Juillet 2010, Montréal, Canada. Sophie Malaterre, 25 ans, illustratrice de mode, voit arriver les vacances d’été avec angoisse. Pas de projets, pas d’ami, pas de fiancé... On lui parle du site SWITCH.com qui permet d’échanger sa maison le temps d’un mois. Sophie trouve, par miracle, un duplex à Paris, avec vue sur la Tour-Eiffel. Son premier jour est idyllique. Le lendemain matin, elle est réveillée par les flics. Un corps décapité est dans la chambre d’à côté. Elle n’a plus aucun moyen de prouver qu’elle n’est pas Bénédicte Serteaux, la propriétaire des lieux. Le piège se referme sur elle... Elle n’a pas seulement changé d’appartement. Elle a changé de peau et de destin...(merci allocine)
Switch.
Le film présente plusieurs bons points, donc la meilleur est indubitablement les plans sur la plastique de l’actrice principale sous la douche toutes les 20 minutes. Le reste est à jeter. En partie!
Le film se repose sur des bases déjà vues ultra exploitées (dans les grandes salles, dans les séries ou dans les livres) et le thème ainsi que le genre du film surligne le manque d’idées et d’originalité du cinéma français. Oui, Switch est un film policier. C’était soit ça, soit une comédie avec Jean Rochefort.
Bref, le synopsis n’est pas si mal en soi, on apprécie bien le côté ‘actu’ du cinéma français, c’est à dire parler du danger qu’est internet (bientôt 19 ans qu’il est présent, les réalisateurs se surpassent !). Blague à part, on appréciera au moins la remise à jour des vieux clichés d’antan: les mails pour les lettres, les sites pour les annonces. C’est toujours ça de pris. Le film commence très bien. Il ne tourne pas autour du pot, en dix minutes l’ambiance est posée, le personnage principal nous est exposé sous toutes ses différentes facettes, son background est expliqué, ses qualités sont soulignées, ses défauts également. Hop, en quelques minutes, elle se retrouve à Paris, les problèmes commencent, mais la digestion est agréable.
Mis à part un détail. Un big détail. La présentation du site Switch (soit le titre du film, soit un passage important) par la québécoise à l’héroïne est juste ridicule. J’ai l’impression d’avoir eu affaire à une mauvaise pub pour un site de rencontres. Le scénario disait ça (pratiquement mot pour mot) :
Nunuche : Alors sinon ta vie sentimentale ?
Personnage principal : Pas de commandes non plus, ah ah (
bon fallait peut être que je remonte le dialogue un peu plus en arrière, mais j’ai la flemme. En gros c’est une blague par rapport à son boulot et à se qu’elle à dit juste avant. Merde j’ai vraiment l’impression de m’être galéré à vous expliquer ça pour rien alors que j’aurais très bien pu rajouter une mini phrase deux lignes plus haut. Maintenant je me sens ridicule et j’ai l’impression d’avoir ruiné mon exemple).
Nunuche *voix de pub à la radio d’une meuf qui vend sa marque à une pote comme si elle essayait de changer sa façon de vivre alors qu’en fait dans la vraie vie tout le monde s’en fout*: Tu sais, moi aussi avant j’étais comme toi : pas de boulot, pas de copain, pas d’amis, mais je suis allée sur un site d’échange de maison qui s’appelle SWITCH. Entièrement de particulier à particulier, et ça a changé ma vie.
J’ai limite attendu le logo SWITCH en bas de l’écran et attendre la pub suivante sur Freedent. Mais non, c’était vraiment dans le scénario, et ça correspond au point le plus négatif que j’aurais à étaler sur ce message : le réel problème de ce film (plutôt bon dans l’ensemble, sans faire ma langue de p*te) c’est la qualité des dialogues, ainsi que la logique scénaristique qui comporte des incohérences énormes. Pour les dialogues, c’est très mal amené : on voit où les scénaristes veulent nous mener, pour bien faire comprendre au spectateur (qui est, selon eux j’imagine, bête et lent à la détente) dans quelle situation sont les personnages : oh la la, la police est incapable, je vais mettre des dialogues qui s’orientent bien dans cette thématique mais qui ne servent à rien dans l’histoire. C’est assez pesant.
