sanjii a écrit:
la je suis choqué, pour une fois par enod...
j'ai une question pour toi, samurai deeper kyo, tu dis que c'est mauvais? t'as vi l'animé ou lu le manga?
Hum… Oui, oui, je parlais bien du manga. Et je confirme, c’est nul.
Bon, n’ayant pas beaucoup de temps aujourd’hui, je vais tracer les grandes lignes sur le pourquoi du comment de mon entière aversion pour SDK. Tout d’abord, le manga est doté d’une ressource navrante mais non moins infinie de clichés, tant au niveau des personnages que des situations ou encore du scénario en lui-même. J’y viens. Car seleniel, dans ses posts, a admirablement expliqué en quoi Luciole représentait le personnage cliché lambda mais en vérité, chaque héros de cet univers est un phototype déjà utilisé à de maintes et maintes reprises. L’intrigue se lance sur une base plutôt alléchante, se reposant sur un thème de la dualité flottante « d’un seul corps pour deux esprits ». Cependant, ce concept s’essouffle à une vitesse étourdissante car bientôt, alors que Kyoshiro semblait être un personnage intéressant, il est complètement éclipsé pour laisser sa place à Kyo, démon au nombre de victimes ahurissant, ténébreux de chez ténébreux, mesquin et cruel, n’acceptant et ne respectant que les plus forts. Fort bien. Mais il tombe rapidement dans un torrent propre aux protagonistes présentés en tant que gentil-méchant mais qui au final se révèlent être des coquilles au cœur d’artichaut. Ajouté à cela que Kyo est franchement vide et plat, aux réactions réglées comme du papier à musique, il en ressort aussitôt un certain malaise. Yuya quant à elle est un personnage qui ne sert clairement à rien, si ce n’est à contenter les jeunes ados pré-pubères de leur envie insatiable de voir le spectacle de la danse des culottes. Tous les prétextes sont bons pour dessiner une vue plongeante sur les seins de cette jeune fille ou encore pour faire voleter de manière insidieuse son petit kimono de façon à dévoiler ses formes dessinées au compas ainsi que sa lingerie de chez Dior. Ainsi, l’aspect clichéique se retrouve-t-il de nouveau ici, de même qu’il sera présent à chaque coin de rue de cette œuvre peu éminente ou plus exactement, aucunement éminente.
Deuxième point, et bien que je pourrais dire de tonnes d’autres choses, je vais m’en tenir là : le scénario de SDK est foncièrement bancal, serti ici encore d’un certain nombre de clichés incroyable et condamnable. Par là, pourrait-on citer que l’évolution des personnages est tout bonnement plus linéaire que linéaire, devenant sans aucune explication de plus en plus forts, dépassant toujours un peu plus l’ultime puissance qui, précédemment, aurait même permis de dominer le monde. A combien de reprises avons-nous eu droit à ces situations pitoyables où le héros est acculé dans ses derniers retranchements – et qui par ailleurs aurait dû claquer – mais qui se relève à une seconde – une seule – de l’échéance dernière pour porter une estocade finale au clash, surpassant à chaque fois un peu plus la dernière limite d’une puissance déjà suprême et indépassable en théorie ? Beaucoup ; beaucoup trop. Et c’est par rapport à cet état de fait, entre autres, que j’ai fait l’analogie entre SDK et Saint Seiya. Par surcroît, je ne compte plus – car il serait trop fastidieux – le pourcentage énorme de méchants ou du moins d’adversaires de Kyo qui passent de son côté, alourdissant grandement la troupe. Et en plus, aucun d’entre eux ne meure. C’est à croire que l’auteur est tellement fier des personnages qu’il a créés qu’il ne peut plus s’en séparer. Et honnêtement, y’a vraiment pas de quoi à avoir cette réticence envers ses inventions tant ces dernières sont fades et pas le moins du monde enclines à devenir des figures de proue du monde mangaesque. Analogie avec Saint Seiya encore et toujours lorsque Kyo et consorts viennent attaquer le clan Mibu. Non, parce qu'une femme qui doit être sauvée, dans un laps de temps ultra limité, en franchissant un à un les obstacles, matérialisés par des ennemis, et de façon linéaire, ça ne vous rappelle rien ? Ah ben ouais, tiens !
Voilà, je n’ai pas voulu être trop méchant et j’ai passé pas mal d’aspects de ce manga qui me répugnaient sous silence, comme par exemple le fait que l’auteur fait vraiment n’importe quoi en balançant des intrigues inachevées à droite à gauche, comme ça lui chante parce que c’est trop la classe quand bien même il n’a pas en tête le dénouement de ces interrogations en tête (mais ça, il s’en fout car après tout, seuls comptent les mystères du moment que les lecteurs se disent : « Wouah ! Trop fort ! »). Bref, tout ça pour dire que SDK, c’est une daube monumentale qui n’a pour lui qu’un certain attrait esthétique vite épuisé. Donc, n’hésitez pas à sauver Shinji même si je ne le connais pas.
Edit pour Gharde : Alors d'une, je n'ai pas survolé SDK car j'en ai quand même lu les 34 premiers volumes (pour une série qui en compte 38 au total, j'estime que c'est déjà pas mal), surtout que j'ai également pris connaissance du fin mot de l'histoire en consultant les résumés présents sur la toile (j'avais plus envie de me faire arnaquer de quelques euros tous les deux mois). Et de deux, ce n'est pas parce que l'auteur dessine bien qu'il dessine nécessairement des personnages charismatiques, profonds, ou que sais-je encore. Si la beauté était une condition sine qua non du charisme, ça se saurait. De même qu'un bon coup de plume n'équivaut pas à un bon manga... Ensuite, comme tu le dis, j'aime pas et puis c'est tout. Et si à tes yeux, c'est moi qui ne comprend pas l'intérêt et la profondeur de l'histoire de SDK, eh bien, tant pis !