Après un peu d'absence (je profite un peu trop du déconfinement on va dire
), je poste le septième chapitre :)
Chapitre 7
Le style ShizenkaiJohnny était arrivé face à eux si vite qu’ils n’avaient pas eu le temps d’anticiper son assaut. Les stalagmites qu’il venait de créer avaient frappé Herrys de plein fouet, le faisant valdinguer à plusieurs mètres de son point de départ. L’un des pics rocheux se planta dans le bras de Nours. Hurlant de douleur, le colosse le frappa et le brisa instantanément en plusieurs morceaux, laissant une belle plaie dans sa chair malgré tout. Les autres protubérances de terre s’insinuèrent dans son torse, mais il ne recula pas.
« Herrys ! se lamenta le colosse en voyant son compère être projeté plus loin. Nours arrive !
— Style Shizenkai, école de la terre ! l’interrompit Johnny. Dôme ! »
Il frappa le sol avec son pied et un mur de terre jaillit, empêchant Nours de passer. Contrarié, le mastodonte agrippa fermement son obus et creva le rempart d’un seul coup de poing. L’obstacle se fissura et s’effrita. Mais Johnny en souleva immédiatement un nouveau en tapant du pied une nouvelle fois.
« Je savais que je devrais utiliser mes techniques contre vous ! jubila le jeune homme, charmé à l’idée de pouvoir enfin se battre librement.
— Toi blesser Herrys ! gronda Nours. Iron Rotunda ! »
Il décrivit plusieurs séries de cercles avec son bras armé et s’avança vers Johnny pour essayer de le balayer avec son boulet de canon. Le chasseur de primes s’éloigna d’un simple bond, comme s’il était porté par le vent.
« École de l’air, Plume ! »
Il se posa plus loin, hors de portée du pirate.
« Cannon Ball ! lança Nours en même temps qu’il tirait son projectile sur Johnny.
— École de la terre, Bouclier ! »
Il fit surgir un nouveau pan de terre qui vint intercepter l’obus. Le morceau de sol qui s’était soulevé était plus petit que ceux d’avant mais apparemment plus solide, comme en témoignait le boulet qui le heurta violemment avant de retomber sans avoir causé la moindre lézarde sur la protection.
« Essaim ! » enchaîna Johnny en appliquant la paume de sa main sur son Bouclier.
Des formes hexagonales décollèrent alors du mur et vinrent frapper violemment Nours. Le géant encaissa les chocs non sans une grimace de souffrance. Chacun des impacts laissa une marque rougie sur la musculature du pirate qui avançait inexorablement sur Johnny. Ce dernier posa ses mains sur le sol.
« Quake ! »
L’arène se mit à trembler et Nours tituba, perdant l’équilibre.
« École de l’air, Souffle ! » en profita le jeune homme, enjoué.
Johnny fouetta le vide de son pied, déplaçant une bourrasque agressive sur le mastodonte. L’attaque porta aux chevilles, achevant de le faire vaciller et de le faire tomber. Il s’écroula, poussant un juron audible.
« École de la terre, Sables ! »
Le jeune homme posa une main au sol une nouvelle fois et les dalles de l’arène se décomposèrent et prirent la forme d’une véritable tourbière. Nours commença à s’y enfoncer, impuissant. Malgré tous ses efforts pour s’en extirper, il s’enlisait petit à petit et il jetait des regards apeurés tout autour de lui, totalement affolé. Il n’avait plus rien d’une force de la nature enragée et inarrêtable et ressemblait plutôt à un enfant pris dans un piège inextricable.
« Needles ! »
Une nuée d’épines fondit sur Johnny. Ce dernier esquiva une majeure partie de l’attaque mais plusieurs aiguilles s’étaient fichées dans sa jambe. Herrys s’était relevé, le visage ensanglanté, et le fixait d’un air féroce. Il avait revêtu sa forme hybride de Zoan. Son dos était parcouru d’une multitude d’épines menaçantes et son nez s’était allongé pour former un museau de hérisson. Les sables mouvants que leur adversaire avait créé s’étaient figés, reprenant la consistance solide du sol.
« Nours, tu vas quand même pas te laisser avoir par quelque chose d’aussi nul que ça, j’espère ? »
Le géant reprit aussitôt ses esprits.
« Herrys aller bien ! s’extasia-t-il. Nours se battre encore ! »
Il avait retrouvé son calme et, alors que la technique de Johnny avait été interrompue, parvint à se libérer en faisant jouer ses muscles. Il arracha une bonne partie du sol et se campa fermement sur ses deux pieds en attrapant deux nouveaux boulets.
« Ouf, je croyais que j’allais m’ennuyer, lâcha Johnny, visiblement rassuré. Je savais que tu étais plus costaud que ça !
— Sandro était peut-être un capitaine déplorable, mais on a dû pas mal bûcher pour lui, répliqua Herrys. Ce petit jeune qui se bat contre ta capitaine, il nous a rendu un grand service en nous bottant le cul sur Malenki Island. Sans lui, on n’aurait pas trouvé cette volonté de reprendre notre existence en mains. »
Johnny retirait les épines plantées dans sa chair tout en l’écoutant parler.
« Si je peux me permettre un truc… C’est pas ma capitaine, elle m’a juste engagé pour le tournoi ! rectifia le jeune homme.
— Ça fait pas une grande différence pour moi, fit Herrys. Nours ! On va le battre, on est deux contre un.
— Pas de combat loyal, alors ! Classique des pirates, après tout, se réjouit le chasseur de primes. Je vous attends !
— Nours K.O ? interrogea le colosse.
— Pas tout de suite. Suis-le et attrape-le, commanda Herrys en se roulant en boule. Boulder Spike ! »
Et il se mit à tournoyer à toute vitesse sur Johnny. Ce dernier joignit ses deux mains et les apposa par terre.
« Dôme ! lança-t-il avec entrain.
— Cannon Ball ! »
Nours lança l’un de ses boulets de toutes ses forces contre la protection de Johnny, qui vola en éclats. Herrys en profita pour fondre sur sa cible, prêt à l’écraser. Le chasseur de primes ne put empêcher un petit rictus de se dessiner sur ses lèvres.
« Souffle ! »
D’un mouvement des bras, il fit s’envoler Herrys en l’air.
« Nours ! le héla le Zoan. Sweet Chestnut Fall !
— GRMPF ! »
L’imposant pirate bondit en l’air pour se retrouver au-dessus de son compère. Nours attendit la courte fenêtre de temps durant laquelle Herrys était tourné épines vers le sol et posa ses pieds contre son torse. D’un mouvement ample, il propulsa ensuite le Zoan en direction de Johnny.
« Chouette coordination, commenta le jeune homme. Bouclier ! »
Le même genre de mur qui avait stoppé les assauts de Nours quelques instants plus tôt s’interposa presque immédiatement. Herrys tournoyait à toute allure en direction de la paroi, sans aucune possibilité de changer de cap maintenant qu’il était lancé.
« Iron Meteor ! » poursuivit alors le mastodonte.
Il prit un boulet non pas à une mais à deux mains et, après avoir bandé ses muscles pendant quelques secondes, le projeta à une vitesse ahurissante sur Johnny. La force du lancer était telle qu’une détonation emplit le stade et le projectile rattrapa rapidement Herrys, le dépassant et venant frapper le Bouclier de leur opposant en plein cœur.
« Oh merde… » grinça Johnny en se reculant vivement.
Son bouclier n’avait pas tenu face à la puissance que Nours venait de mettre dans son assaut et explosa en un nuage de gravats et de poussière.
« Spin Dash ! » tonitrua Herrys en accélérant subitement.
Il frappa le sol et redémarra aussitôt pour charger Johnny. Cette fois, le chasseur n’eut pas le temps de préparer une défense et se fit percuter de plein fouet par le Zoan. Il décolla et retomba lourdement beaucoup plus loin. Les épines du hérisson avaient arraché une bonne partie de ses vêtements et avaient entamé sa chair. Des estafilades peu profondes mais très nombreuses ornaient à présent le buste du compétiteur.
Nours et Herrys s’étaient rejoints sur la terre ferme, prêts à lancer un nouvel assaut. Johnny se redressait lentement face à eux en grimaçant de douleur.
« On l’achève, intima Herrys. Fierce Punch ! »
Le hérisson se roula en boule autour du poing de Nours.
« Herrys être sûr ? demanda le géant, dubitatif.
— Te pose pas de question ! On doit en profiter ! Et après tu vas aider Dwayne ! commanda le Zoan.
— Grmpf… »
Nours courut alors en direction de Johnny. Il arma son bras droit et asséna un rude coup à leur ennemi. Johnny se retrouva de nouveau au sol alors que l’enchaînement du colosse se poursuivait, rouant son adversaire de coups répétés.
Au bout de plusieurs uppercuts, Herrys retourna sur le plancher des vaches. Le combo d’attaques l’avait épuisé et légèrement blessé. Il se fit craquer le dos en se tournant vers son acolyte.
« Eh ben voilà ! Bon, on va…
— Je ne maîtrise pas encore toutes les techniques du style Shizenkai mais vous ne me laissez pas le choix… »
Johnny se tenait debout, face à eux. Il sortit un petit briquet de sa poche et l’enclencha. Une minuscule flamme jaillit de son extrémité.
« Style Shizenkai, école du feu… Brasier ! »
La flammèche, jusqu’alors inoffensive, éclata en un véritable torrent de feu qui creva les cieux.
« C’est quoi ce bor… commença Herrys.
— HERRYS ! TOI TE BAISSER ! »
Nours se jeta sur lui juste à temps. Le brasier convoqué par le chasseur de primes s’abattit sur eux dans un vacarme assourdissant et une chaleur étouffante. Une véritable fournaise s’écrasa sur Nours, qui hurla à la mort. Sa barbe et ses cheveux commencèrent à brûler, ses vêtements et son sac à roussir.
« NOURS ! » hurla Herrys.
Le concert de flamme s’estompa très rapidement. Johnny était à bout de souffle. Les mains appuyées sur les genoux, il releva la tête pour voir le Zoan étouffer le feu qui rongeait les poils et les tissus de son comparse.
« C’est pas vrai, gémit Herrys en tombant à genoux. Nours, excuse-moi mon vieux… C’est de ma faute ! J’ai baissé ma garde…
— Ça faisait longtemps que j’avais pas utilisé les techniques de l’école du feu… souffla péniblement Johnny. Désolé, maître, j'avais promis d’attendre…
— Tu vas me le payer, » promit Herrys en se retournant vers Johnny.
Il était entré dans une colère noire. Son visage était déformé par la rage et ses yeux lançaient des éclairs assassins en direction du compétiteur adverse.
« Hein ? s’étonna Johnny, surpris d’une telle réaction. C’est juste un tournoi, mon vieux !
— Juste un tournoi ? répéta Herrys d’une voix glaciale. T’as failli nous tuer tous les tr… deux ! T’appelles ça un tournoi, toi ?
— Eh, c’est pas de ma faute si c’est un tournoi de pirates ! Tous les coups sont permis, ici ! Ramama me paye une petite fortune pour gagner et, en plus, j’ai l’occasion de récupérer la prime de tous les pirates qu’on bat. Bien sûr que je vais prendre ça au sérieux.
— Alors bats-toi sérieusement, » avertit Herrys en empoignant sa masse d’armes à deux mains.
Johnny rangea son briquet dans sa poche et se mit en garde. Il tapa du pied par terre.
« Armure ! »
La roche sous l’arène commença à recouvrir partiellement son corps.
« Trop fatigué pour te battre à fond ? » remarqua Herrys, narquois.
Le chasseur de primes n’avait recouvert que la partie centrale de son torse et ses poings avec sa technique. Il avait l’air épuisé et respirait avec difficulté.
« C’est suffisant pour te battre, annonça le jeune homme, à bout mais néanmoins confiant.
— On va voir ça. »
Les deux s’élancèrent l’un sur l’autre avec fureur, Johnny ses poings renforcés en avant, Herrys sa masse d’armes fermement ancrée entre ses mains. La confrontation se termina rapidement. Herrys s’écroula alors que son arme était réduite en poussière et Johnny leva les bras en l’air en signe de victoire. La seconde d’après, il s’affalait au sol, complètement lessivé.
La foule rugit son approbation face à ce combat dantesque, le plus endiablé depuis le début du tournoi, d’après les commentateurs. Ramama était la dernière debout et s’apprêtait à être déclarée gagnante lorsque…
« Pléiades : Gemini. »
Sortant du sac à dos à moitié carbonisé de Nours, Dwayne apparut devant les spectateurs ébahis avec un grand sourire sur le visage tout en caressant Liza, l’iguane de Nours. Les bandes avec lesquelles Ramama avait capturé Dwayne se déplièrent, ce qui déclencha un hurlement strident de la part de la Momie. Une myriade de petites étoiles s’en échappa, mais plus aucune trace de son opposant.
« C’est de la triche ! vociféra la Momie en comprenant qu’elle avait été dupée.
— Aquarius ! Aqua Shock ! »
La petite sphère propre à Aquarius venait d’apparaître dans ses mains.
« Ça a marché, Herrys ! J’ai eu chaud, mais ça a marché ! » clama Dwayne en visant Ramama.
Il était légèrement blessé et égratigné aux mêmes endroits que son clone. Un peu de sang s’était échappé, mais rien de trop grave ou d’irréversible.
Le fouet aquatique fendit l’espace entre lui et la vieille pirate qui chercha à éviter, en vain, et se retrouva projetée contre un mur de l’arène. Elle lutta pour se relever mais tomba rapidement inconsciente.
« Je vous promets de gagner la suite, » jura Dwayne en direction d’Herrys et de Nours alors que les commentateurs le déclaraient officiellement vainqueur du tournoi.