The B-52's : Les Perruques au Pouvoir !
Historique et Albums
Les B-52's donc, est un groupe originaire d'Athens, pas celle de Grêce, celle de Géorgie, qui n'est à son tour, pas celle de Russie, mais celle des USA. Les cinq membres du groupe se seraient rencontrés dans... un bar, classique indémodable dans ce genre d'histoire et commencèrent leur association sur... le campus de leur fac. Rien de fantastiquement surprenant jusque là. La bande se forme rapidement autour de Fred Schneider (né en 1951) et se compose de Keith Strickland (né en 1953), Ricky Wilson (né en 1953), Kate Pierson (née en 1948) et enfin de la soeur de Ricky, Cindy (née en 1957). Sans grande originalité, la bande tourne dans de petits concerts de peu d'envergure durant les mi-70's, surfant sur la vague New Wave de l'époque. En 1978, ils sortent un single intitulé "Rock Lobster", qui sera un petit hit bien remarqué. C'est grâce à ceci qu'ils commencèrent réellement leur carrière.
Le premier album, éponyme du groupe, sort en 1979. Il reprend "Rock Lobster" et présente un autre des gros titres de la bande "Planet Claire", qui connaitra à son tour son petit succès (repris d'ailleurs par les Foo Fighters), 7 autres chansons complètent le disque. L'énergie déployée par le groupe, leur style vestimentaire exhubérant, qui inclus les perruques monumentales portées par Cindy et Kate (donnant son nom au quintet), le joyeux n'importe quoi ambiant, l'arsenal impressionant d'instruments et les paroles relativement singulières, suffisent à révéler la bande au grand monde. Leur succès est réel en Angleterre, plus encore qu'aux USA et leur carrière s'envole.
"Wild Planet", leur deuxième album sort en 1980. Nettement plus perfectionné que son prédecesseur, il assure le groupe ne serait-ce qu'avec le premier morceau "Party Out of Bounds". "Give me Back my Man" et surtout "Private Idaho" sont eux-aussi remarqués, Gus Van Sant s'inspirant d'ailleurs du deuxième pour son film de 1991 (My Own Private Idaho). L'absurdité environnant le premier album se retrouve ici, les paroles sont toujours teintées de WTF-isme et cet album confirme vite le groupe en ces débuts d'années 80.
Sorti en 1982,
"Mesopotamia" est produit par le leader des Talking Heads, David Byrne (déjà très reconnu à l'époque). Malgré l'indéniable qualité du morceau éponyme, Mesopotamia ne trouve pas son public. Le style adopté, nettement plus particulier, tranchant avec les deux albums précédents, séduit moins et c'est une certaine déception. Il est malgré tout un étrange pas de côté pour le groupe, qui serait stupide de ne pas considérer, tant certaines mélodies valent le détour.
Dès l'année suivant "Mesopotamia", les B-52's sortent
"Whammy!", bien plus "conventionnel" et renouant avec l'esprit des débuts. Les trois premières chansons "Legal Tender", "Whammy Kiss" et "Song for a Future Generation" font le succès du disque, même si le manque d'innovations notables peut avoir tendance à décevoir. "Whammy!" contient malgré tout "Trism", qui est pour moi juste indispensable, je peux facilement me souvenir de journée où je l'écoutais simplement en boucle... La chanson a d'ailleurs la vie dûre puisque je l'ai entendue remixée au dernière Transmusicales de Rennes.
En 1986, le cinquième album,
"Bouncing off the Satellites" sort. Cet album contient son habituel lot de mélodies dansantes et énergiques, avec quelques airs plus soft, qui pour moi font réellement l'intérêt du disque. Ainsi "Ain't a Shame" et "She Brakes for Rainbow" sont pour ma part de gros classiques du groupe. Il poursuit tranquillement dans la même veine qu'attendu, mais est honnète et franchement réussi. Le disque est toutefois marqué par la mort en 1985 de Ricky Wilson, des suites du SIDA qui l'accablait. Cette perte crée une scission passagère dans le groupe et Cindy Wilson, prendra du temps pour se remettre de la mort de son frère, tout comme le reste du groupe.
