Dernier film de Danny Boyle, Sunshine raconte l'expédition spatiale de la dernière chance d'un groupe de scientifiques dont la mission est de rallumer notre Soleil qui est en train de s'éteindre.

D'une beauté formelle à couper le souffle, c'est avant tout un film contemplatif qui joue sur la fascination que peut susciter le Soleil - notre Dieu créateur vu que nous ne sommes que poussières d'étoile comme aime à nous le rappeler Danny Boyle.

Le Soleil, et sa lumière quasi divine, se retrouve partout. Pratiquement aucun plan n'est épargné. Le traitement est d'ailleurs particulèrement réussi et cette lumière est véritablement un personnage à part entier tellement sa présence est forte. La métaphore mystique allant jusqu'à faire le parallèle avec une sorte d'illumination divine via la lumière pure du Soleil - illumination qui ne peut être atteinte que par une exposition totale et pure à cette lumière "vérité" entrainant par conséquence la mort via une combustion/ascension qui permet durant le court instant entre la vie et la mort d'atteindre une sorte de compréhension de l'univers - enfin tout ça c'est métaphorique évidemment.

L'intrigue en elle-même est assez simple mais efficace. La plupart des rebondissements sont relativement prévisibles et attendus mais l'enjeu et l'intérêt du film ne se situe pas là à mon sens. La force de Sunshine repose sur ses personnages dont l'infaillibilité théorique se heurte à la rencontre de leur Dieu créateur, le Soleil. Les liens qui unissent ces hommes et ces femmes évitent certains écueils classiques et se concentrent sur leur propre questionnement - existentiel pour certains et plus terre à terre pour d'autres - qui évoluent au fur et à mesure que la mission s'approche de son but et donc du Soleil.

Néanmoins malgré l'omniprésence de la mort, il n'est jamais question ici de fin mais de renaissance, aussi bien spirituelle que morale, car le but ultime étant bien de faire renaître le Soleil et donc la vie.

Sunshine est loin d'être parfait et ne fait clairement pas le poids face à un monument comme 2001 l'Odyssée de l'Espace, mais Danny Boyle maîtrise son propos et réussit à faire passer son message qui est au final profondemment optimiste - arghf l'ultime scène de la toujours géniale Michelle Yeoh!

J'avoue que je n'ai pas été déçu par ce film. Au départ, en voyant la bande-annonce, j'ai pensé que c'était un film tout bête avec de l'action, des effets spéciaux et totalement hollywoodien, mais les critiques plutôt favorables m'ont poussé à aller le voir.

Le premier sentiment qui m'est ressorti du film, c'est la sensation d'être oppressé, d'une part à cause du soleil et d'autre part à cause du fait d'être dans le vide, dans l'espace (ça c'est pas nouveau, mais je trouve que ce sentiment ressort particulièrement bien à mon goût). Ensuite j'ai trouvé que le film tient bien en haleine, même si on devine d'avance la fin du film et des personnages, on a sans arrêt peur pour eux et on stresse en permanence (enfin c'est mon cas, je suis peut-être trop émotif). Enfin je trouve que l'aspect du rapport des personnages avec la proximité du soleil tout-puissant. Chacun adopte une attitude différente et beaucoup perdent leurs repères voirent deviennent fous. Voilà en gros les différents points intéressants que j'ai retenus du film et qui m'ont fait passer un bon moment. Je vais m'arrêter là car j'ai du mal à donner un avis clair sur un film.