Bon là je lis Introduction à l'économie politique de Rosa Luxemburg où elle montre que l'humanité dans le capitalisme est condamnée à produire ce qu'elle ne souhaite pas comme s'il y avait une puissance invisible.
Et toujours je lis Faust, je le lis pour la troisième fois je me demande si l'auteur dont je ne connais pas vraiment la vie était aussi désespéré que ses personnages. Je me dis que pour écrire des textes aussi tristes il faut être inspiré par ses propres idées noires mais peut-être qu'il avait juste compris la misère.

En ce moment je lis les mémoires d'outre-tombe assez surprenant de voir de nouveau expliquée la connexion entre le génie et la souffrance. Ca va à l'encontre de certaines croyances selon lesquelles le génie fait réussir et donc rend heureux.
Je lis aussi la Science de la logique, c'est un grand mouvement intérieur qui ne peut se résumer en quelques phrases. L'Idée c'est la pensée identique à elle-même qui s'oppose à elle même et dans son opposition est auprès de soi-même en gros.

Bon cette fois ci je lis les Grudrisse de Marx. C'est le panta rei héraclitéen les choses sont conçues comme processus. La monnaie devient procès et n'est plus tangible en tant que capital. La survaleur ne vient pas d'un équivalent ou d'une circulation mais du procès de production du capital lui-même. J'aime bien cet accent mis sur le processus dans ce que je viens de lire de l'œuvre.

Bon ben là je lis La chartreuse de Parme de Stendhal. Je n'ai pas grand chose à dire de la lecture. C'est bien écrit mais j'ai du mal à voir ce que l'auteur veut dire en écrivant cela. En même temps on peut voir l'ensemble des injustices qu'il pouvait y avoir à cette époque. D'un autre côté la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle avait des qualités inexistantes aujourd'hui.
Et sinon je lis de nouveau le Capital de Marx. Sa description de la surpopulation relative au Capital pourrait encore aujourd'hui avoir un sens. La misère n'est pas qu'un phénomène naturel mais surtout un phénomène social ?
Et pour finir je lis la montée du carmel de Jean de La Croix. Oui je suis quelqu'un de bizarre. On est aveugle parce qu'on se met soi-même quelque chose devant les yeux. Puisque nos connaissance ne sont rien face à la connaissance de Dieu, pour s'unir à la Sagesse divine il faut prendre le chemin du non-savoir.

L'avantage avec La Chartreuse de Parme, c'est que si tu rates une phrase, tu as les trois phrases suivantes qui disent la même chose.

Ha bon ? J'avais pas fait cette observation. Au moins ça rentre bien dans la tête.

Je finis de lire la République de Platon. Platon essaie de nous présenter la justice si elle est plaisante ou non si elle mérite d'être choisie. Beaucoup de gens considère que vivre juste c'est vivre malchanceux et qu'il vaut mieux choisir l'injustice. En même temps le tyran est celui qui fait le moins ce qu'il veut puisqu'il est semblable à la cité tyrannique et il est esclave. C'est dans ce texte qu'il y a aussi une présentation de la caverne de Platon : il faut de l'accoutumance pour voir les choses de là-haut.
Et je lis aussi la Trinité de Saint Augustin. On vit sur Terre pour se faire un semblant de bonheur... Dans l'autre vie on pourra contempler la Trinité elle-même.

Je lis Les Conseils ouvriers de Pannekoek, livre peu connu, ça fait du bien de lire des trucs très objectifs comme ça ce n'est pas dans mon habitude. On trompe par des noms et donc avec les noms communisme ou dictature du prolétariat on peut tromper en faisant croire qu'ils sont ce qu'ils ne sont pas. Ainsi on trompe le peuple par des noms. Les conseils ouvriers c'est par exemple ce que l'on a vu avec les soviets en 1905. Se sont des réunions d'ouvriers ou ils se libèrent.
Je lis aussi Somme contre les Gentils de Thomas d'Aquin, dans une recherche d'obtenir Dieu, et de devenir en acte c'est-à-dire tendre vers la perfection par le mouvement comme nous le faisons peut-être tous.

Je lis le Principe de Raison d'Heidegger.
Le principe de raison c'est que rien n'arrive sans raison. Ce principe est puissant puisqu'il nous appelle a fournir une raison. En même temps si tout ce qui est a une raison le principe de raison nous parle de l'Être. On peut donc voir le principe de raison comme nous faisant faire un bon dans l'être en tant qu'être.

Tu lis plein de choses religieuses et philosophiques, j'espère que tu lis aussi des livres légers de temps en temps pour respirer un peu.

Je ne sais même pas comment je me suis formé mes goûts. Je lis aussi des romans mais en plus faibles quantités. Mais les romans ce n'est pas léger pour autant. Qu'entends tu par léger ? J'écris aussi des livres que personne ne lit .

Je veux dire des livres un peu plus "détente", pour changer des livres d'auteurs qui se creusent la tête sur le sens de la vie. Pas "léger" dans le sens superficiel, mais "moins pesant". Je ne sais pas, peut-être Tolkien, Le Clézio...

Si tu aimes les contes, M/T et l'histoire des merveilles de la forêt est à la fois un conte et une réflexion sur la création et l'évolution des contes.
La marche dans le ciel, d'Alexandre Poussin et Sylvain Tesson, raconte leur traversée de l'Himalaya. J'en garde un bon souvenir.
Et quelque fois j'ai comme une grande idée, de Ken Kesey, est formidable. Il vaut cent livres de philosophie. C'est l'histoire de quelques hommes d'une famille de bûcherons de l'Oregon qui se retrouvent à travailler alors que l'entièreté du village fait grève. Il y a cette dissension sociale à laquelle s'ajoute une merveilleuse description familiale.

Quelques exemples au hasard. Pour respirer un peu entre deux livres de philosophie. Je me rappelle aussi d'un opuscule de Frédéric Gros, Marcher, une philosophie, qui aborde la philosophie via une description des habitudes de marche de certains grands philosophes. Kant et son identique et immuable promenade, Rousseau et ses grandes marches, Rimbaud etc

EDIT : tant mieux dans ce cas. ^^

Merci de tes conseils. En tout cas je suis satisfait de mes lectures ça ne me creuse pas la tête.

Toujours dans mes lectures hautement existentielles, phénoménologiques, ontologiques sur la fin de l'existence humaine.
Bon tout d'abord je lis Sein und Zeit de Heidegger. L'auteur parle d'un dasein qui a un être qui est un rapport d'un être à un être. On voit difficilement ce qu'est l'être. En fait l'être c'est quelque chose de peu manifeste contrairement à l'étant. L'âme a le pouvoir à partir de l'étant de dévoiler l'être.
Et puis je lis Macbeth aussi. Lecture très difficile je me demande comment certaines personnes le lisent en anglais j'ai déjà essayé et j'ai rien compris. Ce que ressent Macbeth me rappelle ce qu'on dit du péché mortel dans le christianisme. Les conséquences sont terribles.

Les gens qui lisent Shakespeare en anglais sont soit extrêmement bons, soit natifs d'un pays anglophone. Les autres sont des vantards. Akira Kurosawa en a fait une adaptation. Il y a aussi son immense film Ran, qui s'inspire du Roi Lear sans en être l'adaptation, et qui est un grand film. Si tu lis le Roi Lear...