"Cosmic Thing" marque en 1989 le retour du groupe ainsi que celui de Cindy. Il est le plus reconnu du groupe et est sans la moindre hésitation celui qui me lie plus au groupe, puisque j'ai passé une énorme partie de mon enfance à l'écouter (avec en parallèle les disques de The Residents, chercher l'erreur). "Cosmic Thing" contient tous les plus gros hits des B-52's (dont "Love Shack" le plus important de la bande) et probablement une grosse partie de mes chansons préférées : "Deadbeat Club", "Roam", "Topaz" et surtout "Channel Z" qui a durablement marquée mes jeunes oreilles.
Album réalisé en 1992 sans Cindy Wilson,
"Good Stuff" continue gentiment la carrière du groupe, mais ce n'est pas un disque réellement marquant. On prend un peu les mêmes et on recommence, mais pour peu qu'on aime la formule, ça marche toujours aussi bien... Après cela, le groupe stoppe ses sorties de disque et se consacre au concerts après le retour de Cindy Wilson. En 2008 le nouvel album des B-52's,
"Funplex", annonce leur comeback, mais comme je n'ai malheureusement pas eu le temps de poser mes oreilles dessus, vous ne pourrez poser vos yeux sur les éventuels commentaires que j'aurais put en faire...
En parallèle du groupe, Fred Schneider produisit deux albums solos, avec la collaboration de certains membres des Talking Heads et du groupe. Kate Pierson seconda The Ramones, Iggy Pop et R.E.M. pour quelques morceaux.



"The B-52's", "Wild Planet", "Mesopotamia", "Whammy!"
"Bouncing Off the Satellites", "Cosmic Thing", "Good Stuff", "Funplex"



Style Général et Avis
The B-52's est un groupe faisant il faut bien le dire... très 80's. Ils se forment autour du bon vieux classique Guitare / Basse / Batterie / Synthé, avec parfois quelques émergences d'instruments inhabituels. La vraie particularité du groupe, c'est le fait qu'il ait pas moins de 3 chanteurs (Cindy Wilson, Kate Pierson et Fred Schneider). De ce fait, cela permet beaucoup de variations, chaque chanteurs ayant des chansons perso, mais généralement, deux, voir les trois chantent en même temps, ce qui permet des jeux de dialogues ou des découpages de chansons, chaque membre alternant l'un avec l'autre. Pour certaines chansons, il s'agit presque de déclamations plutôt que du chant, d'autres morceaux mélangeant simplement les deux types, créant un style très particulier. En plus de cela, les paroles sont régulièrement frappées du sceau du "What The Hell ?"; sautant d'un thème à l'autre, signant plus une recherche mélodique qu'une recherche de sens, elle tende à souligner le côté "joli foutoir" du groupe. Si The B-52's ne perd donc pas son temps à revolutionner l'instrumental, il marque en revanche par ses paroles et l'usage qu'il en fait.
Ce groupe est sans le moindre doute LE groupe fondamental de mes jeunes années, culte donc pour moi et toujours aussi efficace vingt ans après. L'énergie salutaire déployée par le quintet / quartet est vraiment géniale et depuis que je suis limite bilingue (sisi), apprécier le travail sur les paroles, qui sont parfois étonnament en avance sur leur temps, n'en est que plus plaisant. Il est certain que certaines chansons comme "Dirty back Road", "Planet Claire", "Trism", "Channel Z", "Roam" et "Ain't a Shame" resterons pour un sacré bout de temps imprimées dans ma mémoire... C'est certainement une relation sans la moindre objectivité que j'ai avec ce groupe, l'effet "tu aimes ça petit, tu aimes ça pour toujours" jouant à fond. Et en même temps, c'est pas pour rien; The B-52's, c'est quand même d'une efficacité démentielle, d'une justesse souvent surprenante dans les paroles et pour filer la patate, c'est simplement souverain...