barnabas se met lui aussi à étudier la magie noire mais il ne parvient pas à sauver sa fiancée, qui se suicide sous l'enchantement de la servante. Barnabas met lui aussi fin à ses jours, mais son amoureuse éconduite ne va pas le laisser trouver le repos éternel : pour le punir, elle fait de lui un vampire. Prisonnier de cette condition, Barnabas se fait vite repérer par les habitants de Collinsport après avoir étanché sa soif de sang aux cous de quelques uns d'entre eux... Enterré vivant dans un cercueil scellé, Barnabas attend patiemment de refaire surface.
► Un bon film de Tim Burton comme une fois sur deux ces dernières années ?Allez, je lui donne le crédit que « Oui » : j'ai été amusé par cette comédie fantastique, sans réelle surprise mais avec une efficacité bien venue. Réveillé en plein époque disco, une bonne grosse moitié du film joue comme on pouvait s'en douter sur le décalage temporel entre Barnabas, ses conceptions et une Amérique tiraillée entre la rigueur morale et la pensée hippie sur fond de guerre du Vietnam. Même si le comique de certaines scènes est attendu, il n'en demeure pas moins je le répète efficace, et parvient même à de rares occasions à surprendre (« Satan, serait-ce là ton vrai nom ? » → la scène qui a dû le mieux m'amuser du film).
Ce qui m'a surtout plu dans ce film, c'est sa simplicité : Tim Burton n'a pas besoin de refaire le monde quand il touche au genre fantastique et même si le film pourrait apparaître comme se déroulant sur un mode automatique, le réalisateur parvient quand même à filer un divertissement honorable à son audience. Pas de réel point négatif à relever à propos de ce film ou de son scénario, si ce n'est un élément de la dernière séquence qui m'a paru superflu et pouvant mettre un petit coup de canif au côté poétique et léger du film.
Sérieusement, Carolyn un loup-garou parce que la méchante Angélique l'a voulu ? Qui plus est mordue au berceau ? Et une mère qui ne capte rien depuis 15 ans ?! C'était trop pour moi. Quitte à voir Carolyn se rebeller, j'imagine qu'il y avait d'autres moyens vu comment la famille est déjà blindée en excentricités...
L'autre force du film réside dans son casting, étoffé et employé à bon escient. Johnny Depp et Helena Bonham Carter font ce qu'ils font depuis 25-15 ans sous l'objectif de Tim Burton, donc soit ils forment pour les convaincus une plus-value, soit ils forment pour les autres un duo usé de faire encore et toujours ce qui les a rendu célèbres. Pour ma part, vu l'excentricité du thème du film, j'ai apprécié leur apport. Ce qui m'a surpris, c'est que j'ai été plus convaincu par les « seconds » rôles comme Michelle Pfeiffer et Chloë Grace Moretz (qui a vraiment au fil des années une de ces filmographies comparée à celles de ses camarades de la jeune génération d'actrices d'Hollywood...), notamment cette dernière qui campe un personnage qui m'a amusé (j'ai presque eu l'impression d'avoir sous les yeux une personne connue au boulot, c'est dire...). Néanmoins, l'actrice qui a porté ce film sur ses épaules à mes yeux est Eva Green qui a apporté un sacré dynamisme au personnage qui semble avoir eu le plus d'attention de la part de Tim Burton (là où Barnabas est un personnage « facile », Angélique la sorcière m'a semblé bien moins monochrome et tirant vers la fin vers cette poésie évoquée précédemment).
Dark Shadows est un bon divertissement, relativement facile pour Tim Burton mais efficace la majeure partie du temps.