Comme demain (ou aujourd’hui), je risque de ne pas pouvoir passer sur le forum avant minuit, je me permets de faire un truc un peu spécial : poster ma justification avant même l’ouverture officielle du duel à suivre. Que TTC me pardonne. Mais je tiens vraiment à soutenir… Lain !
And you don’t seem to understand
Ce duel est une vaste blague ! Soyons sérieux deux minutes, les deux personnages en opposition aujourd’hui sont qualitativement si éloignés l’un de l’autre que ça en devient risible. Tenma, on commence à le savoir, ne me plait pas, parce que
Monster. Et on aura beau dire que ce manga est culte, je m’en moque éperdument dans la mesure où ce n’est pas en ignorant que je le dénigre. En revanche, Lain… nouvelle grande favorite du GT à mes yeux, rien de moins ! (En passant, merci à Leto de me l’avoir fait découvrir tout récemment.)
On pourrait dire qu’elle est intéressante, ne serait-ce que par son statut tricéphale, et on n’aurait pas tort. Mais ce serait presque réducteur tant le personnage est immense ! A premier abord,
Serial Experiments Lain peut apparaitre comme un anime peu accessible parce que cérébral, certes. Mais en réalité, doté d’un visuel à couper le souffle, transporté par une mise en scène somptueuse, il se veut résolument visionnaire. De cette manière, à l’orée de l’internet, cette série posait déjà la question primordiale portant sur la frontière entre le monde réel et celui virtuel. En suivant le raisonnement, Lain n’est ni plus ni moins qu’une réponse à cette énigme ; et ses trois personnalités à la fois continues et contigües en sont précisément une métaphore.
On parle souvent de trois Lain lorsqu’on évoque l’héroïne de
Serial Experiments, mais pour ma part, je reste persuadé qu’il n’y en a jamais eu qu’une. D’ailleurs, le développement chez elle d’une sorte de paranoïa doublée d’une schizophrénie me conforte assez dans mon idée. Or, si l’on considère que Lain est unique tout en étant multiple, des tas de mystères s’expliquent d’eux-mêmes, et par suite, la réflexion concernant la frontière entre les deux mondes n’en devient que plus pertinente. Je veux dire par là que j’aime bien penser que le virtuel se confond avec le réel dès lors que l’on s’en convainc soi-même. Ça rejoint aussi un peu beaucoup le propos d’
Avalon, film qui figure sans problème parmi mes préférés.
A la base, Lain est une gamine confinée dans un mutisme absolu, solitaire, déjà un peu extérieure au monde qui l’entoure. Mais un événement tragique – le suicide d’une de ses camarades de classe – va la précipiter dans les gouffres du Wired, qui est, vulgairement parlant, l’équivalent de notre internet. Dès lors, son parcours va devenir abyssal, ténébreux, inquiétant… à la limite, jouissif. Sa métamorphose – fabuleuse – m’a irrémédiablement marqué ! Il faut dire que Lain est instable, psychologiquement voire physiquement, elle doute, et de ses doutes, elle puise une force vertigineuse. Par surcroit, elle ne fait pas que poser bêtement des questions existentielles sans consistance ; parce que oui, elle y répond aussi avec efficacité. Au passage, blottie dans son pyjama nounours, Lain fait sans doute un peu écho à Reï d’
Evangelion, notamment pour son aspect multi-facettes (ça, c’était un argument pour appâter Bullzor).
Et surtout, surtout, boum, in your face, Lain a réussi à faire se suicider quelqu’un juste par la parole ! \o/
Votez Lain ! Because she deserve it!