sueno a écrit:
Car Sando, c'est également de grands rebondissements dans le scénario du Nouvel Angyo Onshi.
Et c'est même de grands rebondissements tout court. Mais contrairement à de (trop) nombreuses créations du genre, ce tableau est loin de peindre le personnage de manière synoptique. C’est très exactement le contraire, parce que le procédé utilisé sur Sando marche du tonnerre. D’une part, on nous dit :
Vous voyez cette belle plastique ? Vous la voyez, n’est-ce pas ? Eh bien, on ne va pas vous la montrer ! Un très joli pied de nez pour le lecteur un peu tendancieux shônéique ; et c’est d’ailleurs ainsi que la jeune et mystérieuse femme est sans arrêt confinée dans une cape géante. C’est justement pour signifier que ce n’est pas à la surface visible des choses qu’il faut saisir la finalité, mais au second plan, là où en général aucun regard n’est tourné. Par cette frustration conceptuelle, on nous somme de nous pencher plus sur Sando en elle-même que sur ce qui fait sa reproduction textuelle et imagée.
A propos, l’image, c’est précisément l’un des leitmotiv du personnage. En effet, il est intéressant d’observer ce délicat jeu opéré sur la confrontation entre le silence extérieur et le flot continuel intérieur, ou encore entre la puissance physique visible et la fragilité tout aussi physique mais elle invisible (bien que visible) de Sando. (Toutes les scènes où sa cape volette gaiement en attestent – parce que non, lecteur un peu tendancieux shônéique, ce n’est pas du fan service, c’est même du contre-fan service, un peu comme pour dire, vous voyez ce que vous ne voyez pas.) De même, on peut mettre en exergue un sublime parallèle entre sa stabilité apparente de fidèle garde du corps et sa soudaine instabilité mentale de fillette en perdition, donc délicate et influençable, ce qui amène par boucle à renverser le miroir pour basculer de l’autre côté et y contempler le vrai rôle du personnage, dont la première approche semble dès lors très périphérique.
Votez Sando !