La guerre des Rohirrim se déroule 183 ans avant les événements du Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours et raconte l'histoire de Helm Hammerhand, un roi légendaire du Rohan qui doit défendre le pays contre une armée de Dunlendings, et qui donne son nom à la forteresse du Gouffre de Helm.


Annoncé en 2021, à l'occasion des 20 ans de la trilogie du Seigneur des Anneaux, il s'agit d'une co-production Warner Bros. Animation, New Line Cinema, et Sola Entertainment. Le film de 2h14 est réalisé par Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Blade Runner: Black Lotus, Eden of the East) avec une animation dessinée à la main, dans un style rappelant les productions animées traditionnelles. Peter Jackson et Fran Walsh sont producteurs exécutifs, Alan Lee et John Howe ont participé aux designs et bien que la musique soit originale, le film s'ouvre tout de même sur le fameux thème de la trilogie d'Howard Shore.

Artistiquement, le film renoue avec le style des longs métrages d'animation des années 1970 et 1980, même si certains personnages secondaires font clairement japonais dans leur design. C'est globalement bien fichu et convaincant, avec une animation old-school qui a son charme, et nous sommes réellement de retour en Terre du Milieu et au Rohan. Par contre le film n'est pas particulièrement spectaculaire et travaille à l'économie lors des scènes de bataille. Elles restent là-aussi convaincantes, mais elles n'ont pas l'ampleur qu'on aurait pu imaginer.

Le film est long et dense, composé de plusieurs actes, mais assez simple dans son intrigue. La force du récit repose sur son côté tragique avec des personnages au destin souvent cruel, et une opposition entre l'héroïsme au sens légendaire (incarné par Helm dont le final est mythique) et Wulf prisonnier de sa soif de vengeance qui fait tous les mauvais choix dans la seconde partie - alors que son général lui montre vainement à plusieurs reprises le chemin pour sortir vainqueur de cette guerre.

Hera en tant qu'héroïne fonctionne bien : c'est classique, avec des compétences et un idéal élevés, sans être invinsible. Peter Jackson et Fran Walsh ont enfin leur princesse guerrière, projet qu'ils avaient mis de côté dans la trilogie pour plusieurs raisons (dont l'une des principales est que Liv Tyler n'était pas du tout athlétique !). On appréciera que le récit évite la morale facile et la question de la place des minorités qu'on a souvent de nos jours : Hera est surtout contrainte par son devoir de princesse et le désir de son père de lui donner une vie loin de la violence des champs de bataille. Mais lorsqu'elle prend les choses en main personne ne remet en cause ses compétences ou son autorité.

Des visuels à la musique, le film n'est pas aussi remarquable que la trilogie, mais cela reste une bonne histoire, épique et émouvante. Sur la dernière partie nous avons quelques références explicites à la trilogie. Elles sont amusantes et une m'a pris par surprise - l'avantage de ne jamais regarder au-delà du premier trailer.

En bref j'ai passé un excellent moment.

J’ai trouvé ce film très bon, particulièrement car il a réussi à m’enthousiasmer à de nombreux moments. Pourtant, le film a ses défauts : j’ai ressenti parfois quelques longueurs (notamment au début, mais il faut bien poser les enjeux et les personnages) et j’ai trouvé que Warner avait dû être radin avec la production car on voit qu’on marche à l’économie sur de nombreux plans (après, le talent du réalisateur vétéran se ressent).

J’en écrirai peu pour vous laisser le plaisir de la surprise, mais l’histoire est cool à suivre. Hera est une héroïne elle aussi très cool à suivre, mais j’avoue que mon préféré a été son père Helm poings de marteau… Comme évoqué précédemment par ange bleu, ce personnage a assurément une grosse scène marquante.


Enthousiasmé par cette expérience, j’espère vivement que Warner continuera ce type d’entreprise car c’est ici réussi.

Mouairf mouairf mouairf.

Je dirais que le film était plein de bonnes intentions. Etant confrontée au sexisme dans la société (ce matin encore tiens), je trouve que l'idée de mettre en avant une femme qui "casse" les codes de sa société était positive. D'ailleurs le traitement d'Héra n'a rien d'honteux - ce que je déplore c'est surtout que le film reulte en surface de son potentiel.

Tout aurait pu être soit "mieux", soit "plus". Déjà, il aurait pu être mieux animé: c'est parfois techniquement très laborieux, et j'avoue que je ne m'attendais pas à ça en allant voir un film: (1) en 2024 et dont (2) l'ossature est sensée avoir été pensée pour le ciné.

Et c'est dommage, parce qu'esthétiquement ça rendait bien. Pas facile de représenter ces lieux emblématiques du ciné fantasy en 2D, mais au niveau du choix des couleurs, du char-design, et des détails de décor (la salle du trône est splendide) ça rendait pas mal.

Autre faiblesse: la musique. A part les thèmes que l'on connaît tous, il n'y a pas un air qui se soit démarqué tout au long de la projection.

Et gros regret: le scénario. J'étais vraiment intriguée par le personnage de Wulf, et la dynamique Wulf/Héra qu'on aurait pu en tirer. Soit à la Shakespeare, soit à la Corneille - et les ingrédients du dilemme cornélien étaient tous là. Mais le film donne la part belle à l'action et à l'engrenage destructeur de ses protagonistes imbibés d'hubris (Helm, puni de son excès, avant que Wulf ne fasse les frais des siens), et tout va très vite. Trop vite? En tout cas je suis un peu restée sur ma faim.

Un divertissement plutôt agréable, aux couleurs chatoyantes. Mais avec le recul, ça ne vaut p't'être pas la peine d'y dépenser le coût d'une place de ciné...

Depuis l'annonce puis ensuite des premiers trailers je m'attendais à un film assez moyen.
J'aurais aimé me trompé.

Mais non ce dont j'ai eu droit c'est à 2h10 de spectacle mou, mal animé, parfois moche et trop rarement prenant.
Musique totalement oubliable, scénario tristement quelconque reprenant à la truelle des éléments donné par Tolkien en ajoutant au passage des éléments sans détails juste histoire de mettre un personnage féminin avec des pseudo bas à la japonaise pour faire baver les amateurs de waifu. D'ailleurs Héra est tellement sous-exploité que cela en devient à pleurer, son enlèvement est juste misérable tellement il n'est pas crédible.

Mais je crois que ce qui m'a irrité le plus ce sont les nombreux reprises de scènes plan pour plan de la première trilogie, que ce soit des Deux Tours ou du Retour du Roi. Il n'y a aucune ambition de mise en scène, exceptée la tour à la fin, et tout sent le réchauffé histoire de donné un peu d'actualité à la licence en attendant qu'elle devienne une vache à lait avec l'arrivée prochaine de nouveau métrage. D'ailleurs si la Warner n'avait pas fait de film, ils auraient perdu les droits.

Le plus dingue c'est qu'ils ont mis 35 millions dans le projet et que certaines séries sont capables de produire quelque chose de bien plus propre avec un budget bien moindre que cela. Un projet purement financier dénué de toute ambition artistique à fuir le plus loin possible.


NdR : Le film faisait tellement de reprises plan/plan que je m'attendais à ce que Helm meurt comme Raou de Hokuto no Ken. Et bien non seulement ils l'ont fait, mais en plus en y ajoutant une incohérence scénaristique. Un comble !!