Livre II : L’ère des Temps
Chapitre 3 : La théorie de la Truite Marine
Voir un Castor et un Pivert se sauter dessus en pleurant de joie, pour le reste des tribus, c’est forcément honteux. Etrangement, Isaac et Raphaël croyaient pouvoir filer parmi tout le désordre de la bataille mais… Quand voit un de ses soldats fraterniser avec l’ennemi, qu’ils se connaissent ou pas, ça fait un choc ! Moapa, chef des Castors et Yégélos, chef des Piverts, se ruèrent sur eux, en lançant des cris affreux remplis de gargouillis. Les garçons en furent un peu surpris quand même… Moapa dégaina sa lance, Yégélos son arbalète et le combat débuta. Sous l’attaque inattendue, Isaac et Raphaël furent projetés, sans rien pouvoir faire. Sortant enfin leurs armes, ils s’aperçurent que tous les soldats, les deux clans compris, s’étaient rués sur eux, suivant le modèle des chefs ! La meilleure solution leur apparut rapidement devant cette armée qui déferlait sur eux : la fuite !
Ils sautèrent du pont dans la rivière et entreprirent de s’isoler sous le pont, afin d’éviter lances et flèches.
-Ils souillent notre rivière ! hurla Moapa.
-NOTRE rivière ! renchérit Yégélos.
-Pardon ?! Cette rivière est l’héritage de notre passé, à nous, les Castors !
-On va voir ça !
Une simple accalmie dans ce monde de brutes… Le combat reprit de plus belle sur le pont pendant que Raphaël soignait les blessures, éraflures des combats précédents.
-On fait quoi ? demanda évidemment Isaac.
-Si on appelait des renforts ?
-Avec quoi ?
Raphaël sortit alors de son armure un étrange appareil. C’était une boite en acier de laquelle dépassait une sorte de tuyau. Celui-ci se terminait par une embouchure en forme de bouche.
-Où t’as trouvé ça ? Et c’est quoi d’ailleurs ?
-Ca mon vieux, expliqua Raphaël tout en retirant son armure trempée, c’est ce qu’on appelle un Porte-Renforts. C’est un objet servant à communiquer avec des bases en possédant un autre. Je l’ai piqué au camp des Piverts. Comme je connais le code d’une base de Parcourriers, on va les avertir de ce qui se passe !
-Qui te dit que la plus proche base n’est pas à des heures d’ici ? Et tu te souviens du code ?
-En fait, sur l’ensemble du Continent, continua Raphaël pendant qu’un Castor venait de chuter dans la rivière ; les Parcourriers ont établi des bases tous les vingt kilomètres. Ce ne sont pas des camps importants mais seulement composés d’une dizaine d’hommes. Et en plus, si on a du bol, on tombera sur un grand groupe !
Pour le code, on l’a appris pour l’examen, ça fait déjà un bout de temps, mais je m’en souviens à la lettre ! Alors…
Il se mit à appuyer sur un petit bouton se trouvant sur la coque de l’objet. Une voix sortit alors de la bouche et qui surpris Isaac, dans sa crédulité totale…
-*voix suave d’ascenseur* Bonjour. Vous tenez entre vos mains une boite Porte-Renforts. Si vous voulez appeler des renforts, dites 1. Si vous voulez commander un dragon haché, dites 2. Si vous voulez faire autre chose qui tiendrai dans les limites de la stupidité, dites 3. Enfin, vous pouvez tout simplement raccrocher ; dans ce cas, dites 4.
Raphaël décida d’appeler des renforts et dit « 1 ».
-Vous avez choisi de recourir aux renforts. Vous allez être mis en communication avec
le comité de la Claque en attendant de pouvoir joindre des bases.
-Ah ces pubs, soupira Raphaël avant d’effectuer une manipulation qui dissipa la publicité.
La communication vint enfin :
-Allo ?
En fait, pour parler dans un Porte-Renforts, la coutume est de dire « Allo ? » Pourquoi ? Parce que !
-Qui êtes vous ? demanda une voix humaine à travers la bouche de l’objet.
-Nous sommes des Parcourriers. Code 4-8-15-16-23-Karambeuh (Note de l’auteur : J’ai pas pu m’en empêcher… ).
-Votre code est bon, que voulez vous ?
-Nous sommes sous un pont enjambant une rivière. Des hommes se battent, ils sont plusieurs dizaines ! Il faut faire cesser ce massacre ! Vous arrivez à nous localiser ?
-Nous serons là dans même pas dix minutes !
Wilfried venait de pénétrer dans les grottes sombres. Son collier magique l’entrainait toujours plus bas. Il ne pouvait rien faire : il voyait son corps bouger tout seul sans qu’il ne puisse le commander. Soudain, il fit une longue chute à l’intérieur et atterrit dans une sorte de lac souterrain. Le pendentif glissa et tomba dans les profondeurs de la masse aqueuse. En bon nageur, Wilfried parvint à se hisser sur une rive. Il faisait sombre mais les murs de la grotte brillaient d’une étrange lueur bleue. Il prit un temps pour se reposer et pensa à sortir de là… Il avait fait une longue chute avant de tomber dans le lac. Il fallait trouver un autre chemin.
Il marcha un peu en suivant la rive. Quelque chose dans l’eau attira son attention : c’était des sortes de loupiotes bleues. Wilfried s’aperçut alors que ce n’était que des poissons avec des lanternes sur le front.
-Ca t’intrigue hein !
Wilfried se retourna et expédia un couteau droit dans la direction d’où venait la voix. Un petit bruit de métal lui parvint, preuve qu’il avait touché son interlocuteur. Non mais oh : on ne fait pas peur à quelqu’un comme lui comme ça !
Il se dirigea vers l’impact. Il y avait un homme, pas mort du tout mais qui tenait le couteau dans sa main. Il tremblait.
-Mais t’es taré ?! Ca t’amuse de balancer des couteaux sans voir où tu vises ?! Stupide !
-Quoi ?! C’est vous le type idiot qui vit reclus dans sa caverne ! Ca vous ramolli le cerveau ! De quel droit vous vous permettez de faire peur aux gens comme ça ?!
Et la discussion s’envenima rapidement…
Après s’être battu, tabassé, Wilfried examina l’homme : il était vieux, avec une longue barbe. Il était vêtu d’une mode indescriptible : un pagne et c’est tout…
-Qu’est ce que vous faites là avec un pagne en guise d’habit ?
-J’attend, dit simplement l’homme.
-Attendre quoi ?!
-Le sauveur.
Un silence tendu s’installa jusqu’à ce que le garçon prenne la parole :
-C’est quoi ces animaux ? demanda-t-il en désignant les poiscailles lumineuses.
-Des Truites Marines.
-Si elles sont marines, pourquoi sont-elles ici ?
-En fait, elles vivaient dans une cité sous marine connu sous le nom d’Elbe. Mais cette ville a été détruite par un raz de marée. Les mers sont devenus alors moins sures et les truites ont migré ici. Il y a de l’eau qui rappelle celle qui entourait Elbe.
-Qu’entendez vous par « les mers sont devenus moins sures » ?
-Tu veux voir ?
Wilfried fut surpris par ce ton menaçant.
-Et bien tu vas voir, hurla le vieux.
Il empoigna le garçon, même si celui-ci se débattait. Le vieux lui flanqua un coup de boule qui assomma le gamin et le balança dans la mare aux truites…
Note de l'auteur: un nouveau Chapitre qui pose les bases du nouvel Arc. Voilà, pas plus: d