Je ne pense pas qu'il s'agisselà d'un recours à une quelconque magie, au sens où ça ne serait pas expliqué par Oda. On a déjà plus ou moins un élément de réponse avec le Klabautermann, mais peut-être est-ce là une fausse piste (genre le Merry posé sur une barge, je n'y crois pas une seconde, mais ceci pour dire qu'on n'est pas à l'abri d'un nouveau retournement!). J'ai confiance en Oda, et il ne fait pas de rebondissement ppur le seul plaisir de surprendre, ils sont motivés, et surtout porteur de sens. Pour la motivation, on va avoir une explication, je pense du côté du merveilleux plus que de la raison, mais pas trop tiré par les cheveux (après tout, le Klabautermann a peut-être été introduit avant pour ménager la réaction des lecteurs). Pour le sens, c'est cela qui fait le plus débat.
Ange Bleu parle de la maturité des enjeux et de la crédibilité des actions. Pour la deuxième partie, on est en situation de crise. On avait pour beaucoup évoqué la mise en scène d'un deus ex machina pour que l'équipage s'en sorte. De ce côté, finalement, c'est presque normal. Ce qui se passe relève du deus ex machina. Même si l'objet de l'intervention n'avait été émis comme hypothèse par personne je crois. La mise en scène générale viait bien une situation désespérée, et par eux-mêmes les héros semblaient ne pas pouvoir s'en sortir. Le plus étonnant, c'est qu'on a le deus, Merry, mais qu'on ne voit pas ce qu'il apporte, en quoi il modifie la donne. D'un poitt de vue narratif, c'est quand même assez fort. Soit Merry va déployer de nouveaux pouvoirs, soit il faut attendre autre chose, soit c'est bien par leurs propres moyens que les Mugiwaras vont s'en sortir (reprise de l'hypothèse Kabuto, plus toutes les autres proposées auparavant, toujours possibles, même si moins probables).
Maintenant, la maturité des enjuex, point qui pose problème, puisqu'il concerne tout ce que pendant deux ans il nous a semblé lire. C'est la question de la maturité de l'équipage, chapeautée par celle de la toalité du récit, de son équilibre même, entre pur merveilleux en danger de l'aventure. Je trouve très pertinente la comparaison de Dr Fred entre Reverse Mountain et le miroir de Lewis Carroll. Mais il ne faut pas oublier un élément important: ce passage de l'autre ôté du miroir est dangereux. GrandLine est le lieu où tout est possible, où la raison ne doit plus être strictement écoutée, mais c'est aussi le cimetière des pirates, un lieu dont personne hormis l'homme de la légende n'a vu le bout, un lieu dont on est censé ne pas revenir. Pour Alice, c'est relativement la même chose soit dit en passant, et le conte de Carroll n'est pas aussi édulcoré que son adaptation Disney. C'est cela qu'on peut considérer sous l'angle de la maturité des enjeux. Grand Line c'est l'aventure, mais pour la vivre il faut d'abord/aussi y survivre.
Néanmoins, pour moi, l'arrivée du Merry ne sort pas forcément de la logique de l'arc, ni ne la rompt frontalement. On ne peut pas balayé cette intervention d'un revers de main: il ne s'agit pas de contingence, Oda met en scène cette événement, et veut lui donner un sens. C'est cela qu'il faut essayer de comprendre. Je ne pense pas que cela rentre dans la logique de la "fin heureuse", du "tout le monde est vivant", comme peut le faire croire l'analogie avec Pell. Pour Pell, il s'agissait d'une sorte de convention, mais le personnage, de toute façon, était mort. Il ne reviendra pas dans l'histoire proprement dite (je ne reviens pas sur le statut des mini-aventures), et les héros, ceux du bateau, partent avec l'idée de sa mort. Ca devrait suffire. Pour Merry, c'est très différent: sa résurrection est un élément majeure de l'action, et concerne les héros. Sa signification est donc ailleurs selon moi. Quand je dis que cela ne contrdit pas la perspective d'ensemble, c'est parce qu'il me semble que la position de Luffy s'en trouve non pas contredite, mais nuancée. Je le redis, c'est l'occasion su compromis, de la réconciliation. Luffy et Pipo vont devoir faire effort l'un vers l'autre, sans renier ce qu'ils ont accompli, mais en le faisant partager à l'autre. Quand j'ai vu le spoil (quelle bétise! un image isolée, celle-là en plus, massacre l'effet d'un final de chapitre!), je me suis dit, de manière moins correcte, "pétard! quelle erreur!". Mais à présent j'ai au contraire le sentiment que la situation a gagné en profondeur, ne serait-ce que parce que le possibles ouverts par l'événement sont nombreux, et parce que cela rompt la linéarité de la lecture donnée jusque là à des événements que l'on croyait univoque et monolithiques (destruction du navire, immaturité de Pipo). Se superposent là des interprétations, des lectures très différentes, qui peuvent être contradictoires, mais que le récit, c'est-à-dire Oda, fait coexister. Partis du point de vue de Luffy, on est rattrapé par celui de Pipo. Et Oda nous montre que les deux cohabitent dans OnePiece. C'est pour ça que je ne crois pas à la pure résurection de Merry, mais bien à son final. De même qu'Oda s'est refus à donner totalement tort à Pipo, de même il n'ira pas contredire son héros frontalement. Mais ainsi il les fait progresser tous deux je pense (réponse d'ice quelques semaines...). Je trouve surtout amusant que ce pied de nez sit intervenu précisément alors que ce débat de la maturité commençait, tout-à-fait légitimement d'ailleurs, à se mettre en place. Cela a été nourri par les erreurs de Pipo, et par son retrait, ses échecs répétés à Enies Loby. Et quand on se demandait ce qu'on allait faire d'un Pipo à ramasser à la petite cuiller, vlan! ce retournement. Une fois encore, pour ma part, Oda m'a bien eu...
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