• Ginta Toramizu : J'ai vu très peu de choses concernant ce concurrent, mais ce peu justement conditionne ma vision du personnage. On ne peut pas dire qu'elle soit brillante, car je n'ai pas accroché au personnage et l'ai trouvé trop basique pour un sou.
• Shien « Kid » Musyanokoji : Un personnage que j'apprécie dans sa série d'origine, sa gimmick va bien avec sa position sur le terrain et son caractère reflète bien ce qui fait la trempe de l'imaginaire habituel lié au QB. Cela ne me dérangerait pas de le voir continuer son aventure à la vue de ce groupe.
• Kyoko Koizumi : Je ne connais pas cette concurrente, mais je n'ai pas de mal à imaginer qu'il y aura des fans pour rôder dans les parages et vendre le personnage, histoire de s'en faire un avis.
• Grey Fullbuster : J'ai toujours de très grandes appréhensions sur le fait que Mashima puisse m'intéresser avec ses histoires et personnages, surtout depuis Rave. Ce concurrent part avec ce désavantage dans mon optique de vote mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué...
► Haruhi Suzumiya : Je ne le cache pas, si Haruhi se retrouve en danger dans ce groupe, c'est qu'il y aura un profond problème de fond à résoudre avec les tenants du scepticisme à son sujet. Il est tout aussi clair que les lignes qui vont suivre sont écrites par quelqu'un qui apprécie beaucoup le personnage, néanmoins, je ne peux que espérer que les a priori ne prévalent pas sur l'expérience ; surtout quand ça touche un tel personnage.
Comme ceux qui connaissent le personnage vont très certainement se bouger pour la sauver, ou au minimum voir ailleurs pour trouver une victime à éliminer, je vais surtout m'attarder sur des malentendus qui apparaissent à mes yeux sur ce sujet depuis l'introduction des personnages de cette série. Ce qui suit s'adresse donc aux néophytes absolus, ça spoile quelque peu mais c'est ce que certains souhaitaient pour s'y retrouver.
Le premier malentendu qui me semble indispensable à déminer, c'est cette histoire de FanService apparent qui colle à la peau du personnage. Sincèrement, et c'est loin d'être une exagération, vous en avez vu dix fois plus dans One Piece. Surprenant, non ? Comme MKG39 vous l'avait écrit lors de l'introduction de Yûki, leur série joue sur le détournement des codes du monde de l'Anime. À côté de l'intérêt propre des personnages (caractère, dramaturgie, interactions, etc...), il y a ce bagage portée sur la dérision et qui a une portée un tant soit peu universaliste pour qui n'est pas étranger aux codes du Cool Japan en général. Haruhi a dans cette veine la vocation à jouer des poncifs de la figure de la Tsundere. En gros, le personnage est irritant au possible dans ses plus purs passages où elle se doit d'être une furie, mais avantage de cette figure, elle s'octroie des passages sublimes dès qu'il s'agit de jouer sur la corde sentimentale. C'est là que je souhaite aborder le cas de Haruhi en tant que icône chez de si nombreuses personnes.
Ne vous inquiétez pas, ça ne part pas encore sur le listing des qualités du personnage fait par un FanBoy, ça concerne la terminologie qui peut prêter à confusion sur l'attachement affiché par les amateurs à propos du personnage. Bon, je dois bien avouer que ce passage se base sur certaines discussions que j'ai pu avoir avec des gens ici sur leur crainte de voir débouler un tel personnage dans le GT. En effet, des « La Déesse » par çi, des « La Déesse » par là, ça peut larguer, voire ennuyer profondément, ceux qui y voient une FanAttitude trop marquée. Je rassure par le spoil ceux qui ne connaissent pas la série, ceux qui emploient un tel champ lexical n'ont pas vu leurs neurones griller à cause du personnage, c'est tout simplement qu'une partie initiale de l'intrigue tourne autour de cette question : Et si Dieu était une lycéenne irresponsable ?
Vous avez bien lu, Haruhi, c'est Dieu. Ou le créateur. Ou l'esprit qui a créé l'univers que nous connaissons. Cela vaut pour l'HaruhiISM, on peut mettre le KyonISM de côté pour aujourd'hui. De façon plus terre à terre et concernant la pratique, Haruhi peut (avec de très nombreuses nuances tout de même) être comparée à la
Sorcière Rouge chez les X-Men, c'est-à-dire qu'elle a un contrôle des probabilités de l'espace qui l'entoure. Sa particularité à ce niveau, c'est qu'elle désire des choses, qu'elle en est frustrée de ne pas les obtenir mais elle n'est pas consciente que sa volonté s'accomplit dans la réalité. Si on se base sur cet effet pratique, pourquoi carrément Dieu alors ? Elle est considérée comme telle par certains protagonistes car tout converge à l'apparition de ses capacités : les êtres du futur ne peuvent plus voyager au delà de cette limite temporelle, les Espers (personnes aux pouvoirs psychiques) se sont vus dotés de leur pouvoir à cette même date et la forme de vie la plus évoluée de l'espace a enregistré alors la plus formidable explosion de données depuis le Big Bang. Et ça qu'entre en jeu l'incidence avec les capacités de Haruhi : si son désir était de rencontrer des extraterrestres, des êtres du futur et des Espers ; est-ce que ceux-ci auraient exister sans ce désir ? Est-ce que la réalité telle que la vivent les protagonistes n'a pas été créée il y uniquement trois ans ? La réside une partie de l'intrigue de la série, savoir si Haruhi est Dieu qui s'ignore ou le point de convergence improbable d'évènements qui le sont tout autant. Il n'en demeure pas moins que Haruhi illustre facilement n'importe quel cours de philosophie sur le Désir avec ce qui lui arrive, pour le plaisir bien évidemment du spectateur qui pouvait ne pas s'y attendre.
Le personnage cumule les casquettes qui peuvent plaire, et le fait surtout très bien à mon sens. Le dernier truc très surprenant avant de conclure, c'est qu'une densité narrative apparaît... chez un personnage secondaire. Ah, ça me crève le cœur de l'écrire vu qu'il faut souligner alors que Kyon est le personnage principal, lui qui doit supporter la furie qui peut annihiler le monde inconsciemment tout autant qu'elle peut détruire ses plus intimes convictions sur le sens à donner à la réalité. Oui, Haruhi est donc en plus le personnage secondaire, sur le papier, de la série qui porte son nom. Sur le papier car la macrocéphalie du personnage dans l'intrigue est toujours aussi étonnante quand elle apparaît alors que l'on ne l'attendait pas. Mais bon, c'est là l'une des forces de Haruhi, surprendre encore et toujours là où on ne l'attend pas.
J'espère que ce qui a précédé a peut-être montré à certains que derrière le visage de Haruhi ne se cache pas un pétard mouillé du marketing comme l'engouement que suscite le personnage pourrait le laisser craindre, mais qu'il y a un personnage tout ce qu'il y a de plus attachant avec ses délires au second degrés, son histoire et sa perpétuelle ambiguïté qui empêche le personnage d'être monotone. Haruhi n'est pas un concentré de FanService apparent, elle est tout simplement une concurrente qui n'a pas à rougir de ses qualités et qui n'a pas de mal à justifier son statut.
Si on dit que les apparences sont souvent trompeuses, eh bien là...
