Voilà, je vais essayer ... Je vais écrire, parce qu'il paraît que ça a un effet purgatoire. J'espère que ça va m'aider à me vider le coeur de quelques sentiments négatifs. Depuis très longtemps maintenant, je rêve d'être ingénieur, je ne saurai même pas vous dire précisément depuis combien d'année je n'ai que cet objectif en tête ! Bref, depuis la première, j'avais en tête d'aller à l'INSA Lyon, première prépa intégrée de France, une des meilleures écoles d'ingénieur de France (ou, pour pas énerver certains, une très bonne formation associée à de très bons rapports avec les entreprises). Premier de ma classe en première et terminale S, modèle de certains élèves, assez large question temps de travail (je me sentais capable de fournir de plus gros efforts encore), j'ai finalement obtenu mon école sur dossier ! Les profs, mes amis et ma famille, ils étaient tous super contents pour moi (certains ne doutaient même pas de ma réussite). Puis vint, très appréhendée, l'arrivée sur l'énorme campus de l'Université Lyon 1. Quelques jours d'inté, géniaux, des nouveaux potes, géniaux, en plus des anciens hein, les premiers cours, les premières paniques, rien de grave hein, les premières notes, génial un 13 en maths et en physique, puis le tout s'est dégradé, l'ambiance, que ce soit avec les quelques connards de la classe ou les autres qui en profitent pour te rappeler que t'as minoré la promo en OMSI, un rateau, une tentative d'agression, le prof de physique (et d'omsi, c'est le même) qui n'arrête pas de me lyncher, les autres "Loïc" (c'est mon prénom aussi) de la classe qui disent tout le temps "tu minores les Loïc!" et les premiers TD où je capte rien parce que j'ai du retard sur le cours... J'ai passé mon semestre à essayer de rattraper mon retard dans chaque matière juste avant l'interro, tout en en prenant dans les autres matières, mais je m'en sors relativement bien avec 10,5 de moyenne semestrielle. Mais déjà le coeur n'y est plus... Depuis décembre, je n'ai plus le moindre intérêt pour ce que je fais/j'étudie. Je me questionne sans cesse, je cherche au fond de moi à savoir si c'est vraiment ce que je veux. C'est pas ma mère, qui depuis le début de l'année parle de mon éventuel échec aussi bien à moi qu'aux personnes qui ME questionnent sur mes études, qui va m'aider à me sentir en confiance. Mais bon, les vacances de Noël arrivent... juste avant les premiers partiels ou examens du semestre. En retournant dans ma chambre à Lyon, après les vacances, j'ai compris ce qu'était la saturation : l'impossibilité claire d'être productif ou de faire la moindre chose. Dans cet esprit on ne peut plus mauvais, je me suis fait violence et j'ai révisé, refait des annales qui m'ont conforté sur certaines matières (physique, chimie ... pas des moindres), mais la réussite n'était pas au rendez-vous, j'ai raté mes partiels et je pars au deuxième semestre avec un gros coup sur le moral et un léger handicap, même si 9,9 c'est pas mal diront certains... J'étais dans la moitié de ma classe, qui est très bonne en plus, pendant tout le premier semestre, mais avec ces partiels, énormément de gens en dessous de moi m'ont rattrapé et dépassé. et puis la saturation qui revient, au fond de moi ... Et j'ai déjà pris du retard, dans toutes les matières. Clairement, l'envie n'y est plus, depuis fin décembre je lutte contre moi-même et j'essaie de résister à l'envie de me barrer, mais c'en est trop... Encore des vacances où je ne fais rien. Ma mère, elle était si fière tout d'abord de dire à sa famille que son fils était à l'INSA Lyon, même au banquier tiens, elle m'a dit deux semaines auparavant qu'elle "aurai[t] préféré que [je] n'aille pas à l'INSA Lyon, parce qu'[elle] savai[t] que c'était trop dur pour [moi]"... Je ne sais pas ce que je lui aurais fait si l'on n'avait pas été au téléphone à ce moment là. Depuis que je suis dans cette école, bien que je pourrais simplement être un élève moyen, ou juste, c'est comme si tout le monde s'accordait pour me tirer vers le bas (cela ne m'étonne pas venant de certains profs, niveau sup oblige), et ça me pèse de plus en plus. J'y ai été insensible pendant longtemps, mais maintenant, c'en est trop, je suis presque à bouts . Ingénieur, ce n'est plus mon rêve, je ne veux plus avoir à prendre sur moi pour quelque chose qui ne m'intéresse plus, surtout quand c'est une telle finalité. Cette école m'a tant déçu, je déteste y mettre les pieds, mais je dois le faire tous les jours. J'ai peur cependant que mon jugement quant à mon avenir soit hâtif, ce métier dont j'ai tant rêvé ne peut pas être si détestable; mais ce qui est sûr c'est que je n'arrive plus à le concevoir au travers de cette école. Je redoute le moment où on me dira que je n'y serai plus l'an prochain, à cause de la réaction de mes proches, autant que celui où je verrai que je passe, j'ai peur de ne plus avoir la force pour une année supplémentaire dans ce même contexte. Je prie pour qu'un jour je puisse retrouver ma passion, mon amour pour "l'ingénieurie", la découverte, la technique ... Je pensais pas que ça serait aussi ... je n'ai pas de mot... Voilà, désolé pour ce long texte plaintif, mais il fallait que je fasse le point..
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