Super podcast. Ca fait toujours du bien de rappeler que Cameron et Bigelow s'en prennent toujours plein la gueule alors que les Yes-Men cyniques du système Hollywoodien s'en sortent soit indemnes, soit avec les louanges de la critique (rappelons encore que cette année Bigelow a été vilipendée pour avoir osé faire un film politiquement engagé qu'elle a elle-même produit, tandis que la réalisatrice de Wonder Woman est célébrée comme la meilleure réalisatrice à Hollywood pour son film de commande)
C'est toujours très déprimant de parler d'
Avatar en société. Je me le suis rematé avant-hier soir avec une amie qui ne l'avait jamais vu ("par principe", selon elle). C'est une très grande cinéphile, fan de Scorsese, de Titanic, et de grands blockbusters des années 80. Tout de suite, elle a accepté de le voir "parce qu'on peut s'endormir devant, c'est pas grave, c'est pas un grand film". Ok... Il reste néanmoins qu'elle est restée éveillée pendant les 3h de la version longue (elle qui s'endort toujours après 20min de film sur le canap'), parfois en versant quelques larmes et en étant toujours investie, sans jamais vouloir mettre sur pause et sans regarder son portable. Le hic, c'est que malgré tous ces indices qui montraient de manière
évidente qu'elle aimait le film, elle ne cessait d'affirmer
en plein milieu du film "de toute façon je l'aurai oublié dans une semaine".
Pareillement, ma chère et tendre n'en démord pas: elle n'a
aucun souvenir d'
Avatar.
Ca suscite l'interrogation: y a-t-il un processus in/conscient d'amnésie générale ? Pourquoi une telle claque visuelle est-elle aussi oubliable par les spectateurs, et l'est-elle vraiment ? Comment expliquer cette résistance du public (et quel public, sociologiquement?) à l'événement
Avatar ? Et surtout, quel impact ce bashing aura-t-il sur les suites ?*
* Sans déconner, quasiment tous les articles anglais que je lis sur Avatar disent noir sur blanc que ces suites vont être des catastrophes, des oeuvres inutiles et déjà ringardes.EDIT:
merci de ta réponse, ange bleu ! Pour WW, en dehors de la polémique Cameron, je souligne juste le fait qu'on ait préféré de célébrer Jenkins en tant que Yes-(wo)men dans un projet qui allait forcément rapporté au moins 500 millions de patates, plutôt que Bigelow qui prend de gros risques personnels et financiers. C'est un peu comme si on crachait sur les Wachos pour avoir défié les studios, et ensuite encenser la réalisatrice de 50 Shades of Grey, qui malgré ses qualités (?) artistiques, se trouve coincé dans les rouages d'une énorme machine avec un cahier des charges énorme (Bigelow a aussi fait des films de commandes, hein, je ne fais pas de hiérarchie). J'ai trouvé le discours de la critique très paradoxal, voire un peu sellout. Ca rejoint l'argument des podcasts que les journalistes ont en horreur tout ce qui ne rentre pas dans le rang. La réception dichotomique des deux films de deux réalisatrices la même année m'a carrément refroidi et démoralisé. Je me souviens avoir demandé à un critique de Birth Movie Death ce qu'il en pensait, et il m'a répondu que Bigelow l'avait quand même bien cherché (!!)