Le Sierra Leone est peut-être aujourd’hui en paix, comme nous l’annonce un carton dans le générique de fin, mais nul ne peut oublier la guerre civile qui a ensanglanté son sol dans les années 90. Un conflit dans lequel les “diamants de guerre” (ou “blood diamonds”), importés illégalement, tiennent une place prépondérante. C’est dans ce contexte hautement barbare et instable que, en 1999, la découverte d’une pierre hors norme va entrecroiser les destins d’un aventurier vénal et sans scrupules (Leonardo DiCaprio), d’un pêcheur local (Djimon Hounsou) et d’une journaliste américaine idéaliste (Jennifer Connelly), bien décidée à faire la lumière sur le rôle des pays occidentaux dans le conflit armé. Inutile de préciser que ce qu’elle y découvrira (en même temps que le spectateur) n’aura rien de bien reluisant. Attention au choc, donc ! Car, dans la lignée des excellents “The Constant Gardener” (Fernando Meirelles) et “Lord of War” (Andrew Niccol), sortis l’an passé, “Blood Diamond” mêle décor africain (à la beauté inversement proportionnelle à celle des actes qui s’y déroulent), film de genre et aspect politique. Après l’industrie pharmaceutique et la vente d’armes, c’est le commerce de diamants qui en prend pour son grade, au cours de ce film d’aventures palpitant, réaliste et, surtout, pertinent, comme en témoigne la réaction des diamantaires, qui se sont empressés de crier à la calomnie, et démentir les propos du long métrage d’Edward Zwick. Le réalisateur du “Dernier Samourai” qui effectue là un travail remarquable, maintenant, de bout en bout, la tension, et un équilibre entre charge dénonciatrice et divertissement, avec des scènes de fusillades dantesques, et des comédiens exceptionnels, dont Leonardo DiCaprio (meilleur à chaque nouveau film) et Djimon Hounsou, tous deux en lice pour un Oscar. De quoi faire oublier une fin qui, bien que poignante, tire un peu trop vers le happy end, et faire de “Blood Diamond” un des joyaux de 2007.
La preuve de ce qu'Hollywood peut produire de mieux : un film divertissant mais avec une ligne politique très engagée.Très dense et documenté, le script multiplie également les morceaux de bravoure impressionnants, nous montre les massacres de civils, décrit ce drame que sont les enfants-soldats et dénonce l'odieux trafic fait par les diamantaires, qui exploitent ces guerres pour faire le commerce du diamant (un commerce faussé qui plus est car les diamantaires contôle l'offre en maintenant le produit à un prix élévé alors qu'il n'est pas aussi rare que ça). La mise en scène est dynamique, le rythme effréné, la musique parfaite et les trois têtes d'affiche du film se montre plus qu'à la hauteur. On sort de ce film bouleversé et révolté par cet odieux commerce (le film dénonce également les consommateurs, qui rêvent de diamants tout en ignorant la provenance des ses derniers et la souffrance qu'ils créent).
Et quand même, j'en rajoute une couche mais il est loin le petit léo, beau gosse héros de Roméo & Juliette et Titanic. En prenant de l'âge Léonardo Di Caprio prend également des risques pour sa carrière en acceptant des rôles à contre emploi. Après les Infiltrés, on le retrouve dans le rôle d'un mercenaire sans moral, pour qui seul l'argent compte et nous prouve qu'il peut absolument tout jouer. Un rôle fort dans un film fort et violent mais d'un réaliste éprouvant. Comme pour Apocalypto, où Mel Gibson décrit un monde maya d'une violence inouie, Edward Zwick montre une Afrique où règne les massacres, des enfants engagés de force dans la milice, des civils innocents fusillés... on finit par se croire devant le journal de 20 heure, tellement le réel des scènes est impressionant. Si seulement ce film pouvait faire changer les moralités... c'est tout le mal qu'on lui souhaite!
_________________ Fuckin' Capitaine with Namittude Inside
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