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 Sujet du message: Wall Street : Money Never Sleeps
MessagePosté: Sam 2 Oct 2010 21:04 
Ô-Totoro
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Qui dit Oliver Stone dit film controversé, quand en plus on parle de la suite de WALL STREET et que l'action se passe pendant la crise des subprimes de 2008, alors là on mouille sa culotte devant ce qui devrait être une montagne de cynisme. Ô, conditionnel malheureux.


Money Never Sleeps...

2008, Wall Street. Jacob Moore (Shia LaBeouf) est un jeune trader qui mise beaucoup sur les énergies alternatives, lesquelles sont selon lui l'avenir de la planète et de la finance. Un jour, son mentor qu'il considère comme un père, Lewis Zabel (On S'en Fout), se suicide, suite à une machination visant à discréditer la banque qu'il a fondé. Jacob décide alors de se lancer dans une vengeance contre l'homme qui est la cause de tous ses maux : Bretton James (Josh Brolin, sans la moustache). Pour cela, il se rapproche du père de sa fiancée, Gordon Gekko (Michael Douglas), sorti de prison il y a 8 ans et en guerre contre le système boursier. Une association dévastatrice, mais qui risque de faire des mots de chaque côté...


... But Care Bears Do.

D'un matériau de base intéressant, Oliver Stone brode une histoire de vengeance lambda, pas très originale, sans doute efficace, mais qui manque terriblement sa cible. A moins que j'ai cru à un objectif autre que celui du réalisateur, dans lequel il aurait mis dos à dos et envoyé bouler toutes les parties pour dire qu'affronter la Bourse, c'est Don Quichotte contre les Moulins. Quelque chose de cet acabit.
En tout cas, WALL STREET : MONEY NEVER SLEEPS ne révèle dans son écriture aucune ambition particulière. Du moins, la première demi-heure se déroule, tranquillou, sans que rien de bien croustillant n'apparaisse, même si ça se tient et ça se regarde sans déplaisir. Sauf qu'au bout d'un moment, on sent que ça devrait mettre les bouchées double, foncer droit dans le mur pour faire tout éclater ; là où Stone fait un virage à 30 à l'heure pour éviter le-dit mur.

Tout le film sera du vu, revu, rerevu, dans lequel Shia LaBeouf est un brave trader pigeon pleins de bons sentiments, avec une fiancée gauchiste qui travaille sur un site d'information en vivant dans un loft new-yorkais de 200m², Bretton James une ordure finie sans sentiment mais avec de vrais tableaux sataniques et Michael Douglas qui est le seul à avoir du mordant, de l'ambigüité... à être fascinant quoi (du moins avant les deux dernières minutes). Par contre, mention spéciale à Charlie Sheen qui fait une apparition absolument éblouissante où Stone éjecte le côté bien-pensant un peu lourdingue que le personnage avait dans le premier WALL STREET pour en faire un monstre de cynique qui, après avoir protégé l'entreprise de son papa, l'a vendue pour se faire de la thune.
Et le problème de ce schéma, c'est que s'il est relativement efficace, l'utiliser quand on dispose d'un sujet explosif, c'est faire de la guimauve surfant sur une vague dénonciatrice. D'autant plus qu'on apprendra rien de très subversif, mais on est pas chez Michael Moore.
Mais là où ça devient intéressant, c'est que finalement, Stone fait du film bien pensant avec des problèmes familiaux, de couple etc., donc des sujets qui devraient émouvoir le public sauf que... les personnages sont tellement en dehors de la réalité que même si c'est filmé genre séquence émotion, le spectateur se heurtera au mur de l'incompréhension : comprenez, les pauvres qui vendent leur loft pour 4,5 millions au lieu de 6, la ménagère elle s'en tape un peu. De ce point de vue là donc, c'est presque bien vu de la part de Stone, qui déconnecte totalement son film d'un quelconque processus émotif. Presque, parce que je ne sais pas si c'était voulu. En tout cas c'était assez réussit, donc on va lui accorder cela.

