► La Mélancolie de Suzumiya JustineAfin de célébrer leurs noces, Justine et Michael convient leurs invités dans une luxueuse demeure, demeure qui appartient à la sœur de la mariée, Claire, et à son mari, John. Alors que les nouveaux époux arrivent en retard pour leur fête et se confondent en excuse vis-à-vis du non-respect du planning des réjouissances, Justine jette un coup d'œil au ciel et y voit quelque chose d'intéressant : un point rouge scintillant qui lui est inconnu.
► The Legend of Denmark : Lars von Trier's MaskMelancholia est le premier film de Lars von Trier que j'ai pu voir jusqu'ici. Si la publicité de ce long-métrage s'était résumée
aux sorties étranges et très discutables du réalisateur lors du dernier festival de Cannes, je pense que j'aurais été tenté de faire comme d'habitude vis-à-vis de ses œuvres : ne pas m'y intéresser plus que ça. Néanmoins, un élément a retenu très vite mon attention et m'a obligé à voir ce film : Kirsten Dunst. Au delà du fanatisme douteux que je peux dédier à cette actrice, cela faisait quelques années que les différents aléas éloignaient cette dernière des lumières du monde du cinéma et en conséquence, j'attendais de pied ferme le premier film significatif où elle jouerait après cette période. C'est donc tombé sur
Melancholia, à raison supplémentaire quand j'ai appris que Kirsten Dunst avait gagné le prix de l'interprétation féminine lors de la Quinzaine grâce à ce rôle.
Après une introduction à la gloire de l'inaltérable Kirsten, je dois bien avouer, et ce très vite, que j'ai été très agréablement surpris : autant je m'attendais à un film pompeux bon à séduire un public trié sur le volet, autant je me suis pris dans les faits une bonne claque avec un film efficace et très bien mené. C'est réducteur mais rien que le pré-générique de
Melancholia, d'entrée ça mérite que l'on s'achète une place de cinéma pour vivre une expérience singulière (esthétique, wagnérienne et assez sensorielle – merci les bruits sourds) : il me tarde de revoir le film pour cette séquence là en particulier, car j'aimerais bien voir si l'on peut davantage la comprendre, de même que sa portée, à la lumière de la trame du film dans son intégralité. Passée cette introduction, le film se découpe en deux parties tout aussi intéressantes l'une que l'autre pour ma part : ces parties ayant l'avantage de traiter de sujets bien différents dans la forme, j'imagine que chacun pourra s'y retrouver avec au moins l'une d'entre elles pour apprécier la mise en abîme qu'offre le film tout du long. Si l'intrigue en soi ne va pas vous cramer le cerveau (tout est mis en place pour que ce soit un fil rouge plus qu'autre chose, et encore... - rigole en voyant la classification « Science-Fiction » du film dans certains cinémas), c'est du côté des acteurs et de l'écriture des personnages qu'il va falloir se tourner pour trouver l'intérêt imparable du film. Le film bénéficie d'un casting cinq étoiles qui sert beaucoup son écriture. En effet, j'ai trouvé que l'on se prenait facilement au jeu des doutes et crises des personnages grâce à des acteurs renommés qui font très bien le travail. Bien-sûr, et ce n'est pas une surprise vu son prix, c'est Kirsten Dunst qui crève l'écran tout au long du film mais les autres ne sont pas en reste et parviennent à imprimer aisément leur marque (Charlotte Rampling ! \o/).
Pour ne pas gâcher la surprise de la découverte, la suite concernant les deux parties du film est placée sous le sceau de la confidentialité.
J'ai préféré au final la première partie autour de Justine, même si le film dans son ensemble m'a plu. J'ai beaucoup apprécié cette peinture d'une soirée qui doit être idyllique mais qui vire au cauchemar sans crier gare. Des sorties méga-douteuses de la mère à la tête que tire constamment Justine, j'ai trouvé que l'on nous baladait bien pour comprendre là où le film voulait en venir. Je pense même à la vue de cette première partie que cette histoire de planète Melancholia était peut-être dispensable dans le fond, laissant le film s'axer autour de la révélation progressive sur le spleen de Justine et la vacuité de son entourage. La première partie, c'était du très bon pour ma part.
La deuxième partie m'a moins marqué sur la longueur, néanmoins, c'est de la qualité tout de même, par exemple grâce à un final assourdissant. J'ai ressenti quelques longueurs parfois, notamment quand Claire/Charlotte Gainsbourg n'arrête pas de retourner la question de la planète Melancholia sous toutes les coutures pour se convaincre d'une réponse ou d'une autre au début de cette partie. Mais bon, cette fuite en avant était bien organisée et m'a pris à la gorge pour une fin qui était annoncée pourtant dès le départ. J'ai trouvé cette fin triste et très désespérante, mais juste pour donner une tonalité singulière et bien trouvée par ce film. Ce que j'ai bien apprécié aussi, c'est le travail réalisé sur la bande-son quand débute l'observation attentive de la planète Melancholia. J'ai trouvé ça très bien joué d'accentuer les bruits sourds, comme dans le pré-générique, au fur et à mesure que la planète se rapproche dangereusement vers la Terre, ça en rajoute efficacement à l'ambiance apocalyptique du film.
Melancholia est un film que j'ai beaucoup apprécié, contre toutes mes attentes. Pour mon grand plaisir, Kirsten Dunst assure à l'écran et justifie les récompenses relatives au film avec une composition bien sentie pour son rôle, très dérangeant mais aussi très sensible. Attention :
Melancholia n'est pas un film à voir si vous êtes en période de dépression ou fatigué de la vie, le long-métrage de Lars von Trier sera bien loin de vous remonter le moral.