Aussi les scènes importantes (celles qui sont fortes en action, en révélation ou dans l’évolution des personnages) sont grossies, bâclées, expédiées en deux minutes et rendent le film incompréhensible pour masquer le manque de découlement de logique dans le scénario. Les scènes qui m’ont les plus choqués dans ce sens sont :
• La mère qui au lieu d’appeler la police avant de se rendre dans la maison, va chercher son fusil et sa lampe de poche (comme de par hasard les lumières sont Dead). Qu’aurait-elle perdue en appelant la police ?
• L’iranien que la meuf rencontre deux minutes, et chez qui elle se rend une fois perdue. Oui, bien sûr, misons toutes nos chances d’être crus chez un inconnu rencontré une fois la veille.
• Le même iranien qui prend bien soin d’appeler un pote (au lieu des flics) tout près de la salle de bain pour bien qu’elle entende qu’il la trahit. Ah, et tout ça en laissant le flingue sur la table. Et bien sûr une fois qu’elle le prend, au lieu de la laisser faire, il se fighte avec elle, la poursuit, saute partout…
• L’impossibilité de révéler l’identité de l’héroïne alors qu’il suffisait juste de contacter ses amis, sa famille, ses anciens patrons, ses écoles.
La fin est pour ainsi dire bidon et tue tout le film.
Je ne comprends pas pourquoi les scénaristes français tiennent tant à trouver un lien entre les tueurs et les victimes. Pourquoi ne peut-on pas avoir affaire à une vraie salope psychopathe pour une fois ? D’ailleurs c’est ainsi qu’elle est présentée pendant les ¾ du film (la tête sur le lit, le sourire quand elle tue la mère, etc.), quel intérêt de changer cette perspective chez le spectateur ? Ce genre de révélation est une ficelle bien trop cliché pour rendre le film réellement intéressant. Outre bien sûr la morale qu’elle implique : ‘si vous n’avez pas de père, vous avez des chances d’être une grosse pute génie du mal’, et même cette explication est complètement idiote : depuis quand l’absence d’un père rend-il quelqu’un aussi diabolique ? Bouhou, la pauvre fille n’a pas eu de père et sa mère ne faisait pas de câlins donc elle va tuer son demi-frère et enfermer sa demi-sœur dans un asile. :’(
C’est d’autant plus choquant pour moi que j’ai un ami dans le même cas familial. Enfin bon moi un rien me choque, et je cherche des sous-entendus là où il n’y en a pas.
Aussi, j’ai un petit caprice d’enfant : y a pas eu de flashback à la fin, où l’on voit tout le plan du tueur qui se déroule sous tes yeux, étape par étape. :’(
C’était pas forcément obligé mais dans ce genre de film policier complexe, un petit récapitulatif ne fait pas de mal.
Tout ça pour dire que Switch n’est pas un film foncièrement mauvais. Les acteurs (sauf une) sont bons, c’est très agréable de voir une actrice sur le devant de la scène pour une fois (et pour toute la nudité que cela implique) ! C’est aussi sympa de voir que contrairement aux films américain, les policiers sont pas pris pour de grosses nunuches et contribuent à l’enquête (même s’ils s’y prennent un peu trop tard). J’aurais aimé voir un peu plus d’ambigüité dans l’enquête, pour que le spectateur hésite réellement jusqu’au bout de la santé mentale de l’héroïne (d’ailleurs certains passages s’appuient bien là-dessus et c’est pas dégueulasse).
Par contre:
Pourquoi encore un titre de film en anglais ?
Pourquoi l'homme est plus valorisé sur l'affiche alors que c'est un personnage secondaire ?
A méditer.
EDIT: C'est pas une raisoooooon!!!
