► « Dis moi, quel est le point commun entre tous les super-héros de films ou de comics ? »Los Angeles. Britt Reid est le fils unique du directeur du
Daily Sentinel, un journal phare de la cité des anges. Au lieu de s'intéresser à l'empire journalistique de son père ou à quoi que ce soit d'un tant soit peu sérieux, Britt préfère brûler la chandelle par les deux bouts et faire la une des tabloïds de la concurrence. La disparition soudaine de son père amène Britt à réfléchir à ce qu'il souhaite réellement faire de sa vie. En s'isolant dans sa résidence, Britt fait la connaissance d'un assistant pas comme les autres...
► De l'alchimie du héros et de son acolyteUne nouvelle fois, Michel Gondry livre une très belle copie ; chose qui n'allait pas de soi au départ car la tâche semble rude quand on s'attaque à une adaptation. Je ne connais pas la série avec Bruce Lee, je ne saurais donc écrire si le film trahit ou pas la version que le public connait le mieux de ce personnage, mais je saurai écrire en revanche que ce film est comme un bonbon acidulé qui file le sourire à la sortie de la séance.
L'ambiance, les acteurs, les situations ; à peu près tout concorde pour faire plaisir tant aux néophytes qu'aux amateurs de l'univers super-héroïque. Étant de la seconde catégorie, j'ai adoré ce film qui a eu la faculté de me surprendre. C'est bien simple : là où l'on a connu la parodie, la satyre ou bien l'hommage à l'univers super-héroïque, ici on se retrouve avec un film qui semble gaiement faire fit des conventions. Pas de morale, pas de manichéisme, pas de dramaturgie appuyée ; on se demande réellement quelle étiquette on pourrait donner au film puis on y renonce devant ses libertés qu'il arbore.
Pas d'inquiétude toutefois,
The Green Hornet remplit sa part du marché en terme d'action. Les courses-poursuites sont bonnes et les castagnes très drôles. C'est un point aussi à relever pour ce film : il parvient justement à être très efficace sur le plan humoristique. Britt et Kato ne sont pas des super-bras cassés, mais des personnages lambdas dépassés par la tournure des évènements et ils ne perdent pas un instant pour lancer des répliques bien amusantes. Je n'ai ainsi pas souvenir récemment d'un film de ce genre qui jouait autant sur les particularités de la relation entre un « héros » et son acolyte.
Côté casting, ça assure bien. La révélation du film a été pour moi Jay Chou qui joue Kato, un personnage très sympathique et accrocheur sur près deux heures (après lui, vous verrez votre café autrement). Seth Rogen s'en tire très bien lui aussi en tant que Green Hornet/Britt Reid, un jeu tout en décalages bien drôles. La bonne surprise a été de revoir Christoph Waltz dans ce film : même si on est loin de l'excellence de son rôle de Hans Landa dans
Inglorious Basterds, on sent quand même que l'acteur a de la facilité pour capter l'attention. Je noterai quand même que Cameron Diaz récolte du rôle le plus ingrat du film et n'a pas l'occasion de briller par rapport à ses camarades.
The Green Hornet est un film que je recommande pour tous les publics : les amateurs des films super-héroïques doivent s'y retrouver niveau surprise et les allergiques ou néophytes au genre n'auront pas l'impression de se retrouver devant un long-métrage qui les exclue d'office. Devant cette belle réussite, je me demande réellement pourquoi
il a été boudé à la Comic Con...
PS : La 3D m'a semblé bien absente trop fréquemment dans ce film ou bien mal réalisée pour que j'y adhère, le film aurait pu s'en passer... À guetter en sortie traditionnelle.