Date de sortie : 31 octobre 2007
Réalisé par : Greg MOTTOLA
Avec : Michael Cera, Bill Hader, Seth Rogen (entre autres)
Durée : 1h 50min
- Prélude -
Il était un beau samedi de novembre où le temps était gris mais où la pluie avait daigné épargner les contrées verdoyantes de mon bled paumé de sa palpable tristesse. Par ce beau samedi donc, je fus trainé de force pour aller revisiter le cinéma du coin dans le but toujours plaisant de regarder un film "super grave". Tout d'abord de marbre face à l'affiche de ce teen movie à la sauce American Pie qui ne me disait que très peu de choses, je fus par la suite plutôt (voire tout à fait) séduit par la richesse et l'humour toujours renouvelé de SuperGrave. A commencer par son esthétique générique très réussi.
- Courte critique -
SuperGrave est ainsi que je viens de le dire un de ces teen movies venant tout droit des Etats-Unis dans la lignée des American Pie, genre qui ne m'a jamais passionné pour éviter d'avoir à dire que j'ai toujours détesté la lourdeur de tels films. Ici encore, mon intérêt était loin d'être évident à la lueur de ce que SuperGrave était en mesure de proposer : du cru, du cul et du vulgaire. Mais s'il a réussi à me captiver, c'est surtout parce que sur le thème évoqué, il possédait un fond qui m'a laissé tout de suite un peu moins indifférent : le côté touchant et celui sincère se font bien vite remarquer et c'est dans cet harmonieux ensemble que SuperGrave restitue sans détour la vie lycéenne avec tout ce que cela implique ; des classiques tragédies aux terribles peurs du sexe opposé en passant par les "trips" que seuls ceux qui en ont fait l'expérience peuvent comprendre pleinement - laissant malheureusement au passage sur le banc de touche les adultes amnésiques de leurs années baba-cool. Des jeunes ados qui sont des post-ados en devenir aux deux flics trentenaires souhaitant retrouver les joies d'une enfance regrettée, le film tisse une toile impressionnante de toute une société résolument "teen". Ici, les filles parlent de sexe sans tabous ni artifices et les garçons sont plus obsédés que jamais, ne voyant les nanas que par et pour le cul ; mais au-delà de cette ambiance peu louable et assez "grave" de leur mentalité et de leurs pensées, SuperGrave nous raconte aussi (et surtout) une adorable histoire d'amitié entre Evan et Seth, tous deux puceaux mais qui cherchent ensemble à passer la nuit du cap, celle que l'on ne se lasse pas de raconter, avant d'entrer à la fac. Et c'est bien là que les problèmes commencent car Evan et Seth sont certes inséparables et ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre mais pourtant, il va falloir qu'ils apprennent à le faire car à l'université, ils seront impitoyablement séparés. Evan est en effet plutôt charmant et intelligent au contraire de Seth qui est son pendant antagoniste. Sur une couche de scatologie affirmée, on s'enfonce peu à peu dans une surenchère de situations et de répliques politiquement virulentes et par conséquent incorrectes mais par ce biais, le réalisateur porte un regard clairvoyant et pour le moins désabusé sur toute une période de la vie : l'adolescence. Au travers de cette aventure épisodique de la nuit de tous les dangers, on ne pourra guère enlever cette image pleine de mélancolie que la vie d'Evan et Seth va nous offrir car avant tout, il s'agit bien ici d'un adieu définitif et cruel à l'enfance...
Bon film en somme que je conseille vivement ! ;-)