Par contre, là où je trouve que ça se casse vraiment la gueule, c'est la réalisation. On peut lui accorder d'être relativement recherchée par moment, sauf que 1/ soit c'est laid (j'ai décroché à chaque séquence où les boursiers se téléphonent tellement c'était incompréhensible et vain) 2/ soit c'est de l'esthétique façon pub SFR/GDF Suez (mais vraiment), sans compter toutes les courbes joliment intégrées qui donnent l'impression de voir un film de Michael Moore, c'est vous dire le niveau. Les schémas n'ont aucune signification en fait, ce qui donne l'impression que Stone les utilise plus comme un objet bling-bling qu'un véritable matériau pour appuyer son propos. Pourquoi pas, ceci dit.
C'est pas constamment fait avec les pieds, mais rien de bien marquant le reste du temps.

Puis bon, le déroulement est certes assez convenu, mais la fin enfonce le clou en tombant dans le bien-pensant total, limite chaque personnage faisant se BA et le grrrrand méchant tombant sous les griffes des autorités, tout ça grâce à un papier publié sans source (Gekko n'en donnant jamais à Moore) sur un site gauchiste et une échographie.

Que c'était provocateur.


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MessagePosté: Lun 18 Oct 2010 17:16 
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Je pense pareil.

Je ne voulais pas voir ce film, mais sortie scolaire oblige. Et Dieu sait que je hais Shia LaBoeouf, l'économie et les scénarios bien-pensants bidons.

Pour commencer, je dirais tout comme Leto que c'est très mal foutu au niveau visuel. On a l'impression qu'Oliver Stone a utilisé la même caméra pour les plans rapprochés que pour les plans larges des buildings de New-York (qui sont parfois les mêmes à un quart d'heure d'écart- si si, de même pour la pièce de domino qui tombe), ca fait réellement brouillon- ce qui va soit-dit-en-passant, très bien avec le reste du film. Le pire que j'ai eu est peut-être une scène complètement inutile, à faire gerber les plus sensibles: celle où Jacob s'éclipse dans une tour, la caméra tourne à 360° (donc sur elle-même) tout en s'élevant pour admirer les bâtiments gris et tristes de la Grosse Pomme, avant de s'attarder sur une vitre. Et là, BAM! On se dit "Oh mon Dieu on va voir Shia LeBoeouf à l’intérieur et on va se demander comment il a fait pour être aussi rapide !! Et ben nan. Il y a un fondu avec le reflet de la vitre et on assiste à une autre scène. Déçu quoi. Montage de merde.

Ensuite pour ce qui est des personnages, tous des gnans-gnans râleurs: « Oh mon Dieu je suis millionnaire mais j'ai besoin de 110 000$ pour pouvoir racheter ma troisième maison en Angleterre ! Que vais-je faire ? » Toi, t'es déjà bien content d'avoir un toit pour pieuter et d'avoir des graine pour grailler ce soir, alors t'as bien envie d'enfoncer une pelle dans la gueule de tous ces abrutis qui se plaignent pendant 2h16. Bref, on a l’impression que nous, la classe moyenne, on pue. Mais celui qui m'insupporte le plus est bien sûr est Shia LeBeouf, avec sa tête ébahie tout le long du film, et son manque d'expression faciale. Tout simplement parce qu’il a choisi le PIRE rôle du film: un Candide ultra-riche qui veut devenir encore plus riche, qui a une bonasse à ses pieds et qui veut se venger du méchant loup qui a causé la mort d'un patron qui l'aimait :'( (au passage, qui embrasse son boss sur le son crâne dégarni ?)
Ce qui me fait rire c'est qu'à un moment Josh Brolin dit "je t'aime bien, t'es parti de rien et regarde-toi maintenant". Or, on sait que le père et la mère sont des experts en bourse et qu'ils sont bien friqués. On est loin du rêve américain, où les blacks des ghettos arrivais à sortir de la drogue et de la violence dans les quartiers pour une vie meilleure. Surtout que je doute sérieusement qu'un p'tit jeune comme ça puisse devenir aussi facilement millionnaire et avoir un poste aussi important dans la vie réelle (à confirmer cependant).
La petite amie est encore pire, dans le sens où je l'aimais bien, mais s'est révélé extrêmement gnan-gnante lors de la seconde moitié du film. Ses mimiques lorsqu’elle pleurait (c'est-à-dire les trois-quarts du temps) m’énervait au plus haut point, tout comme son boyfriend. Le reste du casting est assez invisible (dommage pour Brolin), malgré quelques acteurs qui sont soit très bon mais peu à l’image (monsieur On s’En Fout, comme tu dis, Leto est le meilleur acteur du film selon moi) soit très peu à l’image mais qu’on aurait voulu voir plus (la fille de Death Proof !)

En dehors de tout ce bazar, le scénario. Attention, gros risque de spoil (enfin, tout est relatif…) : Mais on le saaaaaaaait dès le départ que Douglas est un gros arnaqueur méchant qui pue, et qu’il va faire un coup foireux vers la fin du film. C’est EVIDENT. Mais bon. Et pis le coup du « je reviens les deux dernières minutes, je fais un p’tit speech et toute la famille me pardonne pour mes mauvaises actions, tout en remettant le couple together » est vraiment too much. Sans compter l’histoire récurrente du couple parfait qui va avoir des bâtons dans les roues… Hun hun hun… Pitié Hollywood, faîtes dans l’originalité et changez vos scénarios bidons basés sur la rédemption. Et arrêtez de vous faire payer par les Chinois pour qu’ils se donnent une belle image dans vos films (après Alice in Wonderland, ça !), c’est ridicule : « on nous offre un cadeau à 8€, on achète votre projet pour 60 milliards de dollars »

Et pis c’est quoi cette affiche du film complètement hors-sujet avec le thème du film ? O__o

EDIT: Pas UNE SEULE FOIS j'ai épellé correctement le nom de Shia Machin.

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MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 11:03 
Ô-Totoro
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Donnie Darko a écrit:
Ensuite pour ce qui est des personnages, tous des gnans-gnans râleurs: « Oh mon Dieu je suis millionnaire mais j'ai besoin de 110 000$ pour pouvoir racheter ma troisième maison en Angleterre ! Que vais-je faire ? » Toi, t'es déjà bien content d'avoir un toit pour pieuter et d'avoir des graine pour grailler ce soir, alors t'as bien envie d'enfoncer une pelle dans la gueule de tous ces abrutis qui se plaignent pendant 2h16. Bref, on a l’impression que nous, la classe moyenne, on pue. Mais celui qui m'insupporte le plus est bien sûr est Shia LeBeouf, avec sa tête ébahie tout le long du film, et son manque d'expression faciale.

A posteriori, je me demande si là n'est pas le but de Stone, vu que tout le reste semble incroyablement raté : prendre une base scénaristique populo qui peut émouvoir le péquin lambda et la mettre à la sauce richissime sans pour autant changer le regard empathique sur les personnages. Quelque part, c'est très drôle. Je me répète, mais la gauchiste engagée contre le libéralisme dans son loft à six millions qui a un lieu de travail pas dégueu du tout (une seule scène, mais ça ne fait pas très exigu ni délabré), c'est tellement gros que ça doit être volontaire de sa part.
Mine de rien, à repenser le film sous cette approche drôlement culottée (faire un long-métrage qui ne sera pas compris par la populace et dont les "riches" ne verront pas le second degré sous-jacent), qui n'est pas celle qu'on peut penser voir en allant à la séance, WALL STREET II en deviendrait presque sympathique comme film. Presque, parce que la réal' demeure grotesque et les acteurs c'est pas du tout ça. M'enfin la démarche s'éclaircit un peu.

Citation:
Pas UNE SEULE FOIS j'ai épellé correctement le nom de Shia Machin.

On t'en tiendra pas rigueur, ceci dit.


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MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 15:01 
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Citation:
Leto II a écrit:
A posteriori, je me demande si là n'est pas le but de Stone, vu que tout le reste semble incroyablement raté : prendre une base scénaristique populo qui peut émouvoir le péquin lambda et la mettre à la sauce richissime sans pour autant changer le regard empathique sur les personnages. Quelque part, c'est très drôle. Je me répète, mais la gauchiste engagée contre le libéralisme dans son loft à six millions qui a un lieu de travail pas dégueu du tout (une seule scène, mais ça ne fait pas très exigu ni délabré), c'est tellement gros que ça doit être volontaire de sa part.
Mine de rien, à repenser le film sous cette approche drôlement culottée (faire un long-métrage qui ne sera pas compris par la populace et dont les "riches" ne verront pas le second degré sous-jacent), qui n'est pas celle qu'on peut penser voir en allant à la séance, WALL STREET II en deviendrait presque sympathique comme film. Presque, parce que la réal' demeure grotesque et les acteurs c'est pas du tout ça. M'enfin la démarche s'éclaircit un peu.

Cela pourrait, en effet, être une possibilité. Mais j'ai du mal à croire ce genre de choses quand il s'agit d'excuser un mauvais film a potentiel. On peut également penser que Stone s'est complètement planté. C'est vrai que l'on trouve tous les éléments qui nous laissent à penser qu'il s'agit là d'une critique fourbe des riches, dissimulée sous des personnages caricaturés, un scénario lambda et des acteurs assez mauvais. Mais le problème dans tout ça, c'est Douglas qui joue extrêmement bien (sauf à la fin), qui nous offre un personnage ambigü et mystérieux (sauf à la fin), et qui sauve l'histoire du film (sauf à la fin). Je pense que ces élément contredisent cette hypothèse selon laquelle tout cela ne serait qu'une farce organisée par le réalisateur. Le film aurait alors dû être beaucoup plus simple dans sa trame scénaristique et sans prise de tête (ce qu'il n'est pas).
Mais il est intéressant de remarquer que tout le long du film on ne verra pas un seul pauvre. Même lors de la première scène à la sortie de prison, le black à côté de Douglas se fait acceuillir par... une limousine si ma mémoire est bonne. Seule la scène du métro peut faire tache dans cette beauté et richesse prédominante. Enfin cela peut églament être juste mon avis car j'assimile souvent le métro avec la saleté et la tristesse.


EDIT: Ah d'accord, je pensais que tu étais sérieux... Ceci dit, maintenant que j'y pense et repense, le seul personnage qui avait l'air "pauvre" (habits de clochards, moral à zéro etc...) s'est jeté sous les rames d'un métro.
'm'enfin...

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Dernière édition par Donnie Darko le Sam 23 Oct 2010 16:19, édité 1 fois.

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MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 15:55 
Ô-Totoro
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Donnie Darko a écrit:
Mais il est intéressant de remarquer que tout le long du film on ne verra pas un seul pauvre. Même lors de la première scène à la sortie de prison, le black à côté de Douglas se fait acceuillir par... une limousine si ma mémoire est bonne. Seule la scène du métro peut faire tache dans cette beauté et richesse prédominante. Enfin cela peut églament être juste mon avis car j'assimile souvent le métro avec la saleté et la tristesse.

Le gars au début se fait effectivement accueillir par une limousine. J'y vois un effet comique (comme pour le téléphone) où le noir qui a l'air aussi fauché que Gekko est en fait un rappeur bourré de thune ; en même temps qu'un effet dramatique puisque Gekko qui semble se réconforter de ne pas être le seul à sortir de prison misérable découvre que l'autre a une famille qui l'attend, toussa.

Pour la scène du métro, avec les prolos, c'est sans doute pour accentuer le fait que le trader qui a couvé Shia LeBeouf finit dans la misère et a une fin pathétique. C'est réellement le seul qui tombe dans la réalité (on n'est pas tous des bourges avec des problèmes de caviar) et donc qui se suicide, là où les autres continuent à acheter loft en pleurnichant que la vie est dure.

Et concernant Michael Douglas, je ne vois pas en quoi il contredirait mon hypothèse (qui est plus un délire qu'un véritable avis de ma part). Le fait que ce soit alambiqué l'accentue au contraire : Gekko a tout pour lui, la thune, la coke, les putes, mais il retourne sa veste au dernier moment sans que ce ne soit réellement justifié. La seule chose qui permet de justifier cela, c'est que Stone en a voulu ainsi (ça m'étonnerait que le bougre n'ait pas la notoriété nécessaire à faire ce qu'il veut dans ses films, quoique depuis ALEXANDRE...), et donc qu'il a forcé une fin heureuse comme dans les films populos. Le fait qu'il y aille par quatre chemins tendraient à montrer que c'est un délire de sa part, et que cela rejoint bien la manière totalement à côté de ses pompes que le film a de nous présenter un mélodrame avec pour cadre les hauts financiers de Wall Street. S'il l'avait fait de manière plus coulante, plus justifiée, il n'aurait pas pu faire éclater le caractère ridicule de ce qu'il montre au spectateur.

Mais je me répète, c'est du craquage de ma part sur l'interprétation du film, rien d'autre.


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