Dans la Serbie des années 20 les hommes dans les campagnes sont rares, rares et précieux. Après avoir commis un crime d'une atrocité sans nom, deux soeurs, Ognjenka et Petite Boginja, exerçant le métier traditionnel de Pleureuses, vont être contraintes de partir à la chasse d'un homme pour leur village.
Film serbe aussi improbable que déjanté, "Tears For Sale" est un conte surréaliste et sauvage bourré d'humour et doté d'une esthétique majestueuse. Une photographie impeccable éclaire les diverses séquences du film qui sont autant de tableaux utilisant de très nombreux effets numériques. Le tout nous plonge dans un monde où les rêves et la magie mêlent de façon irréverencieuse l'enchantement et le maccabre - la séquence de l'ivresse collective *_*
Outre cette peinture d'un univers quasi-onirique, sentant bon les contes d'autrefois, "Tears For Sale" c'est en premier lieu l'histoire de femmes qui veulent être pleinement femmes et avoir leur homme à eux pour faire l'amour et pleurer pour une chose qui en vaille la peine. Vie, Mort, Fantôme, Rêve, Amour, Sexe, Envie, Jalousie, Illusion, Musique et Danse sont menés à un rythme infernal dans une farandole qui s'amuse avec les convenances et les conventions. Qui seront heureuses ? Qui seront malheureuses ? Lorsqu'il y a trop peu d'hommes pour trop de passions ?
Et détail amusant, cette superproduction Serbe de 4 millions d'Euro se paye le luxe d'avoir une bande son signée du compositeur japonais Shigeru Umebayashi ("In the Mood for Love").
Bref pour conclure je dirai simplement qu'il s'agit avant tout d'un très joli film, finalement assez court (1h25), qui m'a enchanté même si le côté assez fou et baroque de l'entreprise ne sera pas au goût de tous.
