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Parce que je n'ai pas envie d'écrire en bleu foncé sur fond bleu, les posts de Seleniel et d'Hitsu m'ont trop bousillé les yeux. ^^ Alors, Little Miss Sunshine, s'il n'y avait pas déjà un topic sur ce film, j'en aurais fait un et l'ayant vu récemment (il y a quelques semaines), je voulais y aller de mon petit commentaire car les thèmes traités sont diablement intéressants.
Tout d'abord, les diverses choses relevées par Seleniel sont pour la plupart en accord avec l'idée que je me faisais de cette oeuvre et donc, je ne reviendrai pas là-dessus. Toutefois, Hitsu a interprété le détachement de Dwayne du "Ainsi parlait Zarathoustra" comme un détachement de ce même Dwayne à Nietzsche lui-même. Et là, je serai plus enclin à réagir.
En effet, Namienator a vu en LMS (c'est plus court) un certain mutisme des personnages mais personnellement, je pousserai la réflexion à un stade plus catégorique en affirmant que ce film introduit une boucle, c'est-à-dire des actions qui se répétent encore et encore, encastrées dans une habitude bien huilée où chacun mène sa petite existence sans rien faire pour se sortir de cette torpeur naturellement installée. D'ailleurs, plusieurs petits détails le prouvent, par exemple, le grand-père fait référence aux cuisses de poulet, toujours les mêmes et tous les jours... En ce sens, Dwayne voit la vie, comme il le dit lui-même, comme un concours de beauté, c'est-à-dire comme une comédie en quelque sorte. Tout un chacun fait tout pour se paraitre normal, tout un chacun suit des règles préétablies ou tente à tout le moins de les suivre afin de ne pas perdre le troupeau. Tout le monde s'enlise dans une routine remarquable de minuterie et personne ne semble s'en rendre compte. Pour Dwayne, on pourrait dire par extension, qu'il considère la vie comme un "éternel retour", que chaque action ne peut-être accomplie que parce qu'elle l'a déjà été mais aussi que ces actions ne cesseront jamais de se reproduire à l'infini. De même, il ne peut plus supporter les règles, en bref, les fameuses anciennes tables de Nietzsche et Dwayne commence dès lors sa transformation pour passer du chameau au lion, effaçant par là même les anciennces tables, symbole de la catastrophe de jadis. Parce que Dwayne rejette tout à trac toutes les valeurs actuelles de la société, il s'ancre encore plus dans la pensée du philosophe allemand. D'ailleurs, je pense que le personnage le plus intéressant est de loin ce dernier car il a compris un fait essentiel de la vie : personne n'est vraiment libre et est inscrit dans un cercle sans fin de valeurs marquées au fer en son sein. Lui veut se détacher car il n'y a qu'ainsi que l'on peut vivre une pleine vie.
Ainsi, je dirai que Dwayne en abandonnant le livre, n'abandonne aucunement Nietzsche, au contraire, ce fait marque pour lui un réel commencement, il a enfin compris les pensées de son "mentor". Ce n'est en effet pas en s'entrainant comme un dératé que l'on devient un surhomme mais en se libérant de l'"esclavage" et des anciennes tables... En somme, comme pour Nietzsche, par opposition à l'esclave, en s'"ariscotratisant", Dwayne serait alors très proche du surhomme.
Par ailleurs, la mère est pour moi le placebo du groupe, la seule personne à peu près normale afin que l'on puisse comparer ou contraster elle et les autres personnages. Le grand-père libertin mène une pensée des plus intéressantes en ce sens que dans le langage courant, on pourrait dire qu'il est épicurien et par là même, il met nettement en valeur Dwayne, qui ne voit du jeu nulle part (il dit bien qu'il ne va pas au concours pour s'amuser). Le fervent lecteur de Marcel Proust développe également une pensée qui me séduit au plus haut point lorsqu'il dit que les années les plus fastes et les plus à même d'être méritées d'être vécues sont celles où l'on souffre le plus car dans le bonheur, on n'apprend rien. Little Miss Sunshine, elle, pose des valeurs tout à fait fondamentales de la théorie des perdants/gagnants de son père...
Je voulais également parler d'un sujet soulevé par Seleniel concernant l'innocence d'Olive et le fait que les autres filles se pervertissent. Là encore, je pense qu'on peut même aller plus loin et voir dans ce film une critique par rapport au système.
En effet, les concours de beauté, invention sociale qui tend à imposer des normes quant à la beauté canonique sont souvent décriés mais encore plus souvent appréciés. En ce sens, la femme se cantonne à devenir celle que les magazines décrivent comme jolie, belle, sensuelle. Enfermée dans ce système, elles ne peuvent dès lors plus s'exprimer librement et obéissent à des règles qui ne leur satisfont pas toujours. A ce propos, je ne vois donc pas en les autres prétendantes à Little Miss Sunshine une certaine perversion car c'est bien tout le système qui est pervertissant. A la base, Olive est exactement dans le même cas que les autres, elle veut gagner le concours et dans cette mesure, on pourrait dire qu'elle est donc elle-même pervertie. Mais ce serait faux car comme l'a remarqué Seleniel, elle demeure innocente. Ainsi, que les autres filles soient innocentes ou pas n'est qu'une question de sensibilité et juste affaire de jugement car dans le fond, elles ont toutes le même rêve, celui de se faire élire LMS. C'est pourquoi, en allant au bout des choses, c'est par conséquent tout ce système d'élection, de canon de la beauté qui est à critiquer. Le film veut à mon sens montrer que même les jeunes filles à peine plus hautes que trois pommes sont déjà ancrées dans ce dit système.
Par là, un point de convergence peut dès lors être mis en exergue : tous les membres de la famille ont une façon de penser qui va à l'encontre de la morale "standard" et ils sont tous à l'opposé du système actuel. Un détachement qui se fait ressentir tant dans les actions des personnages que dans leurs paroles. Ce faisant, le grand-père libertin est un outrage aux autres personnes de son âge, l'oncle pense d'une façon qui surpasse les gens du commun qui recherchent le bonheur, par antinomie, lui trouve la vraie valeur de la vie dans la souffrance car l'enseignement qu'il en tire est bien plus grand. Le père divise les gens en deux catégories et le fait que son programme ne trouve pas preneur illustre bien son écart par rapport à la "norme". Olive, par son innocence et son refus de jouer le rôle de l'anorexique brise tous les tabous et se pose en barrière à un système pervertissant au possible qui impose des régimes draconiens aux mannequins, car il définit un modèle de la beauté à respecter alors que cette dernière n'est qu'affaire de perspective. Enfin, Dwayne marque son détachement des règles par son attachement à Nietzsche et c'est en cela qu'il va comprendre la philosophie de cet homme en effaçant les anciennes tables pour en écrire de nouvelles... Tout le système initié depuis des lustres est une catastrophe pour le genre humain et par cette critique exacerbée, LMS rejoint les pensées Nietzschéennes. Ainsi, Seleniel parlait du fait qu'Olive devienne un "surhomme" parodique, personnellement, j'aurais tendance à dire que dans une certaine mesure, ils sont tous sur la voie du surhomme.
Enfin, on remarque vers la fin que la famille s'unit dans la diversité et l'épreuve. Ils trouvent alors un lien véritable et non monté de toutes pièces comme il l'aurait été dans ce système avilissant que le film décrie tant.
En conclusion, j'ai vraiment l'impression de m'être exprimé d'une façon lamentable (trop d'idées exposées d'une manière qui ne me satisfait pas vraiment mais bon ^^) mais je voulais quand même mettre mon petit avis. XD
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