Même si le temps, même si le froid, le vent qui mord, même si tu dors…
Nous voilà donc arrivés au premier climax de ce GT, moment plutôt charnière à mes yeux car on tient ici deux énormes personnages, chacun ayant bien des qualités à offrir. Cette acmé est un supplice, que ça soit dit. Paradoxalement, mon vote a été brut de décoffrage car je me suis simplement dit que si Buccellati m’est fort sympathique et que je lui trouve des arguments nécessaires pour prétendre aller très loin dans ce tournoi, à côté il n’y a rien de moins que Musashi Miyamoto, le héros d’un des deux seuls mangas de samouraï viables et lumineux de tous les temps (l’autre étant bien évidemment L’habitant de l’infini – que ceux qui ont pensé, ne serait qu’une seule seconde, à Kenshin, le vagabond ou à Samurai Deeper Kyo se jettent gentiment par la fenêtre – à moins qu’ils n’habitent au rez-de-chaussée – merci). De plus, il est à noter – si je ne suis pas déjà devenu sénile avant l’heure – que Musashi est le seul représentant de son œuvre pendant que JoJo’s Bizarre Adventure en possède une belle flopée – de représentants j’entends.
Donc, je vais verser du côté de Gharde et apporter mon soutien au bretteur. De son vrai nom Takezô Shinmen, Musashi est une autre façon de lire les idéogrammes écrivant Takezô. Rebaptiser pour l’occasion par un bonze pétomane (ou presque) après un rite d’initiation des plus savoureux, lequel aura duré pas moins de trente-six cycles lunaires (j’exagère certes mais c’est parce que je ne me rappelle plus du nombre exact), Takezô va ressortir grandi et mûri de cette épreuve du ciel (en atteste le fait que pendant sa torture, il ne touchait pas terre – comprenne qui pourra). Dès lors commence pour lui une quête de tous les instants parce que son but est le suivant : péter la tronche à tous les plus grands épéistes du Japon afin de devenir le number one, pur-sang de compétition. Pour ce faire, il décide de se rendre à Kyoto, ville de lumière où règnent en maître les meilleurs spécialistes de la lame incurvée. Fêlé, taré, attachant et balèze comme pas un, il a commis son premier meurtre à l’âge de pas beaucoup, ce qui fait de lui un monstre (sacré), rejeté par tout son village. Mais après tout il s’en tape car ce qu’il veut, dans tous les cas, il risque pas de le trouver dans son bled paumé. Bref, Musashi est un personnage comme on en fait plus : bourrin, complètement malade, puissant mais avant tout profondément humain – et c’est bien ce qui lui donne cette touche inimitable qui fait craquer tous ceux qui se sont penchés sur lui (ou sur les pages où il est incrusté en fond d’écran). Par ailleurs, les combats de ce sabreur d’exception sont d’anthologie car précisément réaliste et sobrement mais magnifiquement mis en scène. Ainsi, les adversaires peuvent-ils s’observer indéfiniment, luttant de leurs yeux assassins, pensant à présent à quels ingénieux plans ils pourraient bien trouver pour découper leur vis-à-vis en rondelle. Un pur délice, vraiment !
Pour toutes ces raisons (et pour d’autres que je laisse en suspens parce que j’ai la flemme de chercher), il faut voter Musashi Miyamoto. Franchement, croyez-moi, il le mérite. Je ne dirais pas que Buccellati ne le mérite pas lui, m’enfin, JoJo’s est déjà serti de personnages tandis que Vagabond n’en a qu’un seul qui se bat en duel avec lui-même… Un peu de compassion, m’sieurs dames… A vot’ bon cœur !
Dernière édition par EnOd le Jeu 24 Avr 2008 01:54, édité 1 fois.
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