Je vais laisser de côté mon précédent message qui n'était que l'aboutissement d'un délire avec TheEdgeWalker. Et me pencher sérieusement sur le duel en cours. Car, je dois bien vous l'avouer, en cet instant précis, j'ignore pour qui voter. Vais-je donner ma voix au Chasseur ou bien à EnOd. Les deux œuvres, ne sont pratiquement pas ressemblantes sur le fond ou le forme. Mais, ce qu'elles ont de commun, c'est leur qualité.
EnOd a choisi les essais pour laisse voler sa plume là ou Le Chasseur aura préféré se rapprocher de l'essai. Tout du moins, tel est l'intitulé qu'il a donné à son topic. De par leur dénomination, EnOd peut donc s'en donner à cœur joie à chacun de ses messages puisqu'il n'a ni ligne temporelle ni style à respecter. Juste la folie de ses neurones à écouter et à coucher sur papier virtuel. L'essai de Le Chasseur quand à lui, est obligé de respecter une ligne temporelle, ce qui lui impose des limites. Mais, étant donné que son essai peut tendre vers de l'autobiographie fictive, la difficulté reste moindre. Après, on pourrait se demander s'il existe de l'autobiographie qui ne soit pas fictive, mais la question n'est pas là.
L'absence de ligne temporelle et de thème précédemment mis en place permet justement à EnOd de pouvoir s'en donner à cœur joie. Il peut parler d'absolument ce qu'il veut, sans autre limite que ses capacités neuronales. Il peut multiplier les styles, faire et défaire ses personnages. Choisir l'époque, le contexte, le lieu. Et, il faut bien avouer qu'il s'en sort magnifiquement bien. A côté, Le Chasseur a choisi de placer son essai dans sa fac. Ce qui, en soi, était quand même grandement risqué. Il faut réussir à passionner le lectorat lorsque toute l'action a lieu dans une fac de médecine. Mais, c'est justement la connaissance poussé du lieu qui lui permet de faire rentrer immédiatement son lectorat dans l'histoire. Il sait exactement où il est. Il connait à l'avance des anecdotes sur chacun des endroits évoqués dans son histoire. Il rend vivant un lieu, le rajoutant en personnage pas si secondaire que ça.
Pourtant, le cadre de sa propre vie a aussi l’inconvénient de son avantage. Ici, c’est surtout le plaisir de lire qui est prédominant. C’est le but recherché par l’écrivain. Et, ce but est acquis. Oui, on prend énormément de plaisir à le suivre d’amphi en amphi, de déceptions amoureuses en conquête inattendu. Mais, c’est tout. Là où les nouvelles d’EnOd sont moins faciles à aborder. Le plaisir de lire est présent mais dans une moindre mesure que dans les chroniques. Par contre, derrière il y gagne une réflexion. Le lecteur s’interroge et réagit. Le lecteur cherche à aller plus loin que les simples mots qu’il voit s’afficher sur son écran. Il doute, essaye, se forge son propre avis. Toute cette recherche, cette implication du lecteur dans le texte qui manque à la Chronique.
Face à la Chronique du Chasseur, le plaisir est immédiat. On est emporté dans l’histoire et o suit avidement les pérégrinations du « je ». Ce que le texte d’EnOd n’a qu’en plus petite mesure. Mais, à la place, les nouvelles d’EnOd permettent au lecteur de réfléchir à ce qu’il a lu. EnOd perd son lecteur lors de sa première lecture. C’est, je suppose, un effet tout à fait voulu. Et qui n’est en rien gênant. Puisque justement, il permet une interprétation du texte. Chaque lecteur y voit ce qu’il veut y voir. Et, dans ce recueil, j’y verrais bien une victoire aux D Awards.
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