J'ai pas vraiment l'habitude de parler des films que je viens de voir, mais j'avais envie de déterrer ce topic qui me fait bien marrer.
Godzilla vs Megalon
Attention, spoilers !
Très étrangement considéré par les fans de Godzilla comme un des pires films de la série,
Godzilla vs Megalon (sorti en grande pompe en France sous le titre
Godzilla 80, comme un parangon du bon goût auquel font de nos jours hommage les meilleurs shows de Nikos Aliagas et Flavie Flament) se distingue par son postulat : "on fout n'importe quoi dans le scénario, du moment que ça apporte une bonne bagarre à la fin", ce qui en fait probablement l'une des inspirations majeures de certains shônen populaires.
En fait, le film tourne autour de l'ambiguité morale d'un protagoniste en particulier, Jet Jaguar, personnage inventé lors d'un concours par un gamin de huit ans (authentique !).
Le synopsis, donc :
Un scientifique termine la mise au point d’un robot télécommandé, le Jet Jaguar, un super robot de taille humaine qui semble intéresser les gens de Seatopia, une société secrète établie sous l’ile de Pâques. En fait, l'idée, c'est que le roi de Seatopia [sorte de porcin poilu et moustachu mais paré d'une toge bien classe] est grave vénèr et décide d'envoyer le monstre scarabéesque Megalon, assisté de Jet Jaguar, détruire le Japon.
Tokyo se fait donc détruire dans un impressionnant tonnerre de pétards colorés. C'est beau, c'est grand, on dirait presque les images américaines de la guerre du Golfe. L'action est trop dense et passionnante pour que je puisse évoquer un seul instant les problèmes de montage et de lumière.
Moment-clé, on découvre que le scientifique japonais ayant crée Jet Jaguar a gardé une option pour le contrôler à nouveau en cas de chapardage ennemi. Bon, il met un peu trois plombes avant de s'en rappeler, mais au moins le geste est fait, de plus il relance le film.
Jet Jaguar se retrouve donc, seul, à combattre Megalon mais aussi son pote au look au-delà de l'
Epic, Gigan, un géant extraterrestre qui passait dans le coin et s'est dit que ça serait cool d'anéantir l'humanité. Jet fait alors appel à Godzilla pour l'aider, celui-ci prend bien son temps, mais au final débute bel et bien le nec plus ultra du film : la baston 2vs2.

De gauche à droite : Megalon, Gigan, Godzilla et Jet Jaguar ; en train de danser comme des bêtes.
Là commence un vrai combat de catch. Sauts sur l'adversaire, manchettes, coups de la corde à linge, tout y passe. Godzilla s'était fait attendre, mais il se rattrape bien en ne faisant pas de quartier.
A ce propos, Godzilla est bien loin du monstre majestueux du métrage original, et c'est aussi ce qui fait une bonne partie du charme du film. En plus de son côté "jouet qui couine un peu usé", Godzilla se caractérise ici par des mimiques presque humaines bien cheaps : il faut le voir claquer des doigts genre "zut alors", serrer la main de Jet, faire coucou, lever le pouce avec un air tout joyeux en cas de victoire... Voilà qui entérine aisément la thèse d'une filiation avec Denver le dernier dinosaure et Monsieur Croustibat.
Au final, après moult rebondissements que j'ai un peu la flemme de vous décrire, Gigan est battu relativement rapidement. Par contre, il faudra s'acharner sur Megalon en sortant des
techniques... inédites pour le vaincre.
Sous le regard ébahi du spectateur, Jet et Godzy deviennnent amis pour la vie et s'apprêtent à repartir pour de nouvelles aventures. En bonus, la
chanson finale en l'honneur de notre robot préféré. Scène où apparaît un des meilleurs personnages secondaires du film - et oui, je ne vous en avais pas parlé, mais
Godzilla vs Megalon est rempli de surprises ! -, le gamin qui hurle toujours la même chose en courant partout, sans s'arrêter (enfin, si, il lui arrive de faire une petite pause en déconnant sur un pédalo).
En bref, un grand moment. Merci Godzilla (et Jet Jaguaaaar !).