Nouveau film de Terrence Malick, auteur exigeant et avare,
The Tree of Life s'annonçait unanimement comme l'un des plus sérieux concurrents à Cannes avant que la presse ne le voit en projection et le descende littéralement. Œuvre ambitieuse aussi bien narrativement que visuellement,
The Tree of Life devrait néanmoins trouver sa juste valeur avec le temps.
Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...Je le dis sans plus tourner autour du pot :
The Tree of Life est un grand film. Pas forcément accessible, qu'on peut certainement honnir de par le fait que le rythme est extrêmement lent et les intentions du réalisateur troubles, mais grand film tout de même.
Après
The New World, un long-métrage qui m'avait assez rapidement ennuyé, c'est donc avec bonheur que je découvre le nouveau Terrence Malick qui utilise pourtant une narration assez similaire, quoique plus maîtrisée : le montage est perturbant, pouvant prolonger ou raccourcir les scènes sans qu'on puisse déterminer à l'avance la coupe, les scènes s'entremêlent, s'entrechoquent et la musique n'est plus simplement pour accompagner un plan mais un ensemble de séquences. Pourtant, j'ai trouvé ça bien plus intéressant que dans
The New World car le film est plus libre, racontant par petites touches une/des vie(s) et non pas "enfermé" dans de que voudrait son intrigue.
Visuellement, les bras m'en sont tombés plusieurs fois, ils y a des plans d'une beauté renversante, un travail sur les textures, les ombres, la lumière, la composition de l'image qui force plus que le respect, l'admiration. Toute la séquence très
2001 dans l'esprit (décriée automatiquement par la critique) ratatine la gueule tant il y a des nuances, de la profondeur dans les formes à l'écran. Même si elle vient presque comme un cheveu dans la soupe, sa virtuosité et le rythme qu'elle donne au métrage me l'ont fait apprécié énormément.
Les acteurs sonnent très justes, Brad Pitt est une nouvelle fois éblouissant. L'écriture est incroyable d'économie dans ses dialogues, réussissant à faire passer le maximum de sentiments sans aucune parole.
Bref, j'en sors ravi, un autre simili-chef-d’œuvre pour cette année, bien que conscient des avis réservés que
The Tree of Life peut provoquer, c'était un excellent moment que ces deux heures vingt.
...
Vraiment ?
*BOOM*
Alors toi, salle de cinéma gorgée de spectateurs CSP++ condescendants regardant leurs SMS toutes les cinq minutes, bouffant leur pop-corn et leurs chocolats comme s'ils étaient chez eux devant la Roue de la Fortune, ricanant vulgairement à l'apparition de dinosaures (éléments zarbes, mais pourquoi pas), sortant de la salle par dizaine au bout d'une demi-heure, soufflant des "olala que c'est long" très fort tous les quarts d'heure, applaudissant à la fin de manière ironique genre "on vient de voir le nanar du siècle" et criant au scandale à la sortie parce qu'on leur a vendu un film avec Brad Pitt dedans et que c'était même pas "golri", sache que de toute ma petitesse, je te méprise au plus profond de mon âme.
Même pas capable de te tenir correctement alors qu'issu de milieu aisé, si tu n'as pas aimé, au moins fais pas chier, femme de joie.
Edit : Ah zut, tu m'en vois désolé ^_^".