Synopsis :
"On ne partage pas un empire d'une poignée de main, on le découpe au couteau."
Naples, la Campanie, un empire d'une nouvelle génération ; une pègre d'une nouvelle ampleur. Un seul moyen de la diriger : la peur. Un seul objectif : le pouvoir. Un seul langage : les armes. Un seul mode de vie : la violence.
Gomorra raconte quelques jours de l'histoire et les destins croisés de Toto, Don Ciro et Maria, Franco et Roberto, Pasquale, Marco et Ciro, dans ce monde brutal et sans pitié.
Avis :
Cela fait au moins deux semaines que j'ai vu le film, et pourtant je ne me décide que maintenant à en parler. Je voulais prendre le temps de digérer le film, de prendre un peu de recul. Et je n'ai qu'une chose à dire : la claque.
Matteo Garrone réussit à nous amener là où il veut : une description réaliste et tragique d'une mafia contemporaine dans des milieux aussi divers et variés que la haute couture ou le classique trafic de drogue, au travers de différents personnages. On n'assiste pas à un film, on découvre des situations quotidiennes qui plongent une à une dans une spirale impossible à remonter, dans un gouffre sans fond duquel on ne ressortira pas.
Les acteurs sont extrèmement crédibles et donnent une impression de réalisme troublante, conjuguée aux plans interminables avares en effet de style.
Le début est brouillon, dispersant beaucoup d'intrigues, mais le tout est rapidement compréhensible, et on se prend au film.
Et là où Gomorra prend aux trippes, c'est par l'ambiance suffocante qui s'en dégage. La première scène, sanglante et dérangeante, ne fait que poser les bases de ce que nous allons vivre pendant tout le film : pas un seul moment le spectateur ne souffle, les fusillades pouvant intervenir n'importe quand, même dans les instants les plus impromptus, mettant en péril des personnages ambigüe mais attachants. Il en ressort un malaise incessant, clairement voulu par le réalisateur, qui ne laisse tout simplement pas indifférent.
Gomorra est juste, dur, prenant, intenable, dérangeant, et réalisé à la perfection. La violence est omniprésente et laisse l'aura d'un film purement sombre. On ressort crispé et médusé des 2H15 passées dans la salle.
Une réussite, incontestablement